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Faut-il bombarder l'Iran ?

Envoyé par Richard S. 
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
06 octobre 2008, 02:42
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déploré dimanche une "confusion phonétique" par laquelle le quotidien israélien Haaretz lui a fait dire qu'Israël "allait manger l'Iran" si ce pays se dotait de l'arme nucléaire.

M. Kouchner a tenu à préciser dans un communiqué "que durant l'entretien en anglais avec les journalistes du Haaretz, il a utilisé le mot +hit+ (frapper) et non +eat+ (manger) à propos d'une hypothétique réaction israélienne s'agissant de l'Iran".

Le ministre, a ajouté le communiqué, "évoquait en effet l'éventualité d'une frappe israélienne destinée à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire".

Le ministre, qui effectuait une visite dimanche à Jérusalem, "regrette le malencontreux quiproquo que cette confusion phonétique a provoquée".

© 2008 AFP
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
14 octobre 2008, 13:18
Le bazar de Téhéran fermé pour cause de grève


Une fraction de la petite-bourgeoisie des bazars, qui avaient justement servi d’appui à la prise du pouvoir des mollahs face à la classe ouvrière lors de la révolution de 1978-1979, se tourne pour la première fois contre le régime.

Les commerçants protestent contre la création d’une nouvelle taxe. La grève a commencé il y a plus d’une semaine avec la fermeture partielle ou totale des bazars d’Ispahan, Tabriz et Machhad. Dimanche, la grève est devenue générale et les principales portes du grand bazar de la capitale, un marché couvert qui réunit de multiples échoppes aux côtés de grands commerçants générant une bonne partie du commerce du pays, ont été fermées.

C’est une grève sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979. Pour la première fois depuis trente ans, le bazar de Téhéran, considéré comme le pivot de l’économie du pays, a observé une grève générale pour protester contre une nouvelle taxe imposée par le gouvernement.

Les commerçants de Téhéran rejoignent ainsi les « bazaris » de plusieurs villes de province, notamment Ispahan, Tabriz et Machhad. Les commerçants protestent contre une taxe de 3% décidée par le gouvernement. Ils estiment que cette taxe a encore augmenté l’inflation qui a déjà atteint 30%, selon les chiffres de la Banque centrale.


Malgré le recul du gouvernement, qui a décidé de suspendre l’application de la loi pendant deux mois, la grève a pris une nouvelle ampleur à Téhéran. Selon certains analystes, elle est issue d’un réel mécontentement des classes moyennes qui subissent de plein fouet l’inflation et les conséquences de la politique économique du président Ahmadinejad.

La baisse vertigineuse des prix du pétrole ne fera qu’accentuer encore les difficultés économiques, ce qui devrait encore renforcer le mécontentement social et politique à neuf mois des élections présidentielles de juin 2009.

RFI, 12 octobre 2008

Pièces jointes:
bazar.jpg
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
20 octobre 2008, 13:49
Communiqué de Presse


Tunis le : 20/10/2008

Communiqué de Presse

Objet : plainte auprès du procureur de la république à Tunis contre Mahmoud Ahmadinejad, sa profession président de la république islamique d’Iran



Après la constatation du discours du président Iranien devant l’assemblé général des Nations Unis au date du 23 septembre 2008 et qui a éte caractérisé par l’incitation à la haine.



Les paroles dites sont qualifiés d’une infraction terroriste selon la loi tunisienne



Comme la Tunisie est intégrée dans les efforts de la lutte contre le terrorisme, la promotion de la paix dans le monde, ainsi que que la résolution de la question palestinienne dans le cadre des résolutions internationales, cette politique n’aurait aucun sens sans l’engagement du gouvernement dans la coopération contre ceux qui soutiennent le terrorisme et ceux qui incitent pour commettre des actions terroristes ou des crimes contre l’humanité même si ils ne sont pas tunisiens



Et pour toutes ces raisons je présente ce lundi 20 octobre 2008 devant le procureur de la république à Tunis une action en justice contre le prénommé Mahmoud Ahmadinejad en réclamant des poursuites judiciaires contre sa personne et je chargerai un avocat par la suite




Adnen Hasnaoui


Tunisien , citoyen du monde


écrivain, membre à plusieurs ONG qui travaillent avec les Nations Unis pour la promotion de la paix, la lutte contre la prolifération des armes non traditionnelles la lutte contre le terrorisme, lutte contre la pauvreté et les maladies dangereuses. Notamment activiste pour la démocratie et les droits de l’Homme, lutte contre la corruption .Travaillant aussi dans le cadre de Programmes régionaux pour le développement durable



TEL / 00216 20 515 473
adnen_hasnaoui@yahoo.fr
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
23 octobre 2008, 00:02
Nucléaire
De hauts responsables iraniens en faveur d’une frappe préventive contre Israël




L’État hébreu estime que Téhéran utilisera le Hezbollah et le Hamas pour lancer une attaque contre son territoire.

De hauts responsables iraniens appellent les autorités à lancer une frappe préventive contre Israël afin d’empêcher toute attaque contre les installations nucléaires iraniennes, indique le Haaretz dans son édition d’hier. Selon le journal, ces propos sont attribués à Seyed G. Safavi, un proche conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei. M. Safavi, qui est également le frère de l’ancien chef des gardiens de la révolution, Yahya Rahim Safavi, aurait transmis ce message à un diplomate occidental il y a deux semaines à Londres. « Une frappe préventive contre Israël est en cours d’étude, mais elle n’a pas encore été approuvée », a dit M. Safavi selon le Haaretz. Un responsable politique israélien a indiqué au quotidien que les autorités israéliennes ont été informées des propos de M. Safavi et qu’elles les prennent très au sérieux. « Les récentes menaces israéliennes contre Téhéran ont poussé un lobby de responsables iraniens à plaider en faveur d’une frappe préventive contre l’État hébreu », aurait indiqué M. Safavi. Le ministre israélien des Transports, Shaul Mofaz, a déclaré en juin dernier que son pays serait probablement obligé de frapper des installations nucléaires iraniennes si Téhéran poursuivait l’enrichissement de l’uranium.
Toujours selon le Haaretz, M. Safavi a affirmé que son pays a décidé de frapper Israël en réponse à toute attaque israélienne ou américaine contre son territoire. Il a par ailleurs dit que le programme nucléaire iranien est pacifique, tout en rappelant que Khamenei a récemment émis une fatwa contre l’utilisation d’armes à destruction massive.
Concernant un éventuel dialogue avec les États-Unis, M. Safavi a indiqué que l’Iran attend la fin de l’élection présidentielle américaine, le mois prochain, ainsi que les résultats de la présidentielle iranienne en juin. Il a précisé qu’une victoire du candidat démocrate Barack Obama pourrait faciliter le dialogue avec Washington, alors que l’élection du républicain John McCain poussera vers la montée en puissance de l’extrême droite iranienne qui s’oppose à tout dialogue avec l’Occident.
Selon un analyste du Haaretz, les menaces iraniennes sont infondées. Dans un article paru hier, Amos Harel estime que l’Iran ne possède pas de missiles capables de causer des dégâts considérables en Israël. « L’arsenal militaire iranien n’est pas très développé. Les Iraniens ne possèdent que quelques douzaines de missiles capables de toucher Israël et ils n’ont pas été testés de manière à prouver leur efficacité », écrit-il. Selon lui, l’Iran devra attendre encore quelques années avant de fabriquer une bombe nucléaire et de constituer ainsi une véritable menace contre l’État hébreu. « Entre-temps, Téhéran pourrait utiliser ses alliés régionaux, comme le Hezbollah ou le Hamas, pour attaquer le territoire israélien », dit-il, tout en estimant que les missiles iraniens actuels n’auront pas plus d’effet sur Israël que les missiles lancés par l’Irak lors de la guerre du Golfe en 1991.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
24 octobre 2008, 03:26
Association France-Israël
Alliance Général Koenig

La menace stratégique
iranienne s'amplifie
Israël est-il le seul visé ?



Conférence-débat par

Richard DARMON
Journaliste au Monde-Dimanche, à Libération, à Tribune Juive et confondateur de l'édition hebdomadaire internationale en français du Jerusalem post

Jeudi 13 novembre 2008 à 20h15

Salon Amphi Pereire
100 bld Pereire 75017 PARIS
Métro : Pereire ligne 3 RER : Ligne C


PAF : 12 €
PAF par couple : 20 €
Nombre de places limitées réservation demandée
Entrée libre pour les étudiants

Réservations : 01 47 20 79 50
contact@france-israel.org
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
24 octobre 2008, 10:02
Tunisie: Une plainte contre Ahmadinedjad



Le discours du président Iranien Mahmoud Ahmadinedjad, devant l'Assemblée générale de l’Onu, du Mardi 23 septembre 2008 n’a pas cessé de susciter les réactions réprobatrices à travers le Monde. Dernière réaction en date vient de la Tunisie cette fois !



Adnen Hasnaoui un journaliste « militant pour la paix » vient de saisir la justice tunisienne le Lundi 20 Octobre au sujet du discours sulfureux d’Ahmadinedjad qui menaçait une fois de plus le monde d’un nouveau génocide. Ce journaliste tunisien a effectivement présenté une plainte devant le Procureur de La République Tunisienne à Tunis accusant le président Iranien d’incitation à la haine.



Selon son site Internet l’auteur de la plainte a fondé son action sur la fameuse Loi anti-terroriste votée en Tunisie depuis le 10 décembre 2003 (1). Cette loi qui qualifie comme « infraction terroriste » tous les actes d’incitation à la haine ou au fanatisme racial ou religieux autorise en effet les tribunaux tunisiens à statuer sur des infractions terroristes commises au delà des frontaliers tunisiennes, même si les auteurs de ces infractions ne sont pas tunisiens ou si les intérêts des pays étrangers sont menacés ou en cas d’un acte jugé menaçant à la paix et à la sécurité dans le monde.





Faut t-il rappeler que les déclarations d’Ahmadinejad étaient d’une violence extrême le 23 septembre 2008 devant l’AG des Nations Unis. Le Président Iranien Ahmadinejad qui menaçait une fois de plus Israël de destruction, a prononcé un discours digne de la propagande hitlérienne. Ce sinistre individu, pathologiquement affecté de l’existence d’Israël

a alors promis qu’Israël sera bien détruit «pour le bénéfice de l’humanité».

Adepte de Mein Kampf et des Protocoles de Sion il a distillé sa haine du Peuple juif à la face du monde en considérant les juifs comme ceux qui « dominent le monde » « détruisent l’environnement et la solidarité entre les Nations »… Puis, au cœur de son discours, il fait la dénonciation de la manipulation et de la domination des « peuples américains et européens » par une « minuscule minorité dominatrice et agressive », qui se considère comme « supérieure » et « agit dans le secret »…

Il était normal donc que son discours haineux et antisémite diffusé à l’ONU suscite des réactions réprobatrices à travers le monde car l’organisation a précisément été créée pour empêcher les génocides dans le monde. (Le terme a été adopté après l’extermination des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale). Et offrir aujourd’hui une tribune au plus grand promoteur d’Holocauste de tous les temps, pose un problème existentiel à l’Onu. Ahmadinejad pourrait fort bien constituer une véritable menace pour l’unité de l’Organisation.



L’action de l’auteur de la plainte Adnen Hasnaoui devant la justice tunisienne constitue d’ailleurs une continuité de l’effort international à traîner le chef de la République islamique iranienne devant la justice internationale. Rappelons d’ailleurs que L'Australie s’active de poursuivre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devant la justice internationale pour incitation à la violence contre Israël.




Selon le quotidien The Australian "Le président iranien a fait à plusieurs reprises des déclarations antisémites et a affiché sa détermination à rayer l'Etat d'Israël de la carte. Ces propos sont une incitation à la violence internationale", a déclaré le Premier ministre australien, Kevin Rudd, le 14 mai 2008.


L’avocat et l’ancien ministre de la Justice du Canada, le montréalais Irwin Cotler, a appelé aussi le 17 mars 2008 la communauté internationale à agir contre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avant qu’il n’exécute ses menaces de génocide contre Israël. M. Cotler s’est prononcé à l’occasion de la séance d’ouverture d’une conférence interdisciplinaire au Collège Herzliya sur Les droits de l’Homme et la sécurité.



Cotler a présenté plusieurs études de cas de décisions rendues par un tribunal international qui a condamné des Rwandais, y compris un ancien premier ministre, d’incitation au génocide par le meurtre de centaines de milliers de Tutsis. En les condamnant, le tribunal a invoqué la Convention sur le génocide des Nations Unies, qui a établi les critères pour prouver le crime d’incitation au génocide sanctionné par l’État, dont l’intentionnalité, des appels publics au génocide et l’incitation directe par l’utilisation d’euphémismes et d’un langage déshumanisant.

Les actions de Ahmadinejad ont prouvé qu’il était coupable d’incitation au génocide, a déclaré M. Cotler, et il devrait être arrêté avant qu’il n’ait la chance de mener à bien ses plans. « Il y a plus de preuves sur une base factuelle à l’égard de l’incitation au génocide approuvée par l’État dans l’Iran d’Ahmadinejad que nous en avons eues à l’égard d’un Rwandais reconnu coupable d’incitation au génocide au Canada », a déclaré M. Cotler .

L’ambassade internationale chrétienne de Jérusalem organisé aussi le 15 octobre 2008 une conférence au Palais des Congrès à Jérusalem. Le but : convaincre le monde de poursuivre en justice le président iranien pour incitation au génocide. Parmi les personnalités présentes, le révérend Reza Safa, un iranien réfugié aux Etats-Unis. L’International Christian Embassy Jérusalem a déjà lancé une pétition pour traduire Mahmoud Ahmadinedjad en prison. 55 000 personnes à travers le monde l’ont déjà signé.




De son côté, le Prix Nobel de la paix, Elie Wiesel a rejoint récemment un mouvement de personnalités et universitaires, décidé à initier des poursuites judiciaires à l’encontre d’Ahmadinejad. Le mouvement se dit en effet très inquiet devant les menaces régulières proférées par le président iranien envers Israël. « Le monde reste silencieux, comme il l’a été 70 ans plus tôt », se sont exclamés ses membres

Il convient de saluer aussi l'action entreprise par un groupe d'experts aux USA qui préparent le terrain pour poursuivre en justice le président iranien. Ils ont présenté à Washington un document qu'ils ont élaboré, dans lequel ils accusent Ahmadinejad d'incitation au génocide. L'initiative vient du Centre de Jérusalem pour les questions publiques et politiques et de l'ancien ambassadeur israélien à l'Onu, le docteur Dore Gold.



Le groupe est composé de juristes, qui ont déjà mené une action contre les génocides perpétrés au Rwanda et au Darfour, de membres du gouvernement et de diplomates. Ils se sont réunis au mois de septembre dernier à Washington pour entamer une action publique en vue de démontrer qu'Ahmadinejad n'a aucune légitimité et n'est qu'un criminel de guerre. Gold a résumé la situation en affirmant que "Ahlmadinejad devait s'asseoir sur le banc des accusés pour incitation au meurtre au lieu de siéger à l'Assemblée générale de l'Onu".

Le manifeste, qui contient 70 pages, présente les déclarations du président iranien ainsi que les justifications juridiques prouvant qu'il doit être poursuivi par un tribunal international pour ses incitations au génocide. Le document comprend également des conseils prodigués au Conseil de Sécurité de l'Onu, à l'Union européenne et à d'autres Etats, sur les mesures à prendre contre le président iranien.

Avec cette plainte présenter contre Ahlmadinejad devant la justice tunisienne, il est possible de s’apercevoir non seulement de la confiance que les tunisiens ont dans leur système judiciaire qui ne place personne au dessus de loi mais aussi de l’engagement courageux de la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme, et la promotion de la paix dans le monde.




Nous ne pouvons donc que féliciter grandement l’initiative de notre compatriote tunisien Nous espérons que sa plainte sera entendue. Nous aimerions être informé du suivi. Aujourd’hui on ne peut cacher notre plaisir de constater que des gens où qu'ils soient ont le courage de s'indigner ouvertement devant la politique dictatoriale et dangereuse de cet homme qui effraie le monde entier par ses menaces de destruction !





Ftouh Souhail, Tunis

Citoyen du Monde


(1) L'information est visible (en français) sur le site de l'auteur de la plainte [www.adnen.katib.org]

Le lien arabe : [www.adnen.katib.org]

L’auteur de la plainte présente des justifications pour son action.

[adnen.katib.org]
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
09 décembre 2008, 08:52
Israël privilégie les sanctions contre le régime iranien sans exclure l'option militaire

LE MONDE


TEL-AVIV ENVOYÉ SPÉCIAL

Les Israéliens sont inquiets. Bien que Barack Obama ait réaffirmé, dimanche 7 décembre, que le programme nucléaire militaire de l'Iran est "inacceptable", et que son administration emploiera "une série de carottes et de bâtons" dans sa politique envers Téhéran, le fait que le président élu américain soit partisan d'une "diplomatie directe" avec l'Iran fait craindre à l'Etat juif que les Etats-Unis privilégient à l'avenir la conciliation sur la fermeté.


L'Iran, un pays en quête de puissance

Or la perspective d'une "bombe iranienne" est ressentie comme un danger existentiel pour Israël (seule puissance nucléaire de la région), au point de devenir une véritable obsession nationale. Vu de Tel-Aviv, siège du ministère de la défense, le compte à rebours de l'horloge nucléaire iranienne doit inciter la communauté internationale à agir vite. En privé, les militaires et experts du gouvernement israélien soulignent que les sanctions internationales ayant un effet croissant sur l'économie iranienne, il faut les accentuer. Faute de quoi, insiste un général de Tsahal, "toutes les options sont et doivent rester sur la table".

Le propos fait référence aux frappes militaires, dont l'objet serait "de stopper, ou de retarder de manière significative le programme nucléaire iranien". "Dans un an et demi, ajoute-t-il, les Iraniens posséderont une arme nucléaire, s'ils décident de franchir ce pas." Les experts israéliens reconnaissent qu'il existe sur ce point une incertitude, même si toutes leurs informations concluent à la volonté de Téhéran de se doter de l'arme atomique.

"Nous pensons que c'est avant 2010 qu'il faut annihiler le potentiel nucléaire iranien", résume l'un d'eux, qui explique que l'Iran possède actuellement 4 000 centrifugeuses en activité pour enrichir l'uranium. Ce parc nucléaire s'élèvera à 6 000 centrifugeuses en janvier-février 2009. A partir de là, la capacité d'enrichissement passera de 2,5-3 kg d'uranium faiblement enrichi par jour à 10 kg. Avec 5 tonnes d'uranium faiblement enrichi, l'Iran peut espérer fabriquer de 3 à 4 bombes, conclut-il.

Selon les spécialistes, les Iraniens pourraient être en mesure de tester une arme vers le milieu de l'année 2010. Un an plus tard, celle-ci pourrait être opérationnelle. Les experts israéliens vont jusqu'à envisager le calendrier d'un tel scénario catastrophe : le 1er avril prochain, jour anniversaire de la proclamation de la révolution islamique, Téhéran pourrait annoncer la mise en service de la centrale nucléaire de Bouchehr, ce qui permettrait à l'Iran de décréter qu'il est officiellement devenu un "Etat nucléaire". Un tel statut permettrait, selon eux, une fuite en avant nucléaire.

Les analystes israéliens estiment que la dégradation des relations russo-américaines apporte à Téhéran la garantie que Moscou honorera jusqu'au bout sa coopération à propos de Bouchehr. Dès lors, que faire ?

L'option militaire n'est pas privilégiée par les stratèges israéliens. Ils savent que sans une aide logistique américaine (notamment en matière de ravitaillement en vol), ils disposent au mieux de la capacité de détruire quelques sites nucléaires iraniens, qui sont nombreux et éparpillés. Ils se doutent que l'Iran a développé un programme nucléaire clandestin, tout en reconnaissant "ne pas en avoir la preuve".

Les F-15 et F-16 de Tsahal ont multiplié ces derniers mois les missions d'entraînement à longue distance, pour se préparer à l'option militaire. Israël aurait également obtenu des facilités portuaires en Afrique du Sud, ainsi qu'à Bombay, pour ses trois sous-marins (deux autres ont été commandés à l'Allemagne), qui ne transiteront plus à l'avenir par le canal de Suez, afin d'être moins repérables.

Certains experts occidentaux n'excluent pas qu'en se livrant à une frappe d'avertissement Israël pourrait vouloir provoquer des représailles iraniennes, lesquelles entraîneraient à coup sûr l'implication des Etats-Unis dans un conflit. Comme un tel scénario resterait dangereux pour la sécurité d'Israël, l'option de sanctions économiques plus drastiques à l'encontre de l'Iran est privilégiée.

A Tel-Aviv, plusieurs experts expliquent que celles qui sont en place ont porté un coup sévère à l'économie iranienne, notamment au système bancaire. Les revenus d'exportations sont constitués à 85 % par les produits pétroliers, alors que le prix du baril a chuté de plus de 50 % par rapport à son pic de 147 dollars de juillet 2008.

Le gouvernement est ainsi obligé de puiser davantage dans les réserves du Fonds de stabilisation du pétrole (OSF), lesquelles ne s'élèveraient plus qu'à 7 milliards de dollars. En conséquence, les conditions de vie se détériorent, sous la forme d'une forte inflation, d'un chômage croissant (20 %), de salaires versés avec retard, de coupures d'électricité et de files d'attente pour obtenir de l'essence.

Le 22 septembre, le gouvernement a essayé d'imposer, pour la première fois, un taux de TVA de 3 %, ce qui a entraîné des manifestations et la fermeture des bazars dans de nombreuses villes. Le 29 novembre, plusieurs responsables religieux ont adressé une lettre au Guide suprême de la république islamique, Ali Khamenei, pour critiquer la politique économique du président Ahmadinejad.

Les experts israéliens veulent y voir la preuve qu'un tour de vis supplémentaire en matière de sanctions pourrait avoir pour résultat de déstabiliser le régime. "The last straw breaks the camel's back" ("la goutte d'eau fait déborder le vase") résume un expert.

Laurent Zecchini
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
11 septembre 2009, 10:14
Iran : échecs diplomatiques de la dernière chance (info # 011109/9) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

Les augures sont défavorables pour un solutionnement pacifique de la crise iranienne. Malheureusement, les deux premières échéances dont je parlais dans mon papier, "Atome iranien : lorsque c’est le chef de l’AIEA qui dissimule les preuves", du 23 août dernier, se sont déroulées comme nous l’avions prévu. Mal.

Mohamed ElBaradei n’a pas réintroduit dans le rapport de l’AIEA l’appendice secret rédigé par ses inspecteurs en poste en Iran, établissant que les ayatollahs poursuivent d’arrache-pied leur militarisation de l’atome.

Et le mercredi 2 courant, les Occidentaux, les Russes et les Chinois se sont effectivement réunis en Allemagne. Et comme c’était prévisible après la malversation d’ElBaradei et dans l’atmosphère délétère qui règne dans les relations internationales, la discussion a tourné court.

Russes et Chinois ont informé leurs interlocuteurs qu’ils s’opposeraient, à la fin du mois au Conseil de Sécurité de l’ONU, à tout nouveau train de sanctions visant à imposer le boycott des exportations iraniennes de pétrole et des produits dérivés.

Rappelons à ceux qui l’auraient oublié, que ces deux Etats sont membres permanents du Conseil de Sécurité, et qu’il suffit que l’un de ces membres oppose un veto à l’adoption d’une résolution pour que celle-ci soit automatiquement rejetée.

Depuis, les Iraniens ont adressé aux cinq membres permanents du Conseil ainsi qu’à l’Allemagne un document générique de cinq pages suggérant l’élimination globale de l’armement nucléaire.

Cocasserie de style, cette "proposition" ressemble à une vision messianique à la Barack Obama, dans le registre "et le loup paîtra avec l’agneau…". Mais question abandon du processus d’enrichissement de l’uranium, un officiel de la "République" Islamique a annoncé hier qu’ "il n’était pas question d’en discuter".

Ce pied de nez n’amuse pas les Américains, César-Barack désirant être seul habilité à faire des prophéties.

Washington qui attendait tout autre chose a immédiatement réagi par l’intermédiaire du porte-parole du Département d’Etat (ministère des Affaires Etrangères), P.J Crowley : "la proposition perse ne constitue pas une réponse à notre plus grosse préoccupation, qui est, bien entendu, le programme nucléaire de l’Iran".

Pour ne rien arranger, la Russie jette encore un peu d’huile sur le feu, en affirmant, par l’intermédiaire de Sergei Lavrov, son ministre des Affaires Etrangères, "son impression (…) qu’il y a (dans la proposition perse) quelque chose qui pourrait être utilisable".

Lavrov ajoutant : "La chose la plus importante est que l’Iran est prêt à une discussion compréhensive de la situation, incluant le rôle positif qu’il pourrait jouer en Irak, en Afghanistan et dans la région".

La Russie est bien le seul pays qui ait trouvé quelque chose d’encourageant au camouflet de Téhéran. Tous les autres Etats civilisés jugeant qu’il s’agit d’une manœuvre dilatoire supplémentaire et périlleuse.

Mais une manœuvre qui met à l’épreuve le Président américain Barack Obama ; celui-là ayant promis des mesures diplomatiques "très sévères", au cas où les ayatollahs ne répondraient pas positivement à sa main tendue avant la fin de septembre courant.

Reste que la position de Moscou et de Pékin ne permet pas la réalisation de la menace présidentielle. Ce, alors qu’un embargo pétrolier – l’Iran est le cinquième producteur d’or noir, son économie dépend entièrement de son exportation – est de nature à obliger Téhéran à revoir son projet de bombe atomique.

Les Occidentaux ont réagi très rapidement au refus russo-chinois, en imaginant l’imposition d’un embargo extra-onusien, qui serait décrété par l’Union Européenne, le parlement US ainsi que par tous les Etats conscients du péril constitué par la Bombe chiite.

Cette idée est intéressante en cela qu’elle transfère la pression diplomatique sur les opposants aux sanctions au sein de Conseil de Sécurité, en leur faisant risquer l’isolement international. Intéressante initiative, mais dont on doute ici qu’elle infléchira la position de régimes aussi têtus que la Chine et la Russie poutinienne.

Alors, tandis qu’Américains, Français, Britanniques et Allemands multiplient leurs réunions de travail sans les deux puissances réfractaires, en Israël, on multiplie les exercices militaires et on fourbit ses armes.

L’impression qui flotte dans l’air de Jérusalem est qu’on va laisser agir Obama, Merkel et Sarkozy jusqu’à la fin du mois. Au cas où un embargo pétrolier international est décrété et respecté, Israël continuera à privilégier la voie diplomatique. Dans le cas contraire – sans se préoccuper des raisons d’un échec probable – on lancera le compte à rebours de l’opération militaire, tout en invitant tous les partis intéressés à se joindre à notre croisade.

Ceci posé, on n’est pas du tout va-t-en-guerre à Jérusalem, loin s’en faut. On a repéré que le maillon faible de l’entreprise diplomatique, c’était la Russie. On s’est aussi rendu compte que Barack Obama, en dépit de ses innombrables appels au dialogue tous azimuts, se montrait incapable d’établir une discussion de fond avec ses adversaires. Alors, fort de ces constatations, qui ne datent pas de la semaine dernière, l’Etat hébreu discute avec Poutine.

Entre le Kremlin et Jérusalem on ne s’aime pas d’amour tendre, mais on se respecte et, surtout, on se comprend.

Au fur et à mesure qu’approchent les échéances, on élève le niveau des rencontres bipartites. Il y a un peu plus de deux semaines, les Présidents Medvedev et Pérès se rencontraient, lundi dernier, ce fur le tour des décideurs, Poutine et Netanyahou, de se réunir discrètement, quelque part sur le vaste territoire de la mère Russie.

Ce qu’il y a d’étrange dans la presse israélienne, est qu’elle se concentre presque entièrement sur les circonstances de ce meeting – qui n’ont aucune importance – en négligeant l’essentiel : ce que les deux hommes avaient à se dire.

Ca n’était pas les sujets qui manquaient, tous gravitant autour du danger iranien. Je gage que les deux leaders sont brièvement revenus sur les péripéties du détournement de l’Arctic Sea, histoire, pour Israël, de s’assurer que Poutine n’avait vraiment aucun lien du tout avec les maffieux ayant tenté de vendre des missiles S-300 à Ahmadinejad.

Ce fut également l’occasion pour Netanyahu de rappeler à son locuteur les termes du pacte discret passé entre Israël et la Russie, incluant l’acceptation de celle-ci de ne pas donner suite au contrat officiel, passé il y a sept ans entre Moscou et Téhéran, portant sur la fourniture de ce système d’armes aux dictateurs théocrates perses.

Mais cela, c’étaient des redites. Cela n’a pas pu constituer la raison d’une réunion au sommet entourée d’autant de rumeurs et suscitant autant de commentaires.

Il nous paraît certain, à Métula, que Netanyahu avait des informations nouvelles et précises à transmettre au tzar, et que leur importance justifiait qu’il les communiquât lui-même, sans passer par un émissaire.

A en croire des indiscrétions, en Russie (notamment dans le quotidien Kommersant) et en Israël, Netanyahu entendait révéler à Poutine une mise à jour fournie par notre renseignement à propos de l’état d’avancement de la bombe perse.

Toujours d’après les mêmes sources, la situation est très inquiétante et nécessite une action imminente.

Passé ce point, nous sommes, nous aussi, appelés à avancer sur la base de conjectures et non plus de faits ; il nous semble que Bibi a transmis à son homologue le message selon lequel le maintien de son opposition au blocus pétrolier contraindrait Israël à l’action militaire.

Ce dont nous sommes sûrs, en revanche, c’est que le 1er ministre israélien a transmis à son hôte des informations sur notre degré de détermination à ne pas laisser les ayatollahs fabriquer la Bombe, et qu’il a tenu à ce que Poutine, même s’il ne se pliait pas à notre raison, ne soit pas surpris par l’annonce d’un raid de notre part.

Il s’agit d’une précaution : il vaut mieux ne pas prendre à froid la seconde puissance nucléaire mondiale lorsque l’on s’apprête à déclencher une guerre.

Je suis également persuadé que Netanyahu a plaidé pour le danger que représentait un Iran nucléaire pour la Russie, répétant à Vladimir Poutine ce qu’il sait depuis longtemps, soit qu’avec Israël et les Emirats du Golfe, la Russie – particulièrement aux confins des ex-Etats satellites de l’URSS à fortes concentrations démographiques musulmanes – représentait l’un des premiers ennemis naturels de la théocratie persane.

Voici où nous en sommes – en ne risquant de nous être trompés que sur des points de détail sans conséquence – à l’approche de la moitié de ce mois de septembre, fatidique pour l’avenir de la région.

En ajoutant, pour conclure, une information encourageante : la France dirigée par Nicolas Sarkozy n’est plus qu’une fausse faux-cul ; ce, par opposition à ce qu’elle fut durant les années du post-gaullisme, auxquelles l’actuel pensionnaire de l’Elysée, en dépit de son insupportable superficialité, a mis un terme.

La France de Sarkozy est très active dans le dossier iranien, plus qu’elle ne l’a été dans aucune autre question de politique internationale.

Avant, la direction politique de l’Hexagone s’efforçait de donner l’impression qu’elle menait une politique équilibrée au Moyen-Orient, tandis que, dans les faits, elle participait à l’effort diplomatique arabe contre Israël.

Maintenant… eh bien ! c’est exactement le contraire. A tout le moins sur les questions capitales. Paris et Jérusalem tirent sur la corde dans la même direction.

Témoin cette intervention du Quai d’Orsay, hier jeudi, auprès de Poutine, l’exhortant à ne pas livrer de S-300 aux ayatollahs. "Paris est d’avis que cela briserait la stabilité au Moyen-Orient", a commenté un porte-parole du Quai.

Il importe de faire une lecture claire de la conduite de la France dans cette affaire. Elle ne rame pas pour Israël, mais d’abord, pour elle-même et pour l’Europe.

Il y a, parmi les conseillers du Président français en matière de défense – même si certains d’entre eux vouent à la Ména une haine indélébile à cause de notre position sur le génocide des Tutsis et à la part qu’ils y ont prise – des gens capables d’évaluer précisément la menace qu’une Bombe aux mains des Iraniens ferait peser sur la France.

C’est la raison qui a amené Paris à inaugurer, mardi 26 mai dernier, l’Implantation Militaire Française aux Emirats Arabes Unis (IMFEAU). L’IMFEAU, construite à Abu Dhabi et financée par l’émirat à raison du versement d’une annuité de l’ordre de vingt millions d’euros (en situation de paix), constitue la première implantation militaire tricolore à l’étranger depuis un demi-siècle.

Elle comprend trois secteurs : terrestre, marin et aérien. La base aérienne, la BA 104, accueille des gros porteurs ainsi que des Rafales, stationnés en permanence.

L’un des objectifs de l’IMFEAU est d’empêcher la fermeture du détroit d’Hormuz tout proche, par les Iraniens ; minuscule passage par lequel transite 40% du pétrole consommé dans le monde.

L’autre, nous en sommes persuadés, est de disposer d’une base pour le bombardement aérien des installations nucléaires et des dépôts et fabriques d’armes non-conventionnelles en Perse, au cas où il n’aura pas été possible de ramener Téhéran à la raison par des voies pacifiques.

Et les S-300 sont aussi efficaces, paraît-il, contre les Rafales que contre les F-15 israéliens.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
30 septembre 2009, 15:20
Pourquoi la bombe iranienne fait-elle plus peur qu'une autre ?

LE MONDE | 30.09.09 | 15h11 • Mis à jour le 30.09.09 | 22h18

Camille Grand est directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à Paris.

Est-il certain que l'Iran fabrique la bombe ?

Nous savons que, dès l'époque du chah , l'Iran s'est lancé dans un vaste programme nucléaire dont la double finalité - civile et militaire - est probable. Nous savons que la République islamique a poursuivi pendant plus de quinze ans [de 1987 à 2003] des activités illicites dans des sites non déclarés à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), notamment dans les domaines sensibles de l'enrichissement et du retraitement. Et ceci en violation de ses engagements internationaux. Nous savons, enfin, que l'Iran cherche encore à camoufler l'existence de sites nucléaires sensibles, à l'image des installations d'enrichissement enterrées près de Qom dont l'existence vient d'être révélée.

Les activités liées à l'enrichissement sont les plus immédiatement préoccupantes. Nous savons que l'Iran a acquis auprès du Pakistan, par l'intermédiaire du réseau A.Q. Khan, des centrifugeuses destinées à l'enrichissement de l'uranium. Nous savons qu'il n'existe aucune différence technique fondamentale entre enrichir de l'uranium à 5 % pour fabriquer du combustible et l'enrichir à 90 % pour obtenir de l'uranium de qualité militaire. Aujourd'hui, l'Iran fait tourner ou assemble plus de 8 000 centrifugeuses sur le site de Natanz, auxquelles il est désormais nécessaire d'ajouter 3 000 autres à Qom, alors que le programme nucléaire militaire britannique a commencé avec 16 centrifugeuses ! A ce rythme, l'Iran pourrait disposer de suffisamment de matières fissiles pour fabriquer une bombe dans l'année qui vient.

L'incohérence, sur les plans économique et scientifique, de ces activités d'enrichissement, fait douter des explications iraniennes. L'Iran affirme vouloir produire son propre combustible en grande quantité, alors qu'il ne dispose pas encore d'une centrale nucléaire opérationnelle et qu'en tout état de cause celle que fabrique la Russie à Bouchehr ne pourra pas, pour des raisons de sécurité, recevoir ce combustible iranien. C'est comme si, alors que je venais de commander une machine à laver le linge, j'exigeais de construire une usine de poudre à laver dans un bunker souterrain dans mon jardin !

A ces éléments s'ajoutent d'autres indices mis en lumière par les investigations de l'AIEA : l'Iran a mené des recherches nucléaires dans des domaines d'application exclusivement militaire (uranium métal, plan d'une sphère d'uranium). Enfin, il mène ouvertement un programme balistique qui l'a conduit à déployer et à tester une grande variété de missiles dont certains seront en mesure d'emporter une charge nucléaire à plusieurs milliers de kilomètres.

Si des incertitudes techniques demeurent sur l'efficacité des centrifugeuses iraniennes, sur le caractère plus ou moins resserré du calendrier (quelques mois ou quelques années), ou sur le choix iranien d'assembler une bombe ou de s'arrêter dans un premier temps au seuil nucléaire, tous les points précédents ont été documentés par des investigations internationales et ne sont pas contestés. Ils constituent un faisceau d'indices très inquiétant qui justifie la mobilisation internationale autour du programme iranien depuis plus de six ans.

Pourquoi l'Iran n'aurait-il pas le droit de la fabriquer ? Le Pakistan, l'Inde, Israël l'ont fait sans être condamnés ainsi...

A la différence des trois pays cités, l'Iran est signataire du traité de non-prolifération (TNP) depuis 1968 et s'est engagé dans ce cadre à ne pas acquérir ni chercher à acquérir l'arme nucléaire. En contrepartie de cet engagement, il a bénéficié d'une assistance internationale pour ses activités nucléaires pacifiques.

La crise iranienne naît avant toute chose de la violation répétée des règles internationales par l'Iran, qu'il s'agisse du TNP ou des résolutions du Conseil de sécurité et du refus de ce pays d'apporter les éclaircissements nécessaires et de geler ses programmes sensibles. Son droit à l'énergie nucléaire n'est pas contesté, la construction de la centrale de Bouchehr se poursuit d'ailleurs.

Pourquoi la dissuasion ne fonctionnerait-elle pas au Moyen-Orient, comme durant la guerre froide ou, semble-t-il, entre l'Inde et le Pakistan ?

La logique de la dissuasion n'est en effet pas l'apanage des pays du Nord et elle peut fonctionner dans d'autres contextes, même si la multiplication des acteurs nucléaires en rend l'exercice plus délicat. Elle nécessite cependant des acteurs désireux d'en accepter les règles et les multiples déclarations belliqueuses de Mahmoud Ahmadinejad ne laissent pas présager d'un comportement prudent compatible avec l'établissement d'une dissuasion stabilisatrice. Il faut aussi souligner que la question d'un Iran atomique dépasse de très loin la question d'une relation dissuasive avec Israël et engagerait la sécurité de tous les Etats de la région et au-delà.

La solution pourrait-elle consister à faire en sorte que l'Iran s'arrête au seuil nucléaire, comme le Japon ?

Le modèle dit "japonais" de maîtrise de l'ensemble du cycle du combustible nucléaire ne fonctionne que parce que le Japon a toujours accepté un strict contrôle international de ses activités qui sont toutes placées sous la surveillance de l'AIEA. L'Iran a, au contraire, cherché de manière répétée à soustraire ses sites sensibles au contrôle international. Si, dans les textes, rien n'interdit à l'Iran de s'engager à long terme dans cette voie, il appartient à Téhéran de rétablir la confiance avec le système international, après deux décennies de dissimulation, pour qu'une telle solution puisse être examinée.

Est-il sûr que d'autres pays de la région, suivront l'exemple de l'Iran s'il se dote d'une capacité nucléaire militaire ?

Le pire n'est jamais sûr, mais c'est un risque sérieux. Si l'Iran devient une puissance nucléaire, beaucoup d'acteurs régionaux (Egypte, Turquie, Arabie saoudite et d'autres...) vont légitimement s'interroger sur leurs choix stratégiques et devoir prendre des décisions difficiles. Plusieurs choix s'offrent à eux : se lancer à leur tour dans un programme nucléaire militaire, se doter de défenses antimissiles, faire appel aux alliés occidentaux pour bénéficier d'une nouvelle forme de dissuasion élargie. La bombe iranienne risque d'entraîner une prolifération en chaîne dans la région.

Plus généralement, l'incapacité internationale à résoudre la crise iranienne, même après que la Corée du Nord s'est retirée du TNP et a procédé à des essais, risque d'ouvrir une nouvelle ère nucléaire, où l'affaiblissement du TNP conduirait à une prolifération tous azimuts, chacun estimant possible de franchir le seuil nucléaire sans trop de risque. Les soupçons sérieux qui pèsent sur la Syrie ou la Birmanie laissent supposer que certains sont déjà passés à l'acte. Il est d'autant plus urgent de résoudre la crise iranienne.

Propos recueillis par Natalie Nougayrède
Article paru dans l'édition du 01.10.09

[www.lemonde.fr]
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
02 octobre 2009, 05:58
La menace iranienne et le précédent de la guerre de Kippour
02/10/09

Le monde entier a découvert cette semaine que l’Iran nous avait caché encore quelque chose. Encore un site de son programme nucléaire, dont l’existence était jusqu’ici inconnue, c’est-à-dire dissimulée.

Passé le premier moment de stupéfaction, les commentateurs ont repris la vieille ritournelle munichoise, l’aspiration à un « lâche soulagement » fondé sur le déni du danger.

Où en est vraiment le programme nucléaire iranien, et quand exactement les hommes de Téhéran auront-ils la population israélienne sous le feu de leurs ogives, je ne le sais pas plus que vous. Ce que je sais, en revanche, c’est que les arguments avancés par les adeptes de l’optimisme forcené sont dénués de tout fondement.

Que disent-ils, en effet ? Ils disent que le danger iranien est négligeable non pas militairement mais politiquement. Et la preuve, disent-ils, en est que l’agence qui supervise le renseignement américain a publié, vers la fin de la présidence Bush, une évaluation dans ce sens. Si les Américains le disent, c’est certainement vrai.

Or, on vient de publier les archives des services de renseignements américains relatives à la guerre de Kippour. Le journaliste Amir Oren, qui a compulsé ces documents, explique dans le quotidien israélien « Haaretz » que jusqu’au 6 octobre 1973, c’est-à-dire jusqu’au déclenchement de l’attaque égypto-syrienne contre Israël, la CIA et les autres agences fédérales étaient absolument convaincues que ni l’Egypte ni la Syrie ne menaçaient Israël.

Pourtant les Américains avaient, tout comme les Israéliens, des informations sur les mouvements de troupes. Mais ils s’étaient persuadés que ces mouvements n’avaient aucune intention offensive.

Pourquoi ? À cause d’une conception politique prédéterminée, qui les empêchait littéralement de voir les faits sur le terrain.

On sait qu’en 1973 les Israéliens furent eux aussi prisonniers d’une telle conception, et qu’ils le payèrent très cher. Comment leur reprocher, aujourd’hui, de ne pas se reposer sur les bonnes paroles qu’on leur prodigue ici ou là ? D’autant que le danger est infiniment plus grave qu’en octobre 1973.

Meïr Waintrater (RCJ, 30 septembre 2009)

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