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CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE : Israël dispose d’un faible endettement, de solides réserves en devises, d’un système bancaire stable et d’une monnaie forte.

 

Israël dispose d'un faible endettement, de solides réserves en devises, d'un système bancaire stable et d'une monnaie forte.

 

 

 

 

Par Jacques Bendelac
 
 

Dégradation de la note américaine, tempête sur les marchés financiers, ralentissement du commerce mondial: l’économie israélienne ne fait pas seulement face à une crise sociale sans précédent, elle est aussi prise dans la tourmente internationale. Malgré cet environnement défavorable, les risques de récession pour l’économie israélienne semblent minimes; tout au plus, le taux de croissance pour 2011 se ralentira, passant de 5,2% selon les prévisions initiales, à 4,8%. Contrairement à la majorité de ses partenaires occidentaux, le pays dispose d’un faible endettement, de solides réserves en devises, d’un système bancaire stable et d’une monnaie forte. En revanche, l’économie israélienne encoure des risques minimes qui sont liés à sa forte dépendance extérieure, aussi bien dans le domaine du commerce que vis-à-vis des investissements.

Le commerce international se contracte

L’économie israélienne reste fortement dépendante de la vitalité du commerce international. Or depuis quelques mois, les échanges mondiaux se contractent et cette tendance ira en s’accélérant. L’Institut israélien d’Exportation estime que les douze principaux partenaires commerciaux d’Israël vont voir leurs échanges commerciaux se rétrécir dès la fin de cette année: ceux-ci augmenteront 5% seulement en 2012, contre une croissance de 19% en 2011. La contraction du commerce international touchera aussi bien les pays occidentaux que les pays émergents.

La morosité des échanges internationaux se fait déjà ressentir en Israël: au cours des trois derniers mois (mai-juillet), les exportations industrielles d’Israël ont baissé de 9% en rythme annuel, contre une hausse de 5% au cours des trois mois précédents. Selon les calculs de l’Institut israélien de la Statistique, le déficit commercial dépassera sans doute les 50 milliards de shekels (10 milliards d’euros) cette année, soit son record de tous les temps.

La Bourse reste volatile

La bourse de Tel Aviv n’a pas été épargnée par la tempête mondiale. L’indice TA-100 a reculé de 14% depuis le début du mois d’août, et de 22% depuis le début de l’année. Au cours de la dernière semaine, la valeur boursière de Tel Aviv a perdu 70 milliards de shekels, soit 15 milliards d’euros. Les investisseurs les plus touchés par la crise financière sont les « Tycoons », c’est-à-dire les magnats et grandes familles qui contrôlent des pans entiers de l’économie israélienne, comme Nohi Dankner (banque et industrie) dont le portefeuille boursier a baissé de 39% en une semaine. Il est suivi de Ilan Bendov (téléphonie) qui a perdu 30% à la bourse, d’Itzhak Techouva (immobilier, hôtellerie) qui a perdu 22%, ainsi que des familles Ofer (- 14%), Harisson (- 8%), etc.

La baisse des valeurs boursières ne concerne pas que les « grandes familles » de l’économie israélienne. Elle a touché aussi le portefeuille de la majorité des Israéliens dont les fonds d’épargne et de retraite sont investis en bourse. Mais comme en 2008, le rebond de la bourse devrait annuler les pertes de ces derniers jours.

Des garanties américaines plus chères

Les difficultés financières que traversent les Etats-Unis pourraient toucher aussi l’économie israélienne, mais de façon marginale seulement. Certes, l’abaissement de la note de la dette souveraine américaine par S&P aura un impact immédiat sur Israël puisque les 6 milliards de dollars de prêts à l’Etat juif garantis par le trésor américain sont eux aussi déclassés. Au total, il en coûtera quelques millions de plus au Trésor israélien pour faire face à l’augmentation imprévue des taux d’intérêt.

De même, la dépendance israélienne se traduit par une aide militaire de 3 milliards de dollars par an, qui permet à l’armée israélienne de s’équiper en armements “made in USA”. Les Etats-Unis sont également parmi les premiers partenaires commerciaux d’Israël: toute réduction des importations américaines coûte quelques points d’exportation aux entreprises israéliennes.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

 

ISRAELVALLEY

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