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Les modérateurs de sites d'informations confrontés à un déferlement de commentaires haineux

Les modérateurs de sites d'informations confrontés à un déferlement de commentaires haineux

 

Par France Inter avec , Louis-Valentin Lopez

 

Alors que les attentats se succèdent en France, les commentaires haineux et racistes fleurissent sur la Toile. Le rôle des modérateurs : les repérer, les endiguer et les supprimer.

 

Un attentat à Nice, une fusillade à Munich, une prise d'otage près de Rouen...L'actualité est propice à l'émergence de propos de haine, que l'on retrouve en premier lieu sur le Net, sous les articles des sites d'information, mais aussi sur les réseaux sociaux. C'est là qu'interviennent les modérateurs et les community managers. Leur travail : repérer, endiguer voire supprimer les commentaires malveillants.

 

L'information tombe hier, peu avant 11h, il y a un prise d'otage dans une église près de Rouen. L'hebdomadaire l'Obs publie un premier article. Sur Facebook le commentaire le plus aimé est éloquent. Tom Méry, qui travaille pour l'équipe de modération du magazine, le lit à haute voix...

"On laissera les choses se faire"

Les modérateurs laisseront donc "les choses se faire", car aucune insulte ni incitation à la haine dans ce commentaire. Pourtant ces derniers mois ont été difficiles pour les équipes de modérateurs des sites d'information. Antoine Patinet, community manager à l'Obs depuis 2 ans, l'explique simplement : "Après les attentats du 13 novembre, j'ai perdu foi en l'humanité, je pense que j'ai même fait une petite déprime".

Thomas Vampouille, lui, est rédacteur-adjoint du site Marianne.fr. Les commentaires racistes, il en voit, mais ce n'est pas la majorité. "Le glissement se fait sur le complotisme. Plein de commentaires nous reprochent d'être à la solde de la communication du gouvernement, quand on ne va pas assez vite pour désigner un coupable".

Filtrages

Pour filtrer les commentaires, les sites d'information font aussi appel à des entreprises privées, qui mettent en place des filtrages. Pas possible de poster d'insultes, ni de termes pouvant créer la polémique, comme "arabe" ou "sioniste".

La société n'hésite pas à signaler certains commentaires. Mais pourquoi le web est-il un vivier à commentaires haineux ? Pour Ghuilem Fouetillou, professeur associé à Sciences Po et spécialiste des réseaux sociaux, ce phénomène est connu : "C'est ce qu'on appelle de la domophilie, qui fait que l'on se retrouve sur le Web entre gens qui pensent la même chose, lorsqu'on est tous convaincus de la même chose en début de soirée, et bien en fin de soirée on l'est encore plus.".

Et c'est dans ce contexte que les activistes agissent. Ce sont des internautes rodés qui ont appris à esquiver les bannissements et les signalements. Leur méthode : créer une multitude de comptes pour répandre leur discours de haine.

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