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Spectaculaire tempête de neige à Jérusalem

 

Spectaculaire tempête de neige à Jérusalem

 

 

Tout autour de la vieille ville de Jérusalem, des affrontements ont éclaté jeudi… à base de boules de neige. Porte de Jaffa, un groupe de jeunes Palestiniens lancent leurs projectiles sur des juifs orthodoxes qui répliquent aussitôt, sourire aux lèvres. Jérusalem, isolée du reste du pays par la route, s’offre le rare luxe de l’insouciance depuis que la neige a commencé à tomber mercredi soir. Un événement rare ici. Dans les rues, Hiérosolymitains comme touristes s’empressent de voir la ville sous son manteau blanc. Certains chantent, d’autres se hasardent à faire des bonhommes de neige devant les vénérables murailles de Soliman le Magnifique.

Des intempéries exceptionnelles

La neige était attendue comme le Messie après trois jours ininterrompus de tempête – la pire depuis au moins 10 ans – qui ont fait trois morts en Israël, cinq en Cisjordanie et trois au Liban voisin. «Ca faisait trois jours que je n’étais pas venu prier au mur des Lamentations à cause des intempéries, je sentais que je n’avais plus d’énergie, raconte Shalom, un juif religieux américain. Je me sens désormais régénéré.» D’autant plus, ajoute-t-il, que, selon la Kabbale, «la neige lave les péchés». «Et à Jérusalem, bien plus qu’ailleurs car c’est le lieu le plus saint au monde».

Jama, un commerçant arabe, confirme que la neige a des vertus ici qu’elle n’a pas ailleurs. «Tout le monde a du plaisir à en voir, les enfants [dont les écoles sont fermées] jouent avec. D’une certaine façon, la neige est synonyme de paix». Et de reprise économique. Jama vend, devant son échoppe d’artisanat, du sahlab, une boisson chaude à base de lait et de cannelle. Un succès dans les rues froides de la vieille ville d’autant plus bienvenu que Jama, comme ses concurrents, n’avait pas ouvert depuis plusieurs jours. «A quoi bon? Avec la pluie et les routes fermées, il n’y avait strictement aucun client.»

«Pas la tête à travailler»

Adi, un étudiant israélien, est venu exprès de la banlieue avec quatre amis pour voir les Lieux Saints sous la neige. Lui assure même que c’est la première fois de sa vie qu’il voit de la neige en Israël. «Nous avons un examen samedi mais n’avons pas du tout la tête à travailler avec cette météo.» Malicieusement, Adi ajoute: «Et puis, voir les Haredim [juifs ultra-orthodoxes] sous la neige, c’est drôle». Pour protéger leurs chapeaux noirs de l’humidité, les religieux ont en effet disposé de disgracieux sacs en plastique dessus.

La neige est plus problématique pour ceux qui veulent quitter la ville. Errant seule dans la gare routière, Hanna, une Finlandaise, ne sait pas comment rejoindre Ramallah. Mais des habitants de Jérusalem-Est lui proposent de l’emmener. S’engagent d’âpres négociations financières. «Je ne comprends pas, dit-elle. Chez nous, quand il y a autant de neige, tout fonctionne!»

 Alexandre Sulzer

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