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Horreur a Tunis : Attaque terroriste contre le Musée du Bardo

 

 

 

 

Horreur a Tunis : Attaque terroriste contre le Musée du Bardo

 

 

Aux abords du Bardo, encore sous le choc de l'attentat meurtrier de ce midi, les badauds oscillent entre stupeur et colère.

 

Stupeur au Bardo. Les nombreux badauds accourus dans ce quartier de Tunis, où se trouve le célèbre musée visé par une attaque, ce midi, peinaient à réaliser. «J’ai tellement honte de dire que ça se passe aujourd’hui dans mon pays. On savait qu’ils frapperaient, mais ici, en plein centre de Tunis… ça devient grave. Ce qu’ils font n’a aucun sens», tremble Fayrouz, lycéenne et riveraine. «On est déçus pour notre pays, ce qui se passe là, c’est contre le développement économique, c’est grave pour le tourisme et pour notre image de marque, ça fait mal au cœur», ajoute Anis, un éducateur du quartier, venu «encourager les forces de sécurité».

Justement, les agents de police acheminent vers leur estafette, sous les yeux des gens, un homme, visage caché dans son t-shirt. Mouvement de la foule, qui court vers l’homme comme pour le lyncher, l’insulte.«Terroriste», crie quelqu’un. Puis les badauds applaudissent la police, entonnent l’hymne national, une scène devenue coutumière, à chaque intervention antiterroriste dans les quartiers de la capitale. Oued Ellil juste avant les élections, el Ouardia l’été 2013… plusieurs assauts contre des cellules terroristes ont eu lieu à Tunis. Mais c’est la première fois qu’un acte terroriste vise des civils, qui plus est des touristes : plusieurs d’entre eux ont été tués dans l'attaque qui a fait 19 morts, selon le Premier ministre tunisien.

«ON N’A PAS PEUR»

Wissal Bouzid, guide, avait tout juste terminé sa visite avec son groupe de croisiéristes hispanophones, quand l’attaque est survenue : «On était en train de remonter dans le bus, quand j’ai vu sur la droite un jeune, à peu près 25 ans, pas de barbe, habillé normalement, témoigne-t-il. Il manipulait une kalachnikov, mais j’ai noté qu’il avait du mal, il a mis du temps avant d’ouvrir le feu. Au début je croyais qu’il jouait avec des amis, je l’ai même pris pour un touriste. Il a tiré sur les gens qui sortaient du musée. Il n’a rien dit.» Sous le choc, le guide navigue entre désespoir et détermination. «C’est fini la Tunisie, c’est fini le tourisme. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’ils nous laissent en paix. Je suis sous le coup de l’émotion, mais le message, c’est qu’on n’a pas peur de ces terroristes, on n’a pas peur d’eux.»

«Vive la Tunisie», crie la députée islamiste Yamina Zoghlami depuis sa voiture, en sortant de l’assemblée. La représentation nationale se trouve dans la même enceinte que le musée, et les deux bâtiments sont collés. Les députés discutaient ces derniers jours en commission de la stratégie de lutte contre le terrorisme, dans la perspective d’adopter une nouvelle loi, moins liberticide que celle conçue sous Ben Ali. «Nos invités parmi les cadres sécuritaires nous ont dit qu’il y avait eu beaucoup de progrès sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme», explique la député Soulefa Constantini. «La bataille continue, dit le député d’Ennahdha Ahmed Amari,on va instaurer cette loi, ils ne nous font pas peur.»

Elodie AUFFRAY (Correspondante à Tunis) Liberation.fr

Horreur a Tunis

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