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Les protégés israélites enregistrés au consulat de France à Tunis entre 1830 et 1913

Les protégés israélites enregistrés au consulat de France à Tunis entre 1830 et 1913

 

Un puissant outil de recherche généalogique

De A à Z : des Aarous aux Zrafa, en passant par les Boukhobza, Koskas, Sitbon, Taieb…

La collection Sources pour la généalogie des juifs tunisiens, lancée par Thierry Samama, et publiée par le CGJ, a accouché de son premier « bébé », et il se porte plutôt bien : au fil des 218 pages, format A4 à l’italienne, imprimées en petits caractères, sont recensées environ 2800 personnes. Ces individus faisaient partie des protégés israélites enregistrés au consulat de France à Tunis entre 1830 et 1913.

Le statut de protégé pouvait être obtenu de trois façons : en prouvant son origine algérienne ou en convainquant l’officier consulaire de cette « origine », en persuadant le consul de l’avantage qu’il y avait à accorder sa protection pour les intérêts français, enfin sur ordre du consul.

Cette pratique des patentes de protection – qui avait initialement vocation à s’appliquer au personnel ottoman des consulats –  était fréquente dans l’Empire ottoman. Les puissances protectrices y voyaient un moyen d’accroître leur influence. La protection était accordée moyennant finances et les consuls arrondissaient ainsi leurs fins de mois. Quant aux sujets protégés, ce régime leur permettait d’échapper à la justice du potentat local dont les jugements étaient quasiment toujours défavorables aux non-musulmans. En Tunisie, à partir de l’établissement du Protectorat français en 1881, les gouvernements européens, en délivrant des patentes de protection, ont maintenu une certaine influence que la France a limitée en leur demandant de réviser leurs listes de protégés.

Avec une présentation claire en tableaux, l’ouvrage décline : date d’inscription sur le registre matricule, nom et prénom, âge, date et lieu de naissance, adresse (ville et parfois même localisation précise), profession, prénom du père, prénom de la mère, nom et prénom du conjoint, noms et âges des enfants. Les données sont classées par numéro matricule. S’ajoute une case de « remarques » où sont indiqués des membres de la même famille aussi enregistrés au consulat.

Les auteurs, Liliane Nedjar et Thierry Samama, ont effectué, avec ces relevés, un colossal travail de fourmi qui engendrera nombre de recherches. Ils ont veillé à fournir un mode d’emploi ; le livre s’adresse à tous ceux, y compris les débutants en généalogie, qui souhaitent entreprendre des investigations sur leurs familles en Tunisie. La consultation des deux index alphabétiques (les protégés et leurs conjoints) est la première étape du processus pour retrouver les ancêtres dans ces bases de données. Un préalable qui permettra ensuite de retrouver au Centre des archives diplomatiques de Nantes des informations supplémentaires non retranscrites dans l’ouvrage.

En croisant ces données avec les archives personnelles, les documents d’état civil, les relevés de cimetières et d’autres sources, le généalogiste – amateur ou confirmé – ajoutera des branches à son arbre généalogique et remontera d’une, deux ou trois générations dans l’écriture de son histoire familiale. Alors, au travail, les Boukhobza, Koskas, Sitbon, Taieb… Lancez-vous dans l’aventure, quasiment une enquête policière, afin de croiser votre histoire familiale avec la grande Histoire et léguer d’authentiques récits à vos descendants !

Les protégés israélites du consulat de France à Tunis, 1830-1913, Liliane Nedjar et Thierry Samama, Cercle de généalogie juive (secretariat@genealoj.org)

 

Nicole Perez

Article paru dans le Jerusalem Post – Edition française

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