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Ne t’en fais pas…ma Tunisie…Ne t’en fais pas !

Ne t’en fais pas…ma Tunisie…Ne t’en fais pas !

 

 

 

 

Rappelle-toi, ma Tunisie,

Dans tes états de spleen,

De détresse et d’ennui,

Quand tu te sens orpheline,

Sans secours et sans appui,

Quand tu te sens anéantie,

Abandonnée et trahie,

Quand le découragement t’envahit

Et le désespoir te nourrit,

Rappelle-toi qu’il y a aujourd’hui trois ans,

Depuis ce mémorable vendredi,

Qui fut l’ouverture de l’arabe insurrection,

Tu fus l’objet d’affection,

De respect et d’admiration

De la planète, unanimement,

À l’exception, évidemment,

De certains de tes cousins du Moyen-Orient,

Tu le fus, le temps de quatre saisons,

Avec ton continu Printemps

Et son jasmin éclatant,

Jusqu’à devenir pendant un moment

Un lieu de pèlerinage recherché, fascinant,

Attirant les soixante-huitards rajeunis,

Les révolutionnaires aigris,

Mais, aussi,

La gent de la politique et de la diplomatie,

Sans oublier les nostalgiques  de Sacco et Vanzetti

 

Tu as ébloui le monde

Même s’il est vrai que depuis

Une bête immonde

S’est introduite insidieusement

Sans crier gare et sans bruit

Pour semer la discorde et la division

Au sein de ton Peuple auparavant uni profondément,

Unisson qui l’a conduit au succès de son soulèvement.

Encore une fois, comme dans les siècles les plus décadents,

Dans le but de museler  et de terroriser ta population,

Elle a agressé, elle a tué, au nom de Dame Religion,

Elle a classé tes citoyens entre croyants et mécréants

Elle a menacé dans leur vie

Ceux qui ne partagent pas son avis

Parmi lesquels on peut citer le député Rahoui,

Le doyen Habib Kazdaghli

Et le syndicaliste Houcine Abassi

Elle a volé tes rêves, tes espoirs, tes ambitions

Elle a usurpé, dénaturé ta Révolution

En commençant par briser son élan

En essayant de la dévier de ses fondements

Et puis, en infestant tes villes, tes forêts, tes monts

Dans le but de les mettre à feu et à sang

Et détruire ton bien-vivre-ensemble d’antan

Et ta modernité acquise difficilement

 

Ma Tunisie, ne t’en fais pas…ma Tunisie !

Cette terrible épreuve n’est que momentanément,

J’en suis sûr, il n’est pas très loin l’instant

À partir duquel tu ne craindras plus rien de cette ennemie,

Qui t’a provoqué tant de souffrance, tant de  frayeur,

Dont les enfants, venus de Londres, du Qatar ou d’ailleurs,

Ne sont que des révolutionnaires de la vingt-cinquième heure

Qui ont vécu ta  Révolution en  passifs spectateurs

Des bienfaits de la Démocratie, ils sont des négateurs

Leur présumé attachement aux Droits humains est un leurre

Pour tromper leurs  alliés potentiels et les électeurs,

Ainsi que les opinions publiques, intérieures et extérieures,

Les Droits et les Libertés étant à l’index dans le registre de leurs valeurs:

Droits sociaux, de création, académiques, de la femme et de l’enfant,…

Liberté de l’artiste, de la presse, de conscience, d’opinion, d’expression,…

 

Oui, ma Tunisie, en l’avenir, soyons confiants

Je te rassure, ils n’en ont plus pour très longtemps,

Car, grâce au permanent combat  vaillant

De tes authentiques, de tes fidèles  enfants

Et aux élections qu’ils vont mener, cette fois-ci, en rang,

En plaçant ton intérêt au-dessus des leurs,

Se souvenant du hadith qui dit que le croyant

Ne se fait jamais piquer deux fois par le même scorpion,

Ceux qui, par leurs engagements et actions,

Ne cherchent ni profits, ni honneurs,

Ni compensations, ni indemnisations,

Y  compris ceux qui ont connu les tortures et la prison,

Au temps de Bourguiba et du Général-Président,

Enfants qui avec ta légendaire tolérance sont au diapason,

Guidés par l’étoile de Nagdh, Belaïd et Brahmi

Et celle de nos martyrs du Djebel Chambi

Et de nos autres héros à travers tout  le pays,

Tu retrouveras bientôt, ma Tunisie, ta splendeur,

Ton sourire, ta joie de vivre, ton bonheur

Qui ont fait, jadis, ta réputation

Et ton exception parmi les nations

Du monde arabo-musulman

 

Cependant, ma Tunisie, les leçons de l’Histoire

Nous apprennent que tes souffrances et tes déboires

Sont un passage forcé pour  atteindre  ton Grand Soir *

 

Mais ! Tu pleures, ma Tunisie !

Est-ce de peur ou de nostalgie ?

Ou bien, c’est l’effet de  cette élégie !

Essuie tes larmes et souris, je t’en prie !

Quand tu es triste, moi aussi je le suis

Cette année, c’est celle de la fin de tes soucis,

Celle de l’échec sans appel de cette théocratie

Qui voulait bouleverser tes repères et ta vie

Crois-moi, ma Tunisie, je t’en supplie !

Viens, viens dans mes bras,

Ne bouge pas,

Reste contre mon épaule blottie !

 

Salah HORCHANI

* Pour la notion de  "Grand Soir", voir, par exemple, «"Le Grand Soir", un mythe de fin de siècle » par Tournier Maurice sur le lien suivant :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1989_num_19_1_1467

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Autocongratulation, diabolisation , exclusion , autosatisfaction et la boucle est bouclée . le cercle vicieux parfait , dogme du parfait extrémiste . Si Saleh on n'ert pas sorti de l'auberge .

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