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A pied pour la paix de Jérusalem à Saint-Jacques

Mahdi est musulman, Richard chrétien et Joann, juif.

A pied pour la paix de Jérusalem à Saint-Jacques

 

 

Ensemble, ils ont parcouru 11 000 km à pied, de Jérusalem à Saint-Jacques-de-Compostelle, en traversant 16 pays.

Ce challenge, c'est Richard qui en a eu l'idée. Directeur commercial, chrétien fâché avec l'institution de l'Eglise, il est né au Maroc, un pays qui dans les années 50 comptait une importante communauté juive. Quatre pèlerinages de Saint-Jacques de Compostelle à son actif. Son désir : rallier Jérusalem à Compostelle avec des hommes de confessions différentes pour prouver aux yeux du monde que l'on peut vivre ensemble sans racisme et guerres de toutes sortes.

En l'an 2000, il rentre bouleversé de son premier pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle.

Il croise Mahdi Alioui sur le quai de la gare. "Je me suis dit, un musulman qui rentre de Saint-Jacques, c'est un signe d'ouverture". Tous deux se rendent ensuite en Israël, où ils rencontrent Yoann Dobenski par des connaissances communes... 5 jours avant le départ.

Entreprise en octobre 2003, leur marche a duré 22 mois, au rythme de 30 à 40 km par jour, à travers 16 pays.

Le périple a commencé sur le Mont des Oliviers à Jérusalem. Direction la Palestine et Ramallah. "Nous ferons aussi un séjour inoubliable dans le village de Neve salom où des familles israéliennes et palestiniennes ont fait le choix de vivre ensemble. C'est une aventure humaine extraordinaire" assure Mahdi. "On ne s'est jamais accroché sur la religion" raconte Richard. "Pour nous, la religion ne fait pas l'homme, nous avons trouvé des gens ouverts ou fermés de tous côtés". Depuis leur arrivée, les marcheurs pour la Paix ont donné plus de trois cents conférences. "On veut dire aux jeunes de ne pas avoir peur, l'Islam ne correspond pas à l'image qu'en donnent les médias".

"L'engouement populaire et médiatique autour de ce projet nous dépasse désormais, mais si je devais retenir qu'une seule chose", souligne Richard, "c'est l'événement inédit qui s'est produit à notre arrivée à Compostelle". "Avec Joann et Mahdi, nous avons pu lire trois poèmes de paix, en français, arabe et yiddish dans la cathédrale. A la fin de l'office, des gens pleuraient d'émotion. Sincèrement, j'ai rencontré des hommes, et des enfants partout dans ces pays, qui nous ont donné l'espoir qu'un autre monde est possible".

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