Pourquoi Einstein tirait la langue sur cette fameuse photo?

Pourquoi Einstein tirait la langue sur cette fameuse photo?

Cette photo mythique sur laquelle Albert Einstein tire la langue a fait le tour du monde, a été reproduite dans de multiples styles, et a sans doute largement contribué à donner à la science un visage plutôt sympathique. Mais pourquoi diable ce génie d’Einstein a-t-il fait cette grimace ? L’Obs, qui consacre une série d’articles à des photos cultes, élucide le mystère.

Une pose spontanée 

Si le prix Nobel de physique, alors âgé de 72 ans, prend cette posture excentrique sur ce cliché – alors qu’il optait plutôt en général pour des poses austères -, ce n’est pas dû à une injonction du photographe. En fait, Einstein a pris naturellement ce visage de savant fou, lorsqu’un photographe de l’agence de presse américaine UPI (United Press International) a pris la photo, le 14 mars 1951.

Le contexte y est pour beaucoup, comme le relatait France-Soir en 2015. Ce jour-là, le savant fêtait ses 72 ans, et sortait du Club de Princeton, près de l’Université du même nom, dans le New Jersey. Il est alors acculé par une nuée de photographes et de reporters, alors qu’il prend place dans une voiture avec sa femme et un ami. Sur plusieurs photos, il semble très las, et c’est seulement lorsque le photographe Arthur Sasse insiste pour qu’il regarde l’objectif, qu’il change d’attitude et tire subitement la langue.

“Cette pose révèle bien mon comportement”

Initialement mal cadrée, la photo sera ensuite ajustée pour qu’on ne voit que lui. Quatre jours plus tard, France-Soir en fait sa Une, avec ce titre : “Einstein tire la langue pour ses 72 ans”.

Plus tard, Einstein, qui s’est engagé pour la paix, contre le maccarthysme et contre les discriminations raciales, déclara à propos de cette photo :

“Cette pose révèle bien mon comportement. J’ai toujours eu de la difficulté à accepter l’autorité et, ici, tirer la langue à un photographe qui s’attend sûrement à une pose plus solennelle, cela signifie que l’on refuse de se prêter au jeu de la représentation, que l’on se refuse à livrer une image de soi conforme aux règles du genre.