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La filière Internet contribue à 6,5% au PIB d’Israël et a créé 120 000 emplois.

 

ISRAELVALLEY. LE POIDS DU NUMÉRIQUE EN ISRAËL. UNE REMARQUABLE ETUDE DE McKINSEY : La filière Internet contribue à 6,5% au PIB d'Israël en 2009 et a créé 120 000 emplois.

INÉDIT – Pour la première fois, une étude a cherché à mesurer le poids de l’Internet sur l’économie israélienne. Il apparaît qu’en 2009, Internet a rapporté 50 milliards de shekels (9 milliards d’euros), soit 6,5% du produit intérieur brut (PIB) israélien. Pour 2015, ce chiffre se montera à 15 milliards d’euros, soit 8,5% du PIB. Rédigée par le cabinet de conseil McKinsey, l’étude compare aussi la filière de la Toile dans d’autres pays occidentaux, comme la France et l’Angleterre; c’est en Israël que la contribution du numérique à l’économie nationale est la plus forte.

Internet pèse davantage que la construction

La filière de l’Internet n’est âgée que d’une quinzaine d’années, mais elle dépasse déjà de nombreux secteurs de l’économie israélienne. Avec une contribution de 6,5% au PIB, Internet pèse davantage que la construction (5,4% du PIB), presqu’autant que la santé (6,8%) et un peu moins que l’éducation. En France, à titre de comparaison, Internet a apporté 60 milliards d’euros en 2009: c’est 3,2% du PIB français, soit moitié moins qu’en Israël.

Le cabinet McKinsey inclut dans la filière numérique l’ensemble des sites Internet (e-commerce, sites de contenu, etc.) qui tirent leur activité uniquement de la Toile ou qui émanent de commerces ou magasins existants, les fabricants de matériels pour le Net (comme ordinateurs ou routeurs) ainsi que les services informatiques et les télécommunications. Les experts de McKinsey ont soustrait, de chaque secteur, toute activité n’ayant pas de lien avec le Web.

Montée en force

Au total, le Web a créé 120 000 emplois, soit 4% de la population active israélienne. Le rythme de croissance des emplois dans ce secteur est deux fois plus élevé que dans le reste de l’économie israélienne. Dorénavant, la Toile pèse de tout son poids sur la croissance de l’économie israélienne. Avec un rythme de progression de 9% par an, la contribution de l’Internet devrait atteindre 8,5% du PIB en 2015, soit 85 milliards de shekels ou 15 milliards d’euros.

En revanche, le commerce électronique en Israël reste à la traîne. Il contribue à 0,5% au PIB israélien, soit bien moins que dans la plupart des pays occidentaux, comme la France (1,5% du PIB) ou l’Angleterre (3,5%). Ce retard s’explique sans doute par des raisons « culturelles »: le consommateur israélien préfère le contact direct avec un vendeur et il n’a pas confiance dans les services bon marché proposés par les ventes virtuelles: l’étude indique que 75% des consommateurs qui cherchent un article sur Internet, finissent par l’acheter dans un magasin.

Le rôle des pouvoirs publics

Malgré le retard relatif du commerce électronique, quelques secteurs réalisent une part non négligeable de leur chiffre d’affaires par la Toile, comme le tourisme et l’électronique. Les entreprises qui ont investi dans les technologies du Net (création de sites, Intranet, etc.) ont crû plus vite que les autres, et elles exportent davantage. En 2010, le secteur israélien des technologies de l’information et de la communication (TIC) a exporté pour 8 milliards de dollars de dollars, ce qui en fait la principale composante de l’économie numérique en Israël.

En revanche, l’étude remarque que l’investissement public dans l’économie numérique reste relativement faible en Israël: en 2010, l’Etat a dépensé 6 milliards de shekels (1,2 milliard d’euros) dans les domaines liés à l’Internet, soit 2% seulement des dépenses publiques. Autrement dit, le moteur du secteur est entretenu par les activités de recherche et développement (R&D) financées par le privé. En 2010, Israël consacrait 3,4% de son PIB à la R&D, soit bien plus que n’importe quel autre pays occidental. Les auteurs de l’étude appellent les pouvoirs publics à donner un vigoureux coup de pouce au secteur, notamment en accroissant les commandes publiques, en favorisant le financement de la recherche et en multipliant les mécanismes d’incitation au financement privé.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

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