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Hommage à nos grands mères et mères d'avant......, par Albert Simeoni

 

 

Hommage à nos grands mères et mères d'avant......

 

ALBERT qui n'a rien oublié de cette èpoque bènie

LES MEMOIRES D’UN GOULETTOIS

L’ENFANT DE LA GOULETTE

PAR ALBERT SIMEONI(BEBERT)

Les parents sont nos premières personnes au monde ..Nos méres , nos grands- méres , nos tantes , cousins , alliés ou affiliès faisaient partie du décor.

Je parle aujourd’hui de nos méres et grands méres goulettoises ou autres parce qu’elles se ressemblaient toutes par l’affection dont elles nous entouraient .Leurs taches -à l’époque -consistaient à "tenir la maison " -propretè et gestion culinaire. Elles étaient les maitresses de maison aprés D.ieu le père. Laver et repasser le linge , cuisiner , instruire , éduquer , habiller la marmaille n’était pas chose aisée. Les papas -du moins la plupart d’entre eux -s’activaient à "ramener l’oseille "en passant -aprés le boulot -au bistrot du coin qui clignotait des yeux.
Entre amis la Boukha "BOUKOBZA" noyait leurs petits soucis quotidiens au prix "d’un tém"(1/8) du "rbâ"(1/4) ou du ‘ness’(1/2) accompagnée de la "kèmia ou la "Fékia" quand elle se donnait la peine d’étre en parfaite état de santè et de digestion. ................

UN GENTIL APERO (BRASSERIE SUISSE A TUNIS)APRES LE TRAVAIL.N° 1 MON PERE N° 2 PAUL PEREZ N° 3 FRANCOIS SEBBAG .
 

"...A nos pères , grands méres , pères et méres...."

Le mauvais sort s’est acharnè sur mémè "Yinyin" (Ma grand -mére maternelle- Maiha).Elle enterra (que D. ieu nous présèrve) ses quatres fils en moins de deux semaines .Une maladie "virale" les emporta .Ce n’est qu’aprés douze ans que "le plus grand de tous les miséricordieux " jeta un oeil compatissant sur ce couple et lui offrit ma mère , puis mon oncle et ma tante. La naissance de ma mère donna lieu à des festivités de toutes sortes dans le quartier .Ma mère Louise Haya est nèe à la Hafsia......rue Achour.....dans une maison dite "Arabe"......une chambre sur patio où d’autres voisins cohabitaient . Les toilettes , l’eau ,la buanderie étaient partagés en commun. Ma tante Louisa (la soeur à ma grand mére) habitait au juste au dessus de la chambre de mes grands parents. Louisa - commerçante - tenait "un gomrok ta dekhan=débit
de tabac " sous les arcades , avenue de France. Les gènéraux français -de l’époque coloniale "s’enfumaient" chez elle. Célibataire, elle était d’un caractère viril , nerveux "hchachià" et s’attablait souvent à un comptoir de brasserie pour "vider" quelques verres de boukha en compagnie de mon pére et de ses amis. C’est bien pour celà qu’elle bènit le mariage entre mon père et ma mère .Comme quoi le’ huitème d’alcool’ se fait parfois marieur. A la naissance de ma mère , on vendit cette dérnière à ma tante Louise et on suspendit au battant supèrieur de la porte d’entrée une gargoulette dans laquelle fut mis un ‘kanfoud =porc épis séchè" afin d’ éloigner le mauvais oeil sur la famille Lellouche. Pour décrocher cette "amphore", il fallait attendre que la petite grandisse et demande à ses parents la raison de cette choses
suspendue. Ce qui fut fait vers l’âge de 12 ans avec l’aide de son père Choua. Ce fut une grande féte dans le quartier avec beaucoup de "bkour"(encens), de youyous et de trallalas..Ma mère fut donc élevèe en majeur partie par Louisa. Gifles et coups de pieds au cul pour la bonne raison que ma mère était passionnée d’instruction et non d’alcool et de vin. C’était la rançon du savoir. Louisa mourut à un âge trés avancè chez nous à la Goulette le 1/5/1973 (féte du travail).

Nos grands -mères et méres ne ‘balladaient pas leur cul sur les remparts du fort Charles le Quint" (Jacque Brel) encore moins avec un chiot merdique tenu par une laisse . Leur seul distraction était une séance de cinè au grand "palace du REX " ou alors s’attablaient au cafè Miled , cafè Vert , au Casino ou chez Amor pendant nos belles soirées d’étè .Elles se rassembalient entre femmes de bon voisinage et .......vas y que je tape sur la Titine ou la Claudette qui avait le malheur de montrer un genoux que le vent a dévoilè. Heureusement que le string était encore en gestation sinon .....el yaità fi Radès. J’ai toujours vu mes "femmes" cuisiner dans les trois mètres carrés de notre cuisine les ragouts sur un "kanoun" puis sur un primus moderne , laver le linge dans une "kinka=bassine en zinc"ou dans une " Billà = bassine en zinc plus grande "à la terrasse celle là .Quand au petit linge , il séchait sur un "Sekhen = séchoir conféctionné en lattes de bois trés fin ayant la forme d’un grand vase retournè " dans lequel on introduisait le kanoun rempli de braises ardentes. Il fallait l’éteindre le soir à cause du gaz carbonique
émit par les cendres (fernana=vertige qui peut engendrer des asphyxies). Celui ou celle qui en était atteinte devait impérativement mettre son dérrière sur le sol pour refroidir les mèninges carbonnisées...!Le grand linge prenait "l’ascenseur" , l’escalier qui mène à la terrasse ou chaque voisin avait son ’stand étendage’. Palabres et discussions sans fin qui finissaient en querelle ; histoires de "hasfour=épingles à linges " et de culottes rapiècées qui se "volaient". On devinait les Vendredi -soirs à l’odeur du couscous qui sentait jusqu’au TGM-Casino. Le "Chabbat" , grand marathon de "tfinè ","pkailè bèl oulla blèch asban "Mkéhdà mahchiè =oreiller de kerchè(panse cousue main_comme un ballon de volley mais plus petit (plutôt une balle de tennis) remplie de morceaux d’abats " "akoud mgéhém=pénis de taureau ou de bèlier coupè en anneaux ) "harichè bèl yadma bél kouyarà "hraimi =ragout en sauce de poisson mèrou)......(béch mèt rajlèk yà mrà = de quoi est mort ton mari o femme ) bref toute la panoplie du cholestérol maigre ou gras qui allaient vitaminer les gros "ventres péteux" de nos aieux .Ce n’était plus des diners ou des déjeuners mais de vrais joutes culinaires qui rassemblaient , aux pas de la porte, les voisins , souvent en étè. Je ne peux plus continuer à écrire parce que je suffoque ,"méch némchi nétfèéd=je vais aller me soulager".

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