Grande soirée onusienne, énorme discours de Binyamin Netanyahu (info # 012309/16) [Analyse radiophonique]
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Juffa, au micro de Yanik Farkas sur Radio Judaica :
Deux gros sujets d’analyse pour Juffa ce matin, les discours de Mahmoud Abbas et de Binyamin Netanyahu, hier, devant l’Assemblée Générale de l’ONU, et l’échec des tentatives américaine et russe d’instaurer un cessez-le-feu dans la Guerre Civile Syrienne, Juffa expliquant pourquoi la Syrie et l’Irak avaient définitivement cessé d’exister.
Mahmoud Abbas
s’est exprimé dans la morosité, d’une voix fatiguée, évoquant "un rêve en train de disparaître", et la communauté internationale qui l’avait abandonné, lui et la cause palestinienne.
Contrairement à ses interventions précédentes sur cette scène, le chef de l’Autorité Palestinienne s’est adressé à une salle à moitié vide.
Il a évoqué des thèmes passéistes, frisant parfois le ridicule, à l’instar de l’intention de l’AP d’assigner la Grande-Bretagne en justice pour la déclaration Balfour, en novembre 1917, qui garantissait la création d’un foyer national juif en Israël.
Abbas a évoqué une prochaine tentative de faire adopter au Conseil de Sécurité une résolution condamnant la politique d’implantation israélienne, formulant le vœu que les USA n’useraient pas de leur veto face à cette initiative.
Il est revenu sur l’"occupation", sur l’"embargo à Gaza" et sur la prétendue destruction par Israël de lieux saints musulmans et chrétiens, dont personne n’a entendu parler. Il s’est enterré dans un discours agressif et guerrier, ne laissant apparaître aucune perspective de solution.
Un discours qui n’a manifestement plus la cote en Europe, accaparée par son combat contre l’islam radical, incapable de ne pas voir dans le Hamas palestinien l’un des acteurs de ce terrorisme.
Pas la cote non plus en Amérique, exclusivement concentrée sur son élection présidentielle, dans l’attente, non sans risque pour Abbas, de découvrir la prochaine politique moyenne-orientale du nouveau président.
Et plus la cote, et c’est à peine plus surprenant, dans le monde arabe, qui voit de plus en plus en Israël un allié indispensable dans la lutte face à l’expansion iranienne, et qui traîne la cause palestinienne comme un boulet encombrant.
Binyamin Netanyahu
Face à la dépression du leader palestinien, Netanyahu a présenté et "interprété" – quel acteur, quelle perf ! – un discours optimiste, plein et millimétré. [Voir la totalité de l’intervention du 1er ministre israélien].
Le Premier ministre hébreu a commencé par régler son compte à l’ONU et aux autres institutions internationales, dont il a condamné l’"obsession israélienne", qualifiant l’Assemblée Générale de "disgrâce", le Conseil des Droits de l’Homme de "plaisanterie", et l’UNESCO de "cirque".
Cela serait vraisemblablement tombé dans l’oreille d’un sourd si le président du Conseil israélien n’avait pas fourni quelques chiffres stupéfiants en soutien de ses allégations, tel le fait qu’en 2017, l’Assemblée Générale avait prononcé 23 condamnations, 20 contre Israël et 3 contre le reste du monde.
Ce qui a autorisé Netanyahu à déclarer, ce que tous les ambassadeurs présents à Manhattan savaient déjà, à savoir que "l’ONU avait commencé comme une force morale et qu’elle était devenue une farce".
Il a rappelé l’évidence, qui veut qu’en concentrant leur temps et leur énergie sur Israël, les institutions internationales ne faisaient pas que fragiliser l’Etat hébreu mais manquaient à leur fonction consistant à améliorer les relations entre les peuples et les conditions de vie humaines, à garantir les droits de la femme ainsi que les droits fondamentaux des dizaines de millions de personnes vivant sous les dictatures.
Ce qui découlait de cette constatation était que l’acharnement biaisé et hystérique contre Israël, seul Etat laïc et libéral du Proche-Orient, permet en fait aux régimes totalitaires de préserver le statu quo et de continuer à persécuter leurs ressortissants sans être dérangés.
Mais Netanyahu a annoncé un changement fondamental dans le monde arabe, qui ne va pas tarder à s’exprimer publiquement à l’ONU selon lui, constatant que "c’était la première fois, dans sa vie, que beaucoup de ces Etats ne nous considèrent pas comme un ennemi mais comme un partenaire".
Le monde a besoin d’Israël pour combattre le terrorisme et afin de développer les technologies de demain, a martelé l’Israélien, souvent sous les applaudissements nourris de l’assistance. Il a expliqué de manière convaincante, que s’il était nécessaire de trouver des solutions au problème des implantations, ces dernières n’étaient pas la cause du conflit israélo-arabe ; pour asseoir ce propos, Netanyahu a rappelé à bon escient qu’avant 1967, l’ensemble de la Cisjordanie – y compris la partie orientale de Jérusalem – et Gaza se trouvaient entièrement en mains arabes, qu’il n’existait aucune implantation, et que cela n’avait pas empêché les Arabes de lancer trois guerres d’extermination contre Israël.
Fort de cette démonstration historiquement incontestable, le 1er ministre a invité M. Abbas à faire un choix, celui de la confrontation et du soutien au terrorisme ou celui d’engager des négociations de paix directes. Jusqu’à ce que l’AP prenne la bonne décision, pour Netanyahu, lorsque les Palestiniens parlent de libérer les implantations, ils pensent particulièrement à Tel-Aviv, Jaffa et Haïfa.
Il a reconnu qu’il existait un terrorisme juif marginal, comme dans toute société, mais, qu’à l’inverse de l’Autorité Palestinienne, les "leaders israéliens condamnent le terrorisme juif pendant que l’AP célèbre les siens". Le Premier ministre complétant : "Nous emprisonnons nos terroristes pendant qu’ils paient les leurs", faisant allusion aux rentes versées par l’AP aux assassins de Juifs, notamment de civils sans défense, ainsi qu’aux familles de ces terroristes.
Binyamin Netanyahu s’est brièvement pris pour un jeune palestinien, Ali, pour énumérer toutes les incitations à la haine, au racisme et à l’assassinat d’Israéliens que celui-ci subissait au cours de sa journée d’écolier, sur le chemin de son établissement scolaire, dans la rue baptisée au nom d’un assassin d’enfant israéliens, dans ses manuels scolaires, à la télévision, dans les journaux et à la radio, n’hésitant pas à citer in extenso les appels au meurtre prononcés par Mahmoud Abbas.
Ce qui ne l’a pas empêché d’inviter le président de l’autonomie palestinienne à s’exprimer devant la Knesset, se déclarant prêt, pour sa part, à s’adresser au parlement palestinien à Ramallah.
Bibi n’a pas manqué non plus de fustiger la théocratie perse, qui appelle régulièrement à l’anéantissement d’Israël et qui étend son emprise sur ses voisins et exporte son terrorisme sur cinq continents. Il a promis que son pays ne permettra pas à l’Iran de développer des armes nucléaires, "pas maintenant, ni dans une décennie, ni jamais".
Sans juger des intentions réelles des uns et des autres, nous avons écouté de la part du Premier ministre israélien, un discours de confiance, de paix, de progrès, de succès, de sécurité, de partage du savoir avec les peuple d’Afrique et de la région, le tout énoncé dans un anglais à la fois parfait et accessible.
Face à l’allocution interminable [deux fois le temps imparti] d’Abou Mazen, déprimée et désespérante, rancunière, dénuée de perspective et d’espoir, il fallait, hier à l’ONU, être un délégué de la "République" Islamique d’Iran, ou de la Corée du Nord, pour ne pas se laisser charmer par les propositions du chef de l’exécutif de Jérusalem.
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