Sécurité renforcée dans le cadre des préparatifs du pèlerinage juif de la Ghriba à Djerba
Une source sécuritaire de haut niveau a indiqué que des premiers renforts avaient été dépêchés, le week-end dernier, sur l'île de Djerba, dans le cadre de la poursuite des préparatifs du pèlerinage juif de la Ghriba, prévu du 26 au 28 avril 2013.
Le responsable a, en outre, souligné que ces préparatifs se déroulent avec un rythme ascendant, à travers l'arrivée de nouveau renforts des différents corps sécuritaires et de l'armée nationale, cette semaine. Ils seront déployés, en particulier, sur les circuits touristiques et les entrées de l'île, ainsi que dans les lieux où vivent les habitants juifs tunisiens de Djerba, surtout dans les zones de la Grande Hara et la Petite Hara ou Arryadh où se trouve la synagogue de la Ghriba.
La même source a ajouté, dans une déclaration à la correspondante de l'agence TAP que la présence sécuritaire concernera, aussi, les infrastructures sensibles, les marchés et les circuits touristiques, sans, toutefois, causer de gêne pour les citoyens ou perturber le calme de l'île, et cela à travers la réduction du nombre des barrages et des points de contrôle.
La présence sécuritaire sera répartie entre des brigades fixes et d'autres mobiles, ainsi que des patrouilles pour sécuriser toute l'île et le pèlerinage de la Ghriba qui marque le démarrage de la saison touristique à Djerba, selon le responsable qui a souligné l'importance du rôle du citoyen et son sens de responsabilité dans le soutien aux efforts sécuritaires. Les préparatifs pour ce rendez-vous annuel avaient commencé depuis le mois de février, avec des campagnes sécuritaires renforcées contre le trafic de stupéfiants et les vols, ce qui avait permis l'arrestation de 435 individus recherchés, durant février, mars et avril 2013.”
Tunivisions.net
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Tunisie : sécurité renforcée pour assurer le renouveau du pèlerinage juif
Par Antoine LAMBROSCHINI
TUNIS, Tunisie - Les organisateurs du pèlerinage juif de Djerba espèrent que l'édition 2013 de cette procession vers la plus ancienne synagogue d'Afrique, visée par un attentat d'Al-Qaïda en 2002, sera celle du renouveau, malgré l'instabilité en Tunisie depuis la révolution de janvier 2011.
Quelque 450 pèlerins étrangers et autant de juifs tunisiens sont attendus de vendredi à dimanche sur cette île de Méditerranée, située à 500 km au sud de Tunis.
Le rituel est donc loin d'attirer la foule qui venait avant l'attentat contre la synagogue revendiqué par Al-Qaïda, qui avait fait 21 morts le 11 avril 2002.
Jusqu'à 8.000 personnes participaient aux processions avant cette attaque, et si le pèlerinage a été maintenu les années suivantes, l'affluence avait fortement baissé avant de se relever peu à peu.
La révolution tunisienne de janvier 2011 a ensuite de nouveau mis à mal la popularité de cette tradition, et par mesure de sécurité les festivités furent annulées cette année-là.
Perez Trabelsi, un des organisateurs, dit comprendre que les foules ne fassent pas encore le déplacement, même si l'édition 2012 s'est bien passée, le pays ayant connu des vagues successives de violences impliquant notamment des groupuscules islamistes radicaux.
"Il y aura peut-être 1.000 personnes, mais ça va bien se passer et l'année prochaine il y en aura 2.000 puis 3.000. Tous les ans, il y aura plus de monde", a-t-il souligné, exprimant toute sa confiance au gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda pour assurer la sécurité des pèlerins.
Renforts policiers
"Il y aura beaucoup de policiers, il y a beaucoup d'efforts pour tout sécuriser", a-t-il souligné.
Une source sécuritaire, citée par l'agence officielle TAP, a indiqué que de premiers renforts avaient été déployés dès le 20 avril et que des opérations spéciales de lutte contre la criminalité étaient menées dans la région depuis février.
"Les renforts seront déployés, en particulier, sur les circuits touristiques et les entrées de l'île, ainsi que dans les lieux où vivent les habitants juifs tunisiens de Djerba, et (...) là où se trouve la synagogue de la Ghriba", selon cette source.
Par ailleurs, l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution donne des pouvoirs accrus à l'armée et aux policiers.
Si les organisateurs assurent dès lors n'avoir aucune crainte, des associations se sont néanmoins inquiétées à plusieurs reprises depuis un an de la recrudescence de discours antisémites et du laxisme des autorités en la matière.
Fin mars, l'Association tunisienne de soutien aux minorités a accusé la justice de ne pas avoir instruit ses plaintes contre des islamistes qui se sont rendus coupables, selon l'ONG, d'incitation à la haine, un crime passible de trois ans de prison.
Ainsi, un imam de la banlieue de Tunis, Ahmed S'hili, qui lors d'un prêche diffusé à la télévision fin 2012, avait appelé Dieu à éradiquer les juifs n'a jamais été inquiété par les tribunaux.
Pour ce pèlerinage débutant au 33e jour de la Pâque juive, deux processions, l'une vendredi et l'autre dimanche, sont prévues vers la Ghriba, dont l'origine remonte, selon une légende, à la destruction à Jérusalem du temple de Salomon. Des juifs, fuyant la Palestine, se réfugièrent à Djerba et y établirent leur synagogue en 586 avant JC.
La communauté juive de Tunisie s'est réduite à quelque 1.500 âmes contre 100.000 avant l'indépendance de la Tunisie en 1956, l'émigration s'organisant vers la France et Israël de craintes d'une répression mais aussi en raison de la popularité croissante du sionisme avec l'avènement de l'Etat hébreu.
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