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L’Etat de trop, par Fabien Ghez

 

L'Etat de trop, par Fabien Ghez

La question que se pose l’auteur est simple : « Faut-il penser que l’Etat juif est un Etat comme les autres » et cette problématique constituera tout le thème de son essai. J’avoue que j’avais, à priori, un faible pour ces scientifiques qui bifurquent vers la littérature et je n’ai pas été déçu. Leur esprit logique nous conduit à une analyse structurée qui rend facile le cheminement de la thèse et les démonstrations.

Fabien Ghez n’hésite pas à faire sa déclaration d’amour à un pays qui ne l’a pas vu naitre, qu’il n’a pas rejoint à son premier exil loin de sa Tunisie natale mais qui est à présent devenu le sien, spirituellement et sentimentalement.

Son objectif est de combattre la désinformation en s’appuyant sur les lois, les textes, les essais, les déclarations et les références médiatiques. Il n’y a pas de haine dans ses propos à l’égard de ceux qui refusent à l’Etat juif le droit d’exister. Il leur expose des preuves tangibles sans chercher la condamnation systématique des détracteurs d’Israël. Il leur propose en fait une démarche pédagogique axée sur les faits.

Son essai très documenté ne peut donc être qualifié de partial puisque, à la manière d’un scientifique, tout est démontré, preuves et citations à l’appui. La diplomatie israélienne pêche par absence d’argumentaire, la « hasbara », par négligence pour certains et par orgueil pour d’autres. Ce livre apporte les réponses précises aux questions que se posent tous ceux qui veulent comprendre Israël pour pouvoir le défendre.

C’est une réponse implacable contre tous les réquisitoires antisionistes et antisémites. Par son analyse, l’auteur nous fait traverser toute l’histoire de l’Etat juif et nous permet de survoler les actions dramatiques des soixante dernières années, et parfois bien avant sa création controversée.

On a tendance à croire que l’on connait l’histoire d’Israël alors que de nombreuses péripéties restent ignorées de la majorité d’entre nous. Ainsi, les mettre en évidence est l’apanage de cet ouvrage, accessible à tous, qui se lit avec une grande simplicité parce que la politique est présentée de manière claire et sans esbroufe.

Mais la lecture de cet essai laisse l’impression qu’Israël pourra difficilement s’insérer dans le concert des nations, comme le vilain petit canard qui fait tâche parmi ses semblables : « Le pays des exclus est un exclu à son tour ».

Les obstacles persistent, les oppositions se développent, la haine s’accentue tandis que les ennemis d’Israël innovent en permanence pour vouer les juifs aux gémonies. Israël est « devenu le point de convergence de la haine des peuples » mais il ne peut être « l’Etat de trop » car s’il disparaissait, les problèmes des juifs et ceux de ses ennemis ne seront pas pour autant résolus.

Malgré cette concentration de malheurs, les israéliens restent persuadés que leur pays s’en sortira parce qu’il n’a pas le choix et qu’il ne peut, à longueur de discours, quémander l’amour qu’on lui doit ou l’indulgence qu’on lui accorde parfois. Fabien Ghez met les points sur les i et donne une leçon de sciences politiques à ceux qui en sont dépourvus. 

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