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Tunis, capitale mondiale des droits de l’homme, par Guy Sitbon

Guy Sitbon, Béchir Ben Yahlmed et Mohamed Ben Smaïl dans les bureaux d'Afrique-Action à la fin des années 195

 

Tunis, capitale mondiale des droits de l’homme

 

 

Le grand journaliste français d’origine tunisienne défend, via Kapitalis, un grand projet pour la nouvelle Tunisie : faire de Tunis la capitale mondiale des droits de l’homme.

Par Guy Sitbon*

 

Inscrire la déclaration des droits de l’homme en préambule de la constitution tunisienne, comme on l’a proposé, serait un signal fort donné au pays et au monde.

Rien ne rassurerait davantage Tunisiens et étrangers. Les citoyens sauront ainsi avec certitude que la page de l’arbitraire est définitivement tournée. Que les pouvoirs publics sont désormais à leur service et non l’inverse. Touristes et investisseurs viendront sans crainte aucune. L’Etat et le peuple se porteront garants de la sécurité de leurs personnes et de leurs biens. On pourrait, je crois, aller plus loin dans ce sens.

Pourquoi Genève et pas Tunis ?

Pourquoi ne pas faire de Tunis la capitale des droits de l’homme ?
Le gouvernement de Hamadi Jebali pourrait mener campagne aux Nations Unies pour que les organismes de l’Onu en charge des droits de l’homme transfèrent leur siège à Tunis. Pourquoi Genève et pas Tunis ? Les arguments en faveur de notre ville abondent. La mise en œuvre des principes fondateurs de la Déclaration concerne beaucoup plus le Sud que le Nord. Il est temps de délocaliser les institutions internationales et de les répartir plus rationnellement à travers le monde.

Le pays de Bouazizi est tout désigné pour inaugurer cette politique. Voilà un dossier que le prochain ministre des Affaires étrangères pourrait ouvrir dès son investiture. Cela ne coûte rien. Cela change tout.

Dans la foulée, les Ong internationales contre la corruption et la torture devraient être invitées à établir à Tunis leurs centres ou du moins une branche importante de leurs activités. Le gouvernement les y inciterait en leur offrant dans un premier temps des locaux et une assistance logistique. L’Etat devrait aussi encourager la société civile tunisienne à fonder et développer des Ong locales, arabes, islamiques, africaines ou internationales, destinées à lutter contre la corruption et la torture.

 

Un hub du droit et de la liberté

Les urgences d’aujourd’hui sont économiques, sociales. Rien, je dis bien rien, n’aiderait davantage l’emploi et l’économie que la métamorphose de Tunis en capitale des droits de l’homme. L’initiative n’opérerait pas comme un choc mais comme une lente maturation. La Tunisie deviendrait l’endroit où il faut s’établir. Le pays où on a envie d’aller. Tunis se transformerait en centre, en hub, du droit et de la liberté. Cela s’appelle le bonheur. Un rêve, diriez vous. Si on ne rêve pas, on ne fait rien. M. Jebali, à vous de jouer !

* Journaliste (Jeune Afrique, Time Magazine, Le Monde, L’Express, Le Nouvel Observateur…) et écrivain français originaire de Monastir (Tunisie). 

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