L’appel au secours de Mallaury Nataf
ÉRIC BUREAU
« Je n’ai plus rien. Mes trois enfants m’ont été retirés. La brigade des mineurs m’a pris le plus petit samedi et l’a placé auprès de l’aide sociale à l’enfance. Depuis, il est à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Paris, qui m’a appelée pour me dire qu’il pleure sa maman », explique-t-elle. Le hasard a voulu que notre siège se trouve à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), entre l’association d’aide aux personnes en difficulté qui l’a recueillie dimanche et le Secours islamique, où elle allait chercher de quoi manger.
« Je suis SDF depuis mars, poursuit-elle, lorsque j’ai dû laisser mon compagnon, victime d’une rupture d’anévrisme, et quitter mon appartement. Et depuis dix semaines, j’allais avec mon fils Shiloh, 2 ans et demi, d’hôtels de banlieue en logements amicaux. Le 115, je connais. »
La descente aux enfers ne date pas d’hier. « Après la Ferme Célébrités, j’ai choisi de me consacrer à mes enfants. Mais, les quatre premières années, j’ai été une très mauvaise mère avec Rafaël. J’ai toujours été élevée comme une princesse, très narcissique. J’ai fait l’objet de deux longues enquêtes sociales, j’ai reconnu mes torts, j’ai décidé d’apprendre et j’ai été suivie par un psy. Et mes enfants sont restés avec moi. Je les ai élevés seule. »
Jusqu’à l’été 2010, où les deux premiers, Rafaël, 13 ans, et Angeline, 11 ans, lui ont été retirés. Ils vivent depuis chez leurs pères respectifs. « Mon seul tort est d’être juive orthodoxe pratiquante. Il y a quatre ans, je suis tombée amoureuse d’un homme croyant, Abraham, qui a révélé mon judaïsme et celui de ma mère. Un bonheur pour moi. Mais les pères de mes enfants, mes parents, mes amis m’ont rejetée », assure-t-elle.
La comédienne a élevé ses enfants dans la religion, mais se défend de les avoir privés de liberté. « Mon judaïsme est ouvert sur les autres. Et je n’ai jamais interdit à mes enfants de jouer à la Wii, de lire ou de regarder la télé. Rafaël et Angeline sont très bien intégrés, ont toujours eu d’excellentes notes à l’école. » Mallaury raconte sa quête spirituelle : « J’ai toujours été attirée par le sacré. Depuis l’âge de 21 ans, j’ai été chrétienne très pratiquante. J’allais à Lisieux et Lourdes chaque année. Et cela n’offusquait pas mon entourage. Alors qu’aujourd’hui je me retrouve seule au monde. Le métier me fuit. Seuls quelques esprits libres, comme Agnès Soral et Gérard Depardieu, me tendent la main. Et la communauté juive me rejette. » L’association Pause-Café, qui lui prête un appartement à Saint-Ouen, est en train de monter un dossier avec son avocate. « J’ai été touchée par son histoire, elle en a bavé, avoue sa présidente, Marie Magrino. Maintenant qu’elle a un hébergement d’urgence, nous allons tout faire pour qu’elle retrouve son enfant. »
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