Share |

Gaza : l’offensive israélienne progresse

Tsahal ne laisse plus aucun répit au Hamas, quels que soient les civils derrière lesquels il se protège

Gaza : l’offensive israélienne progresse (info # 012207/14) [Breaking News]

© MetulaNewsAgency

 

Métula, mardi 13h24, midi 24 à Paris

 

XVème jour.

 

Situation (estimations de la Ména)

 

2 100 roquettes ont été tirées sur Israël depuis le début de l’opération Rocher Inébranlable, 25 depuis minuit.

 

Cette opération a permis à Tsahal de détruire 3 200 cibles tactiques, dont 1 700 lors de l’offensive terrestre, et d’arrêter 28 miliciens qui ont été emmenés pour interrogatoire.

 

Ces dernières vingt-quatre heures, l’Armée israélienne a frappé plus de 450 objectifs, dont des points d’appui utilisés par les miliciens djihadistes, des entrepôts d’armes et de missiles, deux mosquées utilisées comme des sites de lancement de roquettes, un hôpital qui abritait des missiles antichars ainsi que 60 sites de lancement de roquettes et 60 centres de contrôle et de commandement.

 

200 de ces sites de la milice se trouvaient à Shuja’iyya. 100 ont été visés durant les premières heures de ce mardi.

 

27 soldats sont décédés depuis le début de cette opération, ainsi que deux civils. En face, près de 570 personnes ont trouvé la mort, dont au moins 450 miliciens. Les affirmations selon lesquelles il y aurait "une majorité de civils" parmi les morts sont absolument mensongères.

 

L’hôpital de campagne mis en place par Tsahal au point de passage d’Erez est ouvert et fonctionne avec le concours du Croissant Rouge.

 

161 camions de nourriture et de matériel médical, 720 000 litres d’essence et 250 tonnes de gaz ont été transportés vers Gaza via Kerem Shalom depuis dimanche.

 

 

Etat des combats

 

Nos reporters à proximité de Gaza nous indiquent que l’offensive de Tsahal n’a jamais été aussi été soutenue. Un entrepôt principal de munitions touché ce matin dégage depuis des heures des flammes de plusieurs dizaines de mètres sur un rayon de 200 mètres au sol.

 

Tsahal frappe désormais les centres de commandement centraux de l’organisation djihadiste ainsi que les immeubles qui participent à sa gouvernance : les signes visibles de son pouvoir. Ces attaques ne sont pas "chirurgicales", et ne visent pas une partie spécifique de ces cibles. On voit ces bâtiments, sur les chaînes TV arabes, s’effondrer comme des châteaux de cartes.

 

Les cadences des barrages d’artillerie, des bombardements de la marine et les attaques aériennes n’ont jamais été aussi nombreuses depuis le début de Rocher Inébranlable.

 

La brigade Golani a étendu son emprise et sécurisé ses positions dans le quartier de Shuja’iyya. Elle a ainsi pu mettre à jour deux nouveaux "tunnels stratégiques" et procédé à leur destruction.

 

Plus au Nord, à Beit Hanoun, sur le front tenu par le Nakhal (brigade des soldats-paysans), un important site de lancement de roquettes à longue portée a été découvert et détruit dans l’enceinte d’une école d’agriculture [voir la vidéo]. Dans la même zone, les soldats ont mis à jour les entrées de deux "tunnels stratégiques" qui aboutissaient en Israël.

 

Il semble que ce soit ceux qui ont été empruntés hier matin lors de l’infiltration à Erez-Nir Am.

 

Dans l’ensemble, l’opération terrestre progresse plus rapidement que prévu ; les troupes ont neutralisé plus d’objectifs que ce qui leur avait été fixé. Nous estimons qu’au rythme actuel de sa progression, Tsahal aurait besoin de 6 à 9 jours pour renverser le régime du Hamas à Gaza, mais d’un an et demi à deux ans pour s’en assurer le contrôle absolu.

 

Tsahal estime qu’il pourrait exister plus d’une centaine de "tunnels stratégiques" et s’emploie en priorité à les identifier et à les mettre hors d’usage.

 

 

Situation internationale

 

Les discussions en vue d’instaurer un cessez-le-feu se poursuivent au Caire, en présence du Secrétaire d’Etat US John Kerry et du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

 

Les négociateurs frontaux (ceux qui échangent les informations) sont Majid Faraj - le chef du renseignement de l’Autorité Palestinienne, qui représente les intérêts du Mouvement de la Résistance Islamique et qui est en contact avec Khaled Mashal au Qatar – et Mohamed Farid al Tohamé, le chef du renseignement égyptien.

 

L’Egypte refuse d’assouplir sa proposition de cessez-le-feu et a fait savoir "que si une trêve était instaurée elle ouvrirait le point de passage de Rafah durant l’année lorsqu’elle le jugerait nécessaire".

 

Les media égyptiens et saoudiens se déchaînent contre le Hamas, et même contre les habitants de la bande côtière, auxquels ils reprochent de ne pas tenter de renverser le régime du Mouvement de la Résistance Islamique.

 

La Maison Blanche a émis un communiqué indiquant qu’Israël devait faire plus pour protéger les civils de Gaza. Elle a également indiqué qu’elle débloquait une somme de 47 millions de dollars en faveur des civils de Gaza.

 

Tant Kerry que Ban Ki-moon expriment que leur priorité consiste à instaurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible. La nuit dernière, les négociateurs présents sur les bords du Nil ont tenté une approche sémantique du problème en présentant leur proposition de cessez-le-feu comme une "trêve humanitaire", afin de respecter le désir du Hamas qu’aucun cessez-le-feu ne soit décrété avant que ses exigences supplémentaires ne soient envisagées.

 

Majid Faraj a même proposé qu’une trêve humanitaire de cette sorte soit déclarée ce mardi matin à 8h et qu’elle dure jusqu’à 15h. Jérusalem et l’Egypte ont rejeté ces demandes, s’en tenant aux termes de la première proposition d’al Sissi : cessation des hostilités contre cessation des hostilités, le reste pouvant être envisagé plus tard, mais uniquement lorsque les canons se seront tus.

 

Kerry et Moon sont attendus en Israël sans qu’un planning de visite définitif n’ait encore été arrêté. Ils entendront à Jérusalem l’exigence selon laquelle Gaza doit être démilitarisée. C’est également l’opinion de l’opposition travailliste.

 

Dans l’Etat hébreu, on n’est guère favorable à l’instauration d’une suspension des hostilités avant que Tsahal ait pu réaliser ses objectifs militaires. Ici, peu de gens envisagent une nouvelle Tahadya (trêve coranique) tant que les islamistes détiendront la capacité d’envoyer des roquettes sur Israël et tant qu’ils auront à leur disposition des "tunnels stratégiques" leur permettant d’attaquer des objectifs à l’intérieur d’Israël.

 

Nombre de ministres et de généraux partagent l’opinion que si l’offensive militaire ne met pas un terme à la gouvernance du Hamas sur le califat côtier, l’objectif principal de cette guerre consistant à procurer aux Israéliens des conditions de vie normales ne pourra pas être atteint.

 

Un autre sentiment qui s’exprime de plus en plus dans les mêmes milieux ainsi qu’au sein de la population est que "nous n’avons pas concédé autant de sacrifices et perdu autant de nos combattants pour laisser le Hamas renaître de ses cendres".

 

Messieurs Kerry et Moon auront ainsi la tâche difficile en Israël, ce, d’autant plus que des composantes principales de la coalition, notamment celle de Lieberman et de Bennett, ont annoncé qu’au cas où le gouvernement accepterait un cessez-le-feu qui ne provisionnerait pas le désarmement du Hamas, ils provoqueraient la chute de la majorité actuelle.

 

Une grosse pression s’exerce aussi sur Binyamin Netanyahu en provenance du Caire et de Riad afin qu’il n’interrompe pas l’offensive avant l’écrasement du Hamas.

 

En Turquie, Erdogan a décrété trois jours de deuil national en raison des "massacres" perpétrées par les Israéliens à Gaza.

 

Les seuls alliés qui demeurent au côté de Mashal et d’Hanya sont la Turquie, le Qatar et l’Iran.

 

 

Stratégie du bouclier humain

 

Au fur et à mesure que les combats progressent, il apparaît que le Hamas a utilisé tous les remparts civils présents dans le territoire qu’il contrôle. Les mosquées et les écoles ont servi d’entrepôts de stockage de roquettes et d’armement de tous types ; les rampes de lancement des Katiouchas étaient le plus souvent installées entre deux immeubles d’habitation. 

 

Mais l’usage le plus cynique de la détresse des civils que les dirigeants politiques et militaires de l’organisation islamiste aient réalisé a consisté à dissimuler des postes de commandement et des armes sous les hôpitaux de la ville, notamment celui d’al Aksa et celui de Shifa.

 

 

La dépouille d’un combattant est portée manquante

 

Le corps de l’un des soldats morts durant l’attaque du transport de troupes de Golani dimanche n’a pas pu être récupéré par ses camarades.

 

Sa dépouille pourrait se trouver entre les mains du Mouvement de la Résistance Islamique comme en ont témoigné des images présentées par la chaîne TV qatarie Aljazzera, l’organe de propagande principal du Hamas, et principal soutien des Frères Musulmans dans le monde arabo-musulman.

 

Correctif et confirmation

 

Dans notre Breaking "Rocher Inébranlable : XIVème jour", diffusée hier à 10h30 locales, nous avons diffusé une vidéo montrant l’usage fait par les miliciens islamistes d’ambulances de l’ONU.

 

Comme d’autres media, nous nous sommes trompés, car ces images datent en fait du mois d’août 2006. Nous prions les lecteurs de nous pardonner cet écart.

 

Cependant, les miliciens de Gaza utilisent bel et bien des ambulances pour leurs déplacements, sachant que l’Armée israélienne ne tire pas sur les véhicules de secours, comme en témoigne cette autre vidéo toute récente, dûment vérifiée par nos soins.

 

Ce faisant, c’est le Hamas qui prive les civils de la bande côtière des protections que lui confère la législation internationale. Pour le surplus, ces ambulances affrétées comme transports de troupes ne sont pas disponibles pour les blessés !  

Publier un nouveau commentaire

CAPTCHA
Cette question permet de s'assurer que vous êtes un utilisateur humain et non un logiciel automatisé de pollupostage.
4 + 8 =
Résolvez cette équation mathématique simple et entrez le résultat. Ex.: pour 1+3, entrez 4.

Contenu Correspondant