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Faut-il bombarder l'Iran ?

Envoyé par Richard S. 
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
20 octobre 2009, 06:01
Le dilemme d'Israël face à l'Iran, par Samy Cohen
LE MONDE | 19.10.09 |

A l'heure des pourparlers entre les représentants de l'Iran et ceux des pays du groupe "5 + 1" (Etats-Unis, Russie, France, Chine, Grande-Bretagne et Allemagne) au sujet du nucléaire iranien, une interrogation de fond subsiste : que fera Israël si ces discussions, et l'application d'éventuelles sanctions, ne conduisent pas l'Iran à renoncer à son programme militaire ?

Lancera-t-il ses F-15 et F-16 à l'assaut des installations iraniennes ? Appliquera-t-il la "doctrine Begin" interdisant qu'un pays du Proche-Orient acquière une capacité de destruction nucléaire qui menacerait son existence ? Cette doctrine fut appliquée une première fois le 7 juin 1981, avec la destruction de la centrale irakienne d'Osirak ; puis une seconde en septembre 2007, lorsque l'armée de l'air israélienne détruisit un site syrien supposé abriter une centrale nucléaire livrée par la Corée du Nord.

Le jour de la commémoration de la Shoah, le 21 avril 2009, le premier ministre israélien a réitéré implicitement son attachement à cette doctrine :"Nous ne permettrons pas à ceux qui nient la Shoah d'en commettre une deuxième." Benyamin Netanyahu n'est-il pas désormais pris au piège de ce discours ? Rien n'est moins sûr. Pour la première fois de son existence, Israël pourrait considérer que la "doctrine Begin" a plus d'inconvénients que d'avantages et que l'accession de l'Iran au rang de puissance nucléaire est un mal inévitable.

Derrière un discours officiel d'une fermeté implacable, le doute s'installe. Une nouvelle vision se développe, les mentalités évoluent en Israël et une réflexion s'ébauche même sur l'attitude à adopter face à cette éventuelle nouvelle donne. Trois éléments majeurs expliquent cette évolution.

1. La perception de la "menace iranienne". Depuis longtemps deux écoles s'affrontent. L'une croit en la volonté du régime iranien de détruire Israël. Le cocktail de fondamentalisme religieux, de possession de l'arme atomique et de politique d'hostilité affichée à l'encontre d'Israël rend, aux yeux de cette première école, la "menace iranienne" particulièrement préoccupante.

Mais cette vision est de plus en plus battue en brèche dans les milieux plus "rationnels" de l'expertise stratégique. S'ils sont sensibles au discours hostile et négationniste d'un Mahmoud Ahmadinejad, ils ne croient guère que l'Iran représente une "menace existentielle" pour Israël. Et ils n'hésitent pas à critiquer le discours officiel. Ils y voient une "construction" politique "contre-productive" qui inquiète les Israéliens au lieu de les rassurer. Le ministre de la défense, Ehud Barak, qui représente bien cette évolution de la pensée stratégique, a pris ses distances avec le ton alarmiste du premier ministre :"L'Iran ne constitue pas une menace pour l'existence d'Israël", a-t-il affirmé à la mi-septembre.

De fait, la plupart des experts en Israël ne croient pas que l'Iran prendra le risque de se faire détruire par une attaque nucléaire israélienne de "seconde frappe", sachant qu'Israël a les moyens de la déclencher, notamment grâce à ses sous-marins lanceurs de missiles de croisière. L'Iran est pour eux un pays qui "monte en puissance" et voit son influence s'accroître régulièrement au Proche-Orient. Il est peu probable que ses dirigeants veuillent enrayer cette dynamique. Les Iraniens, disent-ils, sont un peuple "intelligent" et "rationnel" qui a avancé ses pions de manière savamment calculée sur la scène internationale. Ce pays s'inquiète moins de l'arme nucléaire israélienne que de son voisinage à l'est, avec des puissances nucléaires telles que le Pakistan, l'Inde et la Chine. Ses dirigeants craignent davantage un Pakistan aux mains des talibans que l'"Etat sioniste" abhorré.

Son projet politique majeur n'est pas la destruction pure et simple de l'Etat d'Israël. Les dirigeants iraniens la savent impossible dans l'état actuel et futur du rapport de forces entre eux et Israël. Leur soutien à la cause palestinienne est superficiel et personne en Iran ne prendrait le risque d'une guerre pour un enjeu aussi faible. Leur ambition est d'étendre leur influence dans le monde musulman et d'islamiser les pays arabes.

Les attaques verbales de l'Iran contre Israël contiennent certes une part de "sincérité", notent-ils également, mais leur objectif principal est de rassurer et d'anesthésier la vigilance des pays arabes au sujet de son programme nucléaire, en tentant de faire passer le message selon lequel la future bombe ne leur est pas destinée mais vise Israël. Cette stratégie semble porter ses fruits puisque aucune coalition arabe n'est venue contrer la politique "hégémonique" de l'Iran.

Il n'y a pourtant nulle naïveté dans ces analyses qui ne peuvent pas s'afficher, pour l'instant, ouvertement. La prudence reste de mise. Pour plusieurs raisons. D'abord, une attaque surprise iranienne sur Israël ne peut être totalement exclue, même si sa probabilité est des plus faibles. Ensuite, la perspective qu'Israël perde le monopole atomique dans la région équivaudrait à un séisme. Il porterait atteinte à la position de puissance dominante d'Israël dans la région et affaiblirait sa dissuasion. La perte de cette suprématie obligerait le pays à se repenser complètement.

Un Iran nucléarisé verrait son influence renforcée au Proche-Orient et menacerait les régimes sunnites modérés comme l'Arabie saoudite, et surtout la Jordanie et l'Egypte. C'est sans doute là une des préoccupations majeures des dirigeants israéliens. Leur plus grand cauchemar est qu'Israël se retrouve environné de régimes fondamentalistes hostiles à son existence. D'autre part, un Iran nucléaire susciterait une course aux armements atomiques au Proche-Orient. D'autres pays, tels que l'Egypte ou la Turquie, seraient tentés de suivre l'exemple iranien. Par ailleurs, un Iran nucléaire accroîtrait les risques de dissémination de matières nucléaires aux mains de "groupes terroristes".

Enfin, il pourrait nourrir une inquiétude majeure au sein de la population israélienne et l'inciter au départ. Un sondage du Centre d'études iraniennes de l'université de Tel-Aviv, publié dans Haaretz le 22 mai, indique que 23 % des Israéliens envisageraient la possibilité de quitter Israël si l'Iran acquérait la bombe atomique. En fait, adeptes du principe du "zéro risque", la plupart de ces experts préféreraient une attaque du type Osirak si Tsahal en avait les moyens. Mais les a-t-il ?

2. La perception des capacités opérationnelles de l'armée de l'air.Tous les experts civils et militaires conviennent que l'Iran n'est pas l'Irak. L'effet d'une attaque aérienne surprise ne peut plus jouer. Osirak était une cible facile, pratiquement à ciel ouvert. Les sites iraniens sont disséminés et profondément enfouis sous terre. Certaines installations échapperaient à la connaissance des services de renseignement, ce que confirme le dévoilement, le 24 septembre, de l'existence d'un nouveau site nucléaire près de Qom.

Le doute existe également quant à la capacité de l'armée de l'air de détruire les installations nucléaires iraniennes en une frappe unique. Plusieurs passages pourraient être nécessaires, avec les risques que cela comporte, notamment pour les pilotes. Une attaque effectuée par des missiles balistiques n'est pas exclue, mais elle n'est pas perçue comme la panacée, ces derniers étant moins précis que les avions, comme le note le rapport du Center for Strategic & International Studies de Washington, du 14 mars 2009. Le risque de toucher des civils en grand nombre dans des sites urbains comme celui d'Ispahan n'est pas négligeable.

En tout état de cause, une attaque qui apparaîtrait comme un demi-succès porterait atteinte à l'image de l'armée de l'air et à sa capacité de "frapper un ennemi quel qu'il soit et où qu'il soit". Elle renforcerait la détermination des dirigeants iraniens dans leur volonté de poursuivre leur dessein jusqu'à son terme. Dans le meilleur des cas, Israël gagnerait un répit de deux à trois ans mais devrait faire face à des opérations de rétorsion de la part de l'Iran et de son allié, le Hezbollah, sous forme d'attaques de missiles conventionnels, voire d'attaques terroristes. Tsahal ne cache pas qu'il n'a pas les moyens de parer à une pluie de missiles de type Katioucha ou Graad, jusque sur Tel-Aviv.

3. La perception des Etats-Unis. Longtemps, les dirigeants israéliens ont pensé que George W. Bush s'opposerait par tous les moyens, y compris militaires, à un Iran nucléaire. Et que les Etats-Unis, s'ils décidaient de ne pas attaquer eux-mêmes l'Iran, aideraient Israël à le faire, ou du moins ne s'y opposeraient pas. Ces deux espoirs se sont évaporés.

Craignant des rétorsions iraniennes contre des bases américaines au Proche-Orient (en particulier en Irak) et redoutant des complications dans la lutte antiterroriste en Afghanistan, George W. Bush a fait savoir à la fin de son mandat qu'il ne prendrait pas pareille décision et ne donnerait pas le feu vert à Israël pour que ses avions puissent survoler le nord de l'Irak en allant attaquer l'Iran. Il accepta, en revanche, de renforcer les capacités antimissiles israéliennes en lui livrant un radar américain, le Joint Tactical Air Ground Surveillance (JTAGS), installé dans le Néguev et activé avec l'aide de techniciens américains.

Les dirigeants israéliens ont acquis la conviction que Barack Obama est encore plus hostile à une opération militaire contre l'Iran que son prédécesseur. Son désir d'ouvrir un dialogue avec ce pays n'a pas manqué de les irriter, leur faisant craindre que cette négociation soit mise à profit par l'Iran pour avancer son programme nucléaire et finisse par mettre le monde devant le fait accompli. La plupart des dirigeants israéliens fondent leurs espoirs sur des sanctions économiques, seules à même, à leurs yeux, de faire fléchir les dirigeants iraniens. Les relations américano-israéliennes n'ont jamais été aussi dégradées depuis la fin de guerre du Golfe en 1991, quand le président Bush père força le gouvernement israélien à participer aux négociations de Madrid. A ce différend, s'ajoute celui du gel de la colonisation.

La question est de savoir si le gouvernement israélien pourrait décider de mener une attaque sans l'avis, voire contre l'avis des Etats-Unis. Même si peu d'Israéliens font confiance au nouveau président pour convaincre les Iraniens à renoncer à leur projet d'armement nucléaire, il est peu probable qu'une pareille décision soit prise. Elle ouvrirait une crise majeure avec les Etats-Unis et pourrait mettre en danger une coopération stratégique vitale pour Israël. En cas d'accession de l'Iran au rang de puissance atomique, les bons liens avec les Etats-Unis joueraient, au contraire, un rôle précieux. Les Etats-Unis pourraient accroître leur aide, renforcer les capacités israéliennes de défense antimissiles, voire étendre leur garantie atomique, en déclarant que toute attaque nucléaire contre Israël déclencherait une rétorsion atomique américaine.

Cette évolution de la pensée stratégique israélienne ne modifie toutefois pas pour l'instant le discours officiel, qui reste celui de la "menace existentielle" et de la "doctrine Begin". Il y a un consensus très net à ce sujet au sein de l'esta-blishment politico-militaire, en dépit des faiblesses, des contradictions et des risques d'une pareille posture. Laisser entendre qu'"Israël garde en main toutes les options" reste l'argument de pression le plus valable. Israël n'a d'autre choix que de le maintenir. Abdiquer maintenant reviendrait à priver Barack Obama lui-même de tout moyen de pression contre l'Iran.

Un gouvernement pris au piège de son discours ? Dans quelle mesure les déclarations alarmistes sur les risques d'une nouvelle Shoah lient-elles le premier ministre israélien ? Si les Etats-Unis échouent à obtenir des concessions de la part de Téhéran, le chef du gouvernement israélien peut-il se permettre de ne pas attaquer l'Iran sans porter atteinte à la crédibilité de la menace israélienne ? Selon la plupart des experts israéliens, cette crédibilité est déjà érodée. Jusqu'ici, aucune des menaces n'a semblé impressionner les dirigeants iraniens. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'Israël profère des menaces et ne les met pas à exécution.

Mais il serait prématuré d'annoncer les funérailles de cette option. Même affaiblie, celle-ci pourrait recouvrer une certaine vigueur si d'une part, les services de renseignement israéliens ou américains détectaient des signes d'une attaque imminente contre Israël et d'autre part, l'armée de l'air et le chef d'état-major général pouvaient garantir le succès opérationnel d'une attaque aérienne, qui reporterait le projet nucléaire iranien à cinq ou dix ans. Il faudrait qu'émerge un solide consensus entre ces différents acteurs, le premier ministre et le ministre de la défense, pour qu'une opération de bombardement soit décidée.

Dans l'hypothèse d'un "consensus négatif", il est peu probable que le premier ministre prenne le risque politique de passer outre. Plusieurs grands experts tentent déjà de penser l'avenir. Comment pourrait s'organiser Israël dans l'hypothèse d'un Iran nucléaire ? Que faut-il faire ? Comment protéger la population ? La tâche ne paraît pas aller de soi. Sortir de la politique d'"ambiguïté nucléaire" pour étaler au grand jour sa capacité de dissuasion ?

C'est une décision difficile à prendre, mais l'idée fait son chemin. Assurer au pouvoir politique des sites de protection qui permettraient de garantir sa survie, renforçant ainsi la crédibilité de sa capacité de deuxième frappe ? Ça paraît inévitable. Ouvrir un dialogue, certes indirect, avec les Iraniens, comparable à celui qui s'est noué entre l'Union soviétique et les Etats-Unis du temps de la guerre froide pour éviter un malentendu et le risque d'un déclenchement accidentel d'un missile nucléaire ? Cela semble compliqué à mettre en oeuvre mais l'option paraît inéluctable.

Pour Israël, quel est le moindre mal : un Iran nucléaire ou une guerre contre ce pays ? La bombe ou le bombardement ? Le dilemme demeure entier.

Samy Cohen est directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales, Sciences Po (CERI) et enseignant à l'Ecole doctorale de Sciences Po.


Sur l'auteur

Auteur d'une douzaine d'ouvrages, Samy Cohen a d'abord mené des recherches sur le général de Gaulle, les gaullistes et Israël, puis sur les mécanismes décisionnels en politique étrangère et de défense de la France. Il a publié sur ce sujet plusieurs livres de référence dont "La Défaite des généraux. Le pouvoir politique et l'armée sous la Ve République" (Fayard, 1994). A partir de la fin des années 1990, il se consacre au rôle de l'Etat dans la mondialisation et publie, en 2003, un livre à contre-courant de la mode intellectuelle ambiante : "La Résistance des Etats. Les démocraties face aux défis de la mondialisation" (Seuil). Depuis cinq ans, il travaille sur les "démocraties en guerre contre le terrorisme" et publie "Tsahal à l'épreuve du terrorisme" (Seuil, 2009, 298 p., 29 euros), grand prix du livre de Sciences Po. Cet article est le fruit d'une enquête par entretiens qu'il a menée récemment en Israël.

Article paru dans l'édition du 20.10.09

[www.lemonde.fr]

Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
17 décembre 2009, 09:44
L’Iran suscite de vives inquiétudes et rend caduque l’offre de l’AIEA (info # 011712/9) [Analyse]

Par Jean Tsadik © Metula News Agency

Le lancement, cette semaine, du nouveau missile iranien Sejil 2 (Terre cuite en français) provoque de très grandes inquiétudes dans le camp occidental et en Israël.

Tout d’abord, parce que cet essai a été couronné de succès : ça n’est pas la déclaration triomphante de la télévision iranienne qui fait foi, mais le suivi du tir par les satellites.

Ensuite, ce qui éveille les craintes des analystes, ce sont les caractéristiques de la fusée persane. Il s’agit d’un engin, dérivé des technologies russe et nord-coréenne, mais qui dénote d’avancées considérables.

Ainsi, le Sejil, contrairement à son prédécesseur le Shihab-3, est propulsé par du carburant solide.

Cela le rend nettement moins vulnérable aux attaques aériennes, en ce sens que le missile ne doit plus être rempli juste avant son lancement, lors d’une phase de préparation qui le rendait très repérable par les satellites et donc vulnérable.

Remplis de propulsant solide, transportés par des camions-rampes de tir, il va être possible, pour Téhéran, de les disposer dans des régions accidentées, de les y dissimuler dans des abris naturels, d’en changer à volonté, tout cela rendant beaucoup plus délicates leur localisation et leur annihilation.

Et puis, le Sejil est une fusée à deux étages, non plus trois, ce qui est unique à ma connaissance pour un missile de moyenne portée, et qu’il faut considérer comme un témoignage de maturité scientifique des ingénieurs iraniens.

Le doute n’est plus permis, la "République" Islamique contrôle désormais son processus de conception et de fabrication de missiles. Elle a, dans ce domaine, cela ne souffre aucun doute, dépassé ses maîtres coréens.

Cela démontre également que la théocratie des ayatollahs est parvenue à se doter d’un cadre de scientifiques de très haut niveau, et, partant, d’instituts et d’académies capables de les former.

Non moins inquiétante est la marge de développement de la technologie enceinte dans le Sejil. Capable aujourd’hui de couvrir une distance de l’ordre de 2 000 kilomètres, suffisante pour frapper Israël, les pays arabes, les bases militaires américaines ainsi qu’une portion non-négligeable de la Russie, ce missile dispose d’une marge considérable d’extensibilité de sa portée.

A ce titre, les commentateurs non-spécialistes qui se focalisent sur le risque encouru par l’Etat hébreu sont dans l’erreur. De l’avis que nous partageons avec les meilleurs experts dans le domaine, en l’espace de quelques mois seulement, Téhéran pourra, sans avoir à surmonter de difficultés majeures, transformer le Sejil en missile balistique de portée intermédiaire.

Plus clairement énoncé, à partir du nord-ouest de la Perse, ça n’est pas uniquement le sud de l’Europe qui est menacé par l’avancée militaire des ayatollahs, mais, à très brève échéance, le vieux continent tout entier.

Que cela soit proprement posé : le développement de ce programme ne vise pas principalement Israël.

Les Iraniens ont maintenant dépassé le stade où ils étaient contraints de bricoler des missiles balistiques étrangers.

Ils peuvent actuellement placer des satellites sur orbite, ce qui implique qu’ils ont développé, en plus de la technologie de base, des moyens sophistiqués de guidage et de suivi, leur permettant de stabiliser un objet sur une orbite précise, ou de le précipiter sur une cible éloignée avec exactitude.

Replacé dans le cadre de l’effort stratégique global des Iraniens, cela signifie que, sous peu, l’Occident, s’il ne fait rien de concret pour l’empêcher, va se retrouver avec des dizaines de porteurs de charges nucléaires pointés sur lui, disséminés dans les montagnes du vaste territoire perse.

Si on en arrive là, les démocraties de la planète ne pourront plus empêcher les mollahs, au risque de déclencher un conflit atomique, de devenir une grande puissance régionale et, c’est un corrélatif qui est en train de prendre forme, de se muer, avec l’idéologie qu’ils véhiculent, en chefs de file de l’islam mondial.

Les leaders des Etats concernés ont presque tous souligné la dangerosité représentée par le récent essai du Sejil. Ils appellent à la prise de sanctions contre Téhéran.

Les Etats-Unis sont allés plus loin, aussi bien sur les plans politique que militaire : leur parlement a décrété une loi provisionnant des sanctions contre les entreprises étrangères qui approvisionnent l’Iran en carburants raffinés.

Et, concurremment au tir perse, l’Armée américaine s’est livrée sur son sol à un exercice inédit d’interception de missiles spécifiquement iraniens.

A l’international cependant, la Chine bloque toujours l’acceptation du train de sanctions "déterminantes" au Conseil de Sécurité.

Le Président Obama, à l’issue de ses entretiens avec son homologue chinois Hu Jin tao, le mois dernier à Pékin, a bien cru qu’il avait réussi à convaincre son interlocuteur.

Pour ce faire, il n’avait d’ailleurs pas mâché ses mots, puisque, selon les révélations d’officiels israéliens produites ce matin par Haaretz, Barack Obama aurait informé Hu "qu’il ne pourrait plus empêcher très longtemps les Israéliens de s’en prendre aux installation nucléaires iraniennes".

Mais quinze jours après cette visite, les Occidentaux ont dû déchanter, en remarquant que les signes de bonne volonté affichés par Pékin ne cristallisaient pas un changement radical de politique à l’égard des Ayatollahs, mais uniquement un geste d’hospitalité dans la tradition orientale.

C’est d’autant plus fâcheux que c’est la Chine qui présidera en janvier le Conseil de Sécurité, et qui conditionnera l’ordre du jour des débats. On pourrait devoir attendre la présidence de la France, en février, pour que la proposition de sanctions soit soumise aux votes.

En un temps où chaque jour compte, l’Arabie Saoudite, aussi concernée qu’Israël par les événements et parfaitement consciente des considérations qui composent de cet article, a proposé à Pékin de remplacer son approvisionnement en brut en provenance d’Iran.

Riad a offert aux Chinois un engagement de sa part sur le long terme, pour des quantités égales et à un prix moindre, dans une tentative de les infléchir.

Les Chinois, qui dépendent aujourd’hui des livraisons iraniennes, ont toutefois rejeté l’offre saoudienne, pour des raisons qu’ils n’ont pas précisées.

De toute façon, le moment n’est plus à l’offre de l’AIEA ni aux sanctions économiques, aussi péremptoires qu’elles puissent être.

Ce, parce que la proposition de Mohammed ElBaradei avait été présentée avant le lancement du Sejil, et aussi, avant la révélation, par le Time londonien, des essais par les Perses du système de mise à feu de leur bombe atomique.

Parce que la proposition de l’AIEA ne limite en rien le développement des missiles ni la fabrication de LA bombe, ni même l’enrichissement d’uranium par le régime de Khamenei. Elle se borne à rendre inutilisables 1 200 kilos d’uranium faiblement enrichi, ce qui, en regard de la situation, est absolument insuffisant.

Quant aux sanctions, si dures pourraient-elles être en février 2010, elles ne dissuaderaient pas les guides de la Révolution d’abandonner leur rêve de puissance, à quelques encablures de l’objectif. Les civils iraniens seraient seuls à souffrir, et alors, en quoi cela les changerait-il de leur quotidien ?

Malheureusement – nous avons soutenu la voie de la négociation tant que faire se pouvait -, de par l’intransigeance des ayatollahs, et uniquement à cause d’elle, en cette fin 2009, force est de constater que la solution militaire est désormais la seule à pouvoir éviter au monde l’irréparable.

Il est à souhaiter que les dirigeants européens et américains ne se mettrons les mains ni sur les yeux ni sur les oreilles pour croire que ce qu’ils ne perçoivent pas n’existe pas. La plus large coalition de puissances militaires est à souhaiter, car la menace iranienne est l’affaire de tous.

Le monde a jusqu’au premier tiers de 2010 pour éliminer les installations nucléaires perses ainsi que tout ce qui a trait aux missiles et à la conception de LA bombe. Faute de cela nous évoluerions sur une planète devenue invivable, confrontés à une menace fanatique, face à laquelle le dérèglement climatique fait figure d’occupation familiale, seulement à même de meubler les dimanches après-midi hivernaux.

Quant à Israël, directement menacée par Ahmadinejad et Khamenei d’une nouvelle extermination, si les élus du monde n’auront pas le courage de prendre leurs responsabilités, elle suivra son propre agenda. Barack Obama avait raison à Pékin : il ne peut effectivement plus nous retenir très longtemps.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
09 janvier 2010, 20:10
Entre menaces et exercices (info # 010601/10) [Analyse]

Par Jean Tsadik © Metula News Agency

Le fait de savoir si Israël attaquera ou n’attaquera pas les installations stratégiques iraniennes dépend uniquement de la décision que prendra le gouvernement de Jérusalem.

Ceci dit, il est indéniable que tous les protagonistes de la région se préparent au pire.

D’après Michaël Béhé, notre correspondant permanent à Beyrouth, Téhéran déploie, ces jours, une intense activité destinée à "coordonner" les activités militaires entre le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza.

Ouvertement, il s’agirait d’envisager une attaque limitée des zones frontalières israéliennes, au cas où il apparaîtrait évident qu’une opération de l’Etat hébreu ou des Etats-Unis contre l’Iran est devenue inéluctable.

Mais Béhé croit savoir que ce scénario ne constitue qu’une diversion rhétorique, visant à dissimuler l’objet authentique de la volonté des ayatollahs.

Selon lui, une agression préventive, comme l’Iran aimerait le laisser penser, est hors de question.

C’est une riposte que Téhéran s’emploie à organiser, dans le cas d’un assaut israélien contre son territoire. Suivant une analyse, qui est celle de la Ména depuis le début de la crise, s’ils étaient frappés, les Perses s’abstiendraient de tenter eux-mêmes de s’en prendre à Israël ou aux bases US dans la région.

Inutile d’être un immense stratège pour savoir que la "République" islamique ne possède actuellement pas les moyens militaires de soutenir un conflit de cette nature.

Aussi, en cas d’opération israélienne ou alliée, Téhéran se contenterait de tenter de défendre ses installations, sans s’engager dans des actions offensives.

De telles actions élargiraient l’étendue du conflit vers une confrontation généralisée, dans laquelle les Iraniens courent à une déroute certaine.

Dans ces conditions, et à moins de risquer tout son appareil militaire sans contrepartie, ce qui aboutirait à un véritable suicide, le régime chiite compterait sur les séides qu’il entraîne, qu’il finance et qu’il arme afin de répondre à une agression israélienne.

Encore, Téhéran souhaiterait une riposte symbolique et frontalière, pour ne pas exposer non plus ses acquis au Liban et à Gaza.

Elément supplémentaire à verser à ce dossier des menaces sémantiques, les déclarations émises hier par la junte de Damas. Le régime du président-dictateur syrien, Béchar Al Assad, a en effet fait savoir qu’ "il ne resterait pas inactif en cas d’attaque israélienne contre le Liban", et qu’il considérait toute opération contre le pays des cèdres comme "une agression contre la Syrie".

Dans le même communiqué, Damas a annoncé qu’il "suivait de très près les manœuvres israéliennes en cours" le long de notre frontière nord.

La Ména tient à préciser qu’elle ne constate aucun exercice militaire le long de la frontière israélo-libanaise, pas plus que sur le plateau du Golan, où elle a envoyé des observateurs samedi et hier, mardi.

Nos observateurs se sont approchés, sur la route abandonnée reliant la Galilée à Damas, jusqu’à une distance de trente mètres de la ville syrienne de la Nouvelle Kouneitra. Ils n’ont relevé aucune activité, des deux côtés de la frontière, permettant de conclure à un quelconque état d’alerte, voir au plus insignifiant des exercices.

Seule une activité aérienne de la Khei’l avir, l’armée de l’air frappée d’une étoile de David bleue, dans la zone séparant l’Etat hébreu du Liban, est perceptible depuis trois ou quatre jours. Mais là aussi, il s’agit de vols de routine.

Il ne faut surtout pas sous-estimer le potentiel militaire de Damas, non plus d’ailleurs, que ceux du Hamas et du Hezbollah.

Le scénario hypothétique qui ressort des déclarations d’intention de l’axe syro-iranien est le suivant :

1. Attaque israélienne ou alliée – majoritairement aérienne – contre les sites stratégiques en Iran.

2. Réplique du Hezbollah contre la Galilée et du Hamas dans le Sud.

3. Intervention massive de l’armée israélienne contre les agresseurs.

4. Ralliement de la Syrie au Hezbollah, par l’envoi de soldats au Liban, ou par l’ouverture d’un troisième front sur le Golan.

L’inconnue de ce scénario consiste à savoir si, à l’heure de vérité, le Hezbollah, le Hamas et la Syrie s’exposeraient volontairement à une confrontation directe avec Israël.

Contre une armée d’Israël autrement affûtée qu’en 2006, à l’occasion de la Seconde guerre du Liban, disposant de soldats bien entraînés en vue de conflits classiques, de renseignements à jour et de nouveaux équipements révolutionnaires !

Les califes de Gaza désirent-ils un second Plomb Fondu, qui pourrait signifier leur arrêt de mort ? Rien ne paraît moins sûr.

Le Hezb et la clique alaouite au pouvoir à Damas s’empresseraient-ils de mourir pour Téhéran, alors que leurs situations politiques, prédominantes et stables, leur donnent satisfaction ?

De ce côté-ci des frontières, l’accent est surtout mis à la défense des populations civiles contre d’éventuelles attaques chimiques et bactériologiques.

On évite d’identifier l’agresseur potentiel, afin de ne pas générer de panique ; on évoque vaguement, comme le brigadier général de réserve Zéev Snir, la "nécessité de préparer le pays à faire face à des attaques biologiques d’origine terroriste".

Evidemment, les observateurs avisés ne sont pas dupes. Ils savent parfaitement que, s’ils ne disposent pas encore de l’arme atomique, l’Iran et la Syrie regorgent d’agents chimiques et bactériologiques destinés à la guerre, de même que de lanceurs capables de les transporter.

Pour parer à cette menace, le gouvernement a décidé de modifier ses plans originaux, et de doter toute la population de masques à gaz, à moyen terme. Un milliard de Shekels supplémentaire (environ deux cents millions d’euros) sera dévolu à cette affectation [1].

Elle remplace la conception en vigueur jusqu’à maintenant, qui voulait qu’on équipât uniquement 60% de la population la plus exposée, à savoir celle du Nord et du Goush Dan, la zone de Tel-Aviv.

L’aire de Dan, où va se dérouler, mercredi et jeudi de la semaine prochaine, le plus grand exercice de défense civile de l’histoire d’Israël, tout entier consacré à la gestion d’une attaque biologique "accidentelle ou terroriste".

L’exercice est intitulé "Flamme orange". Il aura lieu à Tel-Aviv, Holon et Ramat-Gan, et devra déterminer le degré de capacité de la Défense Civile, des services médicaux ainsi que des autorités municipales à répondre aux conditions générées par une attaque biologique.

Tous les grands centres médicaux de la zone concernée se prépareront à recevoir des milliers de blessés. De plus, un stade de foot, un country club et un troisième site seront transformés en centres d’accueil pour les personnes atteintes.

Plus de mille volontaires prendront également part à la Flamme orange. Ils joueront le rôle des blessés.

Une source proche de l’establishment de la défense a déclaré que ces mesures ne s’inscrivaient nullement dans un climat de crainte, mais relevaient d’un état de préparation. Et que "quiconque prévoit de lancer des missiles sur Israël doit savoir que nous sommes prêts à protéger notre population".

Ce qui s’ajoute à la capacité de porter des coups fatals à ceux qui s’aventureraient à de telles provocations.

Note à l’intention des lecteurs de la Ména habitant Israël :

[1] De l’avis des experts de la Ména, la protection assurée par les masques à gaz est insuffisante pour prodiguer une défense complète en cas d’attaque biologique ou chimique.

Comme nous en avions déjà discuté dans un article précédent, l’équipement d’un abri où d’une chambre sécurisée avec un filtre anti-armes chimiques, bactériologiques et nucléaires augmente très sensiblement les chances de survie en cas d’attaque de ces ordres.

Nous nous permettons de vous indiquer les coordonnées d’une fabrique israélienne d’excellents équipements, qui assume également l’assemblage du système chez les particuliers.

Le montant de l’achat et de l’installation de l’appareillage est fort modique, autour du millier d’euros, du fait que Beth-El Zikhron Yaaqov Industries Ltd., est une société gérée par une communauté à fondement idéologique, qui ne fait pas de bénéfices sur les équipements de protection qu’elle vend en Israël.

Cette maison équipe également les hôpitaux du pays et fournit les systèmes de protection des équipages dans les véhicules de combat de Tsahal. La Ména a installé un système fourni par Beth-El dans l’abri de son centre rédactionnel à Métula.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
10 janvier 2010, 06:43
Il n'est point besoin d'envisager en premier lieu, une action militaire colossale, une dizaine de missile de croisière à charge classique, envoyés sur les deux raffineries existantes, et sur les dépôts de carburants pourraient faire le boulot, le reste du boulot en question serait accompli par le carburant lui même.

Sans carburant il n'y a pas d'armée, donc pas de guerre, avec en plus arrêts du transport de l'uranium minerais, vers les centres d'enrichissement, et sauvegarde de l'armée de l'air israélienne, qui se réserverait en cas de la nécessite d'une seconde frappe.

Nota : Ces missiles indétectables car ils volent sous la couverture radar, peuvent même être envoyés discrètement, depuis un navire de commerce, et le résultat peut ressembler comme deux gouttes d'eau, à des attentat classique, car le régime chiite ne manque pas d'ennemis .


Voir le site :

[fr.wikipedia.org]

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Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
24 janvier 2010, 03:40
Samedi 23 janvier 2010

23:18 Sarkozy/nucléaire iranien : Israël ne restera pas les bras croisés (Guysen.International.News)

Le président français Nicolas Sarkozy réitère ses avertissements : ''Israël ne restera pas les bras croisés face à la nucléarisation de l'Iran''. Le journal panarabe Al Hayyat rapporte que lors de son entretien avec le Premier ministre libanais Saad Hariri, M. Sarkozy a affirmé avoir des preuves de la course à l'arme atomique de l'Iran. ''Si j'ai à choisir entre le président (ndlr-iranien) Ahmadinejad ou le Premier ministre (israélien) Netanyahou, je préfère Netanya hou malgré des divergences d'opinions sur certains dossiers'', a-t-il déclaré à M. Hariri.

[www.guysen.com]
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
30 janvier 2010, 19:57
Maintenant (info # 012801/10) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency


Maintenant (info # 012801/10) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

Une rencontre importante en vue de l’imposition, au Conseil de Sécurité, d’un quatrième train de sanctions contre l’Iran, s’est tenue hier à Londres en toute discrétion, entre la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, et son homologue russe Sergueï Lavrov.

Elle avait pour objectif de surmonter les différends entre les deux pays et s’est soldée par un succès, à en croire des fuites savamment organisées.

Dans le même temps ou presque, au cours de son premier discours sur L’état de l’Union, le Président Obama a averti que "l’Iran allait souffrir des conséquences de son refus de coopérer avec la communauté internationale sur sujet de son programme nucléaire".

Barack Obama a également lancé une menace à l’encontre des dirigeants de la "République" islamique, leur prédisant que, "s’ils ignorent leurs obligations, ils auront eux aussi, sans aucun doute, à en supporter les conséquences grandissantes".

Il est clair que l’administration US est en train de terminer la mise au point d’une résolution, qu’elle entend présenter au Conseil de Sécurité dans les semaines à venir. Ces sanctions seront "dures", à en croire les confessions des officiels américains.

Les seules "sanctions dures" qu’il soit loisible d’imaginer impliquent un boycott onusien des exportations iraniennes de brut et l’interdiction pour le régime des ayatollahs d’importer du pétrole raffiné.

A cela, on pourrait ajouter l’interdiction absolue de vendre des équipements militaires à cette théocratie.

Ceci dit, il est désormais évident que ces mesures – qui ne sont pas encore prises – interviendraient trop tard dans le processus perse de développement de l’arme atomique.

Ce, d’autant plus que l’Europe, l’Amérique, la Chine et la Russie se satisferaient, actuellement encore, de la proposition de reconditionnement à l’étranger d’une partie de l’uranium en possession des mollahs.

Une disposition qui ne répond plus du tout aux nécessités circonstancielles, en cela qu’elle ne remettrait pas en question la capacité de Téhéran à fabriquer sa Bombe. On peut même se demander si elle la retarderait de plus de quelques mois, sans conséquences sur le programme global.

La forme conditionnelle, employée dans le discours d’Obama et des leaders européens, qui laisse entrevoir clairement qu’il n’y aurait pas de sanctions si Ahmadinejad acceptait la proposition qui lui a été remise en septembre dernier, dénote du manque de responsabilité de ceux qui l’émettent encore.

On a affaire chez ces gouvernants à une déficience à saisir adéquatement l’évolution de la situation.

La porte qu’ils gardent entrebâillée pour Ahmadinejad, n’a, stratégiquement, plus lieu d’être, parce l’entrouverture menace directement la paix du monde.

La situation dans laquelle nous nous trouvons plongés résulte d’une évaluation erronée de la part du président étasunien. Venant après de longues négociations qui avaient échoué entre Téhéran et l’UE, exactement sur le même agenda, Barack Obama avait introduit, en août dernier, l’espoir que lui parviendrait à des résultats, là où Xavier Solana avait fait chou blanc.

Se basant sur une perception ultra-naïve des relations internationales – tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde se ressemble, tout le monde cherche à éviter les conflits – il avait proposé à Ahmadinejad et Khameneï un dialogue direct de la dernière chance et de la dernière heure.

Le dialogue n’a pas eu lieu. L’ultimatum de fin septembre, rectifié ensuite fin de l’année 2009, n’a porté aucun fruit. La dernière chance n’a pas été saisie et la dernière heure est passée.

Un article de magazine allemand Der Spiegel (Le Miroir), paru lundi dernier, affirme que les théocrates chiites maîtrisent désormais la possibilité de construire une Bombe, mais qu’elle a encore la taille d’un camion.

Il leur faut aujourd'hui la miniaturiser afin qu’elle tienne dans l’ogive d’un missile. Il s’agit d’une étape obligée vers l’acquisition de l’arme suprême dont nous avons souvent parlé dans ces colonnes, longtemps avant nos amis allemands.

Leur redécouverte fait se situer le moment où les éradicationnistes détiendront l’arme absolue entre 2012 et 2014. Mais elle oblige à déduire seuls la date du point de non-retour du projet atomique iranien : maintenant !

La miniaturisation du "camion" n’est qu’affaire de temps, et le plus dur, pour les ingénieurs chiites est derrière eux.

A la place d’Ahmadinejad, pour atteindre ses buts, je temporiserais encore un peu, probablement jusqu’au moment où l’adoption des nouvelles sanctions par l’ONU serait à quelques heures d’aboutir.

Puis, j’accepterais l’offre de septembre, cueillant au passage tout les bonus que les Occidentaux sont prêts à me donner pour que j’adhère à leur idée. Ensuite, je terminerais tranquillement ma Bombe, puisque la proposition de l’AIEA ne concerne que le minerai, et n’exige aucunement l’abandon de mon projet de nucléaire militaire, et encore moins celui de mes missiles balistiques.

Rien ne dit, d’ailleurs, que ça n’est pas ce que le "président" de l’entité khomeyniste va faire.

Par bonheur, ordinairement, les dictateurs manquent de patience et possèdent un ego surdimensionné, qui les empêche de faire des concessions, même mineures et dans leur intérêt, et d’avancer vers leurs objectifs autrement qu’au pas de course.

A cet égard, j’ai toujours imaginé avec effroi ce que serait le monde aujourd’hui, si Adolf Hitler avait différé son projet de domination du monde de cinq ans. Personne n’avait les moyens d’empêcher cette Allemagne-là d’être la 1ère à construire la Bombe, la 1ère à fabriquer des missiles, et la 1ère à mettre en service des avions à réaction.

Pour les missiles et les jets, les nazis sont parvenus à leurs fins, mais juste un peu tard pour modifier le cours de la guerre.

Faut-il alors plus compter sur la psychorigidité des despotes perses que sur la perspicacité des dirigeants du monde libre ? Probablement.

Car le temps n’est plus aux tergiversations, il ne reste plus qu’un moyen pour assurer la quiétude du monde libre, et c’est la destruction des composants principaux des programmes nucléaire et de missiles iraniens.

Tout le reste n’est qu’une débauche d’énergie inutile, ouvrant sur des enchaînements contreproductifs.

Les chefs occidentaux le savent mais n’en parlent pas à leurs peuples. Le président d’Israël et son 1er ministre le mentionnent à chacune de leurs interventions, les généraux des Pasdarans ainsi que ceux de leurs affidés menacent quotidiennement l’Etat hébreu de représailles en cas d’attaque de leurs installations.

Et Angela Merkel et Nicholas Sarkozy secouent Barack Obama tant qu’ils le peuvent, pour l’extraire de son conte de fées. Ce qu’il dit est hypothétique, conditionnel, flou, sans date butoir, et inapte, mais alors totalement, absolument et complètement inapte, à dérouter les ayatollahs de leur funeste dessein.

Pourtant, la planète, avec une "République" islamique iranienne devenue grande puissance régionale nucléaire, ressemblerait à une grenade dégoupillée. La vie y serait constamment menacée.

L’existence selon les principes de l’humanisme, l’exercice des libertés personnelles fondamentales deviendraient des luxes réservés à des bourgeois nantis, capables d’aller se faire oublier de temps à autres sur des îles lointaines.

Quand Jamel Debouze affirme, à propos de l’identité nationale en France : "La France a aussi un nouveau visage et il ressemble étrangement au mien et il faut que ça rentre dans les cerveaux", il est un précurseur.

La question que les gouvernants non-islamistes de la Terre ont entre les mains, c’est s’ils veulent entendre, disons dans cinq ans, le successeur d’Ahmadinejad s’exclamer : "Le monde a aussi un nouveau visage et il ressemble étrangement au mien et il faut que ça rentre dans les cerveaux", avec, pour convaincre les sceptiques, un arsenal de bombes atomiques et des lanceurs intercontinentaux en renfort de ses dires ?

Israël a un peu moins de temps pour répondre à la question posée, puisque les nazislamistes de Téhéran l’ont déjà prévenue qu’ils allaient utiliser leurs nouveaux moyens afin de l’éradiquer.

Le temps presse aussi pour ceux qui n’acceptent pas d’être qualifiés de racistes pour leur opposition à ce que les femmes puissent être condamnées à passer leurs vies dans des prisons ambulantes, dans lesquelles elles sont mêmes privées du droit d’avoir un visage qu’elles peuvent montrer.

L’enjeu est là : la normalité des us des hommes sur Terre, et le maintien de la démocratie comme moins mauvais système de gouvernement possible. Déjà, si j’en parle, si je l’écris, c’est qu’il ne s’agit plus d’une évidence. A Téhéran, on vient de pendre à des grues deux hommes libres, qui se sont dressés contre ceux qui veulent modifier le sens dans lequel le globe tourne, et, ce faisant, le replonger aux fins fonds du Moyen-âge.

Israël est prête à faire ce qu’il faut pour endiguer la menace, même si elle ne concerne pas qu’elle, mais, à l’évidence, tous les hommes épris de libertés, telles qu’ils les reconnaissent.

Ces hommes, en mettant en commun les moyens qu’ils possèdent, pourraient venir à bout de la menace en quelques jours, et en occasionnant la plus petite quantité de dégâts collatéraux possibles.

Mais leurs chefs élus sont lâches ou inconscients du danger qu’ils encourent et qu’ils font encourir.

Alors, pour qu’Israël se charge à nouveau seule de la sale besogne, il faudrait, au moins, que Washington nous permette de nous servir d’aéroports en Iraq ; au moins qu’elle ne se dresse pas entre nous et ce que nous avons à faire.

Quoique, ces jours, et face à l’avance incessante du plus grand risque auquel la Terre est exposée depuis le 3ème Reich, Binyamin Netanyahou, Ehoud Barak et les plus grands experts israéliens en la matière, se demandent jour et nuit, s’ils ne vont pas passer outre l’avatar Obama. Pour sauver Israël et libérer le monde.

Monde qui n’a plus le temps d’attendre que l’Avatar ne réalise qu’il abrite aussi des individus pas beaux beau, pas gentils, pour lesquels ce serait une insulte de nous ressembler, et qui n’étendent leur influence qu’en exportant leur haine et les armes pour qu’elle prévale.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
31 janvier 2010, 02:34
[www.guysen.com]

Intervention de Monsieur CLAUDE SITBON....Sur la SHOA ET LES JUIFS TUNISIENS SOUS LES ALLEMANDS.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
04 février 2010, 12:12
Bombarder l'Iran, ou comment sauver la présidence Obama - Par Daniel Pipes - National Review Online - 2 février 2010

Il n'est pas dans mes habitudes de prodiguer des conseils à un président dont j'ai désapprouvé l'élection, dont je crains les objectifs et dont je combats les choix politiques. Néanmoins, voici une idée qui permettrait à Barack Obama de sauver sa gestion boiteuse tout en favorisant un tant soit peu la protection des États-Unis et de leurs alliés.

[fr.danielpipes.org]

Version originale anglaise: How to Save the Obama Presidency: Bomb Iran
Adaptation française: Johan Bourlard

Il n'est pas dans mes habitudes de prodiguer des conseils à un président dont j'ai désapprouvé l'élection, dont je crains les objectifs et dont je combats les choix politiques. Néanmoins, voici une idée qui permettrait à Barack Obama de sauver sa gestion boiteuse tout en favorisant un tant soit peu la protection des États-Unis et de leurs alliés.

Si par sa personnalité, son identité et sa célébrité, Obama a ravi la majorité de l'électorat américain en 2008, ces qualités se sont avérées malheureusement insuffisantes en 2009 quand il s'est agi de gouverner. Il a échoué en ne tenant pas ses promesses en matière d'emploi et de soins de santé, il a échoué en politique étrangère, dans ses déplacements d'ordre secondaire (ex. : l'accueil des Jeux Olympiques de 2016) et de premier plan (les relations avec la Chine et le Japon). Ses résultats en matière de lutte antiterroriste franchissent à peine le seuil du ridicule.

Ces piètres performances ont provoqué une chute sans précédent dans les sondages ainsi que la perte de trois élections partielles majeures, surtout celle, étonnante, d'il y a deux semaines, dans le Massachussetts, pour le Sénat. Les tentatives par lesquelles Obama cherche à « recadrer » sa présidence n'aboutiront probablement pas s'il se concentre sur l'économie, un domaine dans lequel il n'est qu'un acteur parmi d'autres.

Pour changer, auprès de l'opinion publique, son image d'idéologue au petit pied et maladroit, il a besoin de poser un geste fort, de préférence dans un domaine où les enjeux sont importants, où il peut prendre les commandes et aller au-delà des attentes.


Évolution des avis, favorables et défavorables, sur l'action du président Obama (janvier 2009-février 2010)

Une telle opportunité existe bel et bien : Obama peut ordonner à l'armée américaine de détruire l'armement nucléaire iranien.

Les circonstances sont propices. Premièrement, les agences américaines de renseignement sont revenues sur leurs estimations nationales de renseignement saugrenues de 2007 qui déclaraient avec « un haut degré de certitude » que Téhéran avait « arrêté son programme d'armement nucléaire ». Personne (hormis les dirigeants iraniens et leurs agents) ne nie que le régime s'emploie activement à la construction d'un arsenal nucléaire important.

Deuxièmement, si à Téhéran les dirigeants animés de visions apocalyptiques obtiennent la bombe nucléaire, ils rendront le Moyen-Orient encore plus instable et dangereux. Finalement, ils pourraient lancer sur les États-Unis une attaque à impulsion électromagnétique extrêmement dévastatrice. En mettant fin à la menace nucléaire iranienne, Obama protégerait le pays et enverrait un message aux amis et aux ennemis de l'Amérique.

Troisièmement, les sondages montrent depuis longtemps que les Américains sont en faveur d'une attaque des infrastructures nucléaires iraniennes.

* Los Angeles Times/Bloomberg, janvier 2006 : 57 pour cent des Américains approuvent une intervention militaire dans le cas où Téhéran poursuivrait un programme pouvant la mettre en mesure de se doter de l'arme nucléaire.
* Zogby International, octobre 2007 : 52 pour cent d'un panel semblable soutiennent une frappe de l'armée américaine en vue d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire ; 29 pour cent s'opposent à une telle action.
* McLaughlin & Associates, mai 2009 : à la question de savoir s'ils soutiendraient « l'attaque et la destruction par l'armée américaine des installations iraniennes nécessaires à la production d'armes nucléaires », 58 pour cent des 600 personnes composant un panel similaire ont approuvé l'usage de la force alors que 30 pour cent s'y sont opposés.
* Fox News, septembre 2009 : à la question « Êtes-vous pour ou contre une action militaire des États-Unis destinée à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire ? », 61 pour cent des 900 votes enregistrés soutenaient une action militaire et 28 pour cent s'y opposaient.
* Pew Research Center, octobre 2009 : à la question de choisir entre « empêcher l'Iran de mettre au point l'arme nucléaire, même au prix d'une action militaire » ou « éviter un conflit militaire avec l'Iran, même si cela permet aux Iraniens de mettre au point l'arme nucléaire », 1 500 personnes sondées, 61 pour cent du panel, ont opté pour la première réponse et 24 pour cent pour la seconde.

Les installations nucléaires situées à Qom (150 km au sud de Téhéran). Image satellite prise à 680 km du sol, le 26 septembre 2009, par GeoEye.
Et si une forte majorité – 57, 52, 58, 61 et 61 pour cent – soutient déjà l'usage de la force, on peut présumer qu'après une première frappe, les Américains se grouperont derrière leur drapeau, faisant ainsi grimper le nombre encore plus haut.

Quatrièmement, une frappe américaine limitée à la destruction des installations nucléaires iraniennes, et ne visant pas un changement de régime, demanderait peu de troupes au sol et ferait relativement peu de victimes, ce qui rendrait cette attaque politiquement plus acceptable.


Les installations nucléaires situées à Qom (150 km au sud de Téhéran). Image satellite prise à 680 km du sol, le 26 septembre 2009, par GeoEye.

Tout comme le 11 Septembre a fait oublier aux électeurs les premiers mois d'errance de la présidence de George W. Bush, une frappe dirigée contre les installations iraniennes expédierait aux oubliettes l'incapacité qui a marqué cette première année de présidence Obama et transformerait la scène politique intérieure. Une telle frappe mettrait de côté la question des soins de santé, pousserait les républicains à travailler avec les démocrates, ferait hurler les netroots [militants politiques actifs sur internet], inciterait les indépendants à se raviser et ferait tomber les conservateurs en pâmoison.

Mais la possibilité d'agir bien et pour le mieux est passagère. Vu que les Iraniens améliorent leurs dispositifs défensifs et sont sur le point d'obtenir l'arme nucléaire, l'opportunité d'une réaction devient plus difficile. C'est donc maintenant qu'il faut agir sinon le monde deviendra rapidement, sous l'ère Obama, bien plus dangereux.


Source : [fr.danielpipes.org]
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
13 mars 2010, 19:56
L’Iran : analyses et impondérables (info # 011203/10) [Analyse]

Par Jean Tsadik © Metula News Agency

Joe Biden est une non seulement un personne très affable, il est aussi un ami sincère d’Israël. Tous ceux qui s’étaient réunis hier, pour l’écouter à l’Université de Tel-Aviv, n’ont pu que s’en convaincre.

Biden a longuement fait l’éloge de la démocratie israélienne, de son économie, de son rôle de pionnier en matière de high-tech et de l’alliance inaltérable unissant son pays à l’Etat hébreu.

Il est allé jusqu’à considérer comme une erreur sans suite l’annonce faite par Eli Yishaï de la construction prochaine de 1600 logements à Ramat Shlomo. Il est vrai que son discours suivait une "rectification" apportée par Binyamin Netanyahu, selon laquelle le projet ne verrait le jour que dans plusieurs années.

Une précision contredisant son ministre de l’Intérieur, qui avait déclaré que les travaux débuteraient en mai.

Le Vice-président a toutefois réitéré la position de son administration, précisant que les Etats-Unis s’opposaient fermement aux implantations en Cisjordanie. Cette partie de sa harangue recueillant par ailleurs les applaudissements nourris de l’auditoire, traditionnellement progressiste dans cette université.

Ce matin, avant de se rendre en Jordanie, M. Biden a eu un long entretien en tête-à-tête avec le ministre de la Défense Ehoud Barak, avant qu’ils ne survolent ensemble le territoire israélien à bord d’un hélicoptère.

Sur le sujet qui intéresse le plus ses hôtes, le Vice-président a affirmé, avec force, que son gouvernement ne permettrait pas à l’Iran d’accéder à l’arme atomique.

Il n’a cependant pas explicité ce qui se passerait si les efforts diplomatiques de Washington s’avéraient inaptes à dissuader Téhéran de poursuivre la construction de sa bombe.

En revanche, Biden a mentionné à ce chapitre les engagements oraux données par Barack Obama à Binyamin Netanyahu.

A la Ména, on croit savoir, de source fiable, que, lors de leurs deux dernières rencontres, le Président US a garanti au 1er ministre, qu’en cas d’impasse diplomatique, il envisagerait une opération militaire conjointe contre les infrastructures perses.

Obama aurait expliqué au Président du Conseil de l’Etat hébreu, qu’il entend, jusqu’alors, que son administration ne profère aucune menace à l’encontre de la "République" Islamique, afin de ne pas lui fournir de prétexte pour rejeter la discussion.

Ce raisonnement tient l’eau, à condition, qu’entre alliés, on fixe un échéancier clair, définissant une date buttoir à laquelle on conviendrait que l’initiative diplomatique du Président a échoué.

Or, à ce jour, la Maison Blanche refuse catégoriquement d’arrêter une telle date, ce qui rend la proposition ainsi que les promesses d’Obama absolument inutiles.

Certains lecteurs de la Ména, à ce propos, nous ont fait connaître leurs critiques relativement au calendrier présenté dans ces colonnes pour le traitement de la crise iranienne. En guise de réponse, il faut remarquer que c’est l’administration américaine qui reporte ses ultimatums, et ce, depuis septembre 2009.

Qui plus est, la sommation la plus claire adressée à Téhéran, d’entente avec les alliés européens des Etats-Unis, prenait fin, dans un premier temps en décembre dernier, avant d’être étendue à la fin de 2009.

Nous sommes au premier quart de 2010, et aucune mesure "déterminante" n’a été prise à l’encontre du régime des ayatollahs, ni sur le plan diplomatique, pas plus qu’au niveau militaire.

Le calendrier de la Ména demeure plus que jamais d’actualité, tandis que les Perses mettent les bouchées triples pour franchir, le plus rapidement possible, le point de non retour de leur projet nucléaire.

Calendrier de la Ména qui n’est pas exceptionnel, puisqu’il ne fait que partager les évaluations (même si nous l’avions publié avec plusieurs mois d’avance, à une époque où la CIA niait que l’Iran poursuivait un programme de nucléaire militaire) des centrales de renseignement des grands Etats de la planète et celles d’Israël.

A Jérusalem, on a bien compris que Joe Biden, en dépit de ses réelles qualités humaines, au même titre qu’Hillary Clinton, n’étaient que des ambassadeurs de bonnes intentions dans le système de gouvernance établi par Barack Obama.

On va jusqu’à douter, ici, que les déclarations du Vice-président soient coordonnées avec le Président, et même que le dernier mentionné leur accorde une importance quelconque.

C’est Obama qui prend les décisions, assisté de sa vingtaine de "ministres" non-constitutionnels, possédant plus d’influence exécutoire que la chef du Département d’Etat et le Vice-président.

Le rôle d’Hillary, de Joe, et même du chef des armées US, l’amiral Mullen, notamment lors de sa récente visite en Terre Sainte, consiste à persuader les Israéliens de ne rien entreprendre seuls contre le projet nucléaire iranien.

A Jérusalem, on n’est pas dupe et on s’impatiente de plus en plus, conscient que, dans pas longtemps, il sera matériellement trop tard pour arrêter le projet de Khameneï et d’Ahmadinejad, et que toutes les sanctions onusiennes envisageables n’y changeraient plus rien.

C’est pour le faire comprendre à la Maison Blanche que Netanyahu, Barak, Ashkenazi et les chefs du renseignement se succèdent sans relâche à Washington. Le 1er ministre a ainsi prévu de s’y rendre à deux reprises dans un avenir très proche.

On peut mettre sur le compte de l’incohérence de la politique menée par Obama les expressions de mauvaise humeur exprimées récemment par des ministres hébreux. Cela les explique mais ne les excuse pas, tant elles ont été maladroites et grossières, et ont eu un effet contraire à celui escompté.

Ce qui fait perdre la raison aux experts israéliens du dossier iranien, c’est que le quatrième train de sanctions prévues, qualifiées par Barack Obama lui-même de "déterminantes", et qu’il avait annoncées pour fin septembre 2009, puis pour janvier, puis pour février-mars, et maintenant pour mars-avril, n’ont toujours pas passé la rampe du Conseil de Sécurité.

Pire encore, on sait désormais avec certitude, que celles qui sont discutées entre les membres permanents du Conseil n’ont strictement plus rien de "déterminantes". La Chine et la Russie s’opposant, en effet, à la seule mesure de nature à pouvoir dissuader Téhéran : l’embargo sur les exportations de brut et les importations de ses dérivés raffinés.

Dans cette situation d’urgence, Jérusalem a proposé à Washington d’adopter cette sanction hors du cadre onusien, ce qui ne manquerait pas d’exercer une pression politique certaine sur Moscou et Pékin, mais surtout sur Téhéran.

Dans les faits, nous en sommes à un stade où Moscou se refuse même à imposer un embargo général sur toutes les armes à destination de la "République" Islamique, c’est dire l’étendue des divergences qui subsistent.

Pour pouvoir encore parler sérieusement de l’option diplomatique, il faudrait une décision supplémentaire, en sus de l’adoption immédiate des sanctions déterminantes : modifier l’exigence faite aux Iraniens contre la levée desdites sanctions.

En considération des avancées considérables du projet atomique perse - dues, entre autres, au temps qui s’est écoulé depuis septembre, lorsqu’on leur a fait la proposition d’échange d’uranium renforcée par l’ultimatum d’Obama -, cette offre n’a plus de sens.

La seule option demeurant acceptable réside dans l’inspection et la destruction consensuelle de toutes les installations – on en compte des dizaines – participant au programme de la bombe atomique.

A la lumière de ces constatations objectives et de l’impossibilité apparente de faire adopter les mesures indispensables par l’exécutif des Nations Unies, il ne reste, tout aussi objectivement, aux nations conscientes de l’intensité du danger encouru, que l’option militaire.

Et à Jérusalem, mais également à Berlin, Paris et Londres, on se demande si Barack Obama appréhende correctement la gravité de la situation. Ce, tandis que des intonations dans le discours officiel émis sur les rives du Potomac, incitent à croire qu’Obama est en train de se persuader que la nucléarisation de l’Iran et inéluctable, et qu’il faudrait commencer à s’en accommoder.

Si cette thèse se confirme, l’effort étasunien se reporterait sur deux nouveaux axes : le développement et le déploiement d’armes et de systèmes permettant de contenir les missiles iraniens, et l’exercice alterné de pressions et de fausses promesses sur les Israéliens, afin qu’ils ne prennent pas à leur compte le traitement du problème.
Au cas où nous nous trouverions dans cette dynamique, il ne faudrait plus à Obama qu’empêcher Israël d’agir jusqu’à la fin de l’été, pour qu’ensuite, la situation ne soit plus réversible par une action militaire.

Il est évident qu’en agissant ainsi, l’Amérique deviendrait l’allié objectif des ambitions des ayatollahs, et qu’elle mettrait gravement en péril la sécurité du monde à court terme. Mais les options profondes ainsi que les convictions intimes de l’actuel président américain demeurent difficilement sondables. Son comportement dans cette crise est inconsistant et contradictoire, il suffit de relire ses déclarations depuis juillet 2009 pour s’en persuader.

Sa politique de la main tendue a échoué. Persister à évoquer une solution négociée procède de l’irresponsabilité.

De plus, à la Ména nous notons avec un intérêt professionnel certain, que Barack Obama, depuis son élection, garde ses distances avec l’Etat hébreu : il n’intervient jamais personnellement auprès de Jérusalem, en dépit de ses voyages dans la région, il n’y a pas mis les pieds et il accueille fraîchement les dirigeants d’Israël lorsqu’ils lui rendent visite à la Maison Blanche, même lorsqu’il s’agit du très consensuel et très apprécié Président Shimon Pérès.

Au sein de l’establishment de la Défense israélien, on est d’avis qu’il n’est plus possible d’attendre si l’on veut empêcher l’irréparable. L’idée qui s’y développe consiste à informer les Etats-Unis et les alliés européens que l’on va patienter jusqu’au début du prochain mois d’avril, puisque c’est le nouveau délai annoncé par la diplomatie américaine.

A partir de cette époque, si des sanctions comportant le double embargo ne sont pas adoptées, à l’ONU ou, à tout le moins par ceux des 5+1 qui lui sont favorables, Jérusalem déclarerait qu’elle abandonnerait l’option diplomatique pour régler la crise iranienne.

Cela ne signifierait pas que Tsahal interviendrait dès le lendemain de cette décision, mais qu’elle pourrait intervenir à tout moment, et que les appels à la modération obamesques seraient désormais hors propos.

Dans l’entourage de Netanyahu, on évalue les retombées probables d’une telle déclaration, et on redoute une méga-brouille avec Washington. Une fâcherie qui pourrait bloquer à nouveau le dialogue stratégique et aussi menacer l’approvisionnement en armes nouvelles et peut-être la fourniture de pièces de rechange indispensables.

On craint aussi une autre conséquence : qu’Israël se retrouve pratiquement obligé d’agir, tout en démobilisant les pays qui le soutiennent jusqu’à présent, qui pourraient, par une telle décision, se retrouver en position de simples spectateurs.

Dans de telles conditions, le risque existe que le différend Iran-monde se transforme, encore plus nettement que ce qui est actuellement pressenti, en dispute Iran-Israël. Métamorphose qui n’est pas dans l’intérêt de l’Etat hébreu.

Voici pour les réflexions stratégiques. Restent les impondérables : la capacité de Netanyahu de prendre une décision aussi difficile. Un art dans lequel il ne s’est jamais particulièrement illustré ; celle d’Obama de s’opposer ouvertement à Israël, contre l’avis de ses deux chambres, complètement acquises à la pérennité de l’Etat hébreu ; ce qui va se passer au conseil de Sécurité, et la capacité de pression de Berlin et de Paris sur Washington. Révélons, à ce propos, que c’est la France qui a proposé aux autres membres permanents le principe du double embargo.

Les imprédictibilités participent des aléas des conjonctures d’affrontements armés, et rendent leur issue imprévisible et si dangereuse.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
14 mars 2010, 14:16
S'ils se rapproche de la bombe en enrichissant l'Uranium 235 à 20%, ils en sont très loin, tant qu'ils n'ont pas le réacteur, pour fabriquer le plutonium indispensable, ni la capacité chimique de raffinage de ce plutonium, gageons que dés que ce réacteur sera construit, il sera facile de le repérer et de le détruire, ainsi qu'il fut fait pour Osirak, ou pour le réacteur Syrien.


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