Reflexion au feminin sur la question de l'exil, par Vanessa De Loya
Propulsee hors des eaux-meres, la femme vit differemment de l’homme l’epreuve de l’exil . Les mutations ne lui sont pas etrangeres, elle accueille le cycle mensuel et la perte du placenta dans un ordre naturel, inherent a son identite feminine.
Etre expatriee, c’est savoir d’ou l’on vient et par extension , rechercher l’hospitalite comme un rappel a la scene premiere d’avec la mere , chaleureuse et constituante . Perspicace et vulnerable , la femme devine si elle est attendue ou rejetee .Les deplacements ne desalterent en rien son harmonie .Point d’apprehension du voyage.Elle ne se laisse pas abuser par la nostalgie ,sachant combien sa memoire affective contribuera a son equilibre, tel un patrimoine interieur,elle y revient dans les phases de doute .Seul le mal de mere l’affectera :lien inextinguible a jamais ininterrompu .La voix prendra le relais de l’absence : maintenir le fil avec les etres aimes pour tenir debout et advenir ailleurs, dans un autre lieu
Femme partielle,elle s’inscrit dans un entre-deux de finie et d’infinie,toujours en croissance dans le non-oubli de la loi, ancree en elle, edifiante,tout en etant dans l’errance d’un autre lieu de soi-meme.
C’est le temps contre l’espace, la vie contre la mort tapie dans le sedentaire. La femme est itinerante, a l’image des saisons , elle avance souveraine. On la reconnait a sa facon simple de passer les frontieres, prete a soutenir une utopie ou le projet d’un partenaire .Aux heures inquietes et inapaisees, elle fait avec l’essentiel de fortes barricades, citadelles de reconfort, histoire de se sentir chez soi partout. Si fort est son pouvoir d’intimite, qu’importe la destination…
Vanessa De Loya, Psychanalyste
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