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Comment trouver son Mazal

Comment trouver son Mazal

 

 

- Il est aussi difficile de former un couple que de couper la mer rouge (Rabba bar Hana, au nom de Rabbi Yohanan)

 

Le choix du conjoint est probablement le moment le plus important de la vie. C'est sûrement l'événement le plus fondamental, et le plus difficile à n'en pas douter. Quelques sources du judaïsme: 

Il y a quatre mystères dont je ne connais pas le secret: le chemin que suit l’aigle dans le ciel, du serpent sur le rocher, du navire au coeur de la mer et le chemin que suit l’homme pour trouver une jeune fille. (Proverbes XXX, 18-19)

Le judaïsme prétend qu'à chaque personne correspond un "mazal", littéralement: une chance. Le mazal est la personne "qui nous est destinée". On devrait dire "celle qui nous est le plus destinée". Le mazal est la personne avec qui nous allons réaliser le but de notre vie. C'est celle qui nous correspond.

Selon certaines sources, on ne se marie pas toujours avec son mazal, on peut le laisser passer, rater l'occasion, ne pas le reconnaître. Selon d'autres sources, si l'on a laissé passer son mazal... c'est que ça ne l'était pas! Car un mazal ne se rate pas. Quoi qu'il en soit, libre arbitre et volonté peuvent parfaitement transformer un parti n°2 en un parti n°1: le mariage étant comparé à un édifice en construction, il est toujours possible de modifier les matériaux de base, si bien que la réalisation finale (à notre initiatinve) peut devenir encore encore plus belle que celle prévue par le plan initial (à l'initiative du plan divin). 

En d'autres termes, une autre personne que celle prévue au départ par D.ieu, peut devenir notre "mazal", notre chance. Tout se répare: si je n'ai pas reconnu mon prince charmant quand il m'est apparu, et s'il est parti pour d'autres horizons, il m'est toujours possible de faire en sorte qu'un autre le devienne: tu n'es pas mon élu, mais tu le deviendras. 

Destinée et libre arbitre

Zivoug mine hachamayim: la formation du couple, c'est l’affaire du ciel. Un autre enseignement nous dit: quarante jours avant que le fœtus ne soit formé, une voix sort du ciel et proclame: "telle fille est destinée à tel garçon" (Traité Sota). Ainsi, la tradition juive considère que c'est tout vu: les conjoints sont destinés l'un à l'autre. 

L'environnement, les moyens, les dons, l'intelligence, la richesse, la famille: nous n'avons décidé de rien, sauf de ce que nous allons en faire, comment et pour quoi nous allons les utiliser. Prenons un exemple pour simplifier: ce n'est pas moi qui ai décidé de rencontrer Rachel dans cette réunion, mais c'est moi qui est décidé de lui répondre quand elle m'a adressé la parole. Là commence et s'arrête aussi la destinée: nous avons bien une bonne étoile, mais il dépend de nous de l'utiliser et de la faire birller ou non. 

Qui doit-on rechercher?

 

--> Quelqu'un qui me plaît physiquement
La Thora interdit les mariages qui ne sont pas pleinement désirés des deux côtés (les sources qui rapportent le contraire sont parfaitement fausses). Il n'est donc pas recommandé de choisir quelqu'un qui nous déplaît physiquement. L'attirance physique est importante non seulement pour le plaisir des yeux, mais parce que le rapprochement physique est un aspect fondamental et sacré de la vie. Et oui, et c'est plutot important si l'on veut des enfants!

--> Quelqu'un qui sera le père (la mère) de mes enfants
A qui je voudrais que mes enfants ressemblent, dont j'admire les qualités, dont je connais les défauts.

--> Quelqu'un qui sera une aide à mes côtés

Quelqu'un qui sera là, positif, confiant, qui saura m'encourager et m'aider à dévoiler ma personnalité et à réaliser le but que je poursuis et pour lequel je suis ici sur cette planète. Pas un maître, encore moins un gourou; pas quelqu'un qui dirige ma vie, mais quelqu'un qui m'accompagne, avec lequel je vais construire des projets communs. Ensembles dans certaines réalisations; à côté, dans d'autres, toujours dans le respect de nos personnalités réciproques. (Ezer kénègdo)

--> Quelqu'un avec qui je partage les buts et les idées fondamentaux

Particulièrement en ce qui concerne le degré d'engagement dans le judaïsme, ce qui aura un impact décisif sur l'éducation des enfants, des écoles, la ville, le pays où je désire vivre, le choix des vacances, des dépenses, etc. Certains de ces critères, s'ils ne sont pas discutés dès le départ, feront l'objet de sérieux conflits dont le couple ne sortira pas facilement.

--> Quelqu'un qui veut développer la communication dans le couple et aspire à être meilleur

La volonté de s'améliorer est un point capital; il est important, avant le mariage d'avoir compris que tout est à construire, qu'il va falloir apprendre à l'autre qui l'on est (non, il ne va pas le deviner car, non, il n'est pas prophète et non, lire dans les pensées de l'autre n'est pas une preuve d'amour); il faudra le plus vite possible expliquer comment on fonctionne, ce que l'on aime et ce qui nous blesse... Il n'y a pas le choix, on ne peut faire l'économie de dévoiler qui l'on est et de se livrer!

--> Quelqu'un que j'aime

Bien que l'amour se développe encore après 50 ans de mariage et plus, le judaïsme n'en fait pas une première condition au mariage. La Torah part du principe que si une partie suffisamment grande des points énumérés ci-dessus sont réunis, alors l'amour viendra nécessairement. Encore faut-il être amoureux avant de se marier. 

Dans quelle mesure je me marie avec ma belle famille et pourquoi?

En théorie, on ne se marie qu'avec son conjoint. En théorie, car si mon futur conjoint n'a pas encore commencé à couper le cordon ombilical, s'il n'a pas pris de la distance et fait ses choix de vie librement (ni en fonction de ses parents, ni contre ses parents) il y a des chances pour que sa famille ait une l'influence sur lui, et donc sur notre couple. 

Si mes beaux-parents s'entendent bien, mon mari aura plus de facilités à créer un couple harmonieux et serein. S'ils ne savent communiquer qu'au travers des cris et des insultes, on peut parier que j'aurai du fil à retordre dans ce domaine. Si mon mari se comporte avec rudesse envers sa mère, quelle sera son attitude avec moi? Etc.

On peut se demander, avec le Professeur Haïm Harboun "pourquoi le choix du conjoint se fait par référence aux images parentales? Parce que c’est une manière inconsciente de continuer à vivre en famille. C’est aussi une manière inconsciente de réaliser ce qui généralement est irréalisable: se marier et rester en famille. 

La belle famille est une indication précieuse des bonheurs et des difficultés à venir avec mon conjoint. Si ces dernières sont gérables, alors il n'y a pas matière à s'alarmer; si l'on a à faire à une famille toxique, alors prenons le temps de vérifier si nous pourrons faire face. 

Des sources dans la Thora

Dans la Guemara Sota, Reish Lakish dit: "on ne destine une femme à un homme, que selon ses actes". 
Autre part, la Guemara fait remarquer que Rabbi Yehouda enseigne un autre point de vue (au nom de Rav) : 40 jours avant la conception du foetus, une voix céleste déclare: "la fille d'untel est destinée à untel"; 

La Guemara répond à cette contradiction et dit: lors d'un premier mariage, l'individu mérite ce qu'Hashem a décrété pour lui, sans prendre en considération ses actions (bonnes ou mauvaises), mais lors d'un deuxième mariage, l'individu est soumis à l'examen de ses actions, et seules ses actions détermineront la personne avec laquelle il s'unira. 

Pour le Gaon Rabbi Touviya HaLevi, même lors d'un premier mariage, l'union dépend des actions de la personne; cependant, si différence de niveau spirituel entre l'homme et la femme est trop importante, le décret s'annule. 
D'autres sources expliquent que l'on peut en effet ne pas se marier avec son Zivoug, que ce soit une bonne chose on non, et qu'à contrario, par notre comportement, nos pensées et nos prières, nous pouvons faire en sorte de rencontrer un parti différent.

En tout état de cause, il est sage de ne pas développer d'exigences irréalistes, ce qui, pour le coup, pourrait avoir comme effet de ne pas le rencontrer ou pire, le reconnaître...

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