Barack et Bibi
Par Luc Rosenzweig
Ed Koch, le légendaire maire de New York de la fin du siècle dernier avait été interpellé dans la rue par une électrice qui lui reprochait l’état lamentable du métro de la ville. « Le métro ? » répondit-il « il va s’améliorer, c’est sûr ! » « Qu’est-ce qui vous permet de dire cela ? » demande la dame « Et bien c’est évident, ça ne peut pas être pire ! ».
Cette blague pourrait parfaitement s’appliquer aux relations personnelles entre Benyamin Nétanyahou et Barack Obama. Martin Indyk, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, déplorait hier la « mauvaise chimie » qui perturbe les rapports entre le président réélu des États-Unis et le premier ministre reconduit de l’État juif.
Quelle que puisse être l’aversion réciproque qui les anime, les hommes d’État véritables font passer l’intérêt de leur peuple avant leurs sentiments personnels. Et personne ne dénie à Obama et à Netanyahou la qualité d’homme d’État de premier plan.
L’intérêt d’Israël, comme celui des États-Unis est de maintenir la plus étroite possible une alliance essentielle pour les deux parties. Les États unis, certes, survivraient à la disparition de l’État juif, mais cette catastrophe serait pour Washington une défaite stratégique majeure, prélude à d’autres ébranlements.
L’entrée en fonctions de nouvelles équipes à Jérusalem comme à Washington doit être l’occasion d’un nouveau départ dans les relations américano-israéliennes. Cela est d’autant plus nécessaire que la région est à feu et à sang : la guerre civile syrienne prend une dimension paroxystique, et l’Égypte des Frères Musulmans sombre dans le chaos et la violence.
Il faudrait que Benyamin Nétanyahou prenne conscience que, faute d’une initiative de reprise des négociations avec Mahmoud Abbas, il ne peut démontrer que ce dernier ne veut pas de la paix.
Il faudrait qu’Obama comprenne que le blocage de ces négociations n’est pas de la seule responsabilité d’Israël. Ce serait un premier pas sur un nouveau chemin.
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