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Tunisie : des journalistes et des avocats agressés devant le Palais de Justice

Tunisie : des journalistes et des avocats agressés devant le Palais de Justice

Quelques dizaines de fascistes musulmans, pour la plupart s’affichant comme étant des salafistes, se sont rassemblés, dans la matinée de ce lundi 23 janvier 2012, devant le Palais de Justice de Tunis.

Dans le cadre des délibérations houleuses de l’affaire de Nessma TV et à cause de la diffusion du film Persepolis, des slogans liberticides et drapeaux noirs ont été vus au sein meme du tribunal.

Le journaliste et rédacteur en chef du quotidien Le « Maghreb » Zyed Krichen et le politologue Hamadi Redissi, parmi les plus brillants intellectuels en Tunisie, ont été l’objet d’une agression sauvage par une une poignée de salafistes.

Salah Zghidi, militant de l’opposition et fondateur de l’association de la lutte pour la laïcité et le journaliste Abdelhalim Massaoudi, ont été aussi agressés physiquement devant de tribunal.

Une bande de 150 d’illuminés , qui se sont autoproclamés défenseurs de Dieu , était rassemblée criant vis-à-vis de Nessma TV, réclamant son arrêt de diffusion au nom du peuple et scandant des slogans hostiles à cette chaine et à son directeur, tout en les qualifiant de mécréants. Ils criaient : « Quartier par quartier, maison par maison, nous vous persécuterons, vous les mécréants ! ».

Ces obscurantistes, qui veulent museler les médias, imposent depuis quelques semaines la loi de la jungle et ils veulent faire de la Tunisie un pays de non droit!

Le 28 juin 2011, devant le Palais de Justice de Tunis une horde de sauvages ont aussi déclenché des incidents assez violents pour empêcher la projection du film « Ni Allah ni maître » à l'Africart. Ils ont taqué le tribunal pour essayer de libérer les détenus, membres de leur mouvement. Cette attaque a été suivie notamment de plusieurs agressions à l’encontre des avocats présents, dont notamment Fakhr Gafsi, membre du barreau de Tunis, Sami Trifi, du parti Ennahdha, Samia Abbou et Leila Ben Debba. Il y a eu des blessés parmi les avocats et les membres de la société civile.

Cet incident et tant d'autres depuis le 14 janvier 2011 sont l'illustration la plus éclatante qu'il n'y a pas d’État en Tunisie, depuis le départ de Ben Ali. La police ne protège plus, l'armée est en sous-effectifs et la justice ne fonctionne plus.

Si le gouvernement est incapable de tenir l'ordre c’est aussi faute de volonté politique allant dans ce sens. Le ministre de la justice, le ministre de l'intérieur et le 1er ministre (tous issus d’Ennahdha) sont les premiers acteurs de ce nouveau dictat.

Ftouh Souhail

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