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Israël: un tel peuple, je l'aime!

Israël: un tel peuple, je l'aime!

 

 

 

INTERNATIONAL - Jamais sans doute élections ne furent autant la défaite du perdant que la victoire du gagnant. La violence de la claque reçue par la coalition Herzog-Livni est équivalente à la violence qu'elle a exercé sur le réel. On appelle ça l'effet boomerang.

Car sa défaite est d'abord celle de l'idéologie du post-modernisme qui croit en la toute-puissance de la manipulation des "narratifs" et que l'on peut aisément ainsi évacuer le réel et substituer à la politique des stratégies de communication. Si cette coalition veut comprendre sa défaite, elle doit commencer par éloigner d'elle comme la peste ses conseillers en com', à commencer par le conseiller américain envoyé spécial d'Obama.

Mais apparemment cette claque n'a pas suffi, on continue dans ce camp, à accuser de machiavélisme... Bibi!

Avant les élections le vaincu d'avance "s'agitait frénétiquement" dans les médias pour rattraper un retard irrattrapable et aujourd'hui il l'aurait emporté justement par ''le forcing médiatique'' de dernière minute!

Emporté par leur élan postmoderniste cette coalition et tous les médias israéliens, européens et américains qui l'ont porté au pinacle continuent, malgré la claque, de mépriser le réel.

Et le réel, c'est quand même celui dont on sollicitait l'appui: le peuple d'Israël! Un peuple fait de femmes et d'hommes bien réels, pas encore devenus zombies pour se laisser téléguider comme dans un jeu vidéo!

Et inversement la victoire ne revient pas à un homme ni même à un parti, mais d'abord à ce peuple qui a voulu observer jusqu'à la fin jusqu'où on le prenait pour un imbécile et qui, un brin agacé, est allé glisser dans l'urne son verdict: trop c'est trop!

Jamais en effet on aura autant méprisé un peuple

A n'en faire qu'un vulgaire joujou manipulable à souhait. A vouloir le transformer en un animal pavlovien à qui on pourrait à force de petites clochettes fabriquer quelques réflexes conditionnés. 
A vouloir lui dénier toutes capacités de réfléchir par soi-même et à tenter de le traiter comme un vulgaire ventre.

Durant cette campagne électorale, ce peuple découvrit donc un peu médusé qu'il n'était plus qu'un conglomérat de "problèmes sociaux"! Un corps blessé de diverses manières, et surtout un corps sans tête.

Et dans ces hauts lieux planants du postmodernisme électoral, on avait donc commencé par croire... à ses propres fables!

Ce peuple qui avait mal au ventre et n'avait ni le temps ni l'envie de penser, allait donc suivre aveuglément son nouveau guide

Comme le chien de Pavlov, il allait croire que rien n'était aussi important que son ventre, que tous ses malheurs ne pouvaient émaner que d'un seul homme, une sorte de monstre, TOUT SAUF BIBI, que demain on raserait gratis, que l'Iran n'était qu'une menace inventée, qu'Obama avait démontré qu'il était un maestro en matière de politique moyen-orientale, et que la paix, comme l'a dit dernièrement Amos Oz égratignant "ses amis de la gauche colombe" (Haaretz), était un article posé là sur l'étagère du supermarché, qu'il suffisait de saisir si tel était son désir.

Cette défaite est donc signée.

C'est celle du postmodernisme et de ses conseillers en com, des instituts de sondage et de tous ces media israéliens, européens et américains qui avaient oublié le vieil adage, lui bien fondé sur le réel, qu'il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

C'est celle de ces leaders bien falots que sont Herzog et Tipi Livni, celle-ci à ce point déconsidérée qu'elle avait dû annoncer, dans les derniers moments, qu'elle renonçait à la rotation du poste de Premier Ministre, sans doute quand le fumet du réel commença à titiller l'odorat des conseillers en com'.

C'est celle bien sûr, d'Obama, car jamais chef d'Etat américain ou même étranger ne se mêla autant de la vie politique d'un autre pays.

C'est celle de tous ceux qui ont cru qu'il suffisait de démoniser pour abattre.

Un journaliste comme Ben Dror Yemini qui, dans son livre L'Industrie du mensonge a démonté les mécanismes de la démonisation d'Israël, entreprise planétaire a laquelle a participé largement le Haaretz, aura avec cette campagne électorale une abondante matière, pour mettre à jour les techniques employées pour tuer un dirigeant.

Le bon sens du Peuple d'Israël a donc triomphé de tant d'adversités et de perversités. Sa prise de position, elle, n'est pas un effet de com'

Il a assez vite vu que ce post-modernisme électoral dissimulait, mal, un post-sionisme antisioniste, que justement la dénomination "Camp sioniste" n'était arrivé qu'à révéler: toujours ce sacré retour du refoulé!

Il n'a pas échappé à ce peuple que, comme il arrive souvent dans les campagnes de pub, le nom du produit visait précisément à en masquer sa nature véritable.

Car comme par hasard c'est dans ce Camp soit-disant "sioniste" (qui venait de se doter d'un nouveau parrain, représenté sur ses affiches par Guevara en personne!), que l'on pouvait apprendre qu'un tel n'enverrait pas son enfant à l'armée, qu'un tel était contre la Loi du retour, qu'un tel ne jurait que par la "Palestine", qu'un tel trouvait raciste de parler du "peuple juif", qu'un tel voulait supprimer l'hymne national Hatikva...

Et que tous ensemble, ces "dirigeants" et prétendants à la Knesset, représentant un parti dont on aurait pu attendre la plus grande vigilance en raison même du nom qu'ils avaient adopté, loin de dénoncer le fait qu'un ensemble politique s'est donné officiellement pour but de détruire l'Etat d'Israël dans son fondement même, le sionisme, je veux parler de la coalition arabe, qui pour cette raison aurait dû être aussitôt déclarée illégale, allèrent même jusqu'à proposer à une de leurs figures de proue, Ahmed Tibi qui ne s'arbore jamais qu'avec un seul drapeau, vert, rouge et noir, d'entrer dans la Commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset d'Israël!

J'abrège les reproches sensés que l'on pourrait adresser à cette mouvance, mais le peuple lui a fait le compte total, avec un boulier, à la mode antique!

Et, comme on devrait le savoir depuis plus de 3000 ans, ce peuple a plutôt bonne mémoire...

Un tel peuple capable de tant de discernement, de lucidité et de tant de dignité, un tel peuple doté d'un profond sens de la VIE, dans un contexte moyen-oriental arabe et musulman miné par la mort et sa glorification, un tel peuple refusant donc de se prêter à des expériences suicidaires, un tel peuple je le souhaite à bien des pays!

Un tel peuple, je l'aime!

Jean-Pierre Lledo 

Cinéaste d'Algérie, essayiste

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