Principaux enseignements de l'étude
Les Français jugent très majoritairement que l’antisémitisme est répandu (74%), un chiffre stable par rapport à une enquête menée par Ipsos en janvier 2020. Ce chiffre présente peu de différence en fonction de l’âge, de la catégorie sociale ou encore du positionnement politique des personnes interrogées. Par ailleurs, 56% des Français estiment que l’antisémitisme est un phénomène qui progresse, contre 9% qui pensent au contraire qu’il recule. Les 60 ans et plus (68%) sont plus enclins que la moyenne à juger que l’antisémitisme se développe aujourd’hui en France.
Dans ce contexte, une très large majorité des Français (88%) juge que la lutte contre l’antisémitisme doit être un sujet prioritaire ou important pour les pouvoirs publics, une opinion qui fait consensus quelles que soit les catégories socio-démographies ou politiques de la population
Une majorité de Français (53%) pensent que l’antisémitisme a les mêmes ressorts que les autres formes de racisme, quand 30% estiment au contraire que la haine antisémite a des spécificités, « notamment du fait de la Shoah et de l’idée selon laquelle les Juifs formeraient une puissance occulte souhaitant la domination mondiale ». Les plus âgés (38%) et les personnes ayant un diplôme supérieur au baccalauréat sont un peu plus enclins que la moyenne à considérer que l’antisémitisme est une forme spécifique de racisme.
Enfin, 36% des Français pensent qu’il est possible de « vouloir la disparition d’Israël » sans être antisémite, une opinion plus fréquemment rencontrée chez les sympathisants écologistes (43%) et RN (44%). Par ailleurs, 61% sont conscients que « beaucoup de personnes antisémites tentent de rendre leurs idées acceptables en s’en prenant à Israël plutôt qu’aux Juifs ». A noter aussi que si « l’antisionisme » est un concept assez mal connu (38% ne savent pas vraiment de quoi il s’agit), une majorité relative de Français le définissent par le fait de « vouloir la disparition de l’Etat d’Israël » (dont 51% des 60 ans et plus, 48% des diplômés du supérieur, 53% des sympathisants LREM et 52% des sympathisants FI) contre 19% qui y voient le fait de « critiquer la politique menée par les gouvernements israéliens successifs ».