Pourquoi les pays du Golfe n'accueillent pas de réfugiés
"Ces pays veulent que les habitants restent dans leur pays d'origine"
Par Valentine Arama
L'Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Oman et les Emirats arabes unis, restent très discrets en matière d'accueil de réfugiés. De leur côté, ceux qui prennent le chemin de l'exil évitent à tout prix ces Etats, où ils ne sont pas les bienvenus. Si beaucoup de réfugiés syriens ont été accueillis dans des pays voisins comme la Turquie, le Liban ou la Libye ou la Jordanie, ce n'est pour eux qu'une escale, avant de rejoindre l'eldorado européen.
Des lois restrictives et un accès plus que limité
Il est presque impossible pour les réfugiés de passer les frontières des pays du Golfe. La plupart d'entre eux savent qu'une fois arrivés, ils risquent d'être renvoyés dans leur pays d'origine. Par ailleurs, le Qatar ne fait pas partie des pays ayant signé la convention de Genève de 1951 qui a créé le statut de réfugié et qui oblige les pays à accorder l'asile aux personnes fuyant les conflits et les persécutions. Ainsi, ces derniers ne peuvent pas être reconnus en tant que tel au Qatar, et ne peuvent donc pas venir y demander l'asile. "Les pays du Golfe considèrent que l'accueil de réfugiés favoriserait un appel d'air qui viderait encore plus les pays de leur population, or ils veulent que les habitants restent dans leur pays d'origine", explique Mathieu Guidère, spécialiste de géopolitique dans le monde arabe. De plus, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), aucun des pays du Golfe n’a proposé de relocaliser sur son sol une partie des Syriens qui ont fui leur pays.
L'aide financière, argument infaillible pour refuser les migrants
Les monarchies du Golfe, mises en cause pour ne pas accueillir de réfugiés ont appelé mardi "la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour aider les réfugiés syriens", lors du Conseil de coopération du Golfe (CCG), composé de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, du Koweït, d'Oman et du Qatar. A travers le communiqué rédigé au terme de la réunion, les ministres ont tenu à rappeler que leurs pays avaient apporté une aide financière et humanitaire, "en coordination avec les gouvernements de pays d'accueil ou des ONG", à des centaines de milliers de syriens, réfugiés au Liban et en Jordanie par exemple. Le Koweït, est le deuxième contributeur à la réponse financière. En juin dernier, le pays a versé 121 millions de dollars à l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, pour appuyer leurs efforts face à la crise humanitaire résultant de la crise prolongée en Syrie... Lire l'intégralité.
Source : http://www.lejdd.fr/International/Pourquoi-les-pays-du-Golfe-n-accueillent-pas-de-refugies-751601
Commentaires
Publier un nouveau commentaire