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Abraham, premier Juif de l’histoire humaine, premier insurgé contre le « système », la société et l’autorité

Abraham, premier Juif de l’histoire humaine, premier insurgé contre le « système », la société et l’autorité

PUBLIÉ PAR PASTEUR BERNARD BUUNK

 

Rien n’est plus impressionnant que de lire l’histoire de la vie d’Abraham. Avec ce patriarche commence l’histoire du peuple d’Israël.

Abraham est l’élu de l’Eternel, le premier Juif de l’histoire humaine. Pour la Bible, l’histoire d’Abraham est le point de départ de « l’histoire du salut », l’histoire de la libération. Dieu entre dans l’histoire des hommes, dominée par le péché et la malédiction, en appelant Abraham, en lui faisant des promesses dont l’aboutissement est l’Israël de l’Alliance, ce peuple élu installé en Canaan mais qui intéresse l’humanité tout entière. « Par toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Genèse 12 : 3), dit l’Eternel. La grandeur d’Abraham est d’avoir cru au Dieu qui l’appelait, d’avoir engagé toute sa vie sur cette seule parole en dépit des apparences contraires, ce qui fait de lui le père des croyants de tous les temps.

Abraham : le premier ennemi de l’idolâtrie. Le premier jeune homme en colère. Le premier rebelle à s’insurger contre le « système », la société et l’autorité. Le premier à démystifier les tabous officiels et à lever les interdits rituels. Le premier à rejeter la civilisation pour former une minorité d’un. Le premier croyant. Seul contre tous, il se déclare libre. Seul contre tous, il brave le feu et la foule, affirmant que Dieu est un et qu’il est présent là où on l’invoque, que le secret du ciel rejoint celui de l’homme.

Abraham est le premier homme qui a dit « oui » à Dieu

A l’appel de Dieu Abraham ne s’est pas dérobé à sa responsabilité. Il a répondu par un « oui », « me voici », ou bien « présent ». Abraham est le premier homme qui a dit « oui » à Dieu. C’est pourquoi on l’appelle le Père des croyants ou l’inventeur du « oui ». Dans un monde où la violence et l’injustice l’emportent, dans l’univers de Babel, Dieu « trouve » Abraham. Il l’arrache à sa terre ; à son lieu natal, à la maison de son père pour l’envoyer vers un pays qu’il ne connaît pas mais que l’Eternel lui montrera.

Il prie pour Sodome et Gomorrhe, images de l’humanité injuste et disqualifiée

Dieu « trouve » Abraham, Abraham « choisit » Dieu. Il sait entendre la promesse de Dieu et il sait attendre ce qui est humainement impossible, à savoir la naissance d’un fils dans sa vieillesse. « Abraham eut foi dans le Seigneur, et pour cela le Seigneur le considéra comme juste » (Genèse 15:6). Abraham accueille autrui : dans sa demeure ouverte à tous les vents, il offre un abri à quiconque veut fuir un monde brutal et inhospitalier. Il prie pour Sodome et Gomorrhe, images de l’humanité injuste et disqualifiée.

L’alliance élective avec Abraham et avec sa descendance est signifiée par une marque dans la chair, la circoncision.

Mon alliance, dit l’Eternel, deviendra dans votre chair une alliance éternelle. Les Juifs jusqu’à aujourd’hui bénéficient en priorité de la bienveillance et de la fidélité de l’Eternel. Pendant des siècles les chrétiens ont affirmé à tort que les juifs ont perdu les promesses de l’Eternel lors de la chute de Jérusalem en l’an 70 après Jésus Christ. Les promesses garanties par l’alliance avec Abraham seraient transférées aux chrétiens. Les Juifs pourraient récupérer les bénédictions et promesses de l’Eternel en devenant chrétiens. Le vrai Israël serait désormais l’Eglise.

L’Eternel n’a jamais dénoncé l’Alliance avec Abraham ni l’Alliance du Sinaï

Or, depuis la dernière guerre mondiale et à cause de la Shoah, des théologiens de l’Eglise catholique romaine et des Eglises protestantes ont reconnu et dénoncé cette erreur fondamentale. L’Eternel n’a jamais dénoncé l’Alliance avec Abraham ni l’Alliance du Sinaï. Cette Alliance garde son caractère irrévocable.

L’apôtre Paul lui-même atteste la permanence de cette alliance dans l’Epître au Romains chapitre 9 :

« Car je souhaiterais être moi-même anathème et séparé du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont les Israélites, à qui appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses, les patriarches, et de qui est issu le Christ selon la chair. »

Cela signifie que les membres du peuple d’Israël sont et restent les héritiers de la promesse, de l’Alliance avec Abraham et de l’Alliance du Sinaï. Nous, les chrétiens sommes les cohéritiers de cette Alliance grâce à Jésus Christ.

Il s’ensuit que les chrétiens sont appelés à respecter les membres du peuple d’Israël et leur héritage spirituel et biblique. Nous n’avons pas le droit de nous glorifier au détriment du peuple d’Israël d’autant plus que l’Eternel s’est totalement impliqué dans l’Alliance avec Abraham et ses descendants. Les membres du peuple d’Israël sont spirituellement parlant nos frères aînés. Ils méritent notre estime. Le prophète Zacharie entend dans une vision la parole de l’Eternel adressée aux Juifs exilés :

« Oui, quiconque vous touche, touche à la prunelle de mon œil. »

© Pasteur Bernard Buunk pourDreuz.info.

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