En condamnant ses enfants juifs à l’éxil, la Tunisie a perdu son âme
Les Tunisiens atteints d’amnésie collective oublient que la présence juive en Tunisie est antérieure d’au moins 1000 ans avant la colonisation dévastatrice arabo-musulmane. Nombreux sont les Tunisiens totalement ignorants de leurs origines juives ou feignant de l’ignorer.
La Tunisie a commencé à perdre ses enfants juifs dès 1956, année de son indépendance, et le mouvement s’est accéléré en 1967 à cause d’une de la cause palestinienne, instrumentalisée par les nationalistes arabes haineux et antisémites qui veulent faire d’un mythe une nation et une aubaine pour créer une identité commune à des peuples du Maroc à l’Irak que tout distingue et diffère et qui n’ont d’arabes que la langue arabe et encore avec des taux d’alphabétisations et d’illettrisme frisant des records himalayens, et attestant de l’incapacité d’une grande partie de ces peuples de s’imprégner d’une langue qui n’est pas la leur.
L’islam, l’arabisme et leur pendant palestinien ont véritablement précipité la Tunisie dans les tréfonds de l’histoire nourrissant l’hostilité maladive des musulmans tunisiens envers leurs concitoyens juifs.
Même si les Juifs n’ont pas baigné en eaux calmes en Tunisie depuis l’invasion des hilaliens au XI e siècle, mais il y avait une accalmie relative jusqu’à la guerre des 6 jours et le matraquage propagandiste de la Ligue Arabe qui promettait d’envoyer tous les Juifs à la mer, autrement dit leur extermination par noyade, les Tunisiens ont fini par s’enivrer du poison mortel de leurs préceptes coraniques hostiles aux Juifs qui ont beau se confondre avec l’histoire de ce pays dans toutes ses composantes mais le palestinien étranger à la Tunisie se trouve plus tunisien qu’eux au nom de l’Oumma islamique.
Ils étaient chez eux ou avaient toujours cru y être. Ils n’avaient plus le choix l’exil ou la mort. Et les Tunisiens oublient qu’en défendant le droit aux Palestiniens à une terre qui n’a jamais été déchoient les juifs de leurs droits de continuer à vivre dans une terre où ils s’étaient toujours comportés comme ses dignes enfants.
J’ai eu la chance d’avoir connu au cours de mon adolescence tunisienne une société tunisoise où l’islam n’exerçait pas son diktat sur la vie des hommes, où le musulman ne se comportait pas en despote, arrogant, sectaire et nombriliste, où le juif était juif, où le maltais étais maltais, où l’athée était athée, où l’italien était italien, mais ils étaient avant tout enfants du même quartier, ouled al houmma, solidaires entre eux, membres d’une famille élargie, parlant le beldi tunisois, sans préjugés religieux , sociaux et ethniques. Tous heureux de partager ensemble les joies simples de la vie, un verre de thé à la menthe et au pignon, de s’enivrer de Celtia, de Koudia et de boukha et de taper les cartes, de fumer une chicha, d’écouter Habiba M’sika, Raoul Journot, Saliha, Ali Riahi ou Oum Kalsoum voire Edith Piaf. Ils avaient en commun cette ferveur religieuse de la vie.
Cette Tunisie de mon enfance, un petit coin du paradis celui où les hommes ne se jugent pas à travers les prismes de la religion et la politique, est enterrée et ne renaîtra plus jamais de ses cendres.
Cette Tunisie d’autrefois au parfum de la vie qui a fini de manger la chienlit jusqu’aux racines depuis le jour où elle s’est offerte corps et âme au wahhabisme mortifère et inhumain.
Avec mon ami David Belhassen nous ne sommes fait le vœu de pouvoir un jour promener dans ces chapelets de ruelles de Lafayette et de la Hafsia mémoires de cette Tunisie où nous étions tous d’abord tunisiens. Où ton frère n’était pas celui que t’impose ta religion.
Une Tunisie qui appartenait à tous ses enfants et non pas soumise à la dictature de l’islam. Où le vrai tunisien est devenu un paria et les musulmans wahhabisés sont devenus ses maîtres.
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