Le soir du COMPLET POISSON

Le soir du COMPLET POISSON

Revenir en arrière donne à la nostalgie ses lettres de noblesse. Quoique certaines y voient du superflu.

Dans ce nouvel appartement, de la rue du Limousin, à la Goulette le confort était là bien loin de l’étroitesse de notre premier appartement de la rue Pasteur, un vrai cagibi…

Nous avions des institutions culinaires comme le couscous au poisson le mardi plus keftas, ou bien avec potirons et fèves avec merguez… Le dimanche pâtes à la sauce, spaghettis sans doute l’influence des italiens.

Le Samedi matin papa DAVID aimait à errer d’entre les allées des poissonniers du nouveau marché. Il aiguisait son regard pour dénicher les meilleurs pièces de Bourri, mulet.

Le soir venu, après shabath, il prenait possession de la cuisine. Et là, il procédait à la coupe du poisson en tranches, à l’épluchage des pommes de terre, et au vidage des piments qui allaient rejoindre les tomates dans la grande poêle à frire. Les œufs finiront de frire dans une autre poêle.

Nous attendions fébrilement le service, tout assis autour de la table. Enfin les plats arrivaient et nous nous en délections.

J’ai continué plus tard l’institution qui n’était pas une tradition, une fois marié, sauf que les soles ont remplacé le bourri. Au grand bonheur de mes enfants, jusqu’à notre départ de la Goulette.

Juste pour vous dire qu’une ‘tradition’ culinaire est différente dans chaque famille de notre communauté juive et que certains d’entre eux finissent souvent dans la langueur du temps. Comme le mhamess et tant d’autres mets archivés dans notre mémoire et qui apparaissent très rarement sur nos tables.

Le couscous du Mardi n’est plus chez nous, les spaguettis se mangent à n’importe quel jour quant au reste, il est ailleurs dans la grand bibliothèque de nos mets ancestraux.