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La France, terre d'aliyah

La France, terre d'aliyah

 

 

Pour la première fois, la France devient le pays d'où sont enregistrés le plus de départs vers Israël. L'Agence juive pointe un antisémitisme décomplexé.

 

La France est en tête des pays d'émigration vers Israël sur les huit premiers mois de l'année 2014, "une première", avec 4 566 personnes ayant fait leur aliyah ("montée" vers Israël), a indiqué vendredi le directeur de l'Agence juive en France. Le nombre de personnes ayant fait leur "aliyah" depuis la France sur toute l'année 2014 s'établira "sûrement autour de 5 500", selon Ariel Kandel. "La France est aujourd'hui le premier pays au monde, en 2014, pour l'aliyah, elle ne l'a jamais été", a souligné le responsable. 500 000 à 600 000 Juifs vivent en France, ce qui en fait la première communauté juive d'Europe. "Dans le monde occidental ou libre, voir 1 % d'une communauté juive qui fait son aliyah en un an, ça n'a jamais eu lieu", a estimé Ariel Kandel.

Selon les chiffres du ministère israélien de l'Intégration commentés par le responsable français de l'Agence juive, une structure paragouvernementale, la France, avec 4 566 migrants vers Israël entre le 1er janvier et le 31 août 2014, devance largement l'Ukraine (3 252), la Russie (2 632) et les États-Unis (2 218). Dans ce dernier pays, on compte sur cette période "deux fois moins" d'olim - ceux qui font l'aliyah - qu'en France, "pour une communauté dix fois supérieure" (il y quelque 5,5 millions de Juifs aux États-Unis), a relevé Ariel Kandel.

 

Des facteurs économiques

"Ce qui a changé ces derniers mois, c'est ce qu'on appelle le climat antisémite, avec un antisémitisme complètement décomplexé", a déclaré le responsable, interrogé sur les raisons de cette émigration depuis la France. Les "facteurs économiques" n'y sont pas non plus étrangers, selon Ariel Kandel, qui juge la situation française "problématique" avec "une croissance nulle et un fort taux de chômage".

Le directeur de l'Agence juive en France voit dans les incidents de cet été près de synagogues, notamment rue de la Roquette à Paris et à Sarcelles (Val-d'Oise), des "facteurs accélérateurs" de l'intérêt des Juifs français pour l'aliyah. En un peu plus d'un an, les réunions d'information organisées en France sur cette émigration auront touché environ 30 000 personnes, selon Ariel Kandel.

 

Le Point

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