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Kalthoum Bornaz, Leila Toubal et Jelila Baccar tirent la sonnette d’alarme

 

Kalthoum Bornaz, Leila Toubal et Jelila Baccar tirent la sonnette d’alarme

C’est au cours d’une conférence de presse pour présenter les programmes du reste très approximatifs des festivals de Hammamet et de Carthage que le ministre de la culture a affirmé la semaine écoulée qu’il fallait  prendre les mesures nécessaires afin que dorénavant les films tunisiens passent par une commission de censure religieuse.

Cette déclaration a aussitôt raidit une grande majorité des artistes tunisiens. Leila Toubal s’indignait au nom du Théâtre « El Hambra », Jelila Baccar élevait une voix forte et sans équivoque contre toutes formes de censure, de violences et d’atteinte à la liberté d’expression et de créativité.

Dans une lettre ouverte au Président de la République, la cinéaste Kalthoum Bornaz s’indigne et condamne « les blocages de subventions que subissent la plupart de nos espaces de théâtre, ni de la programmation scandaleusement « mauve » du prochain festival de Carthage, ni de l’absence très remarquée du ministre de la culture aux Journées Mondiales du Théâtre et de la Danse et aussi au cinéma « Africart » saccagé par des extrémistes déchaînés, ni de ses mensonges dans les médias… »

Le metteur en scène d’un film controversé au sujet de l’héritage « l’autre moitié du ciel » parle de la situation du cinéma tunisien en précisant que celui-ci bloqué depuis des mois :
- Des projets de films déposés en décembre 2010 qui attendent que la commission d’aide à la production de 2011 soit désignée pour subventionner les scénarios méritants.
- Des centaines de techniciens et d’acteurs sont au chômage.
- Les festivals du monde entier souhaitent rendre hommage à la Tunisie et célébrer sa révolution à travers des films tunisiens attendent des réponses qui ne viennent pas. Peut-on accepter que la Tunisie soit absente de tous les festivals de cinéma en 2012 ?
- Des tournages de films commencés ont dû être interrompus car les tranches des subventions qui leur sont dues ne sont toujours pas versées malgré les promesses du Ministre de la Culture.

La Cinéaste et citoyenne tunisienne en colère finit sa lettre ouverte par « Pensez-vous vraiment que cet éminent archéologue, à qui j’avais écrit pour le féliciter d’avoir réussi à annuler les permis de bâtir à Carthage, est « the right man at the right place » pour faire avancer notre pays vers la modernité et la démocratie ?

La situation inquiète de plus en plus de Tunisien, d’intellectuels, d’artistes, la société civile qui se mobilise le 7 juillet prochain en organisant  une marche réunissant le Pôle Démocratique Moderniste, « Lam Echaml », Ettajdid, le Parti Socialiste de Gauche, l’Alliance Républicaine, le Mouvement de la Citoyenneté et de la justice, la voie du centre, Afek Tounes, et Intiative Citoyenne. Ils exprimeront l’attachement aux libertés face aux forces réactionnaires qui se multiplient.

Depuis les incidents du  Cinéma « Africart », des tentatives de créer la discorde en Tunisie dans le but de réduire au silence les libres penseurs et les créateurs sont enregistrés. L'objectif de la Révolution tunisienne est de garantir la liberté de croyance, de pensée et d’expression pour tous les tunisiens. Peut-on imaginer la Tunisie aller vers une autre voie que celle de la démocratie et de la liberté ?

Amel Djait

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