La voix du terroriste, par Claude Kayat

Lectures de Jean-Pierre Allali - La voix du terroriste, par Claude Kayat

 

Quelle tachakthouka ! Claude Kayat, le « Tune » de Stockholm, à qui l’on doit, notamment, le truculent roman Mohamed Cohen (Éditions du Seuil, 1981), nous offre un polar sur fond de terrorisme anti-juif où la voie de la résolution d’une énigme policière dépend en grande partie de la voix de l’un des terroristes.

 

Nous sommes à Paris. C’est le jour saint et sacré de Kippour, le Grand Pardon. Des fidèles sont réunis dans une synagogue, attendant le son du shofar, la corne de bélier traditionnelle. Le calme et le recueillement avant la tempête. Une tempête meurtrière qui va prendre la forme de trois terroristes armés jusqu’aux dents et une demande obsessionnelle : la libération immédiate par Israël de prisonniers palestiniens. Allez expliquer à trois islamistes encagoulés qu’il n’y a aucune chance de contacter l’ambassadeur d’Israël un jour de Kippour ! Ils ne veulent rien savoir. Et c’est la pétarade. Les grenades fusent. Bilan : huit morts dont deux enfants et de nombreux blessés. Étonnamment, avant le drame, l’un des trois terroristes, un homme de haute stature s’était adressé à l’un des fidèles en lui demandant, s’il était bien Ludovic Lévy, alias L.L. Et, après une réponse affirmative, il avait, tout bonnement libéré l’otage. Au commissaire Gérard Marc Lefèbvre, Laurent affirmera ne pas avoir reconnu la voix du terroriste. Parmi les victimes, le frère aîné de Ludovic, Laurent, auquel, soit-dit en passant, il avait ravi sa fiancée, la jolie Blandine.  

 

Se sentant, en quelque sorte, responsable de la mort de son frère, Ludovic va se transformer en justicier pour le venger. André Bismuth, le père de Léopoldine dont il est amoureux et qu’il envisage d’épouser, lui fournira même une arme, un pistolet Beretta et l’encouragera dans son entreprise. Une entreprise qui le conduira à Stockholm où se trouve alors Mourad, le terroriste algérien, dont la mère, Elvira, est suédoise. Mais L.L. ne parviendra pas à ses fins car le destin en décidera autrement. C’est un Israélien Yitzhak, qui aura le dernier mot. C’est un tisonnier qui aura finalement raison de la voix du terroriste.

 

Original. Une lecture agréable qui détend.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Spinelle, avril 2023, 144 pages, 16 €

 

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