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Les progressistes tunisiens ont échoué car ils sont un « fromage importé »

 

 

Les progressistes tunisiens ont échoué car ils sont un « fromage importé »

Fayla

 

La plupart des progressistes tunisiens, de gauche comme de droite, ont été formés dans les écoles françaises. Le parcours habituel est d'abord la Mission Française, puis l'université à Paris ou ailleurs dans l'Hexagone. L'intello progressiste type parle mieux Français qu'Arabe, s'identifie plus aux Lumières qu'à la Nahdha (le courant, pas le parti), et n'a jamais mis les pieds dans une mosquée si ce n'est pour des obligations familiales.

Ces fins personnages, dont beaucoup ont accepté la dictature mafieuse de Ben Ali, viennent de vivre une défaite historique en obtenant moins du quart des sièges de l'Assemblée Constituante. Les élections se sont passées en toute transparence et sans incidents, de l'avis de milliers d'observateurs et de journalistes locaux et internationaux ; le peuple a dit son mot, et les Islamistes ont gagné, secondés par les panarabes.

Les explications de cette défaite s'assemblent mais ne se ressemblent pas, sauf qu'on peut noter ce détail : nos progressistes vivent en dichotomie de leur société, un peu comme les Amish aux Etats-Unis.

La Tunisie de l'intérieur n'est pas différente de la Syrie des Tells ou des villages Musulmans du sud libanais ; on y est Arabe, et on y fait ses prières. La dame travaille dans les champs pour subvenir aux besoins de l'homme fainéant.

C'est ce que l'idéologie de Bourguiba a essayé de faire disparaitre et ce que la propagande de Ben Ali a voulu effacer, mais sans succès.

En s'attaquant frontalement aux Islamistes d'Ennahdha, en égratignant une fierté religieuse qui vient tout juste de se libérer des bottes des flics, en se saluant par « Bonjour » au lieu d » « Assalam », ces braves adeptes du Modernisme (pas encore au stade Postmoderniste) se sont tout simplement grillés aux yeux de la population.

Les graffitis de Sidi Bouzid les traitent de mécréants et de traîtres et les pages du Facebook tunisien les montrent comme du fromage importé.

Les communistes soudanais des années soixante s'alignaient au premier rang de la prière du vendredi, et leurs femmes étaient voilées. Ces gens-là avaient compris le jeu politique et le langage à adopter, devenant un pion incontournable de l'échiquier arabe de l'époque. Nos progressistes devraient se souvenir de cet exemple et lire, avec Montesquieu et Voltaire, les écrits d'Ibn Khaldoun et d'Al Kawakibi.

Les élections libres du 23 Octobre nous ont démontré que Bourguiba était l'Atatürk qui n'avait justement pas réussi, et que son héritage est peut-être menacé si ses héritiers ne changent pas de stratégie.

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