Maurice Chevalier collabo?
Une rumeur affirme que l'homme au canotier (et parfois à la casquette!) se serait compromis avec les Allemands pendant l'Occupation. Vrai ou faux? Un livre de Bernard Lonjon fait le point sur celui qui fut condamné à mort par contumace.
Plus qu'Edith Piaf, Charles Trenet, Tino Rossi ou Mistinguett, Maurice Chevalier était avant guerre la vedette française la plus connue dans le monde. Pas seulement comme l'interprète de «Valentine», de «Prosper» ou de «Ma pomme», mais aussi comme comédien, Lubitsch ou Mamoulian lui offrant quelques premiers rôles du cinéma parlant.
C'est lors d'un déjeuner à Cannes chez le duc et la duchesse de Windsor que Maurice Chevalier apprend l'entrée en guerre de la France. Il bondit dans sa Packard direction Paris, avec Nita Raya, sa fiancée juive. Pour cet artiste qui se dit apolitique, c'est le début d'une impensable descente aux enfers.
Pendant cinq ans, on va lui prêter sans relâche les pires intentions, le traiter de tous les noms, de collabo, de pronazi, et même le condamner à mort par contumace. De quoi ternir son image à vie, et même au-delà.
Pour écrire sa biographie, Bernard Lonjon a longuement enquêté sur la période noire et compliquée de la vie de l'homme au canotier.
En effet, si d'emblée l'artiste soutient publiquement le maréchal Pétain (jusqu'au jour où il finira par dire, les larmes aux yeux: «Je suis le roi des cons, j'ai cru le vieux»), il va aussi protéger des juifs et faire passer des messages pour le compte d'un réseau de résistance du sud de la France où il a sa maison. Morceaux choisis.
Maurice Chevalier. Le chéri de ces dames,
par Bernard Lonjon, Editions du Moment,
234 p., 18,50 euros.
En librairie le 5 janvier
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