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La coopération entre Israël et l’Arabie saoudite se précise

Anwar Eshki et Dore Gold

La coopération entre Israël et l’Arabie saoudite se précise (info # 011406/15)[Analyse]

Par Guy Millière © MetulaNewsAgency

 

J’ai été très sévère avec Barack Obama depuis son arrivée à la Maison Blanche, et je ne le regrette pas une seconde. Je n’ai pas un mot à retirer de l’ensemble des critiques que j’ai pu formuler concernant le président américain depuis son arrivée sur la scène politique et, surtout, depuis son élection en novembre 2008.

 

J’ai pris date à l’époque, en disant que Barack Obama serait le pire président de l’histoire des Etats Unis ; il est effectivement le pire président de l’histoire des Etats Unis. J’ai dit, dès novembre 2008, qu’il était le pire ennemi qu’Israël ait eu à la tête des USA, et il l’est. Quand viendra l’heure du bilan, je dresserai le bilan.

 

Parce que sa malfaisance s’est heurtée aux réalités souvent plus complexes que les idées abstraites, Obama a, cela dit, obtenu des résultats qui n’étaient pas toujours ceux qu’il escomptait.

 

Il ne s’attendait à l’évidence pas à ce que les Frères Musulmans soient balayés un an environ après leur arrivée au pouvoir au Caire, et il s’attendait moins encore à ce qu’ils soient remplacés par quelqu’un comme le Président Abdel Fattah Al Sisi, qui apparaît de plus en plus nettement comme un homme situé aux antipodes de l’islam radical.

 

Obama ne s’attendait pas non plus à un événement géopolitique bien plus étonnant encore : le rapprochement entre Israël et l’Arabie Saoudite.

 

Bien des choses séparent les deux pays : l’un est une démocratie capitaliste de type occidental, où existent la liberté de parole et celle d’entreprendre, l’autre est une monarchie absolue au fonctionnement féodal. Israël ne peut oublier que l’Arabie Saoudite a soutenu ses pires ennemis dans un passé assez récent. L’Arabie Saoudite, quant à elle, ne peut si aisément tendre la main à un pays officiellement diabolisé dans tout le monde musulman.

 

Néanmoins, les deux pays discernent que le danger principal et crucial est l’Iran des mollahs ; tous deux, alliés des Etats Unis, voient l’administration Obama les trahir et sont résolument hostiles au rapprochement entre Washington et Téhéran. L’un et l’autre pays sont confrontés à l’autre danger régional qu’est l’Etat Islamique, et discernent que les Etats Unis de l’administration Obama ne font quasiment rien pour contrer cette menace.

 

Des contacts discrets ont lieu depuis plusieurs années entre Israël et l’Arabie Saoudite au niveau militaire et stratégique.

 

Ces contacts se font désormais moins discrets. Lors d’un événement récent organisé à Washington par le Council of Foreign Relations (lit. conseil des relations étrangères), le représentant du gouvernement israélien, Dore Gold, s’exprimait depuis la tribune. Or le représentant du gouvernement saoudien, le général Anwar Majed Eshki, partageait la tribune avec Dore Gold.

 

Lorsqu’ils ont parlé l’un et l’autre, leur convergence de vues sur l’Iran, sur les projets américains concernant l’Iran, sur le péril majeur constitué par l’accès de l’Iran au nucléaire militaire, et sur une hégémonie régionale de l’Iran était frappante, tout comme leur convergence de vues à propos de l’Etat Islamique.

 

Certaines positions énoncées par Anwar Majed Eshki n’ont pas été reprises par Dore Gold. Elles sont pourtant dignes d’intérêt. Le général saoudien a évoqué la nécessité d’un changement de régime en Iran, et la création d’un Etat kurde.

 

L’Arabie Saoudite ne reconnaît toujours pas Israël, mais Anwar Majed Eshki a redit que l’Arabie Saoudite était prête à reconnaître Israël dans le cadre du plan de paix saoudien.

 

Il est évident que le plan de paix saoudien est inacceptable par Israël, mais Israël peut se dire ouvert à la possibilité d’en parler : dès lors que l’Arabie Saoudite se dit ouverte au dialogue, il existe la possibilité d’être d’accord pour n’être pas d’accord, sans hypothéquer le futur.

 

Je pense que le rapprochement entre Israël et l’Arabie Saoudite est, avec la présidence Sisi en Egypte, l’événement positif majeur au Proche-Orient durant ces dernières années.

 

Obama ne s’y attendait pas.

 

Quand un président délétère obtient ce genre de résultats, on peut se dire qu’il y aura dans son bilan quelques minimes points positifs. Cela prête à sourire de songer qu’il ne pourra pas porter ces minimes points positifs à son crédit personnel, et qu’il les considère sans doute avec fureur. 

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