La mort des justes, par Jean Guetta

La mort des justes

Cette semaine, la Torah relate la mort de Myriam, puis celle d'Aharon.

Selon le Talmud, ils sont tous deux morts suite à un "baiser divin", comme Abraham, Isaac, Jacob, et comme le sera plus tard Moïse (Baba Batra 17a).

Le Talmud (Bera'hot 8a) explique que 903 types de morts ont été créés dans le monde. La plus dure est la "Askera", probablement la diphtérie, qui provoque une mort atroce par étouffement progressif. Elle est comparée à l'arrachement d'épineux emmêlés dans une pelote de laine : l'âme est arrachée du corps de manière forcée.

La plus douce est le baiser divin, où D. en personne prend l'âme du défunt, et pas l'ange de la mort. Elle est aussi facile que retirer un cheveu d'un verre de lait : l'âme retourne naturellement vers son Créateur.

Rav Dessler explique que la sévérité de la mort dépend de l'intensité de la connexion de la personne au monde matériel. Une personne très spirituelle acceptera plus facilement de renoncer à son enveloppe matérielle, alors qu'une autre qui aura fait des plaisirs matériels l'objet principal de son existence aura une mort plus difficile, car son âme ne voudra pas se séparer du corps.

Cela ne veut pas dire qu'il faut mener une vie d'ascète : La Torah nous encourage profiter de tous les plaisirs matériels (permis) que nous offre ce monde, mais en gardant toujours en tête leur finalité spirituelle.

Une histoire

Eliezer est un juif orthodoxe très assidu à la synagogue et à la maison d'études. Un jour, il décide de faire une pause et de profiter de la vie. Il rase sa barbe, enfile un bermuda et un T-Shirt, et se retrouve à Las Vegas. En sortant du casino, où il vient de gagner une fortune, une seconde d'inattention lui est fatale, et il se fait écraser par un autobus.

Se retrouvant devant son Créateur, il se plaint amèrement. "Me faire ça à moi, ton fidèle serviteur, qui ait passé ma vie à prier et à étudier ! Je voulais juste me détendre un peu !"

"Oups… Désolé Eliezer, l'ange de la mort ne t'a pas reconnu accoutrés comme ça !"

Chabbat Chalom,

Jean Guetta