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LE RABBIN QUI EST CHAMPION DU MONDE DE BOXE

LE RABBIN QUI EST CHAMPION DU MONDE DE BOXE

 

Son nom est prédestiné à la pratique de la boxe. Jeune Israélien d’origine biélorusse âgé de 29 ans, Yuri Foreman, l’homonyme du célèbre George, est devenu samedi dernier champion du monde de boxe dans la catégorie des superwelters. Tout en poursuivant des études pour devenir rabbin.

Son histoire personnelle est digne d’Hollywood et à défaut de prêcher bientôt dans un synagogue, Yuri Foreman pourrait devenir acteur, un métier qu’il a déjà exercé en 2009 dans le film «Fighting», aux côtés de Channing Tatum et Terrence Howard.Champion de monde de boxe depuis samedi dernier, destiné à une très grande carrière professionnelle sous les ordres du promoteur Bob Arum, Yuri Foreman partage son temps entre les rings et l’institut hébraïque lyyun situé à Brooklyn (New York). Toujours invaincu entre les cordes, celui qui pourrait affrontait prochainement «Pacman», alias le Philippin Manny Pacquiao, peut-être le meilleur boxeur acteur, espère en effet devenir Rabbin une fois sa carrière terminée, et ce afin de partager sa foi et les combats personnels tout au long de sa vie.

Il faut dire que la vie de Yuri Foreman n’a pas été un long fleuve tranquille, bien au contraire. Né à Gomel, en 1990, ville du sud-est de la Biélorussie alors toujours province de l’Union soviétique, le jeune Yuri est élevé à la dure, d’autant qu’il est souvent pris pour cible par ses petits camarades de classe. Sa mère l’inscrit alors, à l’âge de sept ans, dans une école de boxe. La belle histoire est en marche. Après l’émigration de sa famille à Haïfa, en Israël, Yuri Foreman continue de croire en sa belle étoile et de pratiquer le noble art, d’abord dans les rangs amateurs. «Je me suis entraîné durement dans un gymnase arabe. La première fois que je m’y suis rendu, ils me regardaient tous fixement, la plupart avec de la haine. Mais je voulais boxer. Et tous voulaient m’affronter», a-t-il expliqué sur le site spécialisé «secondsout.com». Par la force de ses poings et sa détermination, loin des clichés, Yuri Foreman gagne le respect de ses adversaires et devient l’un des meilleurs boxeurs amateurs de son pays d’adoption. En 2001, après la mort soudaine de sa mère, victime d’une hépatite, il rejoint New York et remporte la prestigieuse compétition amateur des Golden Gloves.

 

L’étude du Talmud le matin, boxe l’après-midi

Touché par le prêche d’un rabbin à la synagogue, Yuri Foreman, qui porte en permanence une étoile de David sur ses tenues vestimentaires lorsqu’il boxe, a décidé en 2007 de suivre parallèlement à sa carrière de boxeur professionnel des études pour devenir rabbin. Chaque matin, il étudie le Talmud (le livre sacré de la religion juive), avant de s’entraîner toute l’après-midi. Deux fois par semaine, il suit des cours de rabbinat à l’institut hébraïque Iyyun à Brooklyn. Le rabbin DovBer Pinson s’est déclaré très satisfait du travail de son étudiant, calme et tranquille à la ville, mais véritable tigre sur le ring, avançant sans cesse sur son adversaire comme si sa vie en dépendait.

Puisant dans la foi le courage de monter sur le ring, Yuri Foreman veut apporter un message de paix. «La boxe et le sport transcendent les différences entre les nations. Comme entre la nation arabe et la nation juive. Tout le monde, à la fin d’un dur entraînement oublie un peu que tu es juif», a expliqué celui qui est devenu samedi dernier le premier champion du monde israélien de l’histoire de la boxe. Son manager Murray Wilson a d’ailleurs déclaré, dans les colonnes du «Los Angeles Times», avoir reçu de nombreux e-mails de soutien d’Arabes israéliens, fiers des exploits sur le ring de l’adolescent d’Haïfa.

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