HISTOIRE ET GEOGRAPHIE DE LA MARSA

HISTOIRE ET GEOGRAPHIE DE  LA  MARSA     

                                              
La Marsa est une ville tunisienne située à 18 kilomètres au nord-est de Tunis. Elle constitue une municipalité de plus de 100 000 habitants tandis que la ville elle-même compte 40 000 habitants environ .

Considérée par bon nombre de Tunisiens comme la ville la plus chic de la banlieue nord de la capitale, elle a conservé son cachet de banlieue cossue et reste une station balnéaire appréciée des Tunisois.
  

La Marsa : Histoire .
L'histoire de la ville remonte à l'époque punique où son premier noyau appartient au quartier de Mégara , faubourg de la cité punique de Carthage.
Dans Salammbô, Gustave Flaubert y fait se dérouler un festin offert par Hamilcar Barca à ses soldats. En raison de son nom ( Marsa ou Mers désignant un port ou un mouillage), des archéologues ont cru pouvoir y situer les ports puniques de Carthage. Mais, si la baie de La Marsa a parfois servi de mouillage, comme en 1856 pour le débarquement des troupes tunisiennes envoyées par Sadok Bey en Crimée, rien n'est encore venu confirmer l'existence d'un port à cet emplacement.

Peu après la conquête arabe, on y érige un ribat, où des hommes pieux montent la garde et enseignent à partir du XIIe siècle le soufisme, et où sont inhumés quelques marabouts célèbres.

Au début du XVIe siècle, le souverain hafside Abû `Abd Allâh Muhammad Al- Mutawakkil choisit cette localité comme résidence estivale et y fait bâtir trois palais au sein d'un parc situé en plein centre. Plus tard , la Abdalliya sert de résidence aux consuls d'Angleterre avant de devenir la maison des hôtes européens en visite en Tunisie. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Bâtiment sert d'école primaire. Aujourd'hui seule subsiste la Abdelliya El Koubra,témoignage de l'architecture princière hafside, qui abrite aujourd’hui un centre culturel.

Le climat conjugué aux paysages de falaises rocheuses, forêts de pins , orangeraies et vignobles en font vite un lieu prisé des dignitaires, savants, bourgeois et artistes qui suivent la famille régnante. Car, dès le début du XIXe siècle,les beys de Tunis font ériger de nombreux palais où ils s'y installent de mai à septembre ;
Mohammed Bey fait construire Dar El Tej vers 1855, avant que son successeur n'entame la construction d'un pavillon dominant la plage, la Koubbet ElHaoua, destiné à dissimuler les baignades de la famille régnante. De même, sous le règne de Naceur Bey, est construit le palais Essaâda à l'intention de son épouse Lella Kmar , une odalisque circassienne qui épousa trois beys régnants successifs.
Centre du pouvoir pendant une partie de l'année, la ville attire vite ambassades et consulats dans le centre ou le long de la côte en direction de Gammarth , certains bénéficiant de demeures beylicales délaissées comme les  représentants français et britanniques.

Ainsi, la présence de hautes personnalités tunisiennes et étrangères contribue à l'essor de la localité.  Henri Dunan , fondateur de la Croix-Rouge, en visite en Tunisie en 1858, décrit la localité dans sa Notice sur la Régence de Tunis :
« Lorsqu'un étranger arrive à La Marse, tout lui annonce et lui fait sentir qu'il approche de la résidence d'un souverain d'Orient. L'animation règne aux abords du palais : ce sont les carrosses des grands de la cour, traînés par des chevaux ou des mules de prix, et conduits par des noirs à la livrée orientale ; ce sont des officiers, des généraux à cheval, des serviteurs du prince ou des Maures en grand costume ; les consuls européens dans leurs voitures ; les étrangers, les voyageurs, sans compter les caravanes d'Arabes, de Maltais, de Juifs ; ou des chameaux, des muletiers et des attelages de toute espèce et de toute sorte, qui vont et viennent de Tunis à La Marsa. »

En 1883, c'est dans cette ville que sont signées les conventions de la Marsa qui renforcent le contrôle des autorités françaises sur le protectorat.
La Marsa  est  érigée   en municipalité en 1912.

Est-il besoin de dire aussi que l’atmosphère détendue n’excluait pas les heures tragiques ?

Celles du 10 mars 1943 , lorsque des grenades larguées par des avions à l’issue d’un combat aérien firent plus de 200 morts et des centaines de blessés ,et celles de l’assassinat en 1954 , par l’organisation colonialiste française « La Main Rouge « , du Docteur Abderrahmen Mami , grand patriote et Premier Médecin du Bey  .
La Marsa , d’ailleurs , n’assistait pas en spectatrice passive à l’action nationaliste. Dés le règne de Naceur Bey ( 1906-1922 ) , le palais beylical , sous l’impulsion du Prince Moncef , fils ainé du Bey , entretenait des relations étroites avec
les dirigeants du Destour et constituait le creuset d’un nationalisme à la fois beylical, aristocratique et populaire que Moncef Bey allait incarner avec une immense popularité pendant son court règne (1942- 1943 ) et jusqu’à sa mort ( en déportation à Pau en France ) survenue en 1948 .

Par ailleurs  , La Marsa constituait une sorte de microcosme de la vie politique tunisienne. Résidence du Bey jusqu’en 1943 ( Lamine Bey lui préféra Carthage mais La Marsa garda son caractère de Résidence de la famille régnante )  ,
Résidence  d’été des plus hautes autorités françaises du Protectorat , domicile des princes husseinites ( les conservateurs comme les nationalistes )  et de beaucoup de dignitaires du régime  (les grands  Vizirs Mohamed Aziz Bouattour,  et Khelil Bouhageb ......, les Cheikhs Tahar Ben Achour et Salem Bouhageb.....) elle comptait aussi parmi son élite , des militants du Destour et du Néo Destour (Hammouda et Moncef Mestiri , Larbi Méhiri… Ahmed Mestiri, Taieb Mehiri ...) et du Mouvement Nationaliste   Zeitounien , représenté par Cheikh Fadhel Ben Achour .

Le Néo Destour ,fondé en 1934, qui ne s’implanta réellement qu’après la deuxième guerre mondiale , comptait parmi ses dirigeants locaux des princes et des fils de dignitaires et de notables dont le prestige familial favorisait beaucoup
l’engagement populaire de la localité aux cotés du Parti.

Toutes ces personnalités , residant à La Marsa , jouèrent un role actif lors de la lutte pour l’indépendance .

Lorsque La Monarchie fut abolie et La République proclamée ,les nouveaux responsables politiques au pouvoir remodelèrent la localité afin de lui donner un tout autre visage. Le Palais Beylical, ses dépendances , des résidences princières ( sauf le Palais Essaada ) ,mais aussi de petites villas appartenant à des membres de la famille husseinite , le hammam , et le souk furent démolis .                                          

La Marsa : Géographie.
Nichée au fond d'une baie du golfe de Tunis, la ville s'étire entre la colline de Sidi Bou Saïd et la falaise de Cap Gammarth. Elle se compose de différents quartiers dont Marsa Ville, Marsa Plage , Marsa Résidence, la Corniche , Lahoueche , Ettabak , Bouselsla ....Sur la route menant à Gammarth, le quartier huppé de Marsa Cubes aligne un chapelet de villas alors qu'un cimetière en bord de mer porte le nom de Sidi Abdelaziz, saint patron de la ville, qui aurait été un disciple du maître soufi andalou Ibn Arabî.

La Marsa abrite également les résidences de plusieurs Ambassadeurs , tels que le palais Dar El Kamila (résidence de l'ambassadeur de France au coeur d'un parc de 3,5 hectares), et celui de la représentation de Grande Bretagne qui , selon Jacques Revault , après avoir bénéficié de l’hospitalité du Bey à la grande Abdelliya , le Consul d’Angleterre obtint ,en 1858 ,une faveur semblable à celle déjà été accordée au Consul de France, Léon Roches,avec l’octroi d’une Résidence de campagne à La Marsa ( palais Ben Ayed à l’origine) ; le palais des hôtes de la République, le Lycée français Gustave-Flaubert et l'Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques.

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