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Le ministre tunisien de l’Intérieur dénonce un complot

 

Le ministre tunisien de l'Intérieur dénonce un complot

 

Le ministre tunisien de l'Intérieur a évoqué mardi un complot contre la sûreté de l'Etat au sein des forces de l'ordre, après divers actes de violence dont l'incendie d'une synagogue et l'attaque la veille des locaux de son ministère par 2.000 personnes.

 

"Ces gens qui sont venus hier au ministère (...) sont les mêmes qui se sont présentés aujourd'hui pour faire peur aux gens", a déclaré Farhat Rajhi à la chaîne privée Hannibal TV.

"Il y a un complot contre la sûreté de l'Etat et un complot au sein des forces de l'ordre", a-t-il assuré.

L'armée tunisienne a procédé mardi à des tirs de sommation pour disperser des bandes de jeunes qui s'en sont pris à deux écoles de Carthage, terrorisant les élèves, rapportent des témoins.

Des incidents avaient été signalés la veille à Kasserine, haut lieu de la contestation de l'ancien régime, où des bâtiments administratifs ont été incendiés et des habitants menacés.

Le ministre a par ailleurs déclaré que son prédécesseur, qui a supervisé la répression des manifestations ayant entraîné la fuite de l'ex-président Zine ben Ali, avait été arrêté et était interrogé.

REMPLACEMENT DE 34 HAUTS RESPONSABLES

Le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé le remplacement de 34 hauts responsables de la sécurité, première étape d'un remaniement du vaste réseau de la police, des forces de l'ordre et du renseignement mis en place par le régime du président déchu Zine Ben Ali.

Parmi les personnalités remplacées figure le chef de la sûreté nationale, le chef de la sécurité générale et le chef de la sécurité présidentielle, positions clés sous Ben Ali, qui, confronté à un soulèvement populaire contre son régime, a fui le pays le 14 janvier.

Farhat Rajhi a reproché au chef de la sûreté nationale d'avoir refusé d'obtempérer à l'ordre de dispersion des manifestants rassemblés samedi devant le siège du gouvernement. Il s'est aussi interrogé sur les raisons pour lesquelles il n'y avait eu aucune arrestation après l'attaque de son ministère, lundi.

Brace Waly Ndiaye, qui dirige une équipe du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme dépêchée en Tunisie, a déclaré mardi que les forces de sécurité tunisiennes devaient être remaniées pour les empêcher d'oeuvrer contre la population ainsi qu'elles l'ont fait pendant les manifestations contre le régime de Ben Ali, au cours desquelles 147 personnes ont été tuées.

Jean-Philippe Lefief et Nicole Dupont pour le service français

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