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MA PLAGE, MA MER.... par Albert Simeoni

MA PLAGE, MA MER.....

 

 

Je suis né près de la mer.
L'air marin coule dans mes veines.
Voilà pourquoi je suis salé.
Alors que d'autre sans fades.

La plage... ? Une chance.
Etre un enfant qui a grandi pas loin de la mer c'est comme un marin qui a passé toute sa vie à naviguer sur les flots. Les flots ont cette musique douce et rugissante, une symphonie que seul les 'plagistes' savent reconnaître. Ma plage était belle autrefois. Plus maintenant.
Elle a été défigurée sous prétexte que la mer causait trop de dégâts sur l'environnement.

Pourquoi donc sous le protectorat, cette mer tant appréciée hier, il y a 35 ans, serait t'elle devenue si méchante alors que des années durant, elle était retenue par de simples corridors faits de branches de ceps de vigne qui pénétraient comme des bras à 50 mètres du rivage ????
Il y avait en tout, une cinquantaine de ces avancées qui protégeaient le littoral goulettois.
Et jamais, personne ne s'en ai plaint.

La plage c'était le large. Le grand large qui charriait tant de choses. Le large qui fait tant rêver. Qui vous donne cette envie de la chevaucher sur des barques, des voiliers ou sur de simples pneus usés transformés, pour la circonstance, en radeaux de fortune afin de mieux épouser ce corps fluide et salé qui vous tanne la peau sous le soleil brûlant.

Elle a une voix la mer. Il suffit de poser un gros coquillage creux près de l'oreille pour entendre cet écho venu de loin comme des vagues rugissantes. Comme venu du fin fond de l'abime. Elle a ses caprices. Dangereuse, elle peut dévorer les égarés qui la défie.
On ne peut l'apprivoiser tant elle est naturelle et sure d'elle-même.
Une grand-mère mille fois centenaire qui se donne des allures de jeune fille lorsqu'elle est calme.

C'est à la belle saison qu'elle prend toutes ses couleurs.
Lorsque je rentrais à la plage, une sorte d'ivresse me prenait.
Le mal de mer, je ne connais pas mais la douceur du sable fin, je connais.
La plage me donnait l'occasion de m'étendre pour mieux gouter à cette douce chaleur emmagasinée durant les fortes et folles journées de canicule.

Les chevaux qu'on emmenait à la plage en savaient certainement quelque chose lorsqu'ils se roulaient, les quatre pattes en l'air, sur le sable chaud afin de se procurer un bien être.

La plage était un de nos terrains préfères pour nos jeux d'hiver.
Déserte, on pouvait à loisir laisser libre cours à nos caches- caches.
Elle était aussi notre terrain de foot et cela quelque soit la saison.
Elle nous rassemblait aussi la plage durant ces nuits moites d été, pour écouter un de nos amis, fervent guitariste, MATOU, adepte de Lenny Scudéro, qui nous chantait tout en grattant les cordes de son instrument ces refrains langoureux. '..J'ai perdu mon âme... !'

 

Et nous étions là à cette époque, les yeux rivés dans les étoiles, la tête posée sur les genoux de notre amie. Les amours qui naissaient sur le sable de ma Goulette. Oui, je connais.
Au loin les sirènes des paquebots qui rentraient à bon port.
Au loin, la longue marche des balancelles.
Au loin, le Bou Kornine.
Au loin, les mouettes ...
Au loin....
Au.....
C'est si loin et si prés le flux et le reflux.

C'est à la demande d'un ami que je re-relate mes souvenirs goulettois.
Alors voilà je crois l'avoir comblé un peu.
R.M

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