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PÈLERINAGE A JERBA…AVANT, par Albert Simeoni

PÈLERINAGE A JERBA…AVANT.

 

 

 

Le pèlerinage à Jerba, bien avant l’avion, se faisait en voiture. En traction avant pour les familles peu nombreuses, en camionnette bâchée 404 ou familiale, en Peugeot déglingué mais l’héroïsme était de mise.

Le voyage durait entre 12 heures et 15 dans des conditions dignes d’une traversée du désert.

Les vieux et les enfants en souffraient et il fallait au père de famille de s’arrêtait pour bivouaquer dans les grandes villes sinon sous des arbres de fortune.

Partis la veille au soir, dans la nuit souvent, trois jours ou une semaine avant, les pèlerins s’embarrassaient de l’essentiel. Parce que les petites chambres louées dans la hara kbira ou sghira étaient mal équipées. Des chambres, pièces uniques sans confort alignées les unes prés des autres, AUX PORTES peintes toutes en bleu avec un cadenas comme verrou.

Le trajet comme je l’ai dit était pénible, les enfants et les vieux étaient mis à rude épreuve, des bébés faisaient partie du voyage sous des chaleurs frôlant les 40° à l’ombre. Pour se restaurer, les pèlerins prévoyaient toutes sortes de provisions, en générale des casses croutes au thon et des baguettes de pain par dizaines. L’eau en bouteille était achetée en cours de route, à SOUSSE, SFAX.

Les fruits s’achetaient en bordure de route, des arabes étalaient leur marchandise sur le bas coté, non loin de leur verger.

Au vu du batah, la délivrance.

Une fois arrivés sur place, l’administrateur des lieux recevait le prix de la location et remettait ainsi la clé du repos au récipiendaire. C’est le responsable de la Ghriba, avant l’ouverture des grands hôtels qui gérait les affaires du culte.

Il y avait deux HARA, la Sghira et la Kbira, dans les deux quartiers, il y avait ce genre de studio à louer.

Quand à l’ambiance qui y régnait, elle était emprunte d’une grande jovialité. Tout se partager dans cette grande cour où les odeurs du méchoui s’unissaient aux ragouts. Du matin au soir ce n’était que chants, danses et allégresses, darbouka jusque tard dans la nuit et personne ne s’en plaignait. Vive aussi le violon et ce quatuor installait dans le temple pour accueillir nos belles âmes. Bichi le sait depuis qu’il chante le même refrain depuis 70 ans.

A la rigueur de la foi s’ajoutaient les rires, la bonne humeur à tel point qu’ils en oubliaient presque l’essentiel. Pour ces gens là, la plage et ses joies étaient bien loin de toute autre considération seul comptait le pèlerinage et le bkhour qui empestait l’air et le ciel bleu.

Bien plus tard, les temps ont changé, le pèlerinage prenait la forme de vacances et les deux allaient de pair.

Une demi journée pour accomplir ses vœux et 7 jours pour bronzer, hatati e’li bech yati. Lol.

Nous les juifs tunes sommes des gens remarquables car tout ce qui peut s’inter changer est possible dans le bien.

Continuons alors dans cette voie, D ieu sait nous inspirer.

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