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Ennahdha militera pour une Tunisie modérée, ouverte et tolérante, selon Hamadi Jebali

 

Ennahdha militera pour une Tunisie modérée, ouverte et tolérante, selon Hamadi Jebali

 

 

TUNIS (AP) — Le secrétaire général du mouvement islamiste tunisien "Ennahdha", vainqueur des dernières élections, s'est engagé jeudi à militer pour "une Tunisie faite de modération, d'ouverture et de tolérance".

"La Tunisie est une société de juste milieu, c'est la nature du Tunisien", a-t-il tenu à noter.

S'adressant à un forum réunissant des opérateurs touristiques tunisiens et étrangers, le dirigeant d'Ennahdha a tenu à rassurer "les hôtes de la Tunisie et tous les Tunisiens" sur le respect des minorités.

"Il n'y aura pas de marginalisation, ni d'exclusion" de "musulmans", "de juifs", "de chrétiens ou d'athées", a-t-il assuré.

Il a qualifié de "procès d'intention" fait à Ennahdha "les craintes et les doutes" évoqués dans certains milieux en Tunisie et à l'étranger à la suite de la victoire électorale du mouvement islamiste.

"On ne doit pas nous diaboliser les uns les autres", a-t-il lancé en rejetant l'accusation de double langage prêtée à son mouvement. "L'éthique et l'essence de notre religion veulent que nous nous conformions à ce que nous disons",a-t-il martelé.

M. Jebali, qui est pressenti pour être le chef du gouvernement dont la constitution est attendue pour la semaine prochaine, a insisté sur la volonté de son parti de faire de "la liberté le socle de l'édifice démocratique dans l'étape à venir".

"Ennahdha entend asseoir des garanties constitutionnelles pour le respect des libertés, des droits de l'Homme et en matière d'ouverture et de modération. Nous voulons les concrétiser dans la Constitution de manière à ce qu'ils soient intouchables", a-t-il affirmé.

Selon cet ancien prisonnier politique qui a passé plus de 16 ans dans les geôles sous le régime de l'ancien président Ben Ali, "la liberté est une valeur sacrée en islam, qu'il s'agisse de la liberté d'opinion, de culte, vestimentaire ou autre, et nos frères juifs le savent".

L'assemblée constituante élue le 23 octobre dernier aura pour principale tâche l'élaboration d'une nouvelle loi fondamentale, en plus de la gestion des problèmes économiques et sociaux pressants, dont notamment le chômage qui affecte plus de 700.000 jeunes.

En réaction aux agissements attribués à des groupes salafistes, il a plaidé pour "un Etat de droit, des libertés et de la citoyenneté" ou prévalent "les valeurs républicaines" en référence à la France où il a fait ses études d'ingéniorat.

"Personne ne sera au dessus de la loi, ni salafistes, ni autres. Nous ne permettrons à aucune partie, et encore moins à des parties qui se réclament de l'islamisme, de commettre des forfaits au nom de la religion", a-t-il averti.

Abordant les défis économiques et singulièrement touristiques, il a annoncé des "mesures d'urgence" destinées à relancer ce secteur en proie à de sérieuses difficultés depuis le soulèvement populaire qui a fait chuter le régime Ben Ali en janvier dernier.

Jusqu'à fin octobre, les recettes touristiques ont baissé de 36%, selon le directeur général de l'office tunisien du tourisme Habib Ammar.

Considéré comme un pilier de l'économie tunisienne, le tourisme contribue à concurrence de 7% au PIB et procure 400.000 emplois directs et indirects.

Le directeur de la Fédération nationale de l'hôtellerie, Mohamed Belajouza, s'est dit "rassuré" par les engagements annoncés par le potentiel prochain Premier ministre.

Plus réservé, le voyagiste René Trabelsi, un juif tunisien installé à Paris, préfère "attendre pour voir des actes concrets". "On ne peut pas les juger avant de les voir sur le terrain", a-t-il confié à l'Associated Press. AP

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