Re: ***** SALLE GABRIEL-DAVID.....5X5...LA STATUE DE PIERRE... LILIA ...CLAIRE-FONTAINE*****
01 juin 2012, 08:56
Albert Siméoni
L’enfant de la Goulette.



Roman.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.



Chapitre IX.

La demoiselle s’absenta un instant puis…

-‘…Il vous attend Mr Moore… !’
-‘…Merci Mademoiselle… !’

Mr Picard, l’attendait devant le seuil de son bureau…

-‘…Mon cher ami, comment allez vous… ! Depuis notre dernière rencontre… !’
-‘…Well… ! Bordeaux a bien change.. !’
-‘…Tout change si vite , mon cher, nous perdons un peu plus de nostalgie au profit du bien être,
même les vieilles pierres ne sont plus respectées ici, tout le vieux quartier a disparu, bien dommage.. !
Alors au sujet de votre requête, je vous attendais pour étudier la chose… ! C’est un projet très ambitieux.. !
-‘…Disons bien plus… ! Un rêve d’adolescent que je veux accomplir… !’
-‘…Ahhhhh… ! Vous les américains, toujours de grands DREAMERS…. !’

Cette expression fit sourire Mr Moore…

-‘…J’apprécie votre remarque, sans le rêve l’Amérique aurait perdu de son côté un peu mystérieux… !
j’ai donc pris la décision d’investir dans la région, pas loin d’ici , du côté de CLAIRE-FONTAINE.. !’
-‘…Un patelin perdu mais très renommé dans le pays basque et ici… ! Un bon choix… !’
-‘… Le Domaine de Brillard… !’
-‘…Je connais, feu mon père avait connu Mr Brillard, un homme digne et plein d’honneur… ! L’avez vous rencontré …. ?’
-‘…Oui, bien sur , mais à première vue, il paraît réticent à céder et j’aurai du mal à le convaincre du bien fondé de ma démarche… ! Je lui ai fais une offre alléchante pour ses vignes mais il y tient et je dois jouer d’astuce .. !’
-‘…Il est dur de caractère , mon défunt père avait du mal à le convaincre de venir chez nous, malgré nos taux attractifs, hélas, depuis la disparition de son fils, le vieux n’a pas pu se relever… ! Notre antenne, là bas, nous informe presque mensuellement des évènements qui s’y passent , mais bon si vous pensez remettre l’affaire sur pieds pourquoi pas, ce serait un bon investissement à la longue et peut être le succès.. !’
-‘…Dans quelques jours , vous aurez un gros virement d’argent, vous placerez le tout en gardant les valeurs étrangères.. ! C’est de l’ordre de trois millions de dollars en attendant l’acquisition . A première vue, l’affaire est à reprendre de bas en haut, rien ne marche chez lui, même les ceps de vignes semblent mourir… ! Je vais mettre le paquet.. ! ‘
-‘…Et que feriez vous du vieux… ?’
-‘…Mon père… ?
-‘…C’est votre père….. ?????
-‘…Je suis son fils, vous êtes le seul à le savoir… !’
-‘…Je me garderai bien de le révéler Mr Pascal Brillard…. !’
-‘…Vous connaissez aussi mon prénom… ?’
-‘…Mais votre papa, vous emmenez aux foires aux vins, à cette époque et j’y allais aussi, et je vous ai croisé à plusieurs reprises, vous avez bien change… !’
-‘…Plus de 15 ans, Mr Picard , ça vous change la vie… !’
-‘…Je suis heureux de vous rencontrer et de travailler avec vous… ! Soyez sur de ma confiance… !’
-‘…J’y compte… !’

Mr Moore se leva et salua le banquier.

Il reprit le chemin du retour…

Il rentra dans CLAIRE-FONTAINE, vers les 13 heures, à l’heure du déjeuner…
Il arrêta le moteur de sa voiture et se dirigea vers la brasserie…
Il y avait monde.

Mr Riyeu l’invita au comptoir…

-‘…Alors , comment allez vous, je vous attendais pour ce matin.. !’
-‘…Je navigue seul en principe Mr Riyeu… ! C ‘est votre fille là sur le tableau… ?
-‘…Oui ma chère Lise croquée par un artiste célèbre du pays… !’
-‘…Raphaël… !’
-‘…Vous connaissez…. ?’
-‘…Plus de 628 tableaux de maître, 128 croquis et 167 dessins au fusain… ! Célèbre de par le monde … !Qui ne connaît pas Raphaël…. !’
- ‘…Je n’ai rien à ajouter, vous semblez tout connaître de lui.. !’
-‘…Servez moi une autre bouteille de votre fameux vin… !’
-‘…Ahahahah… ! Vous en êtes emballe à ce que je vois, je vous en apporte une… !’
-‘…Oui , merci, d’autant que son goût me rappelle quelque chose… !’
-‘…Ah bon… ?’
-‘…Une impression… ! Pas plus… !’

Mr Riyeu comme la veille descend dans sa cave et réapparaît par enchantement …
Tout en versant son vin…

-‘…Alors avez -vous rencontré ce vieux grincheux…… !’
-‘…Je n’ai rien vu d’aussi grincheux comme vous le dites, mais seulement un homme digne mais fatigué
et surtout plein de rancœur…. ! Alors pour le grincheux vous devrez vite oublier ce renom mal approprié.. !

Un homme d’un certain âge, accoudé sur le comptoir contre carre le Riyeu…

-‘…Vous avez raison Monsieur……. ! Mr Brillard est un homme formidable, un vrai homme, honnête, sérieux, dévoué à sa tache, digne devant la perte de sa fille, la maladie de sa femme, sa mort, et la disparition imprévue de son fils Pascal… !’

‘…Oh , encense le encore ce vieux démon qui refuse tout ce qu’on lui propose, il mourra dans le dénuement le plus complet.. ! Firmin.. ! ’

A suivre..


Albert Siméoni
L’enfant de la Goulette.

Roman INEDIT.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.
.


Chapitre X

Mr Moore sentit monter en lui une sourde colère qu’il maîtrisa…
Le vieux monsieur…

-‘…Oui, Monsieur, je peux en témoigner, un homme digne , jamais une embrouille, qui payait ses employés régulièrement pas comme certains ( en toisant le Riyeu ) qui nous faisaient marcher pour quelques sous… ! A l’époque, je travaillais chez lui, il m’offrait plus de deux caisses de bon vin de gratuitement, \bleu{‘…Tiens Firmin, fais en ce que tu en veux… !’ Et sert toi encore si l’envie te prend.. !’} Généreux , un vrai patron . Je n’oublierai pas ce soir, où il me confiait que son fils Pascal avait trouvé une recette miracle pour son vin…Il avait les yeux qui brillaient, il voulait que je sois, gardien de ses chais et goûteur de ses vins … ! Nous l’avons tous abandonné au lieu de l’aider… !’
-‘…Comment abandonné.. ?’ Dit Mr Moore.
-‘…Il avait demande un petit prêt pour la dalle de sa femme Adéle, au lieu de cela, la CORPORATION, dont il est le Président, en pointant son regard sur Riyeu qui baissa les yeux, lui ferma la porte, arguant du fait qu’il ne valait plus rien… ! Des minables, je n’avais pas un sous à cette époque sinon…’
-‘…Sinon quoi… ?’ Répliqua Mr Riyeu ..
-‘…Je lui avançais l’argent, même à perte.. !’
-‘…Balivernes, t’es même pas capable de payer ton verre.. ! Firmin… !’

Mr Moore…

-‘…Vous semblez hautain Mr Riyeu avec tout le monde… ! Vous croyez sans doute appartenir à cette race choisie qui peut tout dire sans subir les conséquences de leurs actes… ?’
-‘…Que voulez vous dire Mr Moore… ?’
-‘…Je veux dire que vous êtes un homme imbu , que votre supériorité financière vous paraît éternelle et que tout vous réussis, sans doute par des moyens…. alors que certaines rumeurs courent sur votre compte…..!’
-‘…Ah je vois que notre grincheux a parle de ce qu’il ne connaît pas et qu’il colporte ces médisances depuis des années ; le pauvre sénile, mais qui donc viendra le secourir dans son état… ?’
-‘…Moi…. ! Mr Moore, j’ai la recette qu’il faut… !’
-‘…Quelle recette… ?’
-‘…Nous nous reverrons Mr Riyeu… ! Je ne vous salue pas… !Et je vous laisse votre gin… !’

Tous les présents entendirent les propos de Mr Moore.

Monsieur Riyeu était surpris par les paroles de cet étranger, qui hier encore, se délectait de son fameux vin 1969. Il ne comprenait pas ce soudain revirement de sa part..

-‘…Tu aurai pu te taire, au lieu de faire le mariol, Firmin… !’
-‘…Je ne suis pas soumis à tes caprices moi, Riyeu… ! Et tu devrais te méfier à mon sens… !Le ricain
semble remonté contre toi… !’
-‘…Qu’est ce que tu en sais…. ?’
-‘…Sa voix….. ! Sa voix….Riyeu… !’
-‘…Quoi sa voix…. ?’
-‘…Elle va porter loin, je te dis… ! Bon, je paye et je fout le camp… ! Méfie toi de la voix….Riyeu… !’
-‘…Oui… ! C’ est ça part…. !’

Mr Moore s’apprêtait à monter dans sa voiture lorsque…

-‘…Mr Moore… !’
-‘…Oui…! Mr Firmin…! Montez dans la voiture, il caille dehors… !’
-‘…Merci… !’
-‘…J’ai apprécie vos propos… !’
-‘…Je n’ai dis que la vérité… ! Et la vérité ça ne plait pas… !’
-‘….Quelle vérité… ?’
-‘…Le jeune Pascal à cet l’époque avait engrossé la fille Riyeu… !’
-‘….Comment le savez vous… ?’
-‘…Deux soirs avant sa fugue, je l’avais surpris tout en pleurs…Il m’a tout raconté… ! Je me suis bien gardé d’en parler au vieux…. ! Je garde ce secret depuis 15 ans… !’
-‘…Mais pourquoi me l’avouer à moi…. ?’
-‘…Votre voix monsieur Moore…. ! A moins que j’hallucine…. ! Je l’aimais bien ce gosse…. !’
-‘…Que savez d’autre sur la fille… Riyeu?’
-‘…Lise… ?Elle a accouché d’une fille… ! Tout le monde le sait au village… ! Mais personne n’en parle… !
un secret de polichinelle… ! Elle doit avoir bien 14 ou 15 ans aujourd’hui… ! Elle vit chez une tante, Armanda, la sœur de Riyeu ; pas très loin de la frontière espagnole … ! On lui a fait croire qu’elle avait mit au monde un bébé mort né… !
-‘…Qu’est ce que vous me racontez là… ?’
-‘…Le père Brillard ignore ce fait…. ! Il n’a toujours pas compris la haine que lui voue Riyeu.. !’
-‘…Savez vous où elle se trouve, l’adresse… ?’
-‘…Oui, à l’époque la Berthe sa femme, me chargeait de lui remettre , tous les trois mois, un tas de vêtement pour la petite…Et des cadeaux aussi ! Je saurai retrouver la maison… ! A Gorganza…. ! A 300 km d’ici…Mais pourquoi attachez vous tant d’importance à ce Riyeu… ?’
-‘…Qu’est devenue LISE… ?’
-‘…Lise…. ? Personne ne la voit plus au village depuis…. ! C’est un sujet tabou…. ! Riyeu évite d’en parler… !
Vous pouvez me laisser ici, je ne suis pas loin de chez moi… !’
-‘…Je pense que Mr Brillard serait heureux de vous voir… !’
-‘…Cela fait plus de quelques années que je ne suis pas descendu lui rendre visite, la dernière fois, il m’a houspillé, il ne voulait plus voir personne qu’il disait… !’
-‘…C’est une personne au demeurant assez fragile, qui s’est forgée une carapace, mais il a du cœur.. !’

A suivre…
Albert Siméoni
L’enfant de la Goulette.


Roman.Inédit.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.

Chapitre XI.


Ils arrivèrent au DOMAINE...Le vieux était debout sur le seuil de sa porte..

-‘…Mr Brillard, je vous apporte une vieille connaissance… !’
-‘…Rentrons… !’
-‘…Salut Brillard… ! Dit Firmin à l’adresse du vieux.
-‘…J’ai fais cuire deux bons coquelets au vin rouge… ! Asseyez vous… ! Tiens Firmin ouvre cette bouteille… !’
-‘...Vous l’avez enfin ouverte la caisse… ?’ Dit tout heureux Mr Moore.
-‘…Vas y Firmin … ! Qu’est ce que tu attends…. !’

Le Firmin , avec précaution déboucha la vieIlle bouteille de 10 ans sous le regard attentif du vieux…
En bon connaisseur, il versa une mesure de liquide dans le verre.

-‘…Quelle limpidité…. ! Je sens que je vais être surpris… !’

Le vieux compagnon goûta au vin et resta un moment comme pétrifié…Sans voix..

-‘….Qu’est ce qu’il t’arrive, Firmin… ! Tu a vu la muse Orphée… ? Dit Brillard…

Silence de Firmin…

-‘…On attend de boire … !’ Ajouta encore une fois Brillard légèrement impatient.

Firmin….Enfin…

-‘…Mère de D ieu, Qu’est ce que je viens de goûter là ????’ Attendez …Je ne crois pas mes papilles..
Brillard, il est de toi ce vin…. ?’ Tu me l’as caché… ?’
-‘…Couillon que tu es, c’est une vieille caisse qui ronflait dans l’étable… ! Elle dort là bas avec mes vaches depuis … ! L’odeur de la crotte a peut être fermenté dedans… !’
-‘…Il ne s’agit pas d’odeur de crotte, imbécile… ! C’est la recette de ton fils mais en mieux, plus subtile… ! Fleurie… !’
-‘…Elle vient des states… ! Imbécile toi même… ! Mr Moore l’a vu … !’
-‘…Ah bon, il est vivant ton fils Pascal…. ? Tu ne me l’as pas dit… !’
-‘…Que je te le diIIIse….. ? Je ne t’ai pas vu depuis un siècle, comment veux tu que le savoir, Monsieur Moor vient de me le dire, il y deux jours… ! Il va même venir ….la semaine prochaine.. !’
-‘….A la bonne heure… ! Je savais qu’il reviendrait ton Pascal… !’
-‘…Tu ne sais rien, verse nous à boire au lieu de dire des conneries… !’

le vieux goûte aussi au vin…

-‘…Oui, tu as raison, c’est tout mon fils, ce vin… ! Il est même plus veloute que celui du connard.. !’

Mr Moore baissa les yeux…

-‘…Que fait il là bas , Pascal …. ? Monsieur Moore…. ?’
-‘…T’occupes pas de ce qu’il fait, boit et tais toi… !’ Répond Brillard…En adressant un coup d’œil complice à Mr Moore.

le vieux se leva pour servir le dîner….Au cours du repas…

Mr Moore..

-‘…J’ai change d’avis Mr Brillard, je n’achète plus , je vous propose une association ; j’investis dans votre domaine, vous en serez le gérant majoritaire ; vous apportez le terrain et moi les espèces… ! On créera une SARL CHATEAU BRILLARD ET FILS…. !’
-‘…Et mon fils… ?’
-‘Il aura ses parts dans l’affaire à hauteur de 35%, vous 51% et moi le reste… !’
-‘…Qu’il vienne pour en discuter… ?’
-‘…J’ai tous les pouvoirs, il ne peut pour l’instant venir, il traite un gros marché en ASIE… !’
-‘…Dans ce cas, j’attendrais, j’ai bien attendu 15 ans alors, un peu plus ou un peu moins , je ne vais pas
le déranger pour cela, l’important est qu’il soit en bonne santé… ! Mais pourquoi ne m’a t’il jamais écrit… ?’
-‘…Si…. ! Il vous a écrit plusieurs fois, mais sans réponse… !’
-‘…Je vous fais confiance, je signerai les documents de ma nouvelle renaissance… !’

Firmin…

-‘…Sans doute que le beau frère du Riyeu le chef de poste interceptait les missives qu’il lui remettait, un goujat celui là… ! ‘
Moore…..‘…Las de ne pas recevoir de réponses, il s’est arrête d’écrire… !
Firmin…..‘…Le gang des mafieux… !’
Moore…..‘…Il est excellent votre ragoût Mr Brillard… !’
Brillard….‘…Une vieille recette de ma femme.. !’
Moore…..‘…Nous allons commencer les travaux d’aménagement dans le courant du mois … ! Votre fils a tout prévu… ! Il pense que deux ans suffisent pour récolter nos premières grappes et par là, fabriquer notre première bouteille de vin CHATEAU BRILLARD…. !’
Brillard….‘…Allons Firmin, mets toi au travail… !’
Firmin…….‘…A mon âge, j’ai 58 ans… !’
Brillard……‘…Tu as dis la même chose quand tu avais 20 ans, fainéant… ! Tu garderas les vaches en attendant .. !’
Firmin…….‘…Je vais mettre mon bleu de chauffe… !’
Brillard……‘…Je l’ai foutu à la poubelle , couillon.. !’

Trois semaines plus tard…3 semis- remorques bâchées, pleines de matériaux, dévalent le sentier des Alouettes On devine des cuves à vin, des tonneaux, des grandes citernes à eau, des poteaux, des rouleaux de fils électriques, de barbelés, du grillage et des pieux.. etc….
Mr Moore, Brillard et Firmin sont debout devant la ferme pour les réceptionner. Une grue à flèche suit.
La vieille barrière désuète, devenue inutile, a été remplacée par une plus moderne, coulissante en fer forgé, chapeaute par une grande enseigne où l’on peut lire…..‘…CHATEAU BRILLARD ET FILS..’ en grosses lettres jaunes sur fond bleu.

Dans le village, la rumeur a prit sa vitesse de croisière. Les conversations dans les chaumières et la brasserie
vont bon train.

-‘...Le vieux retape sa ferme… ! Un vieil oncle d’Amérique lui a légué une fortune…. !’
-‘…Quel oncle … !’ Répond Riyeu d’une voix étouffée…dans sa brasserie ; les regards se croisent et se décroisent.
-‘…T’emballes pas Riyeu… ! Le Moore s’est introduit dans la pêche et loin de la pourrir, il va tout chambouler dans la région.. !Le bruit court qu’il a une recette qui risque de détrôner ton 1969… !’
-‘…Tu mérites bien ton surnom de connard….Germain… !’
-‘…Le connard comme tu le dis si bien, est fier de l’être quand le cocu du village hausse le ton… !’

A suivre…

Re: ***** SALLE GABRIEL-DAVID.....5X5...LA STATUE DE PIERRE... LILIA ...CLAIRE-FONTAINE*****
11 juin 2012, 11:48
Albert Siméoni
L’enfant de la Goulette.



Roman.

CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.
Chapitre XII.

Ils arrivèrent au DOMAINE...Le vieux était debout sur le seuil de sa porte..

-‘…Mr Brillard, je vous apporte une vieille connaissance… !’
-‘…Rentrons… !’
-‘…Salut Brillard… ! Dit Firmin à l’adresse du vieux.
-‘…J’ai fais cuire deux bons coquelets au vin rouge… ! Asseyez vous… ! Tiens Firmin ouvre cette bouteille… !’
-‘...Vous l’avez enfin ouverte la caisse… ?’ Dit tout heureux Mr Moore.
-‘…Vas y Firmin … ! Qu’est ce que tu attends…. !’

Le Firmin , avec précaution déboucha la vieIlle bouteille de 10 ans sous le regard attentif du vieux…
En bon connaisseur, il versa une mesure de liquide dans le verre.

-‘…Quelle limpidité…. ! Je sens que je vais être surpris… !’

Le vieux compagnon goûta au vin et resta un moment comme pétrifié…Sans voix..

-‘….Qu’est ce qu’il t’arrive, Firmin… ! Tu a vu la muse Orphée… ? Dit Brillard…

Silence de Firmin…

-‘…On attend de boire … !’ Ajouta encore une fois Brillard légèrement impatient.

Firmin….Enfin…

-‘…Mère de D ieu, Qu’est ce que je viens de goûter là ????’ Attendez …Je ne crois pas mes papilles..
Brillard, il est de toi ce vin…. ?’ Tu me l’as caché… ?’
-‘…Couillon que tu es, c’est une vieille caisse qui ronflait dans l’étable… ! Elle dort là bas avec mes vaches depuis … ! L’odeur de la crotte a peut être fermenté dedans… !’
-‘…Il ne s’agit pas d’odeur de crotte, imbécile… ! C’est la recette de ton fils mais en mieux, plus subtile… ! Fleurie… !’
-‘…Elle vient des states… ! Imbécile toi même… ! Mr Moore l’a vu … !’
-‘…Ah bon, il est vivant ton fils Pascal…. ? Tu ne me l’as pas dit… !’
-‘…Que je te le diIIIse….. ? Je ne t’ai pas vu depuis un siècle, comment veux tu que le savoir, Monsieur Moor vient de me le dire, il y deux jours… ! Il va même venir ….la semaine prochaine.. !’
-‘….A la bonne heure… ! Je savais qu’il reviendrait ton Pascal… !’
-‘…Tu ne sais rien, verse nous à boire au lieu de dire des conneries… !’

le vieux goûte aussi au vin…

-‘…Oui, tu as raison, c’est tout mon fils, ce vin… ! Il est même plus veloute que celui du connard.. !’

Mr Moore baissa les yeux…

-‘…Que fait il là bas , Pascal …. ? Monsieur Moore…. ?’
-‘…T’occupes pas de ce qu’il fait, boit et tais toi… !’ Répond Brillard…En adressant un coup d’œil complice à Mr Moore.

le vieux se leva pour servir le dîner….Au cours du repas…

Mr Moore..

-‘…J’ai change d’avis Mr Brillard, je n’achète plus , je vous propose une association ; j’investis dans votre domaine, vous en serez le gérant majoritaire ; vous apportez le terrain et moi les espèces… ! On créera une SARL CHATEAU BRILLARD ET FILS…. !’
-‘…Et mon fils… ?’
-‘Il aura ses parts dans l’affaire à hauteur de 35%, vous 51% et moi le reste… !’
-‘…Qu’il vienne pour en discuter… ?’
-‘…J’ai tous les pouvoirs, il ne peut pour l’instant venir, il traite un gros marché en ASIE… !’
-‘…Dans ce cas, j’attendrais, j’ai bien attendu 15 ans alors, un peu plus ou un peu moins , je ne vais pas
le déranger pour cela, l’important est qu’il soit en bonne santé… ! Mais pourquoi ne m’a t’il jamais écrit… ?’
-‘…Si…. ! Il vous a écrit plusieurs fois, mais sans réponse… !’
-‘…Je vous fais confiance, je signerai les documents de ma nouvelle renaissance… !’

Firmin…

-‘…Sans doute que le beau frère du Riyeu le chef de poste interceptait les missives qu’il lui remettait, un goujat celui là… ! ‘
Moore…..‘…Las de ne pas recevoir de réponses, il s’est arrête d’écrire… !
Firmin…..‘…Le gang des mafieux… !’
Moore…..‘…Il est excellent votre ragoût Mr Brillard… !’
Brillard….‘…Une vieille recette de ma femme.. !’
Moore…..‘…Nous allons commencer les travaux d’aménagement dans le courant du mois … ! Votre fils a tout prévu… ! Il pense que deux ans suffisent pour récolter nos premières grappes et par là, fabriquer notre première bouteille de vin CHATEAU BRILLARD…. !’
Brillard….‘…Allons Firmin, mets toi au travail… !’
Firmin…….‘…A mon âge, j’ai 58 ans… !’
Brillard……‘…Tu as dis la même chose quand tu avais 20 ans, fainéant… ! Tu garderas les vaches en attendant .. !’
Firmin…….‘…Je vais mettre mon bleu de chauffe… !’
Brillard……‘…Je l’ai foutu à la poubelle , couillon.. !’

Trois semaines plus tard…3 semis- remorques bâchées, pleines de matériaux, dévalent le sentier des Alouettes On devine des cuves à vin, des tonneaux, des grandes citernes à eau, des poteaux, des rouleaux de fils électriques, de barbelés, du grillage et des pieux.. etc….
Mr Moore, Brillard et Firmin sont debout devant la ferme pour les réceptionner. Une grue à flèche suit.
La vieille barrière désuète, devenue inutile, a été remplacée par une plus moderne, coulissante en fer forgé, chapeaute par une grande enseigne où l’on peut lire…..‘…CHATEAU BRILLARD ET FILS..’ en grosses lettres jaunes sur fond bleu.

Dans le village, la rumeur a prit sa vitesse de croisière. Les conversations dans les chaumières et la brasserie
vont bon train.

-‘...Le vieux retape sa ferme… ! Un vieil oncle d’Amérique lui a légué une fortune…. !’
-‘…Quel oncle … !’ Répond Riyeu d’une voix étouffée…dans sa brasserie ; les regards se croisent et se décroisent.
-‘…T’emballes pas Riyeu… ! Le Moore s’est introduit dans la pêche et loin de la pourrir, il va tout chambouler dans la région.. !Le bruit court qu’il a une recette qui risque de détrôner ton 1969… !’
-‘…Tu mérites bien ton surnom de connard….Germain… !’
-‘…Le connard comme tu le dis si bien, est fier de l’être quand le cocu du village hausse le ton… !’


A suivre…
Roman.Inédit.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.
.


Chapitre XIII.

Riyeu sort de derrière de son comptoir pour laver l’affront.
Les clients s’interposent…

-‘…Fout le camp connard… !’ Hurle Riyeu au bord de la syncope.
-‘…Oui…. ! Avant que tout foute le camp chez toi… !’ Rétorque Germain en sortant.

Riyeu par la colère se sent mal. Son assistant Girard l’aide et le fait asseoir. Ce dernier téléphone aussitôt à son médecin personnel, Mr Bailly. Riyeu a le visage pâle et tremble des mains.

Le chantier du Brillard avance. Beaucoup plus vite que prévu.
En deux mois toutes les citernes ont été posées ainsi que les poteaux électriques. Une nouvelle étable est venue remplacée l’ancienne, presque en ruine. Plus de 50 gros bras, recrutés dans les environs, ont mis à bas plus de 2000 pieds de vigne stériles. De nouveaux chais ont été installé ainsi qu’un grand générateur à courant alternatif. Un système d’arrosage, venu d’Israël, court sur le sol, d’entre les pieds des ceps. Toute la plantation est entourée d’une grande clôture.
Les moteurs des tracteurs et excavatrices tournent à plein régime, comme des mouches autour d’une viande faisandée, pour tout niveler. Des sillons sont creusés dans la nouvelle terre meuble acquise et débarrassée de ses herbes sauvages et cailloux.

Un permis d’agrandissement, déposé depuis un mois, à l ‘Office des Terres domaniales a été agrée. 20 Hectares supplémentaires sont venus enrichir les 20 autres .

Des planteurs saisonniers , travaillant d’arrache pieds plus de 8 heures par jour et relayés par une autre équipe de nuit , ont planté un grand nombre de pieds de vigne arrivés à maturation.
Une société en bâtiment ‘…BAIQUE ET FRERES… ‘ a été retenu suivant un cahier des charges rigoureux pour la construction, selon des normes architecturales de la région, de ce qui sera le futur siége de la SARL’ …CHATEAU BRILLARD ET FILS…’Sous l’œil attentif de Mr Moore et ravi de Brillard et Firmin.

Brillard….
-‘…Firmin, tu ne trouves pas que tout cela va vite… ?’
Firmin..
-‘…J’ai comme l’impression que demain nous allons vendanger… !’
-‘…Avec mon fils, tout peut arriver, tu sais… ! Il paraît que chez eux, les buildings naissent et meurent en une journée… !’
F…..‘…Enfin, l’important est que ton fils vienne et qu’il mette les choses au point… !’
B….‘…Quels points… ?’
F….‘…Les points, c’est tout… ! Mr Moore est un homme de classe.. !…Quel type… !’
-‘…J’ai comme l’impression… !’
-‘…Ce n’est qu’une impression… ! Un doute… !’
-‘…Comment… ?’
-‘…Non rien, rien de rien … ! …Sais tu où se trouve Lise, la fille de Riyeu… ?’
-‘…Qu’est -ce que j’en sais…. ? Je viens de retrouver mon fils et tu me parles de cette grue… !’
-‘…Parle pas comme ça d’elle, elle n’est qu’une victime… !…Moi je le sais…. !’
-‘…Tu sais quoi, et puis pourquoi tu me parles d’elle… ? Après tant d’années…. ?! Mais dis moi toi et depuis quand tu parles à mots couverts…. ?’
-‘…Je n’ai rien dit Brillard ; couvrir les mots, c’est pas un péché, non… ? Juste pour ne pas qu’ils aient froids , c’est tout… !’
-‘…Va couvrir mes vaches en attendant, il va geler ce soir… ! Conclue Brillard.

Arrive Mr Moor….

-‘…Mr Firmin, voici votre paie…. ! Vous aurez une fiche dés que mon comptable sera là…!
F…-‘…30 000 Frs…. ?’
M..-‘…Oui, vous avez travaillé durant une période allant du 15 Octobre au 15 Janvier non ???
-‘…Oui mais je n’ai fais que m’occuper des vaches… ? C’est trop…. ?’
-‘…Ben donnes moi la moitie si ça te fait chier le fric…. !’ Dit Brillard…
-‘…Je garde… !Merci Mr Moore.. !’
-‘…Vous êtes embauchés à plein temps , vous surveillerez le vin dans les chais…! Le moment venu… !’
-‘…Merci… ! Mr Moor… !’
-‘….La construction du CHATEAU se terminera dans trois mois soit en Mai, en attendant nous logerons dans des mobil- home qui viendront cette après midi, , et si nous sommes en avance sur nos prévisions, nous pourrons déjà récolter nos premières grappes vers Septembre pour ce qui de la première tranche …En attendant les autres… ! Nous pourrons en tirer quelques milliers de bouteilles … ! Si tout se passe bien… !’
-‘…Mais vous, vous ne rentrez pas aux states… !Mr Moore… ?…Vous n’avez pas de famille…. ?’
-‘…Si bien sur, elle sera là très prochainement, ne vous inquiétez pas, j’ai tout prévu… ! Firmin… !’
-‘…Dans ce cas, je ne dirais plus rien…. !’

Le lendemain matin….

-‘…Bonjour Mr Moore…. ! J’ai quelque chose à vous dire… ! ’
-‘…Bonjour Firmin…! Justement je voulais vous dire aussi que vous serez chargé de vérifier les plants de ceps de vigne qui ont été planté…. ! Vous supervisez le tout et vous choisirez votre équipe dés cet après midi… !’
-‘…Merci Mr Moore, c’est au sujet de Lise…. ! Je sais où elle se trouve… !’
-‘…Pourquoi ne pas me l’avoir dit … !Plus tôt… ?’
-‘…Je vous le confesse maintenant, je ne peux plus gardez ça pour moi… ! Demain, je serai peut être mort… !’
-‘…Où vit elle… ?’
-‘…Elle vit à Marseille…. ! Dans un petit village , à la Batarelle… ! Seule, mais chaque année, elle vient passer les fêtes de Noël… ! Chez ses parents… !’
-‘…C’est long je ne peux… !’
-‘…Mais pourquoi enfin tenez vous à la voir… ?’
-‘…C’est pour Pascal, il veut la voir… !’
-‘…Ah… ! Je comprends mieux… !’
-‘…Il veut que j’aille voir sa fille… ! Je lui en ai parle … ! Il est tombé des nues quand je lui ai annoncé la nouvelle…. !’
-‘…Mais pourquoi remuer le passe bon D ieu… ?’
-‘…J’ai des recommandations très strictes à ce sujet… !’
-‘…Un vrai maître chanteur ce Riyeu. Ils s’aimaient très fort ces deux jeunes gens, et sous la menace, il a fait craquer le petit.. ! Il n’a jamais aimé le père Brillard ! Alors avec cette histoire de grossesse, il est devenu fou de rage… ! ll m’avait montré le secret de sa recette le jeune Pascal… ! Comme je vous l’ai dis . Juste deux jours avant son départ… !\bleu{ Je dois m’en débarrasser… !} ’ ajouta t’il… !\bleu{’ …Pour le bien de ma famille… !’} Je ne comprenais pas cette allusion… ! Ce n’est que plus tard, lorsque la mère Bourrache, la sage-femme, appelée quelques mois plus tard au chevet de Lise, que j’ai fais la relation entre la confidence de Pascal et cet accouchement. La mère Bourrache est la femme de mon oncle René, et ce soir là, elle avait dit au téléphone…. \bleu{‘…J’arrive Mr Riyeu… !’} Ce n’était pas sa femme qui allait mettre au monde un enfant, donc par déduction sa fille Lise, et pour mieux me conforter dans cette idée, j’ai pris ma carriole, et constaté que la Bourrache, après une heure et demi d’absence , sortait de chez eux… ! Le lendemain, Joseph m’avouait entre deux verres de vin…bleu{’ …Une belle fille qu’elle a … ! } ‘ Sous entendu Lise…. ! Mais on a lui a fait croire que la petite était morte née… ! Depuis ce jour, Lise avait disparu de la circulation… !’
-‘… Pascal décidera, après tout, il en est le père… ! Si elle vivante ! Non… !’
-‘…Vous voulez dire qu’il va demander sa reconnaissance en paternité… ?’
-‘…Sans doute… ! Il y a bien une trace de cette naissance quelque part non ????’
-‘…Oui à la Mairie…. ! Mais c ‘est Riyeu le Maire…. ?’
-‘…Riyeu n’est pas la loi à ce que je sache… ! ‘
-‘…Oui… ! Mais que comptez vous faire alors…. ?’
-‘…Je vais aviser Pascal … !’
-‘…Vous connaissez la dernière nouvelle qui court là haut… ?’
-‘…Non… ?’
-‘…Riyeu s’est senti mal il y deux mois, une altercation qui a mal tourné avec Germain … !’
Il est mal au point… ! Son cœur… ! Il paraît que Lise va venir le voir… ! Dans deux jours… !’
-‘…Ah bon… ??’
-‘…Oui, donc faites passer la nouvelle à Pascal… !’
-‘…Non, je préfère la rencontrer d’abord… ! Ensuite j’aviserai Pascal.. !’
-‘…Ah , c’est mieux ainsi.. !’
-‘…Vous dites dans deux jours… ?’
-‘…Oui, elle arrive en générale avec le train de 8 heures 35 à Pau… ! Ensuite elle prend le car…. ! Elle arrive trois heures plus tard ici… !’
-‘…Mais Firmin…. ! Comment faites vous pour savoir tout cela …. ?’
-‘…Je connais ses habitudes Mr Moore… ! C’est moi qui l’a prenait autrefois à l’arrêt du train régional à Mont -la –Rivière avec la voiture de son père..!’
‘…Bon , nous devons suivre l’avancement des travaux, nous sommes presque à la fin du chantier.. ! Demain
les tracteurs s’en vont, nous recevrons par contre deux engins flambants neufs pour vaporiser les feuilles des vignes et ainsi les protéger des maladies… ! Vous verrez, deux merveilles dans le genre.. !’

A suivre…


Roman.Inédit.

CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.



Chapitre XIV.

En gare de Pau…
Le train n° 546 venant de Marseille est annoncé et rentre en gare à l’heure précise comme indiquée par Firmin deux jours auparavant.

Mr Moore est sur le quai. Il reconnaît de loin le visage de Lise pour l’avoir vu sur le cadre dans la brasserie de son père.

Lise descend un quart d’heure plus tard, après l’arrêt du train ; une valise à la main.
Elle pose celle ci sur un chariot trouvé errant à proximité de sa descente.
Elle avance parmi la cohue quand par inadvertance elle trébuche sur Mr Moore. Ce dernier reçoit les roues du chariot sur son talon, et feint d’avoir mal.
La jeune fille est désolée et se penche pour voir les dégâts.

-‘…Oh… ! Ce n’est rien Mademoiselle… !Une égratignure sans importance.. !’
-‘…Voulez vous que j’appelle une ambulance… ?’
-‘… Non , je peux quand même marcher… !’
-‘…Faites alors un bout de chemin, avec moi, rien que pour voir votre état de marche… !’
-‘…Ok… ! Mais je dois chercher un colis à la consigne.. !’
-‘…Bon , je vous accompagne alors… ?’
-‘…Vous n’êtes pas obligés… !’
-‘…Personne ne m’attends donc je suis libre… !’
-‘... Mais je préfère que vous m’attendiez ici… !’

Mr Moore se dirige vers la consigne. Un prétexte.
Cinq minutes plus tard….Il revient bredouille.

-‘…Il n’est pas encore arrivé, je reviendrais plus tard, si j’ai le temps.. !’
-‘…Vous semblez ne pas être français… ?’
-‘…Je suis américain… ! En effet… ! Je suis de passage en France, et j’habite le pays basque provisoirement… !’
-‘…Ah bon…. ? Et où cela… ?’
-‘…Bah, un petit patelin pas loin de Claire-Fontaine… !’
-‘…Mais justement, c ‘est là qu’habitent mes parents… !’
-‘…Quelle étrange coïncidence… !’
-‘…Je m’appelle Lise Riyeu… ! Connaissez vous mon père .. ???’
-‘…Oui, mais juste un peu, je l’ai rencontré deux ou trois fois… !’
-‘…Ca alors…. ! La providence… ! Bon, je vais vous quitter et peut être que nous nous reverrons, Claire-Fontaine est si petit… !’
-‘…Mais je peux vous déposer si vous le désirez Mlle Lise… ! Je me nomme Théodore Moore… !’
-’…Mon père est souffrant et d’habitude, c’est un ami qui vient me prendre, mais apparemment, ils ont du se brouiller, cela arrive souvent avec lui, il est un peu caractériel…Depuis quelque temps, je le trouve nerveux … ! Mais ce serait abuser de votre gentillesse… !’
-‘…C’est sur mon chemin, je suis hébergé chez Mr Brillard… !’
-‘…Monsieur Brillard…. ?’
-‘…Oui… ! Vous connaissez… ?’
-‘…J’ai connu autrefois le fils… ! Pascal…. !’
-‘…Ah… ! Il en parle si peu … !’

Ils arrivent devant la voiture .

-‘…Voilà nous y sommes , montez devant… ! Je vais placer vos affaires à l’arrière.. !’

Elle monte….Mr Moore démarre.

L….‘…J’ai de la chance, il fait beau… !’
M….‘…Oui, hier par contre le temps était au gris.. ! Que faites vous dans la vie…. ? Mlle Lise… !’
-‘…Je suis gérante de la succursale de mon père. Il m’incombe d’expédier les vins de partout dans le monde…. ! J’ai un bureau à proximité des quais et donc je fais office aussi de transitaire ; deux employés à mon service, je ne m’en plains pas… !’
-‘…Mais pourquoi ne pas être restée auprès de votre père pour l’aider.. ???’
-‘…Oh, il a préféré que je sois loin de Claire-Fontaine … ! Et puis à l’époque j’étais très perturbée, il fallait que je m’éloigne … ! Je suis restée quelque temps chez mon oncle à Pau pour poursuivre mes études… ! ll voulait que je prenne du recul … ! ’
-‘…Prendre du recul … ? Mais par rapport à quoi…. ?’
-‘…C’est une histoire ancienne…. ! Qui m’est personnelle… !’
-‘…Excusez moi, je sens que je vous rend triste avec ma curiosité…
!’


A suivre…
Roman.Inédit.

CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.


Chapitre XV.

Ils roulent pendant une bonne demi heure en silence puis….

-‘…Cela fait plus de 15 ans que je garde cela en moi, et par moment j’étouffe ; je suis comme on le dit seule malgré toute la richesse de mon père…… ! Désemparée… !’
-‘…Mais vous auriez pu facilement trouver un compagnon, vous êtes si belle… !’
-‘…J’ai lié mon esprit à un fantôme, avec l’espoir qu’il revienne ; j’ai eu ce malheur, à 15 ans et à cet âge là, cela vous marque pour toute la vie… ! Je ne peux plus m’attacher ou à aimer quelqu’un d’autre… !
Il s’appelait Pascal, il était beau ce garçon de mon village… !’
-‘…Vous parlez de ce Pascal Brillard… ! N’est ce pas… ?’
-‘…Oui, il n’y avait qu’un seul, c’était un jeune homme charmant, seulement mon père a découvert notre liaison. Sur un accès de colère, je lui avouais ma grossesse. J’étais mineure et dans ce genre de hameau, le scandale aurait entaché l’honneur de mon père. Maman était pour cette alliance mais pas lui. Lorsque j’ai accouchée plus tard, l’enfant était mort né… !’

Mr Moore détourna sa tête par la confidence, une légère émotion crispa son visage à l’insu de Mlle Lise.

-‘…Vous l’aimez encore ce Pascal… ?’
-‘…Oui, autant vous le dire sans regret, je l’aime encore… ! Mais on ne peut faire revivre les disparus, il ne m’a jamais écrit depuis sa fuite, et je n’ai jamais compris pourquoi il a fui… ! J’ai voulu en savoir plus et j’avais demandé à Firmin, l’homme à tout faire de mon père, qui portait nos petits messages, s’il savait où il était ; Firmin l’ignorait… ! Même son père Mr Brillard, l’ignorait. Je n’ai pas osé descendre là bas chez lui de crainte que mon père le sache… !’
-‘…De quel sexe était il votre enfant… ?’
-‘…Une fille m’a t’on dit… ! Elle aurait eu 15 ans aujourd’hui si elle avait survécu… !’
-‘…Vous savez les langues commencent à se délier là bas… !’
-‘…Arrêtez vous à la prochaine aire de stationnement… ! S’il vous plait.. !’
-‘…Mais pourquoi….. ?’
-‘…J’ai faim et soif et surtout envie de me soulager… !’
-‘…Ah ok, je n’y avais pas pensé… !’

Mr Moore bifurque dans une aire de repos.

-‘…Je vous accompagne et si vous le désirez on se restaure légèrement… !’
-‘…Bien, allons y alors… !’

Ils descendent et rentrent dans la salle d’un MAC DONALD pour se reposer .
Mlle Lise s’absente un instant puis revient s’asseoir auprès de Mr Moore..

-‘…Mais au fait qu’est ce qui vous amène dans notre village… ?’
-‘…Je suis chargé d’acheter le DOMAINE DE BRILLARD pour le compte de ma société installée en Californie, les travaux ont commence, tout va changer là bas… ! Dans quelques mois, nous pourrons récolter et commercialiser notre première cuvée… !’
-‘…Vous comptez concurrencer mon père avec son 1969… ? Personne n’est arrivée à le faire… !’
-‘…Moi, je le ferai…. !’
-‘…Vous.. ?
-‘…Mon patron plutôt…. !’
-‘…Cela m’étonnerait, il est indétrônable le fameux CHATEAU RIYEU… !’
-‘…Oh que si, n’ayez crainte, son règne va se terminer… !’
-‘…Je ne comprends pas votre attitude, vous semblez en vouloir à mon père bien plus qu’à son cru… !’
-‘…Aux U.S.A , la compétition ne s’arrête que lorsque il y a mise à mort de son adversaire, il n’y a pas de sentiments chez nous dans les affaires… !’
-‘…La mise à mort.. ? Comme en tauromachie… ?
-‘…Oui, exactement Mlle Lise… !’
-‘…Je comprends par là que vous êtes donc chargé pour mettre à bas mon père… ?’
-‘…Oui, je suis chargé de le faire… !’
-‘…Dans ce cas là, Mr Moore, je suis désolée, je vous quitte et vous laisse, je rentre par d’autres moyens… !’

Elle se lève et se dirige au bar…
Mr Moore est surprit par l’attitude de la jeune fille…Il va vers elle…

-‘…Je suis désolé.. !
-‘…L’affaire est entendue.. !’

A suivre…

Chapitre XVI.

Elle demande un taxi au bar man…
Une demi-heure plus tard, elle monte dans la voiture affrété sous le regard de Mr Moore.

-‘…Quel con que je suis…’ Se dit il en lui même..

L’incident sur le père Riyeu a chamboulé ses plans. Il rentre seul au DOMAINE.

De son côte, Mlle Lise est arrivée chez ses parents. Elle est accueillie par sa maman .
Elle a juste le temps de poser sa valise et d’ôter ses vêtements qu’elle se dirige vers la chambre de son père souffrant…

-‘…Alors ma fille, et ce voyage… ?’
-‘…Bien, père, j’ai eu la surprise de me faire accompagner par un arrogant, un certain Mr Moore, du moins pour une partie de mon trajet.. !’
-‘…Mr Moore, mais qu’est ce qu’il faisait là bas à Pau… ?’
-‘…Retirer un colis à la gare, et involontairement nous avons lié connaissance puis il a déraille sur un sujet .. !’
-‘…Quel sujet… ? De quoi a t’il pu t’entretenir celui là…. !’
-‘…Bof, il délire, il compte détrôner ton vin, il y met un point d’honneur et je n’ai pas appréciée son ton.. !’
-‘…Depuis qu’il a mit le pied au village, il semble s’acharner contre moi, je ne connais pas le motif… ! Tu t’es confiés à lui… ! Alors… ?’
-‘…Juste un besoin de parler, c’est tout, et puis je n’ai rien à cacher tu le sais bien.. !’
-‘…Si… ! Si…les affaires de famille ne se racontent pas envers un étranger… !’
-‘…Mais pourquoi s’énerver de la sorte, l’incident est clos… !’
-‘…Il reviendra à la charge ce fouille merde.. !’
-‘…Il n’aura plus mon oreille en tout cas… !’
-‘…Je l’espère ma fille, va te reposer… ! Chérie.. !’

Lise monte dans sa chambre et se déshabille…Elle s’allonge tout en sirotant un verre de raisin frais que sa maman lui a pose sur la commode. Puis se lève pour se diriger vers la fenêtre et contempler les longues rangées de ceps dénudes et endormis.

Mr Moore de son côté , est arrivé chez Mr Brillard. Les fondations de son CHATEAU sont terminées et le maître d’œuvre, Mr Laurent l’informe que tout sera fini, dans les règles de l’art, vers la mi-Mai.
Le vieux Brillard est enchanté par la nouvelle autant pour le Firmin. Ils vont pouvoir vivre comme des châtelains.

Chez elle, Lise repasse dans sa tête la conversation d’avec Mr Moore. Elle ne comprend surtout pas l’acharnement de ce dernier à vouloir contrer son père. Un étranger qui vient de Californie avec dans la tête une idée fixe soulève en elle des interrogations.

Sur ces entrefaites, Madame Berthe, la maman tape à sa porte.

-‘…Rentre maman.. !’
-‘…Tu es réveillée.. ?’
-‘…Oui, je sui pensive… !’
-‘…Oh et pourquoi donc, c’est à cause de Mr Moore… ? Ton père vient de me confirmer que vous avez fait un bout d’autoroute ensemble.. !’
-‘…Oui, j’aurai dû prendre le car comme à mon habitude.. !’
-‘…Je crains le pire avec celui là, ton père est bien fatigué depuis qu’il est apparu au village… ! Il n’arrive pas à comprendre pourquoi il s’est allié à ce Mr Brillard… ! J’ai de mauvaises prémonitions… !’
-‘… Mais qu’avez vous à vous reprocher enfin… ! J’ai comme l’impression que l’on me cache des choses, et que beaucoup de mes questions d’autrefois restent toujours sans réponse… ! Et puis autant te l’avouer, le visage de Pascal ne m’a jamais quitte depuis .. !’
-‘…Remuer le passe n’est pas d’un très grand réconfort surtout après ce que tu as endurée. !’
-‘…Est t’il vraiment mort-né mon enfant , Maman…. ?’

A suivre…



Chapitre XVII.

Madame Berthe feint de ne pas avoir entendu la question…

-‘…Veux tu un peu de verveine… ? Chérie… ?’
-‘…Maman, je te repose la question et regarde moi, est ce que mon enfant est vraiment mort-né… ? Réponds moi.. ?’

Madame Berthe détourne la tête…

-‘…Maman, tu ne veux pas me le confirmer… ? Dans ce cas, je vais aller voir Mr Moore, peut être que lui le sait il…. ! Il me dit que les langues commencent à se délier… ! Que veut il dire par là… ?’
-‘…J’ai le sentiment qu’il est venu pour nous jeter à la figure le passe… !Je me demande même, si, comme l’a dit Firmin, sa voix ne ressemble pas …. !’
-‘…A Pascal…. ? C’est cela… ? N’est ce pas… ?’
-‘…Non, ce n’est qu’un impression enfin… ! Pascal, dans sa dernière lettre disait qu’il est mal en point… !’
-‘…Comment le sais tu… ? Quelles lettres, je n’ai jamais rien reçue de lui … ?’
-‘…Ton père avait caché toutes ses missives, elles sont dans la cave, dans une cassette.. !’
-‘….Vous m’avez cachée ses lettres…. ? Depuis tout ce temps … ? Mais pourquoi… ? Mais pourquoi enfin… ? D’où venaient elles….. ?’ Répliqua en colère et en haussant le ton Lise.
-‘…Pour te préservez… ! Elles venaient des Etats-Unis… !’
-‘…Mais de quoi… ? En quoi ces lettres intimes pouvaient elles vous porter préjudice… ! Je l’ aimais, nous nous aimions enfin, est ce que s’aimer porte tort …. ? Est-ce une tare… ! Chez vous… ! Mais pourquoi enfin… !’
-‘…Ton père a estimé qu’il n’était pas de ton rang… !’
-‘…Et de quel rang suis-je à présent, seule et célibataire, sans aucun but dans ma vie… ! Mon père là donc brisé à ce que je comprends… ? C’est bien cela… ?’
-‘…Non, il a cru bien faire…. ! Sauvegarder ses intérêts… !’
-‘…Vos intérêts …. ? Et les miens alors…. ? Avez vous pensé à mon avenir, à cette époque… ?
-‘…Nous avons misé sur l’oubli et apparemment nous nous sommes trompes… ! Est ce trop tard… ?’
-‘…Je vais aller voir Mr Moore, sans doute qu’il a des choses à m’apprendre encore … !’

Monsieur Riyeu encadre la porte de la chambre de sa fille.

-‘…Si tu veux, mais ce qu’il t’apprendra , fera de moi, à tes yeux, un père indigne, je suis arrivé à un age où les trop fortes émotions peuvent avoir une influence néfaste sur ma santé , si tu y tiens… !’
-‘…Va te reposer Jean, va et ne te fais pas de bile, nul n’est parfait dans ce monde… !’ Répliqua sa femme.

Lise écoutait son père sans rien comprendre mais voulant apaiser apparemment la tension , elle préféra clore cette discussion qui semblait prendre une certaine gravité. Le téléphone sonna.

-‘…Bonjour Madame Riyeu, est -ce que votre fille est là… ?
-‘…Oui Monsieur Moore, mais elle ne semble pas disposée à vous parler, sans doute le voyage et votre lâchage sur l’autoroute… !’
-‘…Je voulais justement m’en excuser… !’
-‘…C’est fait, je le lui dirai… ! Mais cessez de tourner autour du pot et si vous avez quelque chose d’important à lui dire ou à nous dire, faites le et que l’on se débarrasse ou alors taisez vous… !’
-‘…La mort d’un jeune amour ne peut justifier certains comportements d’autrefois, madame… !
-‘…Que voulez vous dire… ? Soyez plus clair … ?
-‘…Je suis désolé mais sachez que le temps travaille pour lui… !’
-‘…Qui lui ????’
-‘…Je vous souhaite le bonsoir Madame Riyeu… !’

Et Mr Moore raccrocha laissant Mme Berthe dans la plus totale perplexité…

Lise……‘…C’était qui Maman…. ?’
Berthe…‘…Mr Moore… !’
-‘…Encore lui, ce corbeau ..’ Répliqua Mr Riyeu.
Berthe…‘…Que peut t’il nous arriver… !’
Lise……‘…La faillite maman… ! Oui, la faillite, il compte vous mettre à bas, ramper comme des serpents… !’
Riyeu…..’ …Faut qu’il est un miracle entre ses mains… !’
Lise…….’ …Il l’a…. ! Il se montre si sur de lui, si arrogant, qu’il va déclasser ton vin papa… !’

Monsieur Riyeu se fit muet et regagna sa chambre, suivit pas sa femme.

Riyeu…‘…Ce ne peut être que lui, le Pascal… ! Sous le nom de Théodore Moore… ! J’en suis convaincu.. !’
Berthe..‘…Firmin t’a parle de sa voix et tu n’as pas fait le rapprochement.. ?’
-‘…Comment le faire, j’ai tout effacé de lui après sa bévue… !’
-‘…Ta bévue oui…. ! Et surtout ta cupidité… ! Lui voler son secret… ! Tu aurai pu agir autrement, les marier et partager son secret, s’associer, mais au lieu de cela tu as préfère faire cavalier seul, le bannir en plus… ! A tout jamais, et bien voilà où nous en sommes… ! Tout ce beau paysage va partir en fumée fini CHATEAU RIYEU…Vive CHATEAU BRILLARD…. ! Je vois d’ici tes ennemis jouir de ton infortune. Je vais remettre les lettres à ta fille ; il faut qu’elle sache la vérité maintenant et pas demain… ! Je te l’avais conseille autrefois mais tu as passe outre, voulant n’en faire qu’à ta tête… !La vérité du passe a ressurgit dans notre vie, elle nous a rattrapé, il faut recoller les morceaux à présent et c’est moi qui vais le faire car dans l’état où tu es, tout peut arriver, alors fais le mort tout en étant vivant, en attendant que tout se décante… !’
-‘…Je te laisse le chemin libre, je suis las de tes jérémiades… !’

A suivre…




Roman.Inédit.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.
.


Chapitre XVIII.

Berthe prend congé de son mari et descend dans la cave …Elle trouve celle là éclairée…
Lise était assise sur un tabouret feuilletant les fameuses lettres…

-‘…Tu es déjà là… ?’
-‘…Oui, je veux tout savoir, il y en a plus d’une vingtaine… !’
-‘…Ne restes pas là, il fait humide, tu risques d’attraper froid… !’

Elles remontent dans le salon avec les précieuses lettres de Pascal entre les mains.

-‘…Je voudrais être seule à les lire, maman… !’
-‘…Ok, je te comprends, mais soit réaliste et ne te fais pas de mouron.. !’
-‘…Du mouron… ? Mais je n’ai que cela durant près de 15 ans … !’


Berthe sort de la chambre, laissant sa fille en tête à tête avec les missives de son bien aimé d’autrefois.

Lise se met à lire depuis le début ses anciennes correspondances restées sans réponse et pour cause de détournement. Ses lettres parlaient d’amour bien sur et aussi de projets. Lise prenait connaissance de ces écrits avec quelques larmes qui coulaient sur son visage. Elle lisait son bonheur de jeunesse, qui aurait pu aboutir, mais qui, par la faute de son papa égoïste, a sombré lamentablement.

Elle était partagée entre deux sentiments ; pardonner à son père ou au contraire lui en vouloir de lui avoir caché cette correspondance d’amour qu’elle vivait avec son Pascal. Ce dernier lui parlait surtout de la naissance de son bébé car il ignorait sa mort, du moins c’est ce que Lise croit , jusqu’à présent. Elle ne pouvait renseigner son Pascal qui, sans réponse, dû se résoudre à rester dans l’ignorance durant si longtemps. Elle s’arrêta de lire à la huitième lettre pour s’habiller.
Sa maman, est assise dans le salon quand elle voit arriver vers elle, sa fille.

-‘…Je vais aller voir Mr Moore… !’ Dit elle fermement en tenant ses lettres dans sa main .
-‘…Tu es libre de tout savoir, je ne ferai aucune opposition à ton souhait… ! Ma chérie… !’

Elle sort de sa chambre, dévale les escaliers pour se retrouver sur le perron. Elle monte dans la voiture de son père.
Elle descend la côte pour se retrouver sur la place de Claire-Fontaine quelques minutes plus tard. Elle aperçoit Mr Girard, le remplaçant de son père, par delà la vitre, servir les clients de derrière le comptoir. Elle s’arrête un instant, sans descendre, pour le saluer de la main. Il répond à son salut puis Lise redémarre par la suite laissant une traînée de fumée noire sortir par le pot d’échappement.

Elle bifurque à gauche pour se retrouver sur le chemin des Alouettes. Le portail électronique l’empêche de rentrer ; elle klaxonne et c’est Firmin qui sort de la roulotte pour venir lui ouvrir la barrière coulissante.

Firmin….’ …Lise, ma chère Lise… ! Que faites vous là… ?’
Lise……‘…Bonjour Firmin, vous n’avez pas change… !’
-‘…Oh que oui, mais vous par contre, vous êtes toujours belle… !’
-‘…Merci Firmin, je viens rencontrer Mr Moore… !’
-‘…Ils sont là , tous les deux… ! Garez vous de côté… !’

Elle gare sa voiture et descend pour suivre Firmin.
Firmin pousse la porte. Lise rentre dans le mobil-home.

Mr Moore….’ Lise.. ? Que faites vous là…. ?’
Lise…..’…Bonjour Mr Brillard… !’

Brillard ne répond pas à son salut. …Mais lui dit..

-‘…Asseyez vous … ! Ferme la porte Firmin, on gèle.. !’
-‘…Je vous sers quelque chose Mlle Lise… ? Demande Firmin , très prévenant.
-‘…Non, rien du tout… !’

Elle s’assoit quand même et jette un regard sur la paperasse étalée sur la table…

-‘…Il y a certaine écriture qui ne trompe pas Mr Moore… !’
-‘…Je ne le nie pas mais en quoi mon écriture vous interpelle . ???’

Lise sort les lettres et compare les écritures…

-‘…Voilà ce qui m’interpelle… !’

Mr Moore pâlit.

-‘…Voulez vous que l’on en parle devant Mr Brillard, où alors comptez vous lui cacher votre véritable identité … ? Ou alors préférez vous qu’on en parle dans ma voiture… ! Ne trouvez vous pas que votre mascarade a assez duré et que vous devez étaler vos cartes sur le tapis à présent…. ! Depuis quand manigancez –vous en pensant sans doute que personne ne vous découvrira… Mr Theodore Moore…..?’
-‘…Vous parlez de manigance, Mlle Lise… ? Ce mot convient parfaitement dans la bouche de votre père… !’

A suivre…


Chapitre XIX.

Brillard …‘Je nage dans le brouillard… !’
Firmin…..‘Bois un coup tu t ‘en remettras. !’
Lise……..‘Mr Brillard….. ? Mr Moore n’est autre que votre Pascal, votre fils… !’

Un léger tremblement des lèvres apparaît sur le visage du vieux.

-‘…Tu as raison Firmin, verse moi, un double verre… !’

Mr Moore se lève et va vers le hublot…

Firmin ….‘ ..Il est temps que vous l’annonciez à votre père et puis je vous avais reconnu par votre voix Mr Moore… ‘…! Et toi ne prends pas cette tête d’enterrement… ! Brillard… !’

Brillard se lève et va vers son fils et lui enfonce son regard d’entre les orbites comme le ferait l’épée d’un matador.

-‘…Crois tu vraiment que je ne t’avais pas reconnu … ? Crois tu vraiment m’avoir roulé, moi le vieux grincheux… ? Et toi le riche américain venu ici me proposer gratuitement ton aide… ? Crois tu que j’avais oublie l’odeur de mon fils…. ? Tu jouais la comédie, le soir où tu était dans l’étable, je t ‘avais suivi et je t’ai entendu parler avec mes quadrupèdes, qui pouvait connaître le nom des aïeux de mes deux orphelins sinon toi… ? ‘
-‘…Et tu ne me l’as pas dit… ?’
-‘…Et toi, m’as tu avoué qui tu étais, imbécile d’américain… !’

Pascal alias Mr Moore, prit son père dans les bras et les deux laissèrent libre court à leur émotion.
Sous le regard de Firmin qui essuyait ses larmes.

-‘…J’ai réfléchi des jours et des jours sur la façon de me dévoiler et voilà que mon écriture et mon ancienne petite amie me trahissent …. !’

Firmin…..‘…Heureusement que je n’y suis pour rien… !’
Lise…….‘…Qu’est ce que je deviens dans tout cela moi ???
Firmin….‘…Vous allez trinquez… ! Avec nous le retour du fils prodige.. !’
Brillard…‘…Votre père m’a causé beaucoup d’ennui, Lise… !
Moore….‘…Père, c’est mon histoire… !’
Lise…….‘…Notre histoire… !’
Moore….‘….Je ne le crois plus, elle s’est terminée par la faute de votre père, il y a de cela 15 ans, Lise, j’ai deux enfants et si je suis revenu ici, c’est pour mon père et non pour toi… ! Prier sur la tombe non faite de ma mère et sur celle de ma sœur. Aussi. Et surtout régler mes comptes ouverts… !’
Lise……. ‘ …Tu veux dire t’acharner sur mon père… ?’
Moore…..‘ …Tu as entre les mains notre passe en papier humide et jauni, écorné. Tu a entre les mains mon ancien cœur qui s’est refroidi, hélas. Mon bonheur d’autrefois qu’on a brisé , celui qu’on t’a caché par égoïsme et intérêt…. ! Je suis venu redonner le goût de vivre à mon père, le faire renaître afin qu’il termine ces jours dignement et honorablement, j’ai attendu ce jour comme on attend le messie, je suis revenu pour que mon père, soit entouré dignement par sa nouvelle famille, qui ne va pas tarder à s’installer définitivement ici, car j’ai tout vendu là bas et je vais restaurer la grandeur ancestrale des miens ; redorer notre blason car certaine personne l’ont ternie Lise… !’
Lise…. .. ‘ …Et surtout pour mieux assouvir ta vengeance sans tenir compte de ce nous avons été autrefois… !
Une belle revanche en vérité sur ma famille….Car il s’agit de cela… !’
-‘….Lise, tu ignores tout du motif de ma fuite ; ton père a commit un chantage envers moi, le plus odieux qui soit… ! Il m’a forcé à lui remettre ma fameuse recette 1969, qui l’a rendue riche à millions, elle est de moi mais en plus, forcé au bannissement pour cette grossesse afin d’étouffer le scandale…. ! La naissance d’une bâtarde comme il le disait …Surement… !’
-‘….Comment… ?’
-‘ …Ta famille le sait… ! Il vaut mieux que tu l’apprennes par la bouche même de ton père… ! Il a assassiné notre amour, trucidé notre bonheur… ! Ce n’est pas à moi qu’il faut demander des comptes mais à ton père …. ! La seule chose que nous avons en commun aujourd’hui est notre fille … !’
-‘….Quelle fille… ?’
-‘… Elle vit à Gorganza… ! Chez ta tante, Armanda depuis 15 ans , à notre insu… !’

Brillard…

-‘…Je suis grand-père depuis ce temps là alors … ! Et je l’ignorais… !’
-‘…Tu l’es trois fois à présent… !’
Lise………’ ….Elle est vivante… ? Et on ne m’a rien dit…. ?

Lise est décontenancée et prise soudainement d’une crise de sanglots. Les larmes jaillissent comme un torrent en colère. La nouvelle lui cause un choc. Elle se lève presque en titubant. Firmin vient la soutenir car la pauvre fille est effondrée par ce qu’elle vient d’apprendre. Elle semble hagarde et mal en point. Mr Moore( Pascal) tente de la retenir et surtout de ne pas la laisser partir. Il n’arrive pas à la convaincre . Lise jette un dernier regard sur Mr Brillard qui a les yeux baissés. Elle sort du mobil-home et se dirige vers la voiture dans un état lamentable ;
Elle marche péniblement , en titubant presque, comme un automate déréglé . Toujours en sanglotant. Elle monte dans sa voiture prête à démarrer quand surgit Moore, il la pousse de côté et prend le volant…

-‘…Tu ne peux pas conduire dans cet état… !’

A suivre…





Roman.Inédit.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.

Chapitre XX.

Il recommande à Firmin de le suivre en voiture.
Dans la voiture, Mr Moore tente d’ouvrir un dialogue avec Lise, mais en vain, Lise est absente, elle semble avoir perdu la parole sous la crise de sanglots.
Quelques minutes, plus tard, c’est une jeune femme retenue, cassée moralement par Mr Moore qui sonne à la porte du domicile parentale.
Mme Riyeu ouvre la porte pour se retrouver face à sa fille complètement hagarde.

-‘…Qu’est ce que vous lui avez fait… ?
-‘…Que lui avez vous fait, Madame Riyeu, plutôt…. ! Beaucoup moins en tout cas que ce votre mari nous a causé comme mal …. !’
-‘…Vous êtes Pascal… ?’
-‘…Occupez vous de votre fille, elle est mal en point comme vous pouvez le constater… ! Et surtout essayez de la faire sortir de sa léthargie…. ! Au revoir Madame Riyeu… !’

Il monte dans sa voiture et prend la place de Firmin…

-‘….Elle paraît en très mauvais état… !’
-‘….Elle s’en sortira …. !’ Pronostiqua Mr Moore.

En cours de route….

-‘…Que comptez vous faire Pascal…. ?’
-‘…Passer au second plan… !M’entretenir avec madame Bourrache….La sage-femme… !’
-‘…Pourquoi…. Faire…..?’
-‘…Qu’elle me signe un document attestant que le bébé n’est pas mort… !’
-‘…Mais elle risque gros, la prison pour fausse déclaration…. !’
-‘…Je le sais mais, je ne compte pas l’attaquer en justice mais seulement forcer le Riyeu à reconnaître les faits et ainsi recueillir par la même occasion ma fille, je veux qu’elle vive chez moi. Quant au reste, la justice fera son chemin… ! Je n’y suis pour rien…. ! Madame Bourrache ne risque pas grand chose si elle affirme qu’elle a été sans doute menacée par Riyeu à cette époque… !’
-‘…Et puis dans l’état où elle est , elle peut vous donner son témoignage… !’
-‘…Que voulez vous dire…. ?
-‘…Elle est atteinte par une cirrhose du foi et le médecin pense qu’elle n’en a plus pour longtemps. Elle ne veut pas se soigner. Ces jours sont comptés…. !’
-‘….Raison de plus pour activer les choses… !’
-‘…Alors ne perdons pas de temps, nous y allons tout de suite… ! Téléphones à ton père, pour qu’il ne s’inquiète pas… !’

Si tôt dit , si tôt fait. Ils arrivent devant la maison de la vieille sage femme. Firmin tape à la porte et c’est une dame complètement échevelée qui leur ouvre .

-‘…Tiens Firmin…. ! Que fais tu là… ?’
-‘…Je te présente Mr Moore…. !’
-‘…Non, Pascal Brillard…!’ Rectifie Mr Moore.
-‘…Le fils Brillard….? Je ne crois pas mes yeux… !’
-‘…Avec tes yeux concupiscents, c’est déjà bien que tu me reconnaisses… !’ Ajouta Firmin.
-‘…Bon rentrez…. ! Et asseyez vous… ! René dort… !’

Elle tousse.
Elle leur sort une bouteille de vin.

-‘…Bon, que me veux tu Firmin… ?’
-‘…Maggy nous avons besoin de toi… ! Au sujet de l’accouchement de Lise… !’
-‘…Quel accouchement…… ?’
-‘…Le moment est venu de tout dire, de nous faire entendre la vérité… !’
-‘…Tu veux parler de Lise Riyeu, mais elle a mit au monde un enfant mort né… !’

A suivre….

Chapitre XXI.

René, le mari de Maggy sort de sa chambre.

-‘…Cesse de dire n’importe quoi ok… ? Maggy….. ! Tu le sais mieux que quiconque, alors avant que tu ne foutes le camp, confesse toi , il est temps… !’
Pascal….. ‘…Je veux seulement une attestation, un témoignage que ce soir là vous avez bien mit au monde un bébé , une petite fille bien vivante …. !’

-‘….Je t’ai suivi ce soir là , Maggy, tu étais en blouse blanche… !’ Dit Firmin
-‘…Je suis toujours en blouse blanche fada, cela fait 30 ans que je la porte, tiens même encore ce soir … !
Elle est morte née je vous dis… !’
-‘…Jure le sur la sainte Bible…. !’

Un long silence….

Pascal….En haussant le ton et en posant ses mains sur la table. Il regarde l’alcoolique dans le fond des yeux.
Maggy évite son regard.

-‘…Vous préféreriez sans doute que ma fille ne connaisse jamais la vérité sur ses vrais parents…. ? Qu’elle pense être orpheline, sans attache, ni grands-parents, loin de tout amour affectif parentale…. ! Vous voulez sans doute qu’elle grandisse sans espérance… ? C’est bien cela que vous voulez Madame Bourrache… ? Qu’auriez vous fait à ma place….. ? Vous taire comme une lâche… ? En mourrant un jour en emportant votre secret, le bonheur d’une jeune fille, de ma fiIIIIIIIIIIIlle … ? Vous voulez vous taire pour rendre service au Riyeu, celui là même qui a foutu en l’air notre bonheur de jeunesse, notre amour… ? Vous voulez emporter la vérité, c’est ça… ? Votre conscience le supportera t’elle… ? Comment avez-vous pu, vous, qui accouchez la vie, annoncer que ce fut la mort que vous avez fait naîtrRRRe…..…! Vous n’avez pas été tracassée durant ces années, il est temps à présent d’être en règle avec vous même… ! Et de partir surtout l’âme en paix…. ! Combien vous a t’il donne pour votre silence …. ? Je vous offre le triple, si vous acceptez, pour votre collaboration... !’
-‘…Ce n’était même pas pour de l’argent, il est si pingre… ! Juste la promesse de se taire, si je voulais continuer
à exercer ; il me tenait à cause d’un accouchement raté …. ! Celle de la pauvre Elisabeth…. ! J’étais bu ce soir là, j’ai tout bousillé……. ! La pauvre femme est devenue stérile… ! Un vrai cauchemar qui me poursuit, alors le Riyeu s’est montré généreux envers moi, en camouflant l’affaire, il a fait pression sur les gendarmes.. ! Pour ne pas pratiquer d’autopsie sur le bébé.. !’
-‘…Toujours le chantage, à ce que je vois… !’ Répliqua Mr Moore.
-‘…Apporte moi mon calepin Joseph, dans l’armoire … !’

René s’exécute.

La Bourrache vérifie la date d’accouchement de ce fameux soir…
On y lit…. ‘….Je soussigné Madame Maggy Bourrache déclare avoir fait accoucher Mlle Lise Riyeu, mineure, d’un bébé de sexe féminin, pesant 3 kgs 200… Ce soir du …..’ etc…Je vais vous recopier tout ça, en y apposant ma signature…. Devant témoins…! Je vous demande pardon Pascal, et je suis heureuse de vous délivrer cette attestation, je n’ai plus rien à perdre maintenant, je ne risque plus rien ; le temps que la justice se mette en branle et je ne serai plus là… !’
-‘…Merci Madame Bourrache… !’
-‘…Allez filez… ! ’

Les deux compères saluent et sortent de chez l’ancienne sage-femme avec le précieux document entre les mains.
Ils reprennent le chemin inverse.

Brillard les attendait.

-‘…Alors qu’est ce qui s’est passe pour que vous veniez si tard…. ?’
-‘…J’ai eu l’attestation que je voulais … !’
-‘…De chez la soûlarde… ?’
-‘…Oui, la Bourrache… !’
-‘…Celle la …. ! Une drôle d’accoucheuse à la merci du cocu… !’
-‘…Papa, je crois que tu devrais modérer tes expressions… ! Il faut changer de registre à présent… !’’
-‘... Elle ne mérite aucun respect… !’
-‘…Je dois rendre visite à Lise, voir son état, et surtout parler à son père, je veux récupérer ma fille… !’
-‘…Justine… ! Riyeu… ! Dit Firmin.
-‘…Tu savais ça aussi , Firmin…. ? Son prénom… ?’
-‘…Elle est déclarée sous ce prénom à la Mairie…. !’
-‘…Comment as- tu fais pour le savoir… !’
-‘…J’étais chargé de transporter les archives dans l’autre aile de la Mairie et j’ai lu la date de naissance, voilà… !’
-‘…As-tu encore accès aux archives…. ?’
-‘…Oui, bien sur, et puis Rosine est une amie, elle peut m’aider en cela… !’
-‘…J’ai de la chance d’avoir un espion comme toi… ! Alors, vas y , débrouilles toi, je veux une photocopie pour demain matin … ! Puis j’irai chez le Riyeu lui arracher une autre attestation que je remettrais à sa sœur Armanda. Ensuite nous irons à Gorganza… ! Je vais téléphoner à la tante d’abord … ! Je vais brûler les étapes… ! Le temps presse… ! ’

A suivre….



Roman.Inédit.

CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.


Chapitre XXII.


Chez les Riyeu, le médecin de famille est au chevet de Lise.
Il diagnostique un état générale de fatigue, accompagné d’un traumatisme psychologique dû à un choc. Son état est sérieux et nécessite un placement en milieu hospitalier pour un certain temps. Il conseille à la famille de le faire sans plus tarder, .

Madame et Monsieur Riyeu accepte le conseil. Lise partira prochainement pour Pau. Afin de s’y faire soigner.

A Gorganza, un chef lieu de la région basque, à quelques milles de Claire-Fontaine, pas loin de la frontière espagnole, une jeune fille aux cheveux longs, yeux bleus rentre chez sa tantine…après ses cours. Elle est en classe de seconde.

-‘…Alors ma chérie et comment s’est passée ta journée… !’
-‘…La prof de français m’a dit que je devrais me lancer dans l’écriture… ! Elle trouve que j’ai du ‘Génie…’
-‘…Mais tu l’as ma chérie… !’
-‘…Hier soir , j’ai rêvé de quelque chose… !’
-‘…Ah bon .. ? Pas un cauchemar au moins… ?’
-‘…Presque…. ! Quelqu’un est venu m’enlever… !’
-‘…Donc, c est un cauchemar…. !’
-‘…Il était assis près d’une fontaine, et l’eau qui en sortait était si claire, si belle, si transparente que le reflet m’empêchait de voir le visage de l’inconnu… ! Puis , il y a une jeune dame qui est venue s’asseoir près de lui ; elle essayait de lui prendre la main ; il se lève et il vient me prendre. Tout d’un coup un vol d’alouettes vient perturber mon rêve …. !’
-‘….Ce n’est qu’un rêve ma chérie, n’y prête pas gare, viens goûter… !’
-‘…Tati, qui s’occupera de moi quand tu ne seras plus là… !’
-‘…Comment plus là…. ?’
-‘…Oui, puisque je suis orpheline ; ils sont morts comme tu me l’as dit….N’est- ce pas….. Mes parents…..? Où irais-je plus tard….. ? Qui s’occupera de moi…. ?’

Armanda fut prise au dépourvue par la question. Elle ne lui a jamais parle de ses parents et grands-parents. Le Riyeu lui avait donné des ordres strictes à l’époque . Elle réfléchissait à la question.

-‘…D ieu n’oublie personne pas même une fourmi ou un insecte sur cette terre, alors peut être qu’un jour ton prince charmant viendra te prendre, celui de ta claire fontaine, tu te marieras et tu auras des enfants, une famille…. ! Je ne suis pas si vieille que cela , ma chère enfant… ! Ne te fais pas de souci… ! Tout s’arrangera… ! Tu verras… !’
-‘…Oui je me marierai sans personne autour de moi, à part toi bien sur… !Je voudrais travailler d’abord pour ramasser de l’argent et subvenir à mes besoins tu ne trouves pas … ? ’
-‘…D ieu y pourvoira, il ne laisse jamais les enfants comme toi, innocents dans l’isolement... !’

Le téléphone sonne…

-‘…Allo.. ? ‘
-‘…Madame Armanda Riyeu… ?’
-‘…Elle même… ! A qui ais-je l’honneur… !’
-‘…Je m’appelle Pascal Brillard…. ! Cela vous rappelle t’il quelque chose… ?’

Mme Armanda pâlit sous le combiné…Elle reste un moment silencieuse…Puis..

-‘…Je crois me le rappeler… !’
-‘…Bon, comme cela on ira plus vite… ! Je vais venir chercher ma fille et surtout faites en sorte de ne pas vous y opposer. Je vais rencontrer votre frère sous peu , pour lui annoncer la prise en charge de ma fille, ma Justine … ! Sans perdre de temps et surtout préparez là psychologiquement à cela , avec tact et intelligence afin qu’elle ne soit pas perturbée… ! Si vous pensez qu’il vous faut un peu plus de temps, vous me le faites savoir, je vous communique mes coordonnées et j’attends de vos nouvelles… !’
-‘…Je ne sais que dire, Monsieur Brillard… !’
-‘…Ne dites rien alors et faites comme je vous le dis, vous viendrez avec nous pour quelques temps, je m’arrangerai pour cela, dans l’intérêt de Justine..!’
-‘…Je commençais à trouver le temps trop long, et puis cette jeune fille mérite un sort beaucoup plus agréable… !’
-‘…Merci, vous avez tout compris, Madame Armanda, je vous suis reconnaissant pour votre compréhension.. !
Au revoir Madame.. !’
-‘…Au revoir Pascal… !’

Il raccrocha.

-‘…C’était qui tantine… ?’
-‘…Ton prince charmant chérie, celui dont tu a rêvé… !’
-‘…Déjà…. ? Mais je ne veux pas te quitter pour un inconnu… !’
-‘…Je serai avec toi , chérie, ne t’inquiètes pas, il faut toujours que l’eau claire qui coule dans la rivière sache d’où elle vient….… !’
-‘…Tu veux dire qu’elle doit connaître ses racines … ?’
-‘…Oui, je te vois écrivain toi, tu as l’esprit pour cela… ! Vient , allons nous reposer dans le salon, je vais te raconter une histoire d’autrefois… !’
-‘…Ok, je termine ce que j’ai d’abord comme travail et je suis à toi après… ! Tu m’intrigues tantine… ! »’’
-‘…Ok, cela me laisse le temps d’affiner mon histoire… !’

Deux heures plus tard, Justine et sa tantine sont assises sur le canapé…

A suivre…


Chapitre XXIII.

-‘…Voilà, il y a très longtemps…. !’
Et tout en lui parlant avec des paraboles, la jeune fille en déduit que cette histoire se rapporte à la sienne…
Au bout d’une demi-heure…

-‘…Je crois avoir tout compris, de ton histoire, j’en suis l’héroïne, et je suis à même de me demander qu’est ce que je vais devenir plus tard..… !’
-‘…On suit sa destinée mon enfant, nous sommes comme des fétus de paille sur une vague d’océan, sans savoir où nous serons déposés un jour. Il ne faut en vouloir à personne maintenant que la vérité enfin, va se dévoiler. Tu vas renaître de nouveau et tu sais, 15 ans c’est l’age de l’adolescence, celle où tu vas prendre ton envol, ton essor, être heureuse à présent pleinement… ! Il vaut mieux découvrire la vérité bien jeune, que de ne pas la connaître du tout… ! Ca fait moins mal…. ! Ta jeunesse saura tout pardonner…. !’
-‘…Je vais donc découvrir, mon père naturel, ma mère, mes grands-parents… ?’
-‘…Oui, la vie en famille ma chérie… !’
-‘…Ils sont donc vivants et tu ne m’as rien dis depuis….. !’
-‘…Je porte ce fardeau depuis si longtemps que mes épaules se sont voûtées… !’

Lui dit elle en essuyant ses larmes…Elle continua en détournant la tête….

-‘…. Il y a des moments où le silence, par lâcheté, nous habitue à nous taire…Sans doute par égoïsme, peut être aussi par crainte de se sentir coupable d’une événement qui m’a dépassée au point que j’ai occulté la vérité pour vivre dans le mensonge envers toi…. ! Je suis restée là dedans comme dans un cachot, repoussant toujours à demain ce que devais faire la veille ; dévoiler ce secret qui me tenaille… !’

Toujours en s’essuyant les larmes…

‘….A présent, il faut que tu sois assez forte pour affronter les réalités et surtout ne reproche rien à personne…. ! Sinon tu augmenteras la douleur de ceux qui t’aiment. Ils attendent de voir ta réaction pour continuer à vivre le restant de leur vie dans la sérénité, même s’ils ont des choses à se reprocher, mais si tu leur montres ta joie de les retrouver après une si longue absence, ils diront de moi…\bleu{’ …Elle l’a élevée selon les principes moraux de notre religion … !’} Et je serai fière de cette appréciation.. !’

Justine se lève et va embrasser sa tantine..

-‘…Tu le seras et je serai à la hauteur… !’

La jeune fille lui caresse les cheveux..

-‘…Merci ma tante pour tout ce que tu as fais pour moi… !’

-‘…C’est nous qui iront à leur rencontre, demain tu commences tes congés d’hiver je crois, ce sera une bonne occasion de les surprendre… ! Nous irons voir ton père d’abord puis les mamies et papis … !’

Elles préparent leur bagages pour prendre la route pour le lendemain matin à 10 heures en direction de CLAIRE-FONTAINE.

Le lendemain comme prévu, vers les 11 heures, Firmin avec la complicité de Rosine obtient les actes de naissance conformes aux livres de l’état civile.

Pascal…

-‘…Nous allons attendre l’après midi, sans doute que Lise doit dormir en ce moment… !’
-‘…Oui, il vaut mieux.. !’ Rétorque Firmin.
-‘…Viens nous allons inspecter le fond du vignoble, ils ont un problème je crois, là bas.. !’

Chez les Riyeu, Lise est encore endormie tandis que le Jean légèrement remis prend son petit déjeuner, en présence de sa femme Berthe…

-R ‘…Je ne sais pas comment tout cela va se terminer… !’
-B ‘…Ecoutes, quoique qu’il arrive nous négocierons avec lui, je pense qu’il va demander la garde de sa fille, à présent que la notre est mal en point… !’
-‘…Je ne veux pas qu’il la prenne… !’

Berthe en élevant la voix….

-‘…Ah bon… ! Tu ne sais même pas comment elle est, et voilà que soudain tu fais naître une fibre paternelle pour elle.. . ? Toujours cet égoïsme qui ne te quittes pas…?’
-‘…Tu veux lui laisser prendre la fille de ta propre fille… ?’
-‘…Ecoutes pour une fois dans ta vie cesse de jouer avec les sentiments des gens, ok, sinon tu me trouveras sur ton chemin et dans l’état où tu es, il vaut mieux adopter un profil bas.. !’
-‘…Toujours cette vieille rancune qui monte en toi… !’
-‘…Oh… ! Si tu crois pouvoir me faire taire avec ma rancune, tu peux toujours gerber.. ! Je vois la réalité et pas ta mauvaise foi qui t’étouffe… ! Bois ton lait, mange tes biscottes et va au lit, tu deviens sénile… ! Tu accepteras tout ce qu’il te demande ok, sinon, nous allons nous retrouver tout droit en justice et tu seras condamné pour tes basses besognes…. ! Il est temps de nettoyer toutes ces crasses… ! Et surtout arranges toi pour rétablir ta paperasse… ! Notre famille vaut au moins bien mieux que ce destin misérable pour notre fille et petite fille … ! Tout est moche ici… ! Je vais voir Lise… !’

Madame Riyeu monte dans la chambre de sa fille et surprise, elle la trouve debout près de sa fenêtre.

-‘…Maman, les alouettes, tu te souviens… !’
-‘…Bien sur, elles viennent souvent nous rendre visite, tu te rappelles de celle là, qui a trouvé refuge dans ta fenêtre… ?’
-‘…Oui et comment …. ! J’avais quel âge à cette époque… ?
-‘…Dix ans , je crois, elle n’avait pas survécue…. ! Et tu as insisté à l’enterrer dans le jardin.. !’
-‘…Oui, exactement… ! Je veux voir ma fille… !’
-‘…J’en ai parle avec ton père. Il s’en veut considérablement, il était aveuglé par la haine, l’égoïsme surtout, il voulait que nous soyons les meilleurs, et voilà le héros est fatigué à présent. Il n’a jamais voulu m’écouter à cette époque. Il en ressent un profond écœurement à présent et surtout un raz le bol considérable…. ! Il veut tout réparer… !’
-‘…C’est trop tard, je pense, il a accumulé trop de rancœur Pascal… !’
-‘…C’est un monsieur digne à présent. Il saura faire la part des choses… !Les voyages forment le caractère.. !’’
-‘…Il a deux enfants, une famille heureuse, et je l’aime surtout depuis 15 ans… ! Je ne l’ai pas oublie… !’
-‘…Cela ne sert à rien d’envier, il vaut mieux parfois faire son deuil… !’
-‘…Très difficile dans mon état… !’

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