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L’arrogance européenne perdure

Abou Ammar, l’ami des Européens

L’arrogance européenne perdure (info # 011007/16)[Analyse]

Par Guy Millière ©MetulaNewsAgency

 

L’Europe a, nul ne l’ignore, un long passé colonial. Celui-ci est longtemps allé de pair avec l’idée que les politiciens européens savaient mieux que ceux qu’ils colonisaient comment gérer des sociétés entières. Cette certitude a engendré de multiples abus, des actes guidés par l’arrogance et des décisions arbitraires.

 

La recomposition du Proche-Orient lors du démantèlement de l’empire ottoman a été particulièrement prolifique en termes d’abus, d’arrogance et de décisions arbitraires. Le tracé des lignes séparant des protectorats et répartissant les territoires de la Syrie, du Liban et de l’Irak a été particulièrement inepte. Ces frontières créées sans tenir compte des spécificités des sociétés autochtones sont à l’origine des guerres sans fin qui ravagent la région.

 

Le jeu de chaises musicales, destiné à favoriser la montée des ibn Saoud en Arabie, et à trouver des places pour les fils du chérif de La Mecque, dupé par les manœuvres britanniques, à favoriser le passage de Faysal bin Hussein du statut de roi de Syrie à celui de roi d’Irak, l’installation d’Abdallah bin Hussein en position d’émir de Transjordanie, a été marqué par un cynisme assez nauséabond.

 

La création d’un foyer national juif, d’abord appelé Mandat Palestinien, et le jeu britannique (encore), qui a asphyxié peu à peu l’immigration juive sur le territoire, tout en favorisant l’immigration arabe et la montée d’un islamisme antisémite teinté de nazisme parmi les immigrants arabes, porte des traces indélébiles d’un comportement criminel.

 

Si Israël existe, ce n’est pas grâce aux politiciens européens mais malgré eux. Si le monde arabe, en revanche, se trouve dans l’état où il est aujourd'hui, c’est très largement à cause des politiciens européens. On peut ajouter à l’ensemble, que si six millions de Juifs sont morts dans le système Auschwitz, c’est aussi à cause de politiciens européens ; car les nazis comptaient de nombreux collaborateurs sur le continent européen, et les Britanniques (décidément) ont semblé oublier la notion de foyer national juif qu’ils avaient eux-mêmes décrété en des instants où les Juifs d’Europe en auraient eu particulièrement besoin.

 

Les politiciens européens ont prétendu se repentir du passé colonial de l’Europe et en tirer les leçons nécessaires. Ils ont également prétendu se repentir de la mort des six millions de Juifs.

 

Il semble toutefois que la vieille expression disant que si on chasse le naturel il revient au galop soit particulièrement appropriée pour décrire le comportement des politiciens européens de nos jours. Ils ne se reconnaissent aucune responsabilité dans l’état du monde arabe et s’y conduisent avec un cynisme inchangé : le soutien de la France à Saddam Hussein, programme nucléaire compris, a marqué les années Chirac, le lâchage d’Hosni Moubarak et le ralliement à Mohammed Morsi ont été au cœur de ce que plus personne n’ose appeler le « printemps arabe », le renversement de Mouammar Kadhafi pour le compte des islamistes et du Qatar font partie des « heures de gloire » à faire figurer sur les biographies de David Cameron et Nicolas Sarkozy.

 

Le comportement actuel des politiciens européens à l’égard d’Israël montre, derrière quelques trompe-l’œil diplomatiques, qu’ils auraient préféré qu’Israël ne voie jamais le jour et que l’islamisme antisémite teinté de nazisme, favorisé par les Britanniques dans les années 1930, a toujours leur préférence. Amin al Husseini, qu’on ne présente plus, incarnait cet islamisme à l’époque. Ce fut ensuite le neveu d’Amin al Husseini, l’Egyptien Mohamed Abdel Raouf Arafat al-Qudwa al-Husseini (kunya1 islamique Abou Ammar, du nom d’un compagnon de Mohamed). C’est aujourd’hui Mahmoud Selman Abbas (kunya islamique Abou Mazen).

 

L’une des obsessions actuelles des politiciens européens est de créer un Etat confié aux adeptes de cet islamisme. Ils financent massivement, depuis des décennies, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), créée par Yasser Arafat, neveu d’Amin al Husseini, et appelée désormais d’un nom de façade : Autorité Palestinienne.

 

L’Union Européenne finance les manuels scolaires utilisés par l’OLP, ainsi que les media à sa solde, gorgés d’appels à l’assassinat de Juifs. Ils paient avec l’argent des contribuables européens les rentes attribuées par l’OLP aux familles d’assassins de Juifs ainsi qu’aux membres de l’OLP jugés et emprisonnés pour activités terroristes en Israël.

 

Les politiciens européens prétendent, bien sûr, que l’OLP, depuis qu’elle a adopté son nom de façade est devenue « modérée » (ce qui est sans aucun doute la raison pour laquelle elle utilise les manuels scolaires et les media susdits, et celle pour laquelle elle traite les assassins de Juifs en héros). Ils prétendent qu’elle n’est pas islamiste (c’est pour cela que les assassins de Juifs traités en héros par l’OLP sont définis comme shahids, martyrs tombés pour le djihad et rejoignant lefirdaws, le niveau le plus élevé du paradis d’Allah).

 

Ils ont l’impudence de traiter, dès qu’ils le peuvent, Israël de pays « colonisateur », et veulent une Judée Samarie ethniquement pure de toute présence juive, semblant ne pas discerner qu’ils sont donc favorable à une épuration ethnique et à la création d’un territoireJudenrein, comme on disait à Berlin jusqu’au printemps 1945. Leurs représentants au Parlement Européen, on le sait, j’en ai traité ici, ont applaudi debout Abou Mazen, ce qui était vraisemblablement une manière de le féliciter pour le sang juif versé par ceux qui ont répondu aux appels à l’assassinat de Juifs.

 

Les dirigeants européens n’ont pas non plus perdu le réflexe de ceux qui pensent qu’ils « savent mieux ». La réunion de Paris, le 2 juin dernier, destinée à relancer le processus de guerre contre Israël, a été organisée sous le prétexte que les protagonistes du « conflit » ne savent pas comment avancer vers la « paix ». Une réunion des ministres des Affaires Etrangères européens a été arrangée depuis, destinée à appuyer les objectifs de la réunion de Paris, et il y a été dit, évidemment, que seule une puissance extérieure pouvait permettre les avancées nécessaires.

 

Il semble ainsi, qu’effectivement, la vieille expression déclarant que si on chasse le naturel il revient au galop soit particulièrement appropriée pour décrire le comportement des politiciens européens d’aujourd’hui.

 

 

 

Note :

 

1Kunya, Une pratique spéciale répandue parmi les dirigeants palestiniens, à l’origine au sein du Fatah, consiste à employer un kunya réel ou fictif comme nom de guerre.

 

Ainsi, Yasser Arafat était appelé Abou Ammar, même s’il n’eût jamais de fils prénommé Ammar, par référence à Ammar ibn [fils de] Yassir, un compagnon de Mahomet et un personnage proéminent de l’histoire arabe

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