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Les Tunisiennes sont supérieures aux Tunisiens

 

Les Tunisiennes sont supérieures aux Tunisiens
 

A l’heure où la rumeur de l’exclusion des femmes de la présidence se répand, à une époque où les plus réactionnaires semblent avoir des velléités de réduire le champ d’action des Tunisiennes, il est bon de rappeler quelques vérités premières. L’Etat de Carthage a été fondé par une femme, Elissa. Une reine mythique, mais qui laissera dans l’inconscient collectif des Tunisiens une empreinte durable. Un tatouage qui marquera comme un sceau princier le front des filles de la Tunisie.

Des traces perceptibles dans la grandeur d’une Radhia Nasraoui, militante contre la torture, dont le cœur a été assez vaste pour contenir toute la misère sortie des usines de la peur et des mains des tortionnaires appointés par les services de sécurité. Islamistes, gauchistes, militants en rupture de ban, tout ce qui est humain ne lui est pas étranger.

Alors que l’écrasante majorité des journalistes tunisiens se réfugiaient au mieux dans le silence, au pire, dans la compromission, c’est une femme qui a sauvé l’honneur de la profession. En trempant sa plume dans le vitriol, Om Zied, alias Néziha Rejiba tatouait à l’acide ses écrits comme autant de cicatrices purulentes sur le visage de la dictature.

Quand les opposants se contentaient de raser les murs, avec ses cinquante kilos, Maya Jribi se lançait dans l’arène, ne craignant pas de jouer au gladiateur pour croiser le fer avec la flicaille. C’est dire qu’elle pèse bien plus lourd que les coqs déplumés qui exhibent aujourd’hui leur pilosité comme autant d’indices d’une virilité en berne.

Et même du côté d’Ennahdha, quoi qu’on en dise, la voix d’une Meherzia Laâbidi, vice-présidente de l’Assemblée Constituante, ne compte-elle pas au moins autant que celle d’un Lotfi Zeitoun et d’un Habib Ellouze réunis ?

En Tunisie, la compétence est féminine
L’ouverture du champ politique tunisien aux femmes, pourrait garantir à l’Etat l’accès à un vivier de compétences plutôt asséché du côté masculin. Et pour cause : il y a des années que les femmes surpassent les hommes en termes de résultats dans les universités et les lycées. Les dernières statistiques du baccalauréat le prouvent. Pour cette édition 2012 du bac tunisien, la tendance est flagrante. 61% des admis dès la session principale sont des filles. Le meilleur élève de la République ? C’est aussi une fille, Cyrine Chtourou, qui peut toiser ses camarades du sexe dit «fort» de haut, avec son 19,59 de moyenne. Les meilleurs dans les sections littéraires, mathématiques, économiques, scientifiques ? Toujours des filles. Serait-ce une nouveauté ? Un cru 2012 particulièrement féministe ? Même pas.

A la session principale du bac 2011, le taux de réussite féminin était de 60,68% contre 39,32% pour les garçons. Et on a également compté 4 filles lauréates contre 3 garçons dans les 7 sections du bac. En 2010, six filles ont occupé les premières places dans six sections du bac sur sept. Une candidate s’est même permis d’obtenir un historique 20/20. En 2009, on comptait déjà 58,32 % d’admis parmi les filles contre 41,68 % parmi les garçons.

On n’évoquera pas les résultats sportifs de nos femmes, pour ne pas malmener davantage ce qui reste de l’orgueil masculin. Par ailleurs, à la notable exception de Leila, et de quelques courtisanes de bas-étage, qui passent parfois à la télé, l’écrasante majorité des corrompus de Tunisie sont des hommes. Il faut donc se résoudre à l’évidence. Les Tunisiennes sont bel et bien supérieures aux Tunisiens.

Et une femme au palais de Carthage, offre clairement plus de garanties pour ses concitoyens, échaudés par les expériences successives des «mâles dominants» au pouvoir. En définitive, élire une femme, permettrait de donner un signal fort à tous les sceptiques, à ceux qui regardent la Révolution Tunisienne d’un mauvais œil. Messieurs, soyez donc raisonnables. Le pouvoir est une chose sérieuse. Laissez-le donc aux femmes.

Oualid Chine

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