J’ai peur
Oui, j’ai peur et je suis triste. Depuis 8 jours je suis scotché à la télé, le transistor collé à l’oreille.
J’ai peur, non pas pour moi, ma vie touche à son terme, mais pour mes enfants, mes petits-enfants et mes arrière-petits-enfants.
Mes voisins, mes amis ont peur. Parce que l’antisémitisme progresse à pas de géant et que maintenant il tue. Parce qu’il est devenu banal, comme il est devenu banal de haïr, d’insulter et de diaboliser l’état d’Israël dans lequel ont trouvé refuge les survivants de la Shoah et un grand nombre de réfugiés juifs des pays arabes.
J’ai peur parce qu’un jour on a martyrisé et tué Ilan Halimi parce que juif, qu’un jour on a crié « mort aux Juifs », qu’on a brandi le drapeau du Hamas et que le peuple n’est pas descendu dans la rue comme il l’a fait dimanche dernier.
J’ai peur parce que depuis des années nous dénonçons ces terribles réalités et que personne ne nous a écoutés.
J’ai peur parce que l’on ne peut plus sans risque porter une kippa, même si moi je ne le fais pas , parce que l’on ne peut plus prendre le métro ou le RER avec une médaille religieuse juive sur la poitrine. J’ai peur parce que parmi les quatre millions et demi de personnes qui ont défilé dimanche dans les rues de nos villes, bien peu ont voulu spécifier leur solidarité avec les miens.
J’ai peur parce que dans les zones difficiles, les enfants juifs ne peuvent plus aller à l’école de la république, les enseignants ne peuvent plus parler de la Shoah.
Je suis venu en France, il y a 53 ans parce que comme des milliers des miens je croyais être arrivé au port dans ce pays que j’aime profondément et qui est devenu le mien.
Je ne le regrette certainement pas, mais je suis triste, très triste.
Hier cependant, j’ai ressenti une bouffée d’espoir, lorsque Manuel Vals, premier ministre de la France, dans un discours historique a reconnu et dénoncé avec force tout cela devant l’Assembles nationale et le pays, qu’il a reconnu l’expansion du djihadisme islamiste et de l’antisémitisme et a promis, avec des accents de Clemenceau et de Churchil de « faire la guerre ».
Qu’il en soit remercié ! Faisons lui confiance et attendons. Attendons de voir si, comme nous le souhaitons, nous avons encore notre place ici.,
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