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LA MEZOUZA - Explications et instructions

LA MEZOUZA - Explications et instructions

Le contenu

La Mezouza est constituée de deux extraits du Deutéronome (VI,4-9 ; XI,13-21) écrits sur un parchemin qui font aussi partie intégrante d’une prière récitée bi-quotidiennement : le Chema’. Ces quelques versets renferment l’essentiel de la foi juive : proclamation du monothéisme et de l’amour de D.ieu, affirmation de l’importance de l’étude et de l’enseignement à ses enfants de la Torah, engagement formel de se soumettre aux commandements divins, et de traduire ainsi les sentiments de la crainte et de l’amour de D.ieu par des actes concrets, par l’observance scrupuleuse des mitsvots (les commandements) dans leur totalité et leur intégrité.

Signification

Ainsi, apparaît clairement la signification première de la Mezouza : à travers elle, chaque juif proclame et affiche publiquement quel est son mot d’ordre, son grand projet, son programme pour la vie. Telles des armoiries gravées à l’entrée d’un palais, elle annonce à tout venant la caractéristique de la maison : un lieu où D.ieu est sans cesse présent, où tout se qui se déroule est orienté vers Lui, s’intègre dans une conception religieuse - un " Miqdach Mé’at ", selon l’expression biblique : un sanctuaire en miniature (Ezéchiel 11/6).

Un emplacement important

De plus, de par sa situation " stratégique ", la Mezouza est dotée d’une force considérable d’évocation et de rappel à l’ordre. Comme le souligne Maïmonide, " chaque fois qu’il entre et qu’il sort, [le juif] rencontre l’Unité du Nom du Saint Béni Soit-Il, il évoque son amour pour lui et il se réveille de sa torpeur et de son engouement pour les vanités temporelles. Il réalise alors que rien ne dure éternellement sinon la connaissance du " Rocher éternel ". Aussitôt, il se ressaisit et marche dans le droit chemin " (Hilkhot Mezouza VI, 13).

Un gage

Cette mitswa exceptionnelle appelle une rétribution exceptionnelle : fait unique en son genre, le Choul’hane ‘Aroukh dans un chapitre (Yoré Déa, 285) intitulé " la récompense de la mitswa de la Mezouza " stipule : " quiconque l’observe scrupuleusement, verra ses jours et ceux de ses enfants prolongés, dans le cas contraire, ils seront abrégés ". C’est dans cet esprit aussi que s’est répandue la coutume d’écrire au verso de la Mezouza le mot Chaddaï, un des noms de D.ieu, qui représente aussi le sigle du titre : " Chomer Daltot Israël " - Gardien des Portes d’Israël. Cependant, s’il est indéniable que la Mezouza constitue un gage de sécurité pour le foyer, ce n’est pas le désir de cette protection qui anime et guide l’observant : c’est la conscience de la valeur et de la signification de cette mitswa qui permet, mieux que tout autre, de manifester son attachement indéfectible à D.ieu. 

Attention...

Soulignons, pour conclure, qu’il serait totalement erroné de voir en la Mezouza une sorte de talisman, doué de vertus magiques. Ainsi que l’exprime le texte du Choul’hane ‘Aroukh précédemment cité, les bénédictions qui découlent de la Mezouza ne sont que la réponse divine à l’accomplissement méritoire de la mitsva dont elle est l’objet.

Une double protection 

Le roi David dit dans les Psaumes : «D.ieu te gardera quand tu sortiras et tu entreras, aujourd'hui et pour toujours ». Ainsi, D.ieu protège l'homme qui se trouve dans la maison. Mais Il le protège aussi quand il sort de chez lui, par la Mézouza fixée à sa porte. 

Le Talmud nous rapporte l'histoire de Rabbi Yéhouda Hanassi (le «Prince»). Il nous raconte qu Artaban, le roi des Parthes, voulut lui offrir un cadeau. Il lui envoya une perle magnifique. Rabbi Yéhouda, pour le remercier, lui fit porter également un cadeau : une Mézouza. Le roi pensa que Rabbi Yéhouda se moquait de lui; il lui dit : 
«Ton cadeau est une offense! Je t'ai envoyé un présent d'une valeur inestimable, et toi, tu me fais porter une babiole insignifiante!» Rabbi Yéhouda lui expliqua alors : 
«La perle que tu m'as envoyée est si précieuse que je dois la mettre sous bonne garde. Mais le cadeau que je t'ai offert, au contraire, te protège constamment, même pendant ton sommeil!» 

Le Talmud nous raconte qu'un personnage important de l'Empire Romain, Onkélos, fils de Kalonimos, s'était converti au judaïsme. Cela avait tant soulevé la colère de César qu'il lui envoya une troupe de soldats chargés de le «ramener à la raison». Mais Onkélos parvint à les persuader de se convertir à leur tour. César décida d'envoyer un autre groupe. Mais il les mit soigneusement en garde, leur ordonnant de refuser toute discussion avec Onkélos. 
Les soldats arrêtèrent ce dernier et voulurent l'amener à César. Mais, Onkélos, à la porte de sa maison, mit la main sur la Mézouza et sourit. Les soldats demandèrent une explication. Onkélos leur dit : «Habituellement, les rois restent au fond de leur palais et leurs serviteurs doivent, au-dehors, monter la garde. Mais notre Roi, le Roi de l'univers, laisse Ses serviteurs dans leur maison et c'est Lui Qui veille à l'extérieur». Les soldats décidèrent aussi de se convertir.

La position de la mezouzah 
La mezouzah est, depuis le moyen-âge, posée en biais pour faire un compromis entre l'avis de Rachi, préconisant une position verticale, et celui de Rav Yaaqov ben Meir (Tam), son petit-fils, préconisant une position horizontale.

Dans la communauté juive Séfarade, c'est l'avis de Rachi qui est suivi.

 

Textes écrits dans la Mezouza

"Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes".(Deutéronome 6.4-9)

"Si vous obéissez à mes commandements que je vous prescris aujourd'hui, si vous aimez l'Éternel, votre Dieu, et si vous le servez de tout votre coeur et de toute votre âme, je donnerai à votre pays la pluie en son temps, la pluie de la première et de l'arrière-saison, et tu recueilleras ton blé, ton moût et ton huile; je mettrai aussi dans tes champs de l'herbe pour ton bétail, et tu mangeras et te rassasieras. Gardez-vous de laisser séduire votre coeur, de vous détourner, de servir d'autres dieux et de vous prosterner devant eux. La colère de l'Éternel s'enflammerait alors contre vous; il fermerait les cieux, et il n'y aurait point de pluie; la terre ne donnerait plus ses produits, et vous péririez promptement dans le bon pays que l'Éternel vous donne. Mettez dans votre coeur et dans votre âme ces paroles que je vous dis. Vous les lierez comme un signe sur vos mains, et elles seront comme des fronteaux entre vos yeux. Vous les enseignerez à vos enfants, et vous leur en parlerez quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. Et alors vos jours et les jours de vos enfants, dans le pays que l'Éternel a juré à vos pères de leur donner, seront aussi nombreux que les jours des cieux le seront au-dessus de la terre".(Deutéronome 11.13-21)

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