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Lettre ouverte au Grand Rabbin de France, par Claude Hai Taieb

Zeus

 

Lettre ouverte au  Grand Rabbin de France, par Claude Hai Taieb

 

 

Monsieur le Grand Rabbin,

Nous vous adressons toutes nos félicitations pour votre élection et vous souhaitons une 

Shana Tova.

 

Nous avons lu certaines lettres qui vous ont déjà été adressées et qui attirent votre attention sur des questions qui se posent dans la communauté juive.

 

La place des femmes dans le culte et la Communauté

L’exigence d’égalité entre hommes et femmes

Le souhait de généralisation de la  Bat Mitsva

La question des  Messoravot Guet  et des modalités du  guet  en général

Le statut et l’intégration des enfants issus de mariages mixtes et élevés dans le judaïsme

La question si épineuse des conversions

Le « vivre-ensemble » sans rejeter qui que ce soit

Le dialogue interconfessionnel.

 

Si votre grandeur est telle qu’on peut vous prier de résoudre des problèmes aussi complexes, alors vous pourrez nous écouter car notre demande est modeste.

 

Il semble que mot Dieu soit le même mot que le mot Zeus. Tout comme ‘vais’ et ‘aller’, ou ‘être’ et ‘serai’, il s'agit juste d'une conjugaison, d'une déclinaison.

 

Si c'est le cas, il devient aberrant de célébrer à Hanouccah la purification du Temple souillé par une statue de Zeus et en même temps d'honorer ce nom jusqu’à l’écrire D. tant on le sacralise?

 

Nous avons pensé que ces Yamim Norayim dans lesquels nous sommes étaient le bon moment pour que ce Tikoun soit fait.

 

Ce que nous demandons c’est un mot, un seul, la réponse à la question suivante:

 

Les mots Dios, Dio, Deus, Dieu sont-ils des formes du mot Zeus?

 

Le reste est l’affaire de chacun.

 

Merci, avec tout notre respect.

 

LA VENUE

Mouvement pour le Nom

 

DOCUMENTS

(Quelques-uns parmi tant d’autres)

 

Attachez-vous scrupuleusement à tout ce que je vous ai prescrit. Ne mentionnez jamais le nom de divinités étrangères, qu'on ne l'entende point dans ta bouche! 

Exode, chapitre 23, verset 13

 

Avec les songes qu'ils se racontent l'un à l'autre, ils s'ingénient à faire oublier mon Nom à mon peuple; ainsi leurs pères ont-ils oublié mon Nom!

Jérémie, chapitre 23, verset 27

 

Tel est mon Nom à jamais, et c'est ainsi qu'on m'invoquera de génération en génération.

Exode, chapitre 3, verset 15

 

Mais je t'ai laissé subsister afin que tu voies ma force et qu'on publie mon Nom par toute la terre.

Exode, chapitre 15, verset 3

 

Et parmi les nations où ils sont venus, ils ont profané mon saint Nom.

Ezéchiel, chapitre 36, verset 20

 

 

TRAHIR L'ESSENTIEL ?

Faut-il donc avoir une mentalité sémitique pour comprendre l'importance essentielle du Nom et du Verbe dans le langage? Est-il indifférent de substituer les noms des dieux, des héros et des lieux d'un livre? En fait, tout être est attaché à son nom, à son orthographe et à sa prononciation. Pourquoi n'avoir pas toujours rigoureusement respecté ce principe plus particulièrement dans les traductions de ces Livres que l'on proclame sacrés? Pourquoi le Nom de I~vH Eloh~lms a-t-il été à peu près universellement refoulé puis oublié?

Car à son égard le refoulement est général, constant, universel, et d'autant plus grave que l'oubli du Nom s'accompagne de l'occultation de ses significations, Lui, l'Etre créateur reçu dans toutes ses puissances, unique en son essence, pluriel en ses créativités, source de toute réalité, de toute vie, Personne vivante attentive à tout appel fait à Son Nom par toute créature.

La licence des Septante s'est répandue dans toutes les traductions de la Bible et par voie de conséquence dans toutes les confessions, les écrits et les cultes inspirés par elle. Si bien que les églises chrétiennes qui font profession de croire au Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ignorent son Nom, si bien qu'elles élèvent sur leurs autels celui d'innombrables idoles, différentes selon les pays et les cultures.

Ce procédé est inacceptable, parce que si les mots peuvent changer de sens, les noms propres devraient rester à jamais immuables dans toutes les langues où ils sont employés. Les juifs de l'Exil ont eux-mêmes cédé à la tentation de désigner IH~vH Eloh~s sous le nom des idoles des nations parmi lesquelles ils vivaient.

De nos jours encore, eux-mêmes sacrifient à cette tendance, scientifiquement, spirituellement et théologiquement injustifiable, dans leurs traductions de la Bible comme dans leurs synagogues où ils parlent de Dieu, proche parent de Zeus ou de God, divinité dominante des peuples nordiques.... Le Nom de I~vH est ineffable et ne saurait se vocaliser sans sacrilège. De ce fait, certains rabbins écrivent Dieu de sa seule initiale D., et God en omettant la voyelle o., G.d., faisant comme si ces noms d'idoles étaient celui d'Elohims. En ce sujet central, juifs et chrétiens partagent une même confusion intellectuelle.

Ces habitudes sont si invétérées que nous y échappons difficilement: il m'a fallu des décennies de réflexion pour prendre conscience de l'importance de ces problèmes de langage; ils ont des conséquences incalculables sur la vie de l'esprit.

(André Chouraqui)

 

Mais s'ils me disent : "Quel est son Nom ?", que leur dirai-je ?

Exode, chapitre 3, verset 13

 

Examinons le premier verset de la Bible. Pour l’intégrer, sans l’altérer, dans nos structures mentales, qui ne correspondent pas à celles de la culture hébraïque, il faut lui faire subir deux opérations simultanées : transcrire, en lettres latines, sa lecture phonétique, et inverser le sens de lecture droite-gauche en gauche-droite. 

Voilà ce que cela donne : « Bereshit bara Elohim et ha shamaïm vé et ha éretz » C’est encore de l’hébreu, mais il est occidentalisé dans la forme. En voici la traduction, par Dhorme : « Au commencement 

Elohim créa les cieux et la terre », et par Chouraqui : « Entête Elohîm créait les ciels et la terre »“. 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le mot DIEU, que l’on trouve ici dans les autres versions, n’est pas la traduction du mot ELOHIM. 

Un nom propre ne se traduit d’ailleurs jamais. Enlever ELOHIM et le remplacer par DIEU n’est pas innocent. 

C’est un acte de désinformation ! 

En Droit, le nom est une appellation propre, un attribut incessible, imprescriptible et protégé, de la personnalité qu’il désigne et identifie. 

Dans douze versions françaises sur quatorze, l’entité agissante de la Bible est privée du droit, élémentaire et fondamental, d’être identifiée sous son véritable nom. Ce n’est pas correct. 

Mais ce qui l’est encore moins, c’est que le lecteur de l’une ou l’autre de ces douze versions est privé du droit,  lui aussi élémentaire et fondamental, de connaître le véritable nom de l’entité à laquelle il s’intéresse. 

Il y a tromperie ! 

(Roger Vigneron)

Voici donc, je vais leur faire connaître, cette fois-ci, je leur ferai connaître ma main et ma puissance, et ils sauront que mon Nom est YHWH.

Jérémie, chapitre 16, verset 21

 

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