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Busha !(héb. honte)

"Tout semble indiquer que nos marins ont été bien traités, qu’on leur a remis des couvertures et de la nourriture" (J. Kerry) Dans le cercle, le "navire" iranien qui tient en joue les Marines

Busha !(héb. honte)(info # 011912/15)[Analyse]

Par Jean Tsadik © MetulaNewsAgency

 

Mardi dernier, deux vedettes rapides de la Marine américaine ainsi que leurs équipages de dix combattants, dont une femme, ont été faits prisonniers par les Gardiens de la Révolution khomeyniste dans les eaux du Golfe arabo-persique, à proximité de la petite île de Farsi.

 

Les bateaux et les marins ont été remis en liberté par les Iraniens le lendemain, suite à plusieurs interventions téléphoniques de M. Kerry auprès de son homologue perse Mohammed Javad Zarif et après que le gouvernement US se soit officiellement excusé auprès de la "République" Islamique pour "avoir violé ses eaux territoriales".

 

L’Administration Obama nie avoir présenté lesdites excuses mais les media de la théocratie chiite ont publié suffisamment de détails permettant d’établir objectivement le contraire. Il est d’ailleurs très probable que ce soit Zarif qui ait exigé des excuses au téléphone avec Kerry.

 

Plusieurs éléments troublants aussi bien qu’inquiétants liés à cet incident ont conduit la rédaction de la Ména à approfondir l’enquête menée par les autres media. Nous vous en livrons ici les conclusions.

 

Il importe d’abord d’observer que l’île Farsi, aux abords de laquelle a eu lieu l’arraisonnement, ne se situe pas à proximité de la côte iranienne mais en plein centre du Golfe arabo-persique, à équidistance – 102 kilomètres – des rives arabe et perse.

                                                                                             

La Garde Républicaine y a établi une base maritime, interdisant l’accès de l’île. Laquelle se trouve à une distance minime des voies maritimes internationales par lesquelles transitent environ trente pour cent du pétrole consommé sur la planète. L’île Farsi constitue une sorte de "repère de pirates" à partir duquel les Iraniens observent et menacent le trafic international, n’hésitant pas, lorsque l’occasion se présente, à aborder des navires et à retenir leurs marins.

 

Ce fut encore le cas, fin mars dernier, lorsque des navires de guerre iraniens capturèrent le porte-conteneurs géant Maersk Tigris et ses trente-quatre membres d’équipage, ouvrant le feu sur le bâtiment marchand qui naviguait pourtant dans les eaux internationales.

 

Cette menace permanente et active oblige les puissances mondiales, à commencer par les Etats Unis, à protéger la libre circulation des pétroliers, en maintenant notamment des porte-avions dans le Golfe. De plus, l’US Navy a établi une base importante à Bahreïn pour sa Vème Flotte.

 

On le comprend aisément, les commandos US ne faisaient que leur travail de sécurisation de la voie d’eau en allant inspecter les environs de l’île de Farsi.

 

C’est là que les choses se compliquèrent, quand des bateaux perses mirent en joue les marins américains et les obligèrent à se mettre à genoux et à placer leurs mains sur leurs têtes. Notre première conclusion est que les servants des deux vedettes n’avaient aucune raison d’obtempérer.

 

Leurs embarcations, renseignements pris, étaient des Riverine command boat, des vedettes rapides d’attaque de fabrication suédoise, dont le nom original est CB-90. Or aucune unité au service des Gardiens de la Révolution n’est capable de rivaliser, d’arraisonner, de rattraper ou de couler un CB-90 ; assurément pas le canot de plaisance iranien, de trois mètres cinquante de long, en plastique, occupé par deux individus, un pilote et un mitrailleur, et mu par deux moteurs hors-bord, que l’on aperçoit sur les photos et les vidéos généreusement distribuées par les Iraniens. Une embarcation de ce type, selon les législations européennes, n’a pas le droit de naviguer en haute mer.

 

Face au blindage d’un CB-90, à ses trois mitrailleuses lourdes, à son lance-grenades et à ses équipements sophistiqués, le temps de survie du youyou perse en cas d’affrontement ne dépassait pas vingt secondes. Alors pourquoi se mettre si rapidement à genoux, en se plaçant à l’improbable merci d’un régime barbare et de ses hommes de main ?

 

La question se corse encore lorsque l’on sait que les Américains ont impérativement vu venir les Iraniens et les ont laissé s’approcher d’eux ; non seulement les CB-90 sont équipés de radars, mais ils reçoivent également des informations tactiques en temps réel en provenance des autres bâtiments de l’armada US dans le Golfe, et notamment du porte-avion Harry Truman, de son escorte et de ses chasseurs-bombardiers et hélicoptères de combat - dont certains sont maintenus en vol en permanence -, qui faisaient mouvement à proximité.

 

Et si cela s’avérait encore insuffisant, on remarque que les postes de mitrailleurs sur les Riverine command boats sont disposés de manière à scruter toutes les directions. On peut ainsi en déduire que, mardi dernier, au moins deux mitrailleurs américains regardaient dans la direction par laquelle les canots iraniens se sont approchés d’eux. De plus, se sachant en mission de combat à proximité d’un point d’appui ennemi, il ne fait aucun doute que les Marines déployaient toute leur attention dans l’exercice de leurs fonctions et qu’ils jouissaient d’une protection aérienne de tous les instants.

 

Dans cette configuration, les commandos disposaient de plusieurs choix tactiques pour se débarrasser de leurs adversaires : ils pouvaient leur envoyer quelques tirs de semonce, ce qui les aurait fait rebrousser chemin, ou les envoyer par le fond s’ils insistaient.

 

Ils auraient pu également, s’ils entendaient éviter un incident, filer à l’anglaise ; en effet, leurs vedettes peuvent atteindre les 74 kilomètres à l’heure, ce qui les rend au moins plus rapides d’un tiers en comparaison des vaisseaux iraniens les plus véloces.

 

Bref, il n’existe aucune situation envisageable pour que deux CB-90 puissent être arraisonnés de force par un bâtiment iranien aux performances connues. Certaines voix proches de l’Administration US ont prétendu que l’un des bateaux connaissait un ennui de moteur et dérivait contre son gré en direction de Farsi.

 

Cette hypothèse non plus ne tient pas l’eau et c’est le cas de le dire. Pour la raison simple que les CB-90 sont équipés de deux moteurs, deux puissants Scania V8 Diesel, développant chacun 625 chevaux. Or une embarcation de ce type peut parfaitement naviguer avec un seul moteur, et même atteindre les 55 km/h, qui suffisaient encore pour semer n’importe quel Iranien.

 

Au cas, mais personne n’a invoqué cette situation, où l’une des vedettes était hors d’état de naviguer, il aurait été loisible de la faire remorquer par le second CB-90, sous la protection d’hélicoptères américains tout proches. Et si la situation avait été encore plus délicate, il aurait parfaitement été possible de transférer le personnel de l’unité endommagée sur celle valide et d’abandonner l’embarcation inutilisable, ce qui est nettement préférable à la mise en danger de dix commandos et à l’humiliation publique que leur ont fait subir les dirigeants de la junte théocratique chiite.

 

Comme on le comprend à la lecture de cette enquête, validée par des officiers de marine spécialisés dans les opérations du même type, les choses sont bien plus graves encore que celles qui ont été présentées par la presse américaine.

 

Les marins US n’avaient strictement aucune raison sensée de se rendre aux Iraniens. Reste qu’ils l’ont fait et qu’il faut dès lors se demander pourquoi. L’unique hypothèse concevable après les avoir toutes envisagées est que les dix commandos ont reçu un ordre qui ne provenait pas de leur hiérarchie militaire et qui n’était pas dicté par les rapports de force de la situation, mais qui a émané directement de la Maison Blanche : "N’opposez aucune résistance, laissez-vous appréhender !".

 

L’incident se déroulait quelques jours avant la mise en place officielle de l’Accord de Lausanne, aussi, Barack Obama n’avait pas l’intention de risquer une escalade militaire qui aurait pu tout remettre en question ; il a déjà fait pire pour parvenir au même résultat, obligeant l’Occident à signer un traité d’infamie qui renforce son pire ennemi et le transforme, à lui seul, en puissance (terroriste) régionale.

 

Il y a quelques semaines, alors que Téhéran menaçait de ne pas respecter l’accord si l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) poursuivait ses investigations au sujet des activités nucléaires iraniennes à caractère militaire, le président américain intervenait sur le collège des gouverneurs de l’AIEA afin de se plier aux désirs de la dictature chiite. Cette concession prive la communauté internationale de connaissances prépondérantes sur le programme nucléaire perse ; de plus, la mise en lumière de ses aspects militaires faisait partie de l’Accord de Lausanne, et Obama avait lourdement souligné son importance face au public américain.

 

Ces jours derniers a eu lieu un échange de prisonniers, lors duquel quatre Américano-iraniens ont été relaxés, dont Jason Rezaian, le chef de bureau du Washington Post à Téhéran, ainsi qu’un étudiant répondant au nom de Matthew Trevithick. En revanche, Robert Alan "Bob" Levinson, un Américain de confession israélite, arrêté par le contre-espionnage iranien le 9 mars 2007 sur l’île de Kish, dont la famille a reçu des photos en 2010 et dont la chaîne d’Etat de la théocratie perse, Press TV, a annoncé la détention, ne fait pas partie des personnalités libérées. Téhéran affirme désormais ne pas savoir où l’infortuné se trouve.

 

Peu après la capture des marins des CB-90, l’USS Truman et le Charles De Gaulle se sont approchés des côtes iraniennes et se sont placés en situation d’intervenir. C’est ce que le chef du Corps Naval des Gardiens de la Révolution, le Sous-amiral Ali Fadavi, a publiquement décrit comme "des manœuvres non-professionnelles qui ont duré 40 minutes suivant la capture des intrus".

 

Fadavi a prévenu que ses forces étaient prêtes à ouvrir le feu avec "leurs missiles côte-mer, leursvedettes lance-missiles ainsi que d’autres moyens multiples" dont le commodore n’a pas tenu à préciser la nature.

 

Si les porte-avions avaient poursuivi leurs "manœuvres non-professionnelles, ils seraient allés au-devant d’une catastrophe d’une ampleur qu’ils n’ont jamais connue dans l’histoire. Nous avions verrouillé nos missiles sur eux et si nous avions tiré, ils auraient été détruits", a poursuivi Fadavi.

 

Dans ces conditions, la relativisation des faits à outrance proposée par le Vice-président Joe Biden dès mercredi a de quoi surprendre : "Les Iraniens ont ramassé les deux bateaux de la même façon que nous avons ramassé des bateaux iraniens en détresse, pour les libérer par la suite, vous savez, comme le feraient des nations ordinaires. C’est ainsi que les nations s’adressent les unes aux autres", a soutenu le vice-président, "c’est pour cela qu’il est important d’avoir des canaux de communication ouverts".

 

On est à des années-lumière du verrouillage des missiles de Fadavi sur le Truman et le De Gaulle et du presque commencement de la Troisième Guerre Mondiale.

 

John Kerry est pourtant allé plus loin encore que Biden, puisque le secrétaire d’Etat s’est dit "très satisfait" (…) et a insisté pour "exprimer sa gratitude aux autorités iraniennes pour leur coopération qui a permis une résolution rapide de cet incident".

 

Kerry a ajouté : "Tout semble indiquer ou nous dire que nos marins ont été bien traités, qu’on leur a remis des couvertures et de la nourriture et qu’on les a assistés dans leur retour vers notre flotte tôt ce matin".

 

Il semble que pour le secrétaire d’Etat, le manquement des Iraniens aux Conventions de Genève aux dépens des marins américains n’a aucune importance. Tel le fait de montrer publiquement leurs visages et d’obliger la seule femme de l’équipage à porter un hijab.

 

A la Maison Blanche, parlant de la mise en œuvre de l’Accord Iran-5+1, Barack Obama a déclaré que "c’était une bonne journée car une fois de plus, nous voyons ce qu’il est possible [de faire] grâce à une forte diplomatie américaine. Ces choses", a répété le président, "sont un rappel de ce que l’on peut réaliser lorsque l’on dirige avec force et sagesse".

 

En réalité, M. Obama a tout fait afin d’éviter un conflit avec l’Iran ; la "forte diplomatie américaine" est à l’image de ces commandos à genoux devant un Iranien barbu tenant une mitraillette. Pour parvenir à ses fins, le président a sacrifié la sécurité de ses alliés dans la région, les Arabes et les Israéliens, qui ont perdu toute confiance dans l’Amérique et qui se préparent à affronter partout des terroristes pro-iraniens, requinqués par l’injection initiale de cent milliards de dollars dans l’économie de la dictature chiite, le régime le plus répressif du globe après la Corée du Nord.

 

Le pensionnaire de la White House a probablement, comme il s’en vante, empêché la théocratie des ayatollahs de "mettre la main sur la bombe atomique" pour une dizaine d’années. Mais il l’a fait en légalisant le programme nucléaire iranien, sans démanteler la moindre centrifugeuse, non plus que l’installation souterraine de Fordow, source de toutes les inquiétudes, et en ramenant à la vie une autocratie abominable qui se trouvait en état de banqueroute et d’agonie. Ce faisant, il a condamné 78 millions d’Iraniens à un interminable enfer, ne s’étant jamais soucié de leur sort et tournant ainsi le dos aux valeurs de l’Amérique et à son rôle de fer de lance de la liberté.

 

L’Amérique d’après l’Accord est à l’image de Joe Biden et de John Kerry, qui remercient les ennemis de l’Amérique d’avoir humilié ses meilleurs marins livrés à des épouvantails auxquels ils ont donné vie. Leur délire, car c’est d’un délire qu’il s’agit, consiste à voir une victoire dans l’affaiblissement de la plus grande démocratie du monde, en se faisant les avocats invétérés de ses ennemis.

 

Cette administration a simplement exagéré au centuple la puissance de la "République" Islamique, oubliant que ceux qui prétendent avoir mis en joue les porte-avions de la démocratie ne disposent que d’une marine de dix-huit mille hommes et de quelques dizaines d’épaves flottantes transformées en vaisseaux de guerre. Face à eux, la Navy peut aligner quatre cent trente-cinq mille marins, quatre cent trente navires ultra-modernes, dont onze porte-avions à propulsion nucléaire, et près de quatre mille avions.

 

Pour la prochaine campagne présidentielle, il suffira aux Républicains de reproduire l’image insoutenable des Marines à genoux sur une seule affiche, avec l’inscription : "L’Amérique selon les Démocrates". Ou, plus simplement encore : "Vote Democrat !".  

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