Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

Faut-il bombarder l'Iran ?

Envoyé par Richard S. 
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
21 mars 2010, 15:54
Israël semble prêt à intervenir contre l'Iran, seul s'il le faut - Par Shalom Zaki et Jonathan Schachter, Université Tel aviv - Pour INSS Insight n° 169, le 18 mars 2010

Titre original : Israel, the United States, and the Military Option against Iran (Israël, les États-Unis, et l'option militaire contre l'Iran)
[www.inss.org.il]

Traduction : Objectif-info [www.objectif-info.com]

Dans un discours prononcé à l'Institut de politique proche-orientale de Washington (Washington Institute for Near East Policy), le ministre de la défense Ehud Barak s’est longuement étendu sur l'Iran, sur ses tentatives d'obtenir des capacités nucléaires, et leurs conséquences politiques sur les grandes puissances et pour Israël. En dépit d'une certaine opacité de son propos, Barak a fait des déclarations qui présentent un intérêt indiscutable. Il a procédé à une évaluation de la situation qui fait consensus en Israël sur les objectifs nucléaires de l’Iran, donnant des indications sur l’écart entre les points de vue d’Israël et de l’administration américaine et les conséquences de cet écart dans l’optique d’Israël. En voici les points les plus importants :

a. l'Iran est une menace qui concerne Israël mais aussi la communauté internationale toute entière. Il est difficile d'imaginer un ordre du monde stable avec un Iran nucléaire. L'Iran tente "de défier, de tromper, et de dissuader" le monde entier avec ses ambitions nucléaires et il cherche à gagner du temps pour parvenir à se doter d’un potentiel nucléaire militaire.

b. L'objectif de l'Iran n'est pas simplement l’aboutissement de l’équivalent d’un "Projet Manhattan" pour un engin militaire sommaire. Son but est de sauter directement "à la seconde génération ou à la seconde et demie" avec des ogives nucléaires adaptables à des missiles sol-sol dont la portée couvrirait Israël mais aussi Paris et Moscou.

c. L'Iran nucléaire se traduira par la disparition du régime international de non-prolifération. L'Arabie Saoudite et peut-être un ou deux autres états de la région se sentiront à leur tour contraints d’acquérir des capacités nucléaires propres. Ultérieurement on pourrait voir des dictatures de troisième ordre faire de même.

d. Le modèle iranien ressemblera davantage à celui du Pakistan qu’à celui de la Corée du Nord. Cela signifie que l’Iran tentera presque certainement d’acquérir un armement nucléaire solide, avec des ogives nombreuses et une capacité de lancement sur des cibles distantes, plutôt qu’une seule fusée pour impressionner.

e. Ces circonstances nécessitent l'adoption d'une politique claire vis-à-vis de l'Iran avant qu'il ne parvienne à mettre en œuvre son programme nucléaire. Une telle politique doit être "intensive, concrète et conclusive."

f. Il y a une réelle tentative de mettre en place des sanctions contre l'Iran. La sévérité de ces sanctions, « ciblées », « douloureuses », « écrasantes » « paralysantes », n’est pas claire. Israël donne sa préférence à l'option la plus sévère.

g. L'Israël ne se dérobera pas à ses responsabilités, il n'entrera pas dans un cycle d'auto-aveuglement et il ne fermera pas les yeux sur ce qui se passe sous son nez. Par conséquent, il recommande de ne pas renoncer à une option quelle qu’elle soit, c’est à dire à l'option militaire.


Les déclarations de Barak suggèrent qu’il y a un fossé entre les analyses américaines et israéliennes sur les activités nucléaires de l'Iran, sur leur signification, et sur la sévérité de l’attitude nécessaire Les États-Unis peuvent semble-t-il vivre avec l'Iran nucléaire selon les propos de Barak, en dépit de ses déclarations qui prétendent le contraire. En revanche, Israël ne peut pas accepter cette éventualité. En tout état de cause, Israël doit donner la priorité à ses intérêts existentiels propres, au point s’il le faut de ne pas coordonner toutes ses actions avec l'administration américaine.

Barak et d'autres personnalités israéliennes de premier plan du gouvernement ont vraisemblablement déjà envoyé des messages similaires, si ce n’est plus clairs, aux importants responsables de l'administration. Il en est résulté à l’évidence qu'Israël a réussi à convaincre l'administration que sa menace d'une action autonome contre l'Iran est crédible. Si c’est le cas, c’est le signe d’une détermination stratégique israélienne impressionnante. Cela implique d’abord que l'administration américaine considère qu’Israël a des capacités militaires suffisantes pour constituer une véritable menace pour le projet nucléaire de l'Iran, et qu’il a en second lieu la détermination requise pour mettre en œuvre cette option. Ceci signifie que les menaces d’Israël d’attaquer l'Iran ne relèvent pas seulement d’une tactique du type « retenez-moi » pour forcer l'administration à prendre des mesures agressives contre ce pays ; de fait, il faut accorder aux menaces d’Israël un degré élevé de crédibilité.
Cette analyse explique les visites régulières de responsables de premier plan de l’administration américaine en Israël ces derniers mois :

a. Le directeur de la CIA, Léon Panetta, s’est rendu en Israël en mai 2009 puis encore en janvier 2010.

b. Le président du Conseil des chefs d’état major Michael Mullen s’est rendu en Israël trois fois depuis qu’il a été nommé à ce poste, en dernier au mois de mars 2010 au plus fort de l’importante offensive terrestre en Afghanistan.

c. Le conseiller à la sécurité nationale du président Obama, Jim Jones, est venu en Israël en juillet 2009 et en janvier 2010.

d. Le président de la Commission des affaires étrangères du Sénat, le sénateur John Kerry, s’est rendu en Israël en février 2010. Il a évoqué explicitement l'intention de l'administration d'empêcher une attaque israélienne contre l'Iran.

e. Pour le même motif, le, vice-président Joe Biden est venu en Israël au début mars 2010.


Ces réunions de dirigeants américains en Israël s’ajoutent à d’autres réunions avec des responsables israéliens de premier plan aux États-Unis, comme le chef d’état-major Gabi Ashkenazi.

En même temps, la donne stratégique posée par d’Israël a fait naitre de grandes attentes d’une action militaire contre l'Iran. S’il s’avère comme c’est probable que les efforts pour bloquer l'activité nucléaire de l'Iran échouent, Israël pourra difficilement éviter d’agir. En l’absence de circonstances particulières, si Israël ne mettait pas à exécution ses menaces contre l'Iran il s’exposerait à un affaiblissement de la crédibilité de la nation et de sa force de dissuasion
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
15 mai 2010, 21:08
Iran : Jérusalem franchit un échelon (info # 011305/10) [Analyse]

Par Jean Tsadik © Metula News Agency


Lundi, Israël est passé à un échelon supérieur dans le vocabulaire qu’il utilise à l’encontre de l’Iran. Le fait n’a pas échappé aux diplomates et aux militaires étrangers qui suivent le conflit larvé pour leurs gouvernements respectifs et il a fait grand bruit dans la presse arabe et iranienne.

L’auteur des déclarations concernées est le vice-premier ministre israélien, Moshé (Bogie) Yaalon, ex-chef d’état-major et membre du cabinet sécuritaire restreint de l’Etat hébreu. M. Yaalon s’exprimait lors d’un colloque consacré à la défense aérienne et spatiale.
Au centre de ses propos, deux affirmations :

La première, Israël possède la capacité technologique nécessaire pour frapper les installations iraniennes suspectes.

Voilà qui vient contester les allégations de certains observateurs, émises ces dernières semaines, selon lesquelles les Hébreux ne disposeraient pas des moyens militaires pour porter un coup décisif à l’infrastructure persane d’armes de destruction massive.

Des évaluations de la même veine se font sporadiquement entendre de la part de généraux et de politiciens occidentaux, notamment américains, qui considèrent publiquement qu’une intervention militaire d’Israël aboutirait à un désastre et serait, au mieux, de nature à ralentir de façon insignifiante le développement de la bombe atomique chiite.

L’assertion de Bogie Yaalon a également pour fonction de rappeler aux diplomates pataugeant dans le projet des "sanctions déterminantes", que Jérusalem n’a aucunement abandonné son option militaire, que le temps pour une solution pacifique (toujours préférée par Israël) est compté, et que l’adoption symbolique de sanctions sans effets ne satisferait pas les Israéliens.

Cette dernière précision s’adresse en particulier au président turc Abdullah Gul, à son homologue brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui s’efforcent de réanimer le projet d’échange d’uranium minerai iranien, contre des barres d’uranium confectionnées en Europe et impropres à un usage militaire.

Le signal d’Israël s’adresse aussi à M. Sarkozy, ayant affirmé qu’il supportait l’initiative brésilienne, à Madame Catherine Ashton, la cheffe des affaires étrangères de l’UE – qui multiplie ses ouvertures à l’intention de Téhéran -, ainsi qu’au Président Obama, qui tous pourraient être tentés par cette solution caduque, impropre à résoudre le problème.

En effet, depuis le moment où la proposition d’échange avait été émise, en automne dernier, la "République" Islamique a considérablement augmenté son stock d’uranium, de même que ses capacités d’enrichissement.

En Israël, la plupart des experts est d’avis que, désormais, si l’Iran envoyait en dehors de ses frontières 1 500 kilos de minerai faiblement enrichi, cela n’affecterait en rien son programme de nucléarisation à fins militaires.

Pis encore, au cas où l’échange aurait lieu et serait consacré par un traité mettant un terme à la crise, les ayatollahs pourraient poursuivre leur objectif impunément, se prévalant de l’accord signé.

D’ailleurs, côté iranien, le Président Ahmadinejad en personne ne se lasse pas, au milieu de ses nombreux discours notoirement bellicistes, à l’encontre d’Israël mais également du monde occidental, de lancer de brefs signaux d’ "ouverture", indiquant que son régime est toujours disposé à étudier des propositions diplomatiques "sérieuses".

Pendant que ses centrifugeuses tournent à plein régime, Ahmadinejad s’adonne à cette martingale infantile, qui a cependant pour effet de ralentir et d’amollir le train de sanctions en gestation, et d’amener les naïfs à se refocaliser sur la proposition d’échange, dans laquelle sa dictature n’a strictement rien à perdre.

En Israël, face à ces jeux de dupes, on ne tient qu’un seul langage ayant le mérite de la transparence : on ne considérera ici que le risque perse sera endigué que lorsque le projet d’armement nucléaire iranien sera totalement et définitivement stoppé.

A Métula, nous sommes en mesure d’ajouter à cela, qu’au sein des spécialistes militaires du problème, il ne fait aucun doute que l’unique solution acceptable passe par la destruction volontaire et supervisée de toutes les installations participant au projet, celles connues du public aussi bien que les dizaines d’autres.

D’après Moshé Yaalon, il est "indubitable" que l’ "aviation israélienne a amélioré ses capacités de ravitaillement en vol, l’étendue de son champ d’action, de même que la précision de ses renseignements et sa puissance de frappe ; cette capacité", a ajouté l’ancien chef de Tsahal, "peut être utilisée contre le terrorisme à Gaza, pour une guerre contre les roquettes tirées du Liban, et aussi pour une guerre contre un Etat périphérique comme l’Iran".

Le message ci-dessus constitue un avertissement crypté, auquel le commun des mortels ne pipera pas grand-chose. Ce texte, cependant, et je puis vous l’assurer, est cristallin, dans sa substance, pour les experts militaires alliés, aussi bien que pour les ennemis de l’Etat hébreu.

Il dit en substance que la faculté d’intervention du H’el Avir (l’aviation israélienne) n’a jamais été si élevée, et qu’elle en fait, et de loin, la première force aérienne intégrative du globe.

Il réfère les intéressés aux objectifs qui ont été identifiés et détruits à Gaza et dont nous vous avons abondamment entretenus dans ces colonnes. Notamment l’anéantissement complet, lors de Plomb Fondu, du millier d’objectifs militaires du Hamas, en seulement deux sorties de l’aviation, à quelques minutes d’intervalle. Un quart d’heure après le déclenchement de l’opération, elle était déjà foncièrement terminée.

Pour les experts en aéronautique militaire, il s’est agi, et de très loin, de l’opération la plus sophistiquée jamais entreprise et réussie depuis les airs.

Autre indication confiée aux lecteurs professionnels : l’aptitude des chasseurs-bombardiers à anéantir, parmi des centaines de tunnels de contrebande à Rafah, tous invisibles en surface, une galerie prédéterminée pour le rôle qu’elle remplit dans la contrebande.

Il faut, pour ce faire, une précision d’impact au mètre près, ainsi qu’un système d’acquisition d’informations, qui ne s’arrête pas aux confessions recueillies de la part des agents sur le terrain.

Ce que Moshé Yaalon a indiqué, c’est que son pays disposait de nouveaux moyens ultra-technologiques, aussi bien que de la possibilité de les traiter en mode opérationnel, lui permettant une application immédiate (démontrée) en cas de conflit avec le Hezbollah au Liban ou lors d’une opération en Iran.

Boogie Yaalon, en code, a également informé ceux qu’ils désirait informer, que ces moyens n’existaient pas en 2006 lors de la Seconde Guerre du Liban, qu’ils ont été développés et expérimentés avec succès depuis lors.

Pénultième communication, celle ayant trait à "l’amélioration de ses (H’el Avir) capacités de ravitaillement en vol, (et de) l’étendue de son champ d’action" ; lisez : Israël a trouvé les solutions lui permettant de gérer la distance géographique qui le sépare des cibles en Iran. Et cela ne passe pas forcément par l’acquisition de plus gros avions avitailleurs... Vous nous permettrez, chers lecteurs, de ne pas nous étendre sur ce sujet spécifique.

Dernier aspect de ce message "ésotérique", celui concernant la "puissance de frappe" du H’el Avir. Décodons encore : Israël a trouvé le moyen d’anéantir les installations souterraines perses, en recourant aux bombes spéciales qui lui ont déjà été fournies et à celles qu’il a réussi à élaborer. Comprenons : l’Etat hébreu n’est plus dépendant de livraisons supplémentaires de bombes briseuses de bunkers pour décider ou non d’une attaque et avoir toutes les chances de la réussir.

J’invite les lecteurs de la Ména à croire, sur la base de mes longues années d’apprentissage de ce langage, que le "télégramme" de Yaalon ne comprenait pas le moindre signe sémantique superflu, à la virgule près.

La seconde déclaration importante de Bogie est la suivante : "En ce qui me concerne, l’attaque reste la meilleure forme de défense. Il ne fait aucun doute que, si l’on considère la situation globale, nous sommes déjà dans une confrontation militaire avec l’Iran. L’Iran est le principal inspirateur de ceux qui s’attaquent à nous".

En cela, l’ex-chef d’état-major, membre du cabinet sécuritaire de Binyamin Netanyahu, affirme un point totalement délaissé – publiquement s’entend – par les leaders occidentaux : l’agression perse contre l’Occident en général, et sa tête de pont qu’est Israël, en particulier, a commencé et depuis longtemps.

Nous (Occident compris) nous trouvons dès maintenant en état de guerre avec la théocratie de Téhéran. Pour preuve la conquête du pouvoir réel au Liban, sa désoccidentalisation à la force des armes, le déploiement de missiles modernes depuis son territoire, en direction de l’Etat hébreu, et, très bientôt, de missiles intercontinentaux pointés sur l’Europe, et l’intégration de l’armée putschiste du Hezbollah dans le système de défense iranien.

Pour preuve supplémentaire, la livraison permanente de moyens de guerre au Hamas, son encadrement par des Gardiens de la Révolution, les tentatives répétées des séides des ayatollahs de déstabiliser le régime égyptien, et le viol systématique de son espace territorial.

En rappelant un axiome de la stratégie, à savoir que la meilleure défense était l’attaque – avec tous les avantages que l’initiative d’une opération profère à l’assaillant – Yaalon signifie à ceux qui doivent l’entendre, que son pays, se trouvant globalement en situation d’agressé, il n’a pas à attendre que l’Iran l’attaque directement afin de se considérer en état de légitime défense, et peut donc lancer une (contre-) attaque lorsque le moment lui semblera favorable.

Nul doute que cette seconde partie de message s’adresse aux alliés : c’est nous qui déciderons quand le temps des négociations sera échu (si elles n’aboutissent pas avant), et nous sommes d’ores et déjà en droit de prendre une initiative militaire. Dépêchez-vous.

Dans l’entretemps, les forces navales iraniennes – une petite collection de navires hétéroclites antédiluviens – opéraient un "grand" exercice dans le Golfe. Elles y ont testé avec succès, du moins c’est ce qu’elles affirment, un missile terre-mer de courte portée (75km), le Fajr-5.

Nous sommes en présence d’une tentative des Perses de maximaliser leur potentiel de nuisance.

Il est entendu que le haut commandement de l’armée et le pouvoir iraniens ne tentent pas de s’auto-convaincre qu’ils sont en mesure de s’opposer efficacement à une opération de Tsahal. Ils gardent la propagande d’intoxication à l’usage exclusif de leur population, de leurs soldats et du monde arabo-musulman.

Les décideurs et les généraux de la "République" Islamique sont totalement conscients des années lumière qui les séparent des technologies sur lesquelles repose la supériorité des Hébreux, aussi, cherchent-ils à optimiser leur capacité de dissuasion ; leur atout principal, s’ils ont réellement des missiles terre-mer précis à disposition, consisterait, en réponse à une attaque, à tirer sur les pétroliers empruntant l’étroit passage.

L’impraticabilité du Golfe, par lequel transite 40% du pétrole mondial, assènerait incontestablement un coup très sérieux à l’économie mondiale. Un avatar qui ressemblerait, peut-être en pire, au choc pétrolier qui a suivi la Guerre de Kippour.

Il se pourrait aussi qu’une agression contre la flotte marchande transitant par le détroit d’Ormuz oblige les autres puissances à se mêler au conflit afin d’en abréger la durée. A notre sens, Téhéran n’a pas la capacité de "fermer" le Golfe, mais, si ses Pasdaran suivent le régime islamofasciste même dans l’adversité, il possède celle de fragiliser le trafic maritime par des actions de guérilla. Ce serait un moindre mal. Désagréable mais gérable.

Il y a aussi, selon certaines sources, que la Turquie d’Abdullah Gul aurait déployé des missiles antiaériens le long de ses frontières avec la Syrie et l’Iran. Cette manœuvre aurait pour but de gêner les appareils portant l’étoile de David en cas d’attaque contre ces pays.

Cela complique un peu les choses. Les pilotes pourraient se voir contraints d’ouvrir le feu sur les soldats d’une armée amie, opérant de nombreuses armes qu’Israël lui a livrées et qu’il lui livre encore.

Sûr qu’avant que le Conseil de Sécurité n’adopte son quatrième train de sanctions contre l’Iran, ou si elles ne sont pas "déterminantes", la tension dans la région ne pourra que monter.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
22 mai 2010, 00:08
Les choses se précisent,,,
US Begins Massive Military Build Up Around Iran, Sending Up To 4 New Carrier Groups In Region.


[www.infowars.com]

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
13 juillet 2010, 15:09
Une guerre sur quels termes ? -
par Caroline B. Glick - Jerusalem Post edition en anglais - Adaptation française de Sentinelle 5770 - 13 juillet 2010

Les troubles intérieurs en Iran et la crainte d’un Iran nucléaire dans le monde arabe fournissent à Israël une opportunité pour modifier radicalement l’équilibre du pouvoir dans la région Nous entrons dans des temps troublés. La conviction que la guerre s’approche s’accroît chaque jour. Ce qui reste à déterminer, c’est qui va déterminer les termes de cette guerre – l’Iran ou Israël.

Iran a une bonne raison de faire la guerre aujourd’hui. Le régime est au bord de l’effondrement. La semaine dernière, le chef de file de la politique iranienne et le centre commercial du pays – le bazar – ont abandonné le régime. En 1979, ce ne fut qu’après l’abandon du Shah par les marchands du bazar que les ayatollahs gagnèrent l’élan nécessaire pour renverser le régime.

Mardi dernier, les marchands du plus important bazar de Téhéran ont fermé leurs boutiques pour protester contre le plan du gouvernement d’augmenter les taxes de 70 %. Les marchands deTabriz et d’Ispahan se sont rapidement joints à la protestation. Selon l’agence ‘Associated Press’ (AP), le régime a cédé aux exigences des marchands et annulé la hausse des taxes. Et pourtant la grève a continué.

Selon le ‘The Los Angeles Times’, pour dissimuler le fait que les marchands restaient en grève, dimanche le régime a annoncé que le bazar était officiellement fermé à cause de la canicule. Le ‘Times’ a aussi rapporté que le chef du syndicat des marchands de tissus dans le bazar de Téhéran a été arrêté pour avoir organisé une manifestation contre le régime. Les étudiants se sont joints à celle-ci. Les hommes de main du régime ont attaqué les protestataires avec des gaz lacrymogènes, et arrêté et battu un étudiant attrapé en filmant l’évènement.

De façon décisive, le Times a rapporté que depuis jeudi, la grève du bazar est devenue révolutionnaire dans de nombreux cas. Citant un activiste de l’opposition, il déclara : « depuis jeudi, des centaines d’étudiants et de marchands se sont rassemblés dans le quartier des cordonniers du vieux bazar, entonnant des slogans tels que : « Mort à Ahmadinejad », « la victoire est celle de D.ieu », la Victoire est proche », et « Mort à ce gouvernement trompeur ».

La grève des marchands n’est qu’une indication des malheurs économiques du régime. Selon l’AP, le président Mahmoud Ahmadinejad est sous pression pour réaliser sa promesse de faire cesser les subventions du gouvernement à la nourriture et au combustible. Bien qu’il soutienne la décision, il craint les protestations de masse qui suivront certainement sa mise en place.

Ryan Mauro de ‘FrontPage Magazine’ a noté au début de la semaine qu’il existe une désaffection croissante à l’égard du régime dans le ‘Corps des Gardes de la Révolution Iraniens’ lui-même (CGRI). Un documentaire récent produit par ‘The Guardian’ a décrit quatre déserteurs du CGRI parlant de la discorde dans ses rangs. Le régime est si effrayé de la désertion parmi le CGRI qu’il en a retiré nombre de ses membres les plus âgés pour les remplacer par des hommes jeunes et pauvres de la campagne.

La crainte du régime pour son opposition l’a entraîné à sévir contre les libertés publiques. La semaine dernière, le régime a publié des recommandations sur la coiffure des hommes. Les cheveux gominés en pics et les queues de cheval sont officiellement interdits comme décadents.

Dimanche Mohammed Boniadi, le chef adjoint du système scolaire de Téhéran, a annoncé qu’à partir de l’automne, un millier de clercs iront dans les écoles pour purger l’influence occidentale des lieux d’instruction. Comme il le formule : « le travail des clercs sera de rendre les étudiants conscients des complots et de l’arrogance de l’opposition ».

Ces décisions destinées à affaiblir l’influence occidentale sur la société iranienne sont un aspect du nouveau boycott du régime contre les produits “sionistes”. A la fin du mois dernier, Ahmadinejad a signé une loi interdisant l’usage des produits de compagnies sionistes telles que Intel, Coca-Cola, Nestlé et IBM.

Toutes ces décisions démontrent une peur hystérique des dirigeants non élus à l’égard du Peuple iranien. Les hommes forts du régime reconnaissent eux-mêmes qu’ils n’ont jamais été confrontés à une plus grande menace. Par exemple, The Guardian a cité le commandant des CGRI, le Maj.-Gen. Mohammad Ali Jafari, disant récemment : « Bien que la sédition de l’an dernier n’ait pas duré plus d’environ huit mois, elle était beaucoup plus dangereuse que la guerre Iran-Irak ». Comme à son habitude, le régime a choisi de se défendre contre cette menace en réprimant ses ennemis intérieurs et en attaquant ses ennemis extérieurs. Dans un article du mois dernier de la revue ‘Forbes’, Reza Kahlili, ancien espion de la CIA dans le CGRI qui garde des liens avec le régime, a déclaré que le CGRI a mis en place des camps de concentration à travers le pays en anticipation d’arrestations massives dans toutes les campagnes d’opposition future contre le régime.

De même pour le monde extérieur, l’Iran fait monter aux limites du possible ses préparatifs nucléaires avant un nouveau round de guerre régionale. Dans une annonce dimanche, le chef du programme atomique iranien, Ali Akbar Salehi a déclaré à l’agence d’information iranienne ISNA que l’Iran a produit 20 kg d’uranium enrichi à 20 %. Il a dit aussi que l’Iran construit des plaques à combustible pour faire fonctionner un réacteur nucléaire.

Les progrès nucléaires de l’Iran ont fait tellement peur au monde arabe que pour la première fois, des dirigeants arabes disent publiquement les préoccupations qu’ils ont exprimées derrière des portes closes. Dans des remarques publiques la semaine dernière, l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis aux USA, Youssef al-Otaiba, a fait une série de déclarations dont le franc-parler était sans précédent. Otaiba dit que les Etats arabes du Golfe persique ne peuvent vivre avec un Iran nucléaire, qu’il soutient des frappes militaires contre les installations nucléaires de l’Iran et que si les USA ne parviennent pas à empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaires, les Etats arabes du Golfe persique abandonneraient leur alliance avec les USA de façon à se concilier l’Iran. Otaiba a rejeté la notion qu’un Iran doté de l’arme nucléaire pourrait être contenu, en déclarant : « Parler de contention et de dissuasion me préoccupe vraiment et me rend très nerveux ».

Les préoccupations d’Otaiba ont reçu un écho vendredi dernier de la part de Kahlili lors d’une conférence publique de l’Institut de Washington pour la Politique au Moyen-Orient. Il affirma que si l’Iran développe un arsenal nucléaire, il l’utilisera pour attaquer Israël, les Etats du Golfe et l’Europe.

L’Iran cherche à détourner l’attention internationale de ses troubles intérieurs et de limiter la possibilité d’une grève contre ses installations nucléaires en incitant à la guerre contre Israël. Dimanche, le régime annonça qu’Ahmadinejad allait bientôt rendre visite à Beyrouth. Des activités récentes du Hezbollah, vassal au Liban, indiquent que si cette visite se tient – et même dans le cas contraire – les signaux annoncent que l’Iran a l’intention de mener une autre guerre contre Israël par substitution via le Hezbollah.

Comme Tsahal l’a annoncé dans un point presse mercredi dernier, l’Iran a resserré son contrôle sur les forces du Hezbollah. Il a envoyé récemment Hossein Mahadavi, commandant en chef de la ‘Force Jerusalem’ du CGRI pour contrôler des opérations du Hezbollah.

De même le Hezbollah est enclin à lancer une chasse aux sorcières contre ses opposants intérieurs.

Le député libanais du Hezbollah Muhammad Ra’ad a déclaré au début du mois que l’armée vassale « dénichera » les collaborateurs. Comme le député Sami Gemayel l’a noté dans un entretien avec LBC traduit par ‘MEMRI’, cela signifie que le Hezbollah est enclin à conduire des arrestations extrajudiciaires de masse et une campagne de terreur globale des civils libanais.

De même, le ministre libanais allié au Hezbollah, Wiam Wahhab, en a effectivement appelé aux forces armées contre les forces de la FINUL au Liban Sud lors d’un récent entretien télévisé traduit par MEMRI. Ses remarques faisaient suite à quelques 20 agressions ordonnées par le Hezbollah contre les forces de la FINUL dans des villages shiites au cours des derniers jours. Des forces françaises ont été victimes de deux de ces attaques et le Premier ministre libanais Saad Hariri a voyagé Paris la semaine dernière dans l’espoir de convaincre le gouvernement français de ne pas retirer les forces françaises du pays.

Et bien sûr, toutes ces provocations sont exécutées alors que le Hezbollah déploie ses forces au Sud de la rivière Litani. Selon la mise au point de Tsahal la semaine dernière, ces forces sont dotées 40.000 missiles à courte et moyenne portée. Ces missiles ont été augmentés de quelques centaines de missiles guidés à longue portée au Nord de la rivière Litani avec des ogives capables d’atteindre des gratte-ciels à Tel Aviv.

De plus, ils sont encore augmentés des missiles Scud massifs et des arsenaux d’artillerie provenant de Syrie, et par une effrayante cinquième colonne potentielle parmi les Arabes israéliens de Galilée. L’attaque de dimanche sur des forces de police opérant dans le village druze Majdal Shams allié à la Syrie sur les Hauteurs du Golan est un faible indicateur de ce qui peut transpirer dans les villages arabes du Nord au cours de la prochaine guerre.

Pour sa part, Tsahal cherche à écarter une telle attaque. La mise au point de mercredi, au cours de laquelle Tsahal a clairement montré sa parfaite connaissance des lieux où le Hezbollah a caché ses missiles, était destinée à empêcher une guerre.

Hélas, les avertissements de Tsahal n’ont pas d’effet sur le Hezbollah. Si le Hezbollah va en guerre, il le fera non pas pour faire progresser ses propres intérêts, mais pour protéger l’Iran. Là bien sûr, il n’y a rien de neuf.

Il y a quatre ans cette semaine, le Hezbollah lançait sa guerre contre Israël, pas pour servir ses propres intérêts.

Le Hezbollah lança sa guerre contre Israël parce que l’Iran lui ordonna de le faire. Alors comme maintenant, l’Iran cherchait une guerre avec Israël au Liban pour distraire l’attention internationale de son programme d’armements nucléaires. Et maintenant, avec le régime iranien assiégé par son propre Peuple comme jamais auparavant, et avec seulement une courte période nécessaire pour passer le seuil nucléaire, l’Iran a plus que jamais besoin de rechercher une diversion au Liban pour gagner du temps pour lui-même.

Il y a quatre ans, Israël a été entraîné dans une guerre par le vassal libanais de l’Iran. Plutôt que de garder à l’œil Téhéran, Il a gobé l’appât du Hezbollah et mené la guerre contre l’infortuné Liban en laissant l’Iran et son flagorneur syrien à l’abri de l’attaque. Les résultats prévisibles furent médiocres et stratégiquement désastreux.

Le ministre de la défense Ehud Barak a donné à l’Iran toutes les raisons de croire qu’Israël répondra d’une façon identique si le Hezbollah frappe encore aujourd’hui. Lors de déclarations répétées au cours des mois écoulés, il a maintenu qu’Israël fera porter la responsabilité sur le Liban, et non sur l’Iran ou la Syrie – pour toute action hostile du Hezbollah.

Il y a quatre ans, Israël était freiné par le gouvernement Bush. La Secrétaire d’Etat Condoleezza Rice ordonna à Israël de ne pas attaquer la Syrie, malgré le fait que sans le soutien syrien au Hezbollah, il n’aurait pas pu y avoir de guerre. Israël lui rendit ce service à la fois parce que ses dirigeants manquaient du sens stratégique pour reconnaître la folie des exigences de Rice et parce que le gouvernement Bush était un ferme allié d’Israël.

Le Premier Ministre Benyamin Netanyahou vient de revenir d’une nouvelle visite avec le président des USA Barack Obama. Bien que la musique de fond fût enjouée, à partir des déclarations des deux hommes, il est clair qu’Obama n’est pas un allié crédible. Il ne comprend pas ni n’accepte la logique stratégique derrière l’alliance des USA avec Israël et ne soutiendra pas Israël dans de futurs conflits armés.

En effet, face à la menace iranienne croissante, Obama insiste pour limiter son champ d’intérêts sur le faux processus de paix hors sujet avec le Fatah, tout en permettant à l’Iran et à ses vassaux de poursuivre à l’état sauvage.

Ce que cela signifie c’est que pour le meilleur ou pour le pire, avec Obama, les USA sont beaucoup moins importants qu’ils ne l’étaient il y a quatre ans. Et cela libère Netanyahou pour le combat dans la guerre à venir sur les termes d’Israël. Les troubles intérieurs en Iran et la véritable crainte dans le monde arabe d’un Iran disposant de l’arme nucléaire fournissent à Israël une rare opportunité pour transformer radicalement l’équilibre du pouvoir dans la région pour le meilleur. Il est temps que Netanyahou en prenne la tête.


Source : [www.jpost.com]
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
18 juillet 2010, 01:08
Nucléaire iranien : Synthèse....... - Par Vincent EIFFLING - de chroniques-persanes



Depuis maintenant huit ans, la question nucléaire iranienne occupe régulièrement le devant de la scène internationale. Initié par le régime du Shah en 1974, le programme nucléaire iranien prévoyait alors la construction d’une vingtaine de centrale – avec l’assistance de l’Allemagne, de la France et des Etats-Unis – devant palier aux besoins énergétiques du pays tout en lui permettant de préserver ses réserves pétrolières dont sa santé économique est tributaire. Avec la révolution islamique de 1979, le programme nucléaire est dénoncé comme le symbole de la dépendance du pays à l’égard de l’Occident et se retrouve mis au pilori par le régime des Mollahs. Durant le conflit avec l’Irak, la république islamique relance son programme suite aux craintes suscitées par les activités nucléaires irakiennes et la menace potentielle d’une « bombe arabe ». Cependant par manque de moyens, le programme reste cantonné au stade de la recherche en laboratoire.

Ce n’est qu’à partir du milieu des années 1990 que le nucléaire iranien renaîtra véritablement de ses cendres. La république islamique demande alors assistance à l’AIEA, en accord avec les dispositions du TNP. Cette initiative ne sera pas couronnée de succès, l’Iran se voyant octroyer une fin de non-recevoir de la part de ses anciens partenaires occidentaux. La république islamique se tourne alors vers la Chine et la Russie. Avec Pékin, Téhéran entreprend un partenariat visant à la coopération scientifique dans le domaine du nucléaire. Dans ce cadre, des chercheurs iraniens sont envoyés en Chine et Pékin finance la construction d’un centre de recherche nucléaire à Ispahan. La coopération sino-iranienne prend officiellement fin en 1997, suite aux pressions américaines. En 1995, la république islamique signe un accord avec la Russie pour l’achèvement de la centrale de Busher, dont le chantier, initié sous l’ère du Shah, était originalement attribué à une société allemande. Prévue en 1999, la mise en service de la centrale de Busher a perpétuellement été remise à plus tard, officiellement pour des raisons techniques. Il apparaît cependant fort probable qu’un tel retard, supérieur à 10 ans, ne soit lié à des pressions émanant de Washington. L’accord signé avec la Russie stipule notamment que Moscou sera responsable de l’ensemble du cycle du combustible sur le site de Busher ; depuis sa fabrication jusqu’à son retraitement. Selon les dernières déclarations des responsables russes et iraniens, le site de Busher devrait officiellement être mis en service au cours de l’été 2010. L’ensemble de ces opérations s’est déroulé et se déroule toujours sous l’égide de l’AIEA, en concordance avec les obligations de l’Iran au regard du TNP. Elles constituent donc le volet « public » du programme nucléaire iranien ; du moins jusqu’en 2002.

En 2002, l’organisation Moudjahidine du peuple, mouvement de résistance au régime iranien, révèle l’existence en Iran d’activités nucléaires non déclarées auprès de l’AIEA. Ces activités portent essentiellement sur des recherches liées à l’enrichissement de l’uranium ; technologie duale dont la maîtrise peut conduire à la fabrication d’armes nucléaires. Ce qui est ici illégal au regard des engagements internationaux pris par le régime de Téhéran, c’est bien l’action de dissimulation et non l’action d’enrichissement elle-même. Son secret dévoilé, l’Iran accepte de répondre aux questions de l’AIEA, sans toutefois convaincre sur le fond de ses intentions. Des zones d’ombres subsistent et Téhéran se montre souvent évasif, ce qui n’encourage pas la levée des doutes. Téhéran justifie son attitude passée par la nécessité de mettre la communauté internationale devant le fait accompli ; arguant que l’Occident n’aurait jamais laissé la république islamique développer un programme d’enrichissement endogène s’il en avait proclamé ouvertement la volonté. La communauté internationale prend alors conscience que la république islamique a dissimulé certaines de ses activités nucléaires pendant 18 années. Le caractère secret de ces activités conjugué à la sensibilité entourant la maîtrise de l’enrichissement d’uranium conduit la communauté internationale, occidentaux en tête, à soupçonner l’existence d’un volet militaire au programme nucléaire iranien. L’inquiétude est d’autant plus grande que parallèlement à ses activités clandestines, la république islamique a entamé fin des années 1990 un vaste programme de recherche dans le domaine des missiles balistiques. S’engage alors un bras de fer diplomatique entre les puissances occidentales et le régime des Mollahs ; bras de fer qui à ce jour, n’a toujours pas trouvé son épilogue.

Pour Téhéran, la volonté de développer un programme nucléaire ne répond officiellement qu’à des impératifs économiques et énergétiques. Cet argument, même s’il peut sembler paradoxal pour un pays possédant les 2èmes réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel, cadre pourtant parfaitement avec sa situation énergétique et économique actuelle. En effet, 40% de la production iranienne en hydrocarbure est destinée au marché intérieur et la production d’électricité en dépend à 93%. L’Iran est en outre devenu importateur de pétrole raffiné suite à ses manquements infrastructurels. Aujourd’hui, les exportations d’hydrocarbures représentent plus de 60% des recettes et environ 30% du budget de l’Etat ; tandis que la demande intérieure en énergie a augmenté de 8 à 10% par an au cours de la dernière décennie. Certains analystes prévoient par ailleurs la fin des exportations iraniennes en pétrole aux alentours de 2014-2015 si aucun investissement significatif ne vient augmenter la capacité de production du pays. Face à ce tableau, l’argumentaire iranien prêchant la diversification énergétique afin de garantir les exportations d’hydrocarbures et la survie économique de l’Etat paraît tout à fait rationnel. Cependant, les experts s’accordent sur le fait que l’Iran ne ferait réellement des économies que dans la mesure où il déciderait de développer son industrie nucléaire civile tout en achetant son combustible nucléaire à l’étranger. En effet, il apparaît que la volonté de développer une industrie d’enrichissement endogène représente un véritable gouffre financier pour la république islamique. Même si l’argumentaire économique est ici battu en brèche par certains experts, Téhéran persiste et signe, affirmant que ses progrès technologiques couplés aux développements futurs de son industrie nucléaire lui permettront de réaliser des économies d’échelle. De plus, l’Iran affirme n’avoir aucune confiance dans les pays fournisseurs d’uranium enrichi, défendant sa position par le besoin naturel et inhérent à chaque Etat d’assurer sa sécurité énergétique. Vus d’Occident, ces doutes sur la rentabilité d’un programme nucléaire civil totalement autonome ne font qu’accroître les suspicions sur l’objectif réel du programme des Mollahs.

Un autre facteur intervient cependant dans la volonté iranienne d’arriver à la maîtrise de l’atome : la recherche du prestige et par extension, de la puissance. La classe politique iranienne tient traditionnellement un discours très nationaliste dans lequel la revendication de la république islamique en tant que puissance régionale présente un caractère itératif. La maîtrise complète de la technologie nucléaire, même seulement de sa composante civile, galvaniserait ce discours nationaliste et servirait à affirmer la puissance régionale de la république islamique ; elle qui tente de s’imposer comme « la » puissance régionale en lieu et place de l’Arabie Saoudite.



La question nucléaire iranienne et le débat international qu’elle suscite s’inscrivent quant à eux dans un contexte plus large, à savoir la volonté affichée par l’Iran de marquer sa pleine souveraineté au regard de ce qu’il considère comme ses droits légitimes et de résister aux pressions des puissances étrangères ; plus particulièrement celles émanant de l’Occident. Si l’on demande aux officiels iraniens pourquoi ont-ils dissimulé tant d’activités à l’AIEA durant les années 1990, ils se défendent en rappelant que leurs demandes d’assistance auprès de l’AIEA sont restées lettre morte et il qu’ils n’ont eu d’autres choix que de se tourner vers des pays moins regardant ou des réseaux clandestins (A. Khan) pour mener à bien leurs « activités nucléaires civiles ». Dans leur discours, c’est l’Occident qui le premier à transgressé le TNP et plus particulièrement son article 4, en refusant d’assister techniquement l’Iran dans son programme nucléaire. Ce sont également les puissances nucléaires occidentales, au premier lieu desquelles se retrouvent les Etats-Unis, qui refusent de désarmer leurs arsenaux (en référence à l’art. 6 du TNP) et mènent un régime de deux poids deux mesures dans le domaine du nucléaire (Inde, Israël). Face aux accusations et doutes occidentaux, l’Iran surenchérit dans sa posture défensive, dénonçant les Etats détenteurs de l’arme atomique et prônant régulièrement, outre un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires, un monde totalement dénucléarisé . Par ailleurs, face à la logique de la géopolitique et du réalisme que lui confrontent certains analystes, l’Iran rétorque que sa politique étrangère n’est pas dictée par de telles considérations qu’elle considère comme le fruit d’une conception occidentale des relations internationales aujourd’hui dépassée. Dans le discours officiel du régime iranien, la détention d’armes atomiques est par ailleurs dénoncée comme contraire aux préceptes islamiques et constitue un « crime inhumain ». De plus, le président iranien évoque régulièrement « l’inefficacité » des armes nucléaires comme facteur de victoire dans le contexte international actuel, propos également régulièrement relayés par Manouchehr Mottaki, l’actuel ministre iranien des affaires étrangères .

Concernant les revendications américaines et les résolutions du CSNU demandant le gel des activités d’enrichissement d’uranium, l’Iran rétorque qu’il n’a pas à se soumettre à des exigences qu’il considère comme illégales au regard du droit international, le TNP n’interdisant nullement la recherche et le développement d’activités dans ce domaine. De plus l’Iran dénonce ici encore un régime de deux poids deux mesures et se demande pourquoi il devrait renoncer à une maîtrise complète du cycle du combustible qui contribuerait à sa sécurité énergétique, le pays disposant de suffisamment d’uranium sur son territoire pour subvenir à ses besoins. La communauté internationale continue quant à elle de demander le gel des activités d’enrichissement, arguant que l’Iran ne dispose pour l’heure, ni ne disposera à court terme, de centrales à caractère civile nécessitant une pareille capacité de production .

La république islamique estime donc avoir la justice de son côté dans ce bras de fer qui l’oppose aux grands de ce monde. En jouant la carte de la victimisation, elle cherche par ailleurs probablement à exacerber le sentiment nationaliste de sa population et à se positionner vis-à-vis du monde comme un modèle de résistance au « néo-impérialisme » américain.

Les derniers développements

Après 9 mois d’une politique de la main tendue, l’administration Obama a entrepris de reprendre en octobre 2009 les pourparlers sur la question nucléaire iranienne entre le groupe des 5 + 1 et la république islamique. Ces pourparlers portaient sur l’approvisionnement en combustible du réacteur de recherche de Téhéran (RRT). Ce réacteur modeste (5 MW) fut livré dans les années 70 à l’Iran par les Etats-Unis, alors alliés de Téhéran. Son fonctionnement nécessite un combustible enrichi à 20% et il ne peut avoir d’autre utilité que la fabrication d’isotopes destinés à l’imagerie médicale. Il ne peut donc en aucun cas servir à des fins militaires. Jusqu’à présent, l’Argentine s’était toujours consentie à livrer l’uranium nécessaire à son fonctionnement. Désormais opposé à un refus, l’Iran n’a eu d’autre choix que de se tourner vers l’AIEA et le groupe des 5+1 pour résoudre son problème d’approvisionnement.

Le début des négociations fut marqué par un coup de force de la part des occidentaux. En effet, à le veille de la reprise des pourparlers, ceux-ci annoncèrent publiquement la découverte d’un nouveau site clandestin destiné à l’enrichissement d’uranium situé à Fordo ; près de la ville sainte de Qom. Cette révélation ne fut pas sans rappeler celles de 2002 et avait comme objectif de mettre Téhéran sous pression à la veille de négociations critiques pour la gestion du nucléaire iranien. L’Iran rétorqua que le site était encore en construction et que selon les dispositions de l’AIEA, il n’était pas en infraction au regard des délais imposant la déclaration de toute nouvelle installation à l’agence. Celle-ci demanda à pouvoir visiter le site, ce qu’elle fut autorisée à faire, mais uniquement un mois plus tard.

Dès le début des négociations, les occidentaux déposèrent sur la table une proposition concrète visant à régler l’approvisionnement du RRT tout en contribuant à rétablir la confiance avec l’Iran dans l’hypothèse de futures négociations plus générales. Cette proposition prévoyait que l’Iran cède environ 70% de son uranium enrichi à 3,5 %, soit environ 1200 kg, afin que celui-ci ne soit envoyé en Russie puis en France afin d’être conditionné en combustible compatible pour le RRT. Dans un premier temps, la république islamique annonça son « accord de principe » mais demanda un délai afin d’examiner dans le détail les modalités d’application de l’accord. Dans un second temps, tout en réaffirmant son accord de principe sur un échange de combustible, Téhéran avança une contre proposition. Celle-ci consistait en un échange graduel, par tranche de 200 kg, d’uranium à 3,5% contre du combustible enrichi à 20%. Cette offre fut rejetée par les occidentaux qui voyaient dans leur proposition initiale le moyen de priver l’Iran de l’essentiel de son uranium pour une durée d’approximativement 1 an et demi ; Téhéran ne pouvant produire qu’approximativement 80 kg d’Ur à 3,5 % par mois. Ce faisant, ils retardaient également pour un an la possibilité de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire. La contre-proposition iranienne contredisait ces objectifs.

Suite au refus des puissances occidentales face à la contre-proposition iranienne, Téhéran annonça en février qu’il allait lui-même produire l’uranium enrichi à 20 %. Dans le même temps, il annonça la construction prochaine de 10 nouveaux sites destinés à l’enrichissement d’uranium, sites qui seraient supervisés par l’AIEA. Dans le même temps, l’agence publia son dernier rapport sur le programme nucléaire iranien le 18 de ce même mois. Pour la première fois, l’AIEA évoquait dans un document officiel un possible volet militaire aux activités iraniennes, arguant que l’Iran n’avait pu prouver au travers de son attitude que son programme était strictement civil. Ce rapport fut dénoncé par Téhéran qui dénonça la perte de crédibilité de l’agence .

Pour leur part, les occidentaux sont dès lors à nouveau rentrés dans une logique coercitive vis-à-vis de la république islamique. Les Etats-Unis ont mené de rudes offensives diplomatiques pour arriver à convaincre les russes et les chinois de soutenir une nouvelle résolution de sanctions à l’encontre de l’Iran. Ceux-ci se sont finalement déclarés prêt à soutenir pareille résolution dans la mesure où elle n’affecterait que des objectifs ciblés et ne remettrait pas en cause leurs intérêts stratégiques dans le pays .

Au cours du mois de mai, le Brésil et la Turquie (tous deux membres non-permanant du CSNU) ont mené conjointement une initiative diplomatique auprès de l’Iran dans le but de le forcer un accord et éviter ainsi l’adoption de nouvelles sanctions. Cette initiative s’est soldée par la signature, le 17 mai à Téhéran, d’un accord entre ces tois pays prévoyant l’envoi de 1200 kg d’uranium faiblement enrichi en Turquie afin qu’il y soit transformé en combustible pour le RTT. Cet accord a été vivement critiqué par les occidentaux qui dénoncent une manœuvre de diversion de la part du régime des Mollahs visant à retarder l’adoption de nouvelles sanctions. En effet, cet accord reprend exactement les mêmes dispositions que l’offre qui avait été soumise à l’Iran au mois d’octobre 2009. De plus sa mise en application est fortement hypothéquée dans la mesure où elle nécessiterait une coopération de la France et de la Russie qui y sont mentionnées comme les responsables de la transformation de l’uranium iranien en combustible enrichi à 20 %. Pour la Turquie et le Brésil, cet accord est considéré comme une réussite ; ces Etats ont dès lors affirmé que de nouvelles sanctions n’étaient plus nécessaires. Ce discours de la part de deux membres non permanant du CSNU n’a évidemment pas plus à Washington, d’autant plus que dès le lendemain de la signature de cet accord, l’Iran a annoncé sa volonté de continuer ses activités d’enrichissement, même celles prévue à un taux de 20 %. Plus tard dans la journée, les Etats-Unis ont prévenu que cet accord ne changeait strictement rien dans la volonté d’arriver à un compromis au CSNU pour voter une nouvelle résolution de sanctions contre l’Iran.

Pour l’heure, l’accord du 17 mai semble bien être mort né. L’Iran dénonce la mauvaise fois de l’Occident tandis que celui-ci dénonce la stratégie de « la montre » jouée par Téhéran. Le régime des Mollahs a également récemment annoncé qu’il comptait mettre en service un nouveau type de centrifugeuse, 6 fois plus puissante que celles utilisées actuellement, renforçant ainsi les doutes sur ses intentions et déclenchant une vague de protestation en Occident. Alors que le régime doit aujourd'hui faire face à 4 résolutions du CSNU lui imposant des sanctions internationales, rien ne semble indiquer que l’Iran serait prêt à renoncer à son programme d’enrichissement endogène. La question nucléaire iranienne n’en a donc pas fini d’occuper le devant de la scène internationale, son dénouement n’étant pas encore ficelé. Ce qui apparaît cependant certain, c’est que les évolutions de la politique intérieure iranienne détermineront à l’avenir le ton de la république islamique vis-à-vis de la question nucléaire et par extension, son degré de conciliation aux revendications de la communauté internationale.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
18 juillet 2010, 04:35
Pourquoi Israël ne devrait pas attaquer les installations nucléaires iraniennes- à moins d’y être vraiment contraint - Par Barry Rubin - 11 Juillet 2010

Source : [rubinreports.blogspot.com]

Adaptation : Marc Brzustowski Pour lessakele et aschkel.info
Avec l‟aimable autorisation de Yeru Aharoni Directeur des Publications/Rédacteur en chef du Global Research in International Affairs (GLORIA) Center

Une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, ayant pour objectif de tenter d‟empêcher à tout prix l‟Iran d‟acquérir des armes nucléaires, pourrait bien s‟avérer être une erreur. Au lieu de cela, Israël devrait planifier – et effectivement, planifie déjà- une campagne de multiples raids aériens en séries, des systèmes de missiles de défense et d‟autres mesures, au cas où l‟Iran commencerait de poser une menace permanente d‟attaque contre Israël.

Cependant, avant d‟entrer dans les détails du “pourquoi” je dis cela, permettez-moi d‟insister sur le fait qu‟il ne s‟agit pas de quelque chose qui soit en passe d‟être un problème central dans le très court terme. Et c‟est bien pourquoi, précisément, nous devrions en parler dès à présent.

Permettez-moi également de souligner que les plans israéliens devraient être opérationnels, de telle sorte que, si jamais se présentait un danger imminent d‟attaque iranienne, elle serait déjouée préventivement. Cela dit, ce qu‟on devrait éviter, c‟est une attaque israélienne uniquement centrée sur l‟objectif d‟empêcher à tout prix l‟Iran d‟obtenir des armes nucléaires. Il est, de loin, préférable de risquer de déclencher une guerre régionale de grande ampleur, si et seulement s‟il existe une nécessité de le faire, comme cela est arrivé, par exemple, lors de la guerre de 1967, s‟agissant d‟une attaque préventive requise par besoin patent d‟auto-défense.

Bien évidemment, un Iran possédant des armes nucléaires représenterait un danger global pour les intérêts israéliens, la stabilité régionale dans un sens plus large, et les intérêts américains. Une telle situation déboucherait, en théorie, sur l‟éventualité quasi-quotidienne d‟attaque iranienne contre Israël. Cela dit, l‟histoire démontre que les Israéliens auraient sûrement la capacité de s‟adapter à cette situation, sans panique ni paralysie, si cela se passait vraiment de cette façon. Cependant, en analysant les choses calmement et les alternatives existantes, une attaque préventive sur l‟Iran, ne possédant que quelques armes nucléaires et missiles de longue portée, rendrait les choses encore plus complexes, et non plus favorables.

Voilà pourquoi :

1. Il est peu probable que l‟Iran attaque Israël à coup d‟armes nucléaires, par contre, si Israël attaque les installations nucléaires iraniennes, une telle occurrence devient inévitable. Un état de guerre ouverte éclaterait alors, et le régime de Téhéran devrait chercher à se venger par tous les moyens. Toutes les autres options – contention, dissuasion, un renversement du régime, sur le plus long terme, par des forces intérieures, une guerre américano-iranienne basée sur un incident grave ou une mauvaise évaluation – seraient closes.

De plus, en attendant de connaître les développements de la situation, Israël sera toujours en mesure de mener une attaque préventive à l‟avenir, dans l‟éventualité d‟une crise apparemment propice à la guerre ou d‟une sérieuse raison de penser que l‟Iran va attaquer. Le problème, avec cette idée d‟attaquer pour empêcher l‟Iran d‟acquérir des armes nucléaires, est qu‟elle est fondée sur la vision inverse – une supposition qui suscite bien des interrogations, selon laquelle une attaque iranienne serait inévitable dans un proche avenir.

Permettez-moi à nouveau d‟insister sur le fait que si jamais Israël devait conclure, sur la base de renseignements fiables et d‟actions menées par l‟Iran, qu‟il existe une menace réelle et imminente, il devrait aussitôt réagir militairement.

Cela constituerait, bien sûr, une erreur de s‟en remettre entièrement à la croyance que l‟Iran ne devrait pas attaquer Israël, parce que la retenue ou les intérêts de Téhéran le lui interdirait a priori. Nous connaissons parfaitement bien les déclarations des dirigeants iraniens, leurs buts et leur idéologie. Peut-être plus important, nous connaissons l‟existence de factions au sein du régime qui sont très portés à la prise de risque, ainsi que l‟existence d‟éléments encore plus extrémistes, à l‟intérieur du Corps de Gardiens de la Révolution islamique (CGRI).

Mais, Il reste encore trois points supplémentaires à prendre en compte : les capacités limitées de l‟Iran ; d‟autres buts iraniens, aussi agressifs puissent-ils être ; et en plus, la crainte, à Téhéran, de représailles d‟Israël et des Etats-Unis. C‟est la combinaison de ces 4 facteurs qui est déterminante.

1. Des capacités limitées : Pour une encore très longue période, l‟Iran sera seulement capable de lancer simultanément un très petit nombre de missiles contre Israël. Alors qu‟a contrario, Israël et les Etats-Unis pourront d‟autant plus aisément contrer une telle menace, y compris en procédant à des attaques contre leurs rampes de lancement. S‟ajoutant à cela, un système de défense anti-missiles et un système parallèle visant à stopper les attaques à la roquette (qui pourraient provenir du Hamas et du Hezbollah, en représailles à toute attaque israélienne contre l‟Iran) devraient s‟améliorer de façon significative, au fil du temps.

Etant donné le petit nombre de missiles tirés par l‟Iran au même moment, ajouté aux systèmes anti-missiles américains et israéliens, les cercles dirigeants d‟Iran devraient comprendre qu‟ils ne sont pas en capacité de détruire significativement l‟espace aérien israélien. Ainsi, toute attaque contre Israël déclencherait une destruction massive de l‟Iran. Et, bien sûr, quelques-uns des ces missiles pourraient parfaitement manquer complètement Israël (ou être interceptés), comme ils pourraient aussi bien exploser au Liban, en Jordanie, et dans la Bande occidentale de Cisjordanie. S‟ajoute encore le fait que les systèmes d‟alerte américains, les défenses anti-missiles, la nature des représailles s‟accumuleront le plus probablement en nette défaveur de l‟Iran.

Le point important, ici, n‟est pas tant que le régime de Téhéran se sentirait dissuadé par de pures considérations humanitaires, ni qu‟il parviendrait à cette conclusion de façon calme et délibérée. Mais que le degré de « folie » à atteindre pour ce faire devrait être excessivement plus élevé, avant de se lancer dans une guerre dans de telles conditions défavorables.

S‟ajoute encore qu‟une menace spécifique concernant toute attaque iranienne systématique devrait également être précédée d‟une phase d‟alerte permettant aux dirigeants israéliens de décider de rendre possibles des représailles massives, face à une telle situation d‟exception. Sachant qu‟Israël aurait une très forte probabilité de lancer une seconde frappe, qui infligerait alors des dommages irrémédiables en Iran, même si l‟attaque iranienne connaissait un certain succès, cela devrait également être dissuasif pour l‟Iran.
De plus, il est peu probable que l‟Iran lance une attaque nucléaire contre Israël (et certainement pas une attaque immédiate, à peine après avoir obtenu des armes nucléaires), tout simplement parce que cela interférerait avec la stratégie globale de Téhéran. Elle consiste à utiliser ce parapluie nucléaire pour propager une politique agressive mais peu risquée sur le long terme, par le soutien à des supplétifs pouvant déstabiliser ou prendre d‟assaut d‟autres pays, tout en savourant les fruits de l‟intimidation et l‟inclination à l‟apaisement qui en résulte, de la part de l‟Europe et des pays de langue arabe, dont l‟Iran est susceptible de profiter.

A partir du moment où l‟Iran deviendrait une puissance nucléaire, son prestige au sein des masses du monde à majorité musulmane, devrait monter en flèche. La puissance des mouvements islamistes révolutionnaires, notamment de ceux alliés à l‟Iran, serait en phase ascendante. Les Etats arabes savent qu‟ils ne peuvent totalement s‟en remettre à des garanties américaines, particulièrement à une période où le gouvernement américain affiche à ce point la faiblesse de ce pays. Sur un ensemble complet de sujets, l‟Iran devrait réaliser d‟énormes bénéfices.

Posséder des armes nucléaires et dissuader, à la fois, l‟Occident et le monde arabe en les poussant à l‟apaisement par peur des armes nucléaires de l‟Iran serait une situation avantageuse pour Téhéran, qui ainsi pourrait subvertir d‟autres pays et étendre ses sphères d‟influence sans crainte de représailles. Si, par contre, il lui prenait de tirer des missiles, ces avantages, évidemment, se volatiliseraient.

2. Indépendamment de savoir comment elle serait menée, voire même quelle réussite initiale elle connaîtrait, une attaque israélienne ne résoudra pas la question de la possession des armes nucléaires. Cela ne fait pas sens de suivre une stratégie dont vous savez à l‟avance qu‟elle ne marchera pas : attaquer l‟Iran pour l‟empêcher d‟acquérir des armes nucléaires, alors que cet effort ne pourrait, au mieux, que simplement retarder, pour Téhéran, le moment de les obtenir. De ce point de vue, à la suite d‟une attaque israélienne et d‟un programme iranien intensif pour reconstruire des installations et obtenir de nouvelles armes, une guerre nucléaire devient une certitude virtuelle.
Il est vital de comprendre qu‟une attaque israélienne accentuera la probabilité de voir l‟Iran tirer des armes nucléaires sur Israël, au bout d‟une certaine période.

Comme un expert l‟a défini dans des termes tout-à-fait appropriés :
“Vous pouvez bombarder une installation d‟enrichissement, mais vous ne pouvez pas bombarder un programme d„enrichissement (En tout cas, pas un aussi avancé que celui de l‟Iran). Ce n‟est pas comme un réacteur, d‟une valeur de milliards de $, un capital très difficile à remplacer au bout d‟un processus de plusieurs années, et qui soit pulvérisé en une fraction de seconde. Au lieu de cela, ce sont des millions de pièces interchangeables qui peuvent être rassemblées et peuvent devenir opérationnelles plus ou moins n‟importe où ».
Dans ce cas de figure, l‟Iran serait capable de reconstruire, après toute attaque de ce genre et, même si cela prenait quelques années, serait alors bien plus agressif contre Israël qu‟il ne l‟aurait vraiment été en pratique jusqu‟à ce moment-là. Il existe un très large consensus sur ce point, y compris au sein de l‟armée israélienne et des cercles politiques.

De plus, trop de choses peuvent aller de travers au cours d‟une attaque israélienne, qui pourrait partiellement ou entièrement échouer, si les bombes manquaient leurs cibles, si trop d‟avions étaient perdus en mission, etc. Encore une fois, même un résultat dans le meilleur cas de figure ne mettrait pas fin au problème. En fait, cela garantirait simplement une future confrontation à grande échelle. Et une frappe partiellement manquée déboucherait sur la survenue immédiate d‟une telle guerre nucléaire.

3. Alors que les coûts directs d‟une telle opération sont supportables pour Israël, ils peuvent néanmoins s‟avérer élevés. Si Israël se trouvait confronté à une menace iranienne imminente, cela vaudrait alors la peine d‟accepter de tels coûts. En d‟autres termes, si une attaque s‟avérait nécessaire pour stopper un plan spécifique ou un haut niveau de vraisemblance que l‟Iran va attaquer Israël à coups d‟armes nucléaires, n‟importe quel prix devient acceptable. Mais, s‟il s‟agit simplement d‟empêcher l‟Iran d‟acquérir des armes nucléaires et des missiles de longue portée, de façon générale, cela ne valide pas automatiquement de tels coûts exorbitants.

Les conséquences régionales et internationales potentielles d‟une attaque israélienne devraient inclure :

--Des attaques à la roquette du Hamas et du Hezbollah, ainsi que des combats frontaliers. --Un accroissement sans précédent des tentatives iraniennes de planification d‟attentats terroristes contre Israël à travers le monde.

--De probables tentatives de représailles iraniennes par l‟utilisation d‟armes non-conventionnelles. --Une guerre potentiellement plus vaste entre l‟Iran et l‟Occident, qui pourrait générer un grave ressentiment occidental contre Israël pour l‟y avoir entraîné.

--La critique occidentale d‟Israël et sans doute de graves tensions dans les relations américano-israéliennes, particulièrement avec l‟Administration Obama au pouvoir.

Alors que beaucoup de régimes arabes devraient être contents en cas d‟attaque israélienne réussie, cela ne rapporterait en fait aucun bénéfice matériel pour Israël. La même chose serait vraie, avec la satisfaction occidentale qu‟Israël “se soit occupé du problème”.
D‟ailleurs, alors qu‟une frappe peu probante se verrait sévèrement critiquée et pourrait conduire à des sanctions contre Israël, un raid israélien réussi pourrait produire la réaction selon laquelle, puisque le danger est maintenant écarté, Israël pourrait se permettre de faire des concessions majeures aux Palestiniens et à la Syrie.
Une fois encore, si Israël se trouvait réellement confronté à une menace spécifique d‟attaque nucléaire iranienne, de tels coûts en vaudraient la peine, et seraient même limités en comparaison du problème posé. Alors pourquoi Israël devrait-il payer un prix élevé en cas de simple éventualité qu‟à un moment ou un autre dans l‟avenir, Téhéran risquerait de se lancer dans une guerre contre Israël en utilisant des armes atomiques?

On doit aussi insister là-dessus : toute attaque contre les installations nucléaires iraniennes ne résoudra pas, non plus, le problème –peu importe à quel point onévalue qu‟il est élevé ou faible- consistant à voir l‟Iran approvisionner des terroristes avec du matériel nucléaire. Alors qu‟il s‟agit d‟un problème grave (et qui est souvent sous-estimé en Occident), une attaque militaire sur l‟Iran pourrait actuellement accentuer la probabilité que cela arrive, à cause de la soif de revanche engendrée, à partir du moment où l‟Iran disposerait de matériaux radioactifs, mais peut-être pas encore de la capacité de les propulser à l‟aide de missiles. Laisser les terroristes se charger de placer ces engins nucléaires apparaît être une solution idéale pour Téhéran et cela serait, à ce moment-là, perçu, d‟autant plus, comme peu risqué et de la plus haute priorité qu‟elle ne l‟aurait été autrement.

4. Finalement, il existe un aspect géostratégique plutôt ironique de ce problème. Si nous discutons des certitudes plutôt que des scénarii, La principale menace que pose pratiquement l‟Iran ne concerne pas d‟abord Israël, mais bien les Etats arabes et les intérêts américains, en premier lieu.

Israël est en capacité de se défendre par ses propres moyens ; ce n‟est pas le cas des régimes arabes. Les Etats arabes sont sur le point d‟être sérieusement intimidés et intérieurement subvertis par l‟Iran ; Israël, de son côté, n‟engagera pas de politique d‟apaisement ou ne se trouvera confronté à aucun accroissement significatif de subversion directe ou de menace conventionnelle supplémentaire à ses frontières.

Au contraire, la crainte et les préoccupations dues à la menace iranienne forceront les Etats arabes à consacrer plus d‟attention et de ressources sur ce front. (A la notable exception près de l‟allié de l‟Iran, la Syrie, qui pourrait bien se montrer plus audacieux, en fomentant des attaques contre Israël par l‟intermédiaire du Hamas et du Hezbollah, confiant dans le fait de savoir que Téhéran l‟assistera et que les Etats-Unis ne feront pas pression sur elle).

Pourquoi, alors, Israël devrait-il s‟engager dans une aventure hasardeuse, coûteuse et à haut-risque pour protéger des pays comme l‟Arabie Saoudite ou l‟Irak qui, de leur côté, ne feront rien en contrepartie ni pour réduire leur propre hostilité envers Israël ?
Il en va bien plutôt de la responsabilité des Etats-Unis de fournir un parapluie régional contre la menace nucléaire iranienne.
L‟Amérique doit instaurer un bouclier défensif en faveur de ses clients, les Etats arabes, qui, nécessairement, concernera aussi Israël, leur fournir des assurances, et mettre en garde l‟Iran. En pratique, cela veut aussi dire que les Etats-Unis devront soutenir les efforts d‟Israël en matière de défense anti-missiles et apporter leur contribution dans l‟obtention de nouveaux équipements militaires dont Israël aura besoin.

Si Washington échoue à gérer correctement une politique de contention, il y aura une longue période de tests durant laquelle se créera l‟opportunité d‟évaluer l‟extension de la menace en provenance d‟Iran et de ses alliés, notamment la Syrie. Cela conduira, soit à une politique américaine plus appropriée sur ce problème, soit à ce qu‟Israël réajuste sa stratégie vis-à-vis de l‟Iran comme elle le requiert.

Durant cette période, Israël disposera toujours de l‟option d‟agir, s‟il perçoit un danger direct et immédiat contre sa sécurité. Ainsi, il ne sera, de toute façon, pas dépendant de la protection américaine, bien qu‟il bénéficiera également de tout ce qui pourrait être fourni par Washington pour défendre les Etats arabes ou la région en général de toute attaque iranienne. De façon équivalente, à mesure que l‟Iran sera perçu comme plus agressif, le soutien international à l‟action israélienne devrait être bien plus fort qu‟au tout début de l‟ère nucléaire en l‟Iran.

Il n‟est pas impossible qu‟à un certain point, l‟Iran lui-même provoque (intentionnellement ou non) une guerre avec les Etats-Unis, du fait de ses efforts pour semer la subversion et le terrorisme dans les pays arabes : ses interférences avec les opérations américaines et la navigation dans le Golfe persique ; des attentats de la part de ses supplétifs directement contre les forces américaines en Irak, en Afghanistan, ou n‟importe où ailleurs ; ou du fait d‟un chargement d‟armes nucléaires à bord d‟un bateau.

Bien entendu, il est plus probable que cela n‟arrivera pas, mais si l‟Iran se comportait effectivement de cette façon, le monde le lui reprocherait – et beaucoup de pays se coaliseraient contre lui – si une quelconque guerre devait en découler. Pourquoi Israël devrait-il se charger seul de l‟Iran, non seulement en ne disposant guère de soutien international, mais, aucontraire, en subissant une condamnation internationale pour l‟avoir fait, dans la situation telle qu‟elle est à présent?

Ce serait une erreur, et une de celles que les décideurs politiques israéliens ne sont pas prêts de commettre, à supposer que l‟Iran veuille employer immédiatement l‟arme nucléaire contre Israël ou qu‟Israël puisse aisément évacuer le problème en lançant plusieurs séries d‟attaques aériennes. Quelle que soit la posture que le Gouvernement d‟Israël adopte en public, à propos d‟une éventuelle option militaire – et on peut certainement arguer que c‟est dans l‟intérêt d‟Israël, de l‟Occident et du monde arabe que Téhéran perçoive une véritable menace israélienne -, lancer actuellement une telle attaque constituerait une erreur.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
18 juillet 2010, 22:57
"Bien entendu, il est plus probable que cela n‟arrivera pas, mais si l‟Iran se comportait effectivement de cette façon, le monde le lui reprocherait – et beaucoup de pays se coaliseraient contre lui"

Et si "le monde le lui reprocherait" cela ressusciterait les victimes Israeliennes?
Lorsqu'Israel avait detruit le centre nucleaire en Irak, le monde nous avait condamne, mais par la suite, "le monde" et les USA etait bien content.
Il vaut mieux etre condamne en vie, que rester sage, mais mort.
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
19 juillet 2010, 02:44
C’est l’Amérique qui détient la solution du problème iranien - Par Aldo-Michel Mungo Analyste en géostratégie - Directeur de la rédaction du magazine militaire Carnets de Vol - 19 juillet 2010

Tout porte désormais à croire que les Etats-Unis sont décidés à régler rapidement la question du nucléaire iranien. Les dernières déclarations du chef de la CIA, Léon Panetta, sur les capacités perses à se doter dans les 24 mois de 2 bombes ; le vote de nouvelles sanctions restreignant les capacités d’approvisionnement en carburant et l’annonce quasi simultanée du retrait de Total du marché iranien, rejoignant BP et Shell ; les bruits de manoeuvres en Azerbaïdjan et les déploiements navals américains d’envergure préfigurent que nous entrons dans la dernière ligne droite.

Baptisé, en 2004, du nom de code TIRANNT (Theater IRAN Near Term), par ses planificateurs militaires US, les plans de guerre contre l’Iran ont commencés à être élaborés sous l’administration Clinton entre 1995 et 2000 sous le nom de code CONPLAN 8022, qui prévoyait déjà une guerre contre l’Irak. Les planificateurs du CENTCOM ont envisagé des scénarios incluant tous les aspects d’une opération importante de combat, depuis la mobilisation et le déploiement de forces jusqu’aux opérations d’après guerre.

La composante opérationnelle de l’agenda militaire concernant l’Iran a été lancée, dès la fin des opérations en Irak, en mai 2003, quand les concepteurs de modèles et les spécialistes du renseignement ont rassemblé les données nécessaires pour une analyse de scénario à grande échelle. L’Army, la Navy, l’Air Force et les Marines ont tous préparés des plans de bataille et ont passé les sept dernières années à construire des bases et à s’entraîner pour l’opération Iran Freedom. Les Marines se sont concentrés sur leur propre spécialité, l’entrée forcée. Un concept d’opérations qui explore la possibilité de déplacer des forces de navires vers la terre ferme, sans établir auparavant une tête de pont sur la côte. Divers scénarios impliquant les missiles iraniens ont aussi été examinés, dans une autre étude démarrée en 2004 et connue sous le nom de BMD-I (Balistic Missile Defense-Iran). Dans cette étude, le Centre d’analyse de l’armée de terre a modélisé les performances des systèmes d’armement US et iraniens pour déterminer le nombre de missiles iraniens dont on pourrait s’attendre à ce qu’ils percent les défenses de la coalition. Ces plans ont été tenus à jour depuis leur initiation. Ils prévoient également que les bombardiers et les missiles de croisière soient prêts à entrer en action dans les douze heures suivant un ordre présidentiel.

La préparation initiale d’une guerre contre l’Iran s’est terminée en novembre 2004, lorsque le CentCom a mené un exercice d’Etat-major dénommé Global Lighting, à la suite de quoi il s’est déclaré en état de préparation avancé. Depuis cette époque, l’entraînement des forces des Etats-Unis et de tous ses alliés n’a jamais été aussi optimal ; les exercices s’étant enchaînés de manière continue.

Shock and Awe

L’ensemble des opérations offensives est placée sous la doctrine Shock and Awe (Choc et Effroi ou Stupeur), un concept de domination rapide qui a été partiellement mise en ouvre en 2003 durant la troisième Guerre du Golfe.

Cette doctrine est basée sur l’écrasement de l’adversaire à travers l’emploi d’une très grande puissance de feu, des frappes globales, la domination du champ de bataille et des démonstrations de force spectaculaires pour paralyser la perception du champ de bataille par l’adversaire et annihiler sa volonté de combattre.

La domination rapide est définie comme l’effort pour porter atteinte à la volonté, au ressenti et à la capacité de compréhension de l’adversaire qui lui permettent de s’adapter ou de répondre aux opérations. Elle permet d’imposer un niveau de choc tel que la volonté de l’adversaire à continuer la lutte est anéantie. Elle a pour but de prendre le contrôle de l’environnement, de paralyser les perceptions de l’adversaire et ses capacités de compréhension en les saturant de manière telle qu’il se retrouve incapable de résister sur les plans tactique et stratégique. C’est l’état désiré d’un sentiment d’impuissance et de perte de volonté. Il peut être obtenu par la destruction des centres de commandement ennemis, une suppression des informations diffusées et la propagation de désinformation, le débordement des forces adverses et la rapidité d’action.

Dans le cadre des opérations contre l’Iran, ce concept doit évoluer vers celui de Force décisive. La différence se situant au niveau des objectifs, de l’usage de la force, de la rapidité et des pertes engendrées.

Cela requiert l’interruption de tous les moyens de communication, de transports, de production alimentaire, de distribution d’eau, et de toutes les autres infrastructures. D’une manière générale, les opérations doivent provoquer un sentiment de menace et de peur d’agir

Pour parvenir à ces buts, il faut d’une part la destruction physique de nombreuses infrastructures et d’autre part l’interruption et le contrôle de tous les flux d’informations et commerciaux, et ce de façon si rapide qu’on puisse obtenir un choc comparable à celui obtenu par les bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki sur les Japonais.

Il s’agit de réaliser la décapitation instantanée de cibles militaires et civiles choisies pour obtenir le Choc et l’Effroi. Pour y parvenir il faut des niveaux élevés de destructions massives instantanées, presque incompréhensibles, ayant une influence directe sur l’opinion publique et sur les élites dirigeantes, avec en parallèle le ciblage d’objectifs militaires ou stratégiques qui anéantissent toute velléité de résistance.

Très rapidement, la junte islamique au pouvoir et toutes les strates de commandement seront épuisés, physiquement, émotionnellement et psychologiquement. L’attaque doit permettre de détruire quantité d’installations et de matériels que les Iraniens ont mis trente ans à construire et qu’ils ne pourront pas remplacer.

Un général italien de l’Etat-major du Shape a comparé les premiers jours de cette campagne à l’attaque d’un essaim de guêpes.

10.000 cibles à détruire

Les objectifs de guerre sont connus : neutraliser de façon irréversible le programme militaire et les capacités de nuisances futures de l’Iran. Pour ce faire le concept opératif (Operational design) mise en priorité sur les capacités militaires à établir, dès les 24 premières heures des opérations, un bouclier antiaérien et antimissile dans tout le Moyen-Orient, tenir ouvert le détroit d’Ormuz, obtenir la suprématie aérienne et la conserver et neutraliser les systèmes de commandement du régime.

Outre la neutralisation du programme nucléaire, les objectifs de l’après-guerre sont de persuader la population de changer de régime, de neutraliser définitivement les dirigeants mystiques et de contrer durablement l’influence du Mahdaviyat sur la société iranienne, cette secte qui prône l’Apocalypse pour accélérer l’arrivée du Mahdi.

Le CentCom a déjà identifié plus de 10.000 cibles à détruire, il s’agit de l’ensemble du potentiel industriel militaire iranien, de ses stocks de matériel et de l’armée idéologique des Pasdaran et de ses auxiliaires Bassidji. Les sites nucléaires feront l’objet de mesures de précaution pour éviter la dispersion d’un nuage radioactif préjudiciable aux populations civiles.

Depuis 2004, l’essentiel de la préparation du CentCom a été de développer ses capacités de renseignement, déterminer les sites devant faire l’objet d’une frappe militaire et définir les moyens appropriés pour leur destruction.

Outre les Centres de commandement, et les sites de lancement de missiles sol-sol de tous types, il faut détruire toutes les capacités navales de l’Iran, occuper les îles qui contrôlent le détroit, et occuper la zone des marais en face d’Ormuz où se cachent les vedettes rapides des Pasdaran. Car le point faible américain est la capacité des Iraniens de s’attaquer aux navires de la Navy ; la vulnérabilité de cette flotte est grande dans un conflit asymétrique et dans l’espace confiné qu’est le Golfe. En avril 1988 les américains se sont déjà opposés aux marins iraniens à la bataille de Sassan et Siri et ont pu mesurer l’excellent niveau de leurs opposants.

Depuis l’été 2008, les Pasdaran ont pris la direction des opérations navales dans le Golfe et le détroit, la marine se recentrant sur la mer d’Oman. Les principales bases navales dans le Golfe sont Bandar Abbas et Bushehr. Ils utilisent également les nombreux ports qui s’échelonnent le long du Golfe, dont celui d’Assalouyeh, ainsi que les îles et les plates-formes pétrolières contrôlées par Téhéran.

La marine a déplacé ses infrastructures sur les côtes du Baloutchistan, baignées par la mer d’Oman. C’est dans le cadre de ce redéploiement stratégique qu’à été inauguré la nouvelle base de la presqu’île de Jask, située à 300 kilomètres au sud-est de Bandar Abbas. Il a également été décidé de construire d’autres infrastructures portuaires à proximité de la frontière pakistanaise, dans la région de Chabahar dont les installations actuelles sont sommaires.

La marine iranienne possède trois sous-marins 877 EKM de classe Kilo (Tareq, Noor et Yunes), un destroyer Jamaran entré en service en 2007, trois frégates Alvand, Alborg et Sabalan, trois corvettes Bayandor, Naghdi et Hamzeh, onze vedettes de classe Combattantes II et dix navires lance-missiles de classe Thondor. Déployés sur les côtes sud de l’Iran, ces bateaux lui permettent de faire peser une menace en mer d’Oman. La plupart des chasseurs-bombardiers Su-24 Fencer et F-4E Phantom II, capables de lancer des missiles air-mer C-801K, C-802 Noor et Kowsar-2, sont aussi déployés sur les côtes sud pour appuyer la flotte iranienne. Les Pasdaran alignent des navires de transports de troupes, 5 navires garde-côtes, 14 aéroglisseurs, 10 vedettes China Cat, une quarantaine de vedettes rapides de fabrication locale et nord-coréenne armées de missiles mer-mer ou de torpilles et 1.300 embarcations légères équipées d’armes d’infanterie, dont des missiles antichars. De plus, ils possèdent une flotte de sous-marins de poche : 5 Ghadir, 4 Yugo et 2 Nahang qui servent pour l’infiltration de commandos, la pose de mines par des nageurs de combat et occasionnellement à l’attaque à la torpille de navires.

L’Iran a donc les capacités de pratiquer une guérilla navale à coup d’opérations commandos. Mais pourrait ne pas se contenter d’un simple harcèlement et lancer des opérations derrière les lignes, avec le concours d’une fraction de la communauté chiite implantée à Bahreïn et en Arabie saoudite. Avec sa flotte d’aéroglisseurs et ses unités aéroportées par hélicoptères, les Pasdaran sont capables de porter le combat au cour du dispositif allié.

Plus préoccupant est le P-800 Yakhont (SSN-X-26) russe, un missile de croisière supersonique d’une portée de 300km, qui rend tous les bâtiments présents dans le Golfe vulnérables. Le missile peut être tiré depuis la terre ferme et les Iraniens ont installé des sites de lancement tout le long de ses côtes.

Toute opération doit donc décapiter en premier lieu les capacités offensives, ainsi que les centres de décision et de commandement, à l’aide de bombardements massifs. Doivent ensuite être exécutés la prise de contrôle complet de l’espace aérien, la neutralisation de tous les systèmes anti-aériens et la destruction des Pasdaran et de leurs capacités militaires dont le dispositif terrestre est organisé en 31 régions. Car les Pasdaran, considérés par les USA comme organisation terroriste, seront les cibles prioritaires dont l’élimination physique sera systématique. Les plans du CentCom incluent des opérations terrestres au départ de l’Irak et de l’Afghanistan par des raids en profondeur exécutés par les forces spéciales et les Marines, dont 9.000 hommes supplémentaires viennent d’être déployés dans l’Helmand, la province afghane frontalière de l’Iran.

La défense anti-aérienne

Depuis septembre 2007, l’Iran réforme en profondeur son système de défense dans le but de pouvoir répondre à toute agression avec un maximum d’efficacité. En 2009, la composante de défense anti-aérienne est devenue un Commandement indépendant au même titre que l’Armée de l’air. Cette dissociation tend à prouver que les Iraniens ne se font pas beaucoup d’illusions sur la capacité de leur aviation de chasse à contrer une attaque adverse. Ils semblent donc dédier la défense de leur espace aérien aux seuls moyens sol-air. Aujourd’hui la défense contre aéronefs est concentrée autour des sites sensibles et de la capitale, mais ne couvre pas l’ensemble du pays. Les armements sont notoirement insuffisants pour mener à bien cette tâche et surtout aucun réseau intégré de défense anti-aérienne n’existe. Malgré la livraison entre 1998 et 2002 de six radars chinois JY-14, d’une portée de 300 kilomètres, qui sont venus compléter les AR-3D (portée 200 kilomètres), l’ensemble du pays n’est pas couvert, en particulier en raison du relief accidenté du terrain. Les systèmes d’alerte sont faibles dans le domaine des vols à très basse altitude et ont un manque de résistance aux contre-mesures. L’Iran aurait les plus grandes difficultés à intercepter des missiles de croisière et des missiles balistiques.

La création de cette nouvelle armée est aussi destinée à unifier l’ensemble de la défense aérienne sous un commandement unique. Cela doit accroître notablement la coordination des moyens d’alerte, la gestion des matériels et leur répartition sur le territoire. Sauf si ce commandement est décapité par une frappe.

19 sites de missiles sol-air opérationnels en dur ont été répertoriés par les services de renseignement occidentaux. Trois sont armés de HQ-2B (copie chinoise du SA-2 Guideline russe, la version iranienne se nomme Sayyad-1), dix de Hawk et six de SA-5 Gammon S-200. La défense rapprochée de ces sites est généralement assurée par des ceintures de batteries anti-aériennes équipées de canons de différents calibres. 19 autres sites non occupés mais pouvant être armés à tout moment ont également été localisés. En ce qui concerne les armements, l’Iran possède également 25 SA-6 Gainful, des Shorad, 29 Tor-M1 (SA-15 Gaunlet), 12 Pantsyr S-1, des SA-8 Gecko et quelques FM-80/90 (HQ-7), copie chinoise du Crotale R440, nombre de missiles portables (Manpads) et de canons anti-aériens.

Bien que la quasi-totalité du territoire iranien puisse être couverte par ces batteries, l’effort a surtout porté sur la défense des zones sensibles que sont Téhéran et ses environs, Natanz, Ispahan, Shiraz, Bushehr, l’île de Kharg, Bandar Khomeiny, Ahwaz, Dezful, Kermanshah, Hamadan, Tabriz et Bandar Abbas. La tactique connue des Iraniens est de placer des armements au milieu de zones urbaines ce qui présente deux avantages : le premier, de faciliter leur dissimulation ; le deuxième, de faire hésiter l’adversaire éventuel à les bombarder.

Les Américains effectuent des intrusions aériennes régulières pour obliger les Iraniens à allumer leurs systèmes radar et les repérer, de même des drones et des TR-1 survolent en permanence le territoire pour repérer et classifier l’ensemble des menaces sol-air afin de garder à jour l’Electronic Order of Battle ( EOB ) qui dresse la liste des premières cibles à anéantir pendant la phase de suppression des défenses adverses. La Russie moins tolérante à l’égard de l’Iran a renoncé à livrer son système S300 de missiles antiaériens, lequel aurait rendu très difficile une campagne aérienne. En revanche, la Russie vient de livrer à l’Arabie saoudite, son système S400, le nec plus ultra en matière de défense antiaérienne. Les zones de pénétration à haute altitude ne sont donc pas sous le feu de la défense anti-aérienne iranienne ; une faiblesse qui saura être exploitée.

Les principaux objectifs industriels

Le plus gros du développement nucléaire de l’Iran a été mené à bien dans des usines souterraines construites à une profondeur de 20 à 50 mètres, avec des dalles de béton armé qui les protègent contre toute attaque par les armes conventionnelles.

Actuellement, en Iran, il y a près de 240 installations de production militaire, toutes sous le contrôle des Pasdaran, dont les principales branches sont : munition, armement terrestre, aéronautique et aérospatial, missiles balistiques, et R&D d’armes biologiques et chimiques. Le plus grand complexe industriel, bâti à l’aide de la Corée du Nord, se trouve à Isfahan, où sont produits aéronefs, chars, munitions et propergols pour missiles. Le deuxième centre, réalisé grâce à la collaboration de Pékin, est à Semnam, à 150 km de Téhéran, il focalise son activité dans le domaine des missiles non balistiques. Sa capacité productive est estimée à un millier de missiles par an. Un autre objectif est l’Aciérie Nationale Iranienne à Ispahan, puisqu’elle fournit les produits métallurgiques militaires. Un complexe baptisé Lavizan II ou Mojdeh est situé à quelques kilomètres au nord-ouest de Lavizan et aurait récupéré une bonne partie des activités développées à Lavizan-Shian. Il jouxte l’ouest de l’université Malek Ashat qui, avec ce centre, constitue le Centre de préparation et de technologie défensive avancée, organisme qui camoufle en fait la direction de la recherche militaire dans le domaine nucléaire. Ce site est dirigé par le brigadier-général des Pasdarans Hosseini Tash, qui est aussi secrétaire adjoint du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), la plus haute instance de défense en Iran. Une partie des installations de Lavizan II a été enterrée en 2004.

Un autre complexe secret est enterré en pleine ville de Téhéran à proximité de Shahrak-e-Bazi (Miny-City) sur la route de Lashkarak. Son nom de code est Tunnel Hormuz. Il s’enfonce à 50 mètres sous terre pour rejoindre quatre galeries parallèles, et ses parois sont fortifiées afin qu’aucune radiation, aucun bruit, aucune émanation ne soie détectable depuis la surface. Les activités dans ces tunnels souterrains ne sont pas connues, mais les mesures de protection et de discrétion prises laissent entendre qu’il s’agit de travaux sensibles. La forte densité de population doit empêcher une éventuelle frappe aérienne.

L’université Imam Hossein, au nord-ouest de Lavizan, abrite un département de physique nucléaire où des chercheurs travaillent à des applications militaires. Cette université dépend des Pasdarans. L’université technologique de Sharif possède également un département de physique nucléaire qui participe aux recherches à caractère militaire. Toujours dans la même région, il existe un important complexe de fabrication de missiles sol-sol connu sous le nom d’Hemmat. A Parchin, une technologie d’enrichissement de combustible nucléaire au laser serait en fonction. A une trentaine de kilomètres au sud-est de Téhéran dans la région de Khojir sur un complexe de 120 km” se trouve un site d’expérimentation de missiles balistiques et des recherches dans le domaine de la conception de têtes nucléaires pour missiles seraient en cours. Ce programme ultrasecret développé sur une partie sécurisée du complexe, est connu uniquement sous le code Nori 8500.

La Massive Ordnance Penetrator

Les Iraniens ont enterré profondément tous leurs centres de décision et sites industriels vitaux. Pour détruire ces cibles stratégiques, l’armement conventionnel est totalement obsolète et les Bunker-buster classiques peu efficaces.

Le Pentagone a donc financé le développement par Boeing de la GBU-57A/B MOP (Massive Ordnance Penetrator) dérivée de la GBU-43/B MOAB (Massive Ordnance Air Blast Bomb) testée pour la première fois en mars 2003. La MOP est une bombe massive de 13.608kg comportant 2,7 tonnes d’explosif à fort pouvoir détonant. Outre le fait d’être guidée par satellite (système de navigation inertielle assistée par GPS), comme la MOAB, cette bombe a une capacité de pénétration jusqu’à 60 mètres sous le niveau du sol. C’est l’engin non nucléaire le plus destructif de l’arsenal de l’US Air Force. Elle peut être utilisée pour des cibles situées à une profondeur plus grande que les bombes anti bunker les plus performantes telle la GBU-28 de 2.268kg, conçue en 1991, qui pénètre à 30 mètres. D’un point de vue technique, c’est une bombe à charge pénétrante qui utilise l’énergie cinétique. Le principe de charge pénétrante n’a rien de nouveau, la plupart du temps, il suffit d’une simple modification du temps de détonation à l’impact pour qu’une bombe devienne pénétrante. Cette bombe n’a qu’une seule mission et n’a pas d’autre utilisation qu’en Iran.

Pour transporter et délivrer cette arme, l’US Air Force a initié un énorme chantier de modification structurelle de ses bombardiers Stealth B-2 Spirit. La transformation a eu lieu à partir de juin 2007 et est terminée. Modifier l’entièreté de la flotte de B-2 signifie qu’un choix décisif a été fait, car on ne peut réinstaller à bord le panier rotatif qu’en recommençant de longs et couteux travaux. Dans la même logique, la base de Diego Garcia dans l’Océan Indien, a été réaménagée pour recevoir un stock de MOP et permettre le déploiement de 4 B-2 Spirit. Chaque B-2 peut donc dorénavant transporter 2 MOP, l’association la plus destructrice jamais réalisée par l’US Air Force.

Des exercices révélateurs

Alors qu’en Europe les exercices de l’Otan sont depuis 2008 singulièrement plus importants que les années précédentes, au Moyen-Orient plusieurs de ces exercices ont révélés l’état de préparation avancé des forces.

En octobre 2009, Israël et Etats-Unis mènent leurs plus importantes manouvres anti-aériennes conjointes en simulant des attaques de missiles contre l’Etat hébreu. Un millier d’hommes du Commandement américain en Europe et un nombre égal de soldats israéliens prennent part, dans le Sud d’Israël, à Juniper Cobra. Une quinzaine de navires de l’US Navy sont déployés dans l’est méditerranéen et douze avions de transport, remplis d’équipement, sont basés dans le Néguev. L’exercice est destiné à préparer le pays à toute attaque par missiles provenant d’Iran. Durant ces manoeuvres, sont testés, dans des simulations de plusieurs scénarios, les batteries anti-missiles Arrow 2, ainsi que les systèmes de défense antibalistique de haute altitude THAAD, le radar naval Aegis, les systèmes Patriot PAC-3 et Hawk. Objectif de l’opération : mettre en place une ossature défensive, en intégrant dans l’arsenal israélien le missile américain de basse altitude Patriot PAC-3, dédié à la destruction des missiles balistiques tactiques et en harmonisant les différents systèmes. A l’issue de l’exercice, début novembre, les Etats-Unis laissent en Israël plusieurs systèmes Patriot. En octobre 2008, l’administration Bush avait offert à Israël un radar X-Band installé dans le Néguev, capable de détecter des missiles à 1.900km de distance et de lancer une alerte entre 5 à 7 minutes avant une attaque.

Dans le même temps, le ministère iranien des Affaires étrangères s’insurge officiellement sur l’intensification des survols par les avions-espions américains. Il ne croit pas si bien dire : le 1 décembre 2009, le journaliste spécialisé Jean-Dominique Merchet publie sur son blog Secret Défense la photo d’un drone inconnu vu sur la base de Kandahar en Afghanistan. Il faut moins de cinq jours pour apprendre qu’il s’agit du RQ-170 Sentinel opérés par un Squadron de la base de Tonopah dans le Nevada. L’appareil est dédié à la reconnaissance et à la surveillance à haute altitude. Depuis des mois, plus rien n’échappe à la vigilance électronique US.

A l’issue du Dubaï Air Show, du 15 novembre au 9 décembre 2009, un exercice de grande ampleur se déroule à Al Dhafra, la grande base aérienne des Émirats où sont déployés de manière permanente des Mirage 2000-5 français. L’’Advanced Tactical Leadership Course (ATLC), un TLP adapté au Moyen-Orient que les Américains appellent Iron Falcon, s’y déroule depuis deux ans, mais cette année il réunit un plateau exceptionnel : 6 Rafale et 6 Mirage 2000-5 français, 6 F-16 Block 60 et 6 Mirage 2000-9 émiratis, 6 F/A-22 Raptor et 6 F-16CJ américains, 6 Typhoon anglais et autant de F-16MLU jordaniens et de F7PG pakistanais ; soutenus par un Awacs et des ravitailleurs. Près de 60 avions de combat vont simuler des raids d’importance (jusqu’à quarante avions simultanés) dans « des missions réalistes représentatives d’un conflit de haute intensité » et qui vont se dérouler chaque jour. Le dispositif s’insère dans l’activité normale de la zone où chaque jour des dizaines d’appareils effectuent des missions au dessus du Golfe. De quoi rendre nerveux les Iraniens à quelques encablures.

Premier enseignement, l’US Air Force a résolu les problèmes relatifs au déploiement du F/A-22 en Opex. L’avion est en effet à ce point complexe qu’aucun détachement opérationnel extérieur n’avait pu être réalisé jusqu’à celui-ci. Les Rafale sont des visiteurs habituels d’Al Dhafra. Depuis mai 2009, l’Armée de l’Air française a initié un nouveau type de mission. Des Rafale de St Dizier effectuent des vols sans escale jusqu’à Abu Dhabi à 5.000km ; à peine au sol les équipages sont relevés, deux missiles de croisière Scalp-EG prépositionnés sont arrimés à chaque avion qui redécolle dans la foulée pour simuler une attaque d’infrastructures d’intérêt tactique.

Six jours après le démarrage de l’exercice ATLC et alors que les défenses iraniennes ont déjà été testées par les participants à l’exercice, le nouveau commandement iranien de la défense anti-aérienne annonce le début de manoeuvres militaires d’une ampleur sans précédent, sensées exhiber les capacités de défense en cas de frappe extérieure. « En raison des menaces qui pèsent sur nos sites nucléaires, il est de notre devoir de défendre les installations vitales de la nation » déclare le général Ahmad Mighani, chef de la défense antiaérienne. Ces manoeuvres vont durer 5 jours sur 600.000 km”. Une aubaine pour les Rafale, Mirage 2000, Typhoon et Raptor : toutes les émissions électromagnétiques et radar sont soigneusement détectées pour enrichir les bibliothèques des systèmes de contre-mesure. En allumant l’ensemble de leurs systèmes, l’ordre de bataille a pu être visionné en temps réel. Les Iraniens ont vraiment eu peur et ont donné un coup de pouce supplémentaire aux renseignements occidentaux.

Depuis décembre 2009, il ne se passe plus un jour sans que les satellites, drones et avions de renseignement ne surveillent le dispositif iranien gardant à jour l’ordre de bataille.

C’est dans ce contexte qu’Israël vient de lancer un nouveau satellite espion Ofek-9, doté d’une caméra de très haute résolution et que l’exercice Juniper Stallion 2010 a permis, il y a quelques semaines, à l’US Navy d’entraîner les pilotes de F-18 Super Hornet du porte-avion Harry S. Truman dans le sud d’Israël où le range de Nevatim-2 a été mis à leur disposition.

Dans le même temps, Téhéran a annoncé une mobilisation au nord-ouest du pays, au bord de la mer Caspienne, le régime des Mollahs s’inquiétant de ce qui se trame en Azerbaïdjan. Le régime de Téhéran a envoyé ses meilleures troupes, les plus fidèles, les Gardiens de la Révolution, pour s’opposer, selon ses dires, aux forces américaines et israéliennes qui seraient concentrées à sa frontière nord ; mais ce qui l’inquiète vraiment c’est l’activité inhabituelle des bases de l’Otan installées depuis janvier 1999 dans cet ancien satellite soviétique totalement sous influence occidentale.

La guerre psychologique et la propagation de rumeurs, une des grandes spécialités américaines, font désormais partie des ultimes préparatifs en vue d’anéantir le potentiel de nuisance des locataires des palais perses. Et pour préparer les opinions publiques européennes à l’inéluctable, le 18 juin dernier, le Secrétaire à la Défense Robert Gates affirmait que « l’Iran pouvait lancer contre l’Europe des missiles à court et moyen rayon d’action. Je pense que nous n’accepterons pas l’idée d’un Iran nucléaire ».

De quoi justifier un acte d’autodéfense légitime
Be Calm and Wise
19 juillet 2010, 13:13
Be Calm and Wise

Every human being can once in a while
Get upset or even angry without a smile
There are situations which create a malaise
Some have a long fuse and some get ablaze

When we deal with human frustration,
We have to take this into consideration
For misunderstandings, illness or unknown factors
We should not jump to conclusions as fast reactors

If a friend gets nervous and acts in a strange way
First wait, don’t rush to act, rather think and pray
He could be tired or have a fatigue within
As a human being, he is like a fine violin.

Humans are affected by every word, written or said
In a positive or negative way, they will embrace or dread
Wait and try to understand what created his mood.
Any harsh reaction is quite unnecessary and rude.

This is about unpleasant situations, which normally could have been avoided.
Conclusion: be wise and wait calmly, and let the water settle, so you can drink it clean.

Copyright 2010 Emile Tubiana
Re: Faut-il bombarder l'Iran ?
20 juillet 2010, 04:04
On devrai l'attaquer avec des poèmes anglais.
C'est plus rentable.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved