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Les enfants du partage

Les enfants du partage.

 

A l’âge de 7 ans, partager ne me fut pas appris à l’école. Mais à la maison bien au chaud.
Déjà chez nous, dans notre palier goulettois, nous partagions entre famille certains plats. Les pâtisseries aussi. Il n’y avait pas de musulmans dans notre immeuble, ce n’est que bien plus tard, que notre famille avions gouté aux ‘succulences tunisiennes’. Un vrai bonheur de pâtisseries. 

C’est dans notre tradition. 

Et lorsqu’une voisine était malade, la solidarité oblige à ne la faire attendre.
J’ai vu. 

Donc je parle et raconte que le partage est une vertu que nous connaissons tous depuis notre jeune âge. 
A la récré, nous échangions parfois nos gouters entre amis de classe, on goutait aux’ karmoudats’ de l’autre. 

Dans nos jeux, c’était pareil.

‘…Pierrot tu veux échanger ta manique avec la mienne… ? Pierrot ‘…Attends que je la soupèse… !!! Baba âândou bou. Jamais, la sienne était meilleure.
‘….Pierrot, tu as s’il te plait une image de GLOUTON… ? Si oui, je te donne 5 images différentes que j’ai en double… ?’ ‘…Attends, je vois tes images… ! Puis ‘…Non, je les ai tous en double donc voilà… !’
‘..Pierrot s’il te plait, tu peux me passer ta toupie parce que la mienne est cassée… ? ‘..Attends, je la vois… !’ ‘…Mais quoi, je ne l’ai pas sur moi, elle est cassée je te dis… ?’ ‘..Alors dans ce cas précis, non… !’ ‘…Pierrot tu veux qu’on joue ensemble au volley avec ta balle de tennis… ?’ ‘…Attends que je vois.. !’ ‘ ..Tu vois quoi, c’est toi qui à la balle pas moi… !’ ‘..Alors là tu peux courir, je ne joue pas avec qq’un qui n’a pas de ballon ( radou ballon) ‘…Pierrot tu me prêtes tes patins à roulettes…. ?’ ‘…Attends, je demande à papa… !’ ‘…Pierrot tu peux me dire qu’est ce tu peux échanger avec moi… ?’
‘…Pierrot pour une fois, je peux jouer au gendarme et toi le voleur… ? ‘…Attends, je réfléchis….Non je veux jouer les deux en même temps… !’
‘…Tu veux être tout à la fois TOI…… !’ In yaddin radec…Yé Pierrot… !

C’est dans la cantine de l’OSE que nous échangions quelque fois nos salades, bien qu’elles fussent toutes pareilles. On se passait les plats qqs fois quand l’un n’avait pas envie de manger pour une raison ou une autre. 

En classe, on se passait les gommes, les crayons de couleur la craie, quelque fois une âme charitable me soufflait un oubli, combler un trou de mémoire…etc…Mais il était bien rare que l’un de nous laissait copier sur sa feuille. Il mettait tjs un livre debout au centre du pupitre. C’est la seule chose qui me chagrinait, ce non partage des devoirs. Rien, là aucun sentiment, aucun d’eux ne reconnaissait le chagrin de celui qui était faible dans certaines matières. J’en pleurais la nuit de désespoir.
Plus tard, nous partagions nos restos, nous partagions nos anniversaires, nos plages, nos sports en commun mais pas nos copines.

Puis, un jour, j’ai appris le CHACUN POUR SOI ET D IEU POUR TOUS.

Et cela fait mal. 

Par ALBERT S. Souvenirs d'un temps heureux.

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